L'eau argentée [PV Ottar]

-Dysis-

On lui avait dit qu'il existait une dépression de terrain non loin de chez elle qui renfermait en son coeur un lac aux couleurs argentées, qui attiraient des animaux plus exotique que dans les vallée nakhus. Elle avait profité d'une absence de maman, qui lui laissait de toute manière bien assez de liberté, pour mettre les voiles et partir à sa recherche. Profil courbé, queue frisée flottant dans le vent, Dysis avait cessé de penser pour simplement être.

Elle avait réfléchi, un peu, ces derniers temps. Les chemins de la vie ne lui semblaient plus tout tracés comme avant, et elle y naviguait avec moins d'aisance. Petit à petit, elle comprenait plus, s'interrogeait plus aussi. Que voulait-elle faire, dans la vie ? Sa passion pour la chasse avait évolué, petit à petit. Elle n'avait jamais aimé tuer pour tuer, préférant la traque, les pièges et les connaissances sur chacun des animaux qu'elle voulait chasser. La mise à mort était devenue plus qu'un moyen de se nourrir, mais plutôt un achèvement d'une étude de longue haleine.

Et quelle était sa place à elle, dans cette nature sauvage ? Elle lève la truffe. Devant elle, la butte de terre s'efface pour dévoiler un renflement creux, comme des côtes maigres, où se nichait un trésor : le lac argenté. Elle sourit. Elle se sentait bien après un tel effort.

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-Dysis-

La louve, la truffe au vent, s'emplit des fumées de la nature. Herbes rendue rèche par l'hiver, neige et eau courante, vent froid et sapin Mais aussi des effluves plus intéressantes : lapin, écureuil, lynx ... Et d'autres que Dysis ne reconnaissait pas. Elle sourit, avant de fermer les yeux. Le pistage était parfois difficile, et elle se voulait devenir bien plus forte ; alors, elle se concentre pour tenter d'isoler une de ces odeurs qu'elle ne connait pas et pourtant qui ressemble à celle du cerf ou du lapin.

Et soudain, un bruissement. Elle ouvre les yeux et sursaute, voyant une épaisse silhouette se projeter vers elle avant de se planter sous ses yeux grand ouverts. Un jappement. Elle découvre les crocs et grogne, se sentant menacée. Un silence passe. En face, elle a le temps de le détailler : c'est un autre loup, à la carrure impressionnante. Le pelage est épais, fait pour l'hiver, et les couleurs brunâtre. L'odeur est définitivement etelkrus ; et c'est bien ce qui l'inquiète le plus. Mais il avait l'air calme. Alors, la louvette se détend un peu, apaise son pelage gonflé. Que faisait-il là ?

SOn regard, lentement, se reporte sur la lande et soudain -une silhouette. Un éclat doré, bref, qui attise immédiatement son attention. Elle fronce le museau : c'était un animal qu'elle ne connaissait pas. Elle jette un dernier regard au mâle, avant de se reporter sur sa chasse. Et s'il voulait l'aider, alors ... Elle ferait avec. Car maman avait dit qu'il ne fallait pas brusquer les etelkrus, surtout avec une maman pirate.

-Dysis-

Lentement, la louvette descend de la butte sur laquelle les deux loups étaient juchés, et entend derrière elle l'autre la suivre. Elle ne dit rien -apprécie le silence, qui était rare lorsqu'on rencontrait quelqu'un d'autre. Tant que le gros loup restait sans rien dire et ne la gênait pas, elle ne voyait pas vraiment quoi y redire. Même si elle aurait préféré être seule, peut-être qu'il avait compris ses intentions et voulait l'aider ... Enfin.

Elle s'arrête de penser un instant. A la place, elle ressent. Le vent dans ses poils, le rythme anarchique des nuages et les murmures des épines de pin. Le souffle de l'eau, le bruissement des herbes, le chirp des oiseaux. Elle ferme les yeux, s'en emplit tout entière jusqu'à entendre -ténu- les bruits de pattes griffues sur le sol. Elle rouvre les yeux, les plisse et détecte, comme en surperposition, un corps un peu plus chaud dans les herbes.

Une sorte de gros lézard jaune, qui se baladait.
Sa proie.

Elle se tapit dans les herbes, concentrée. Le monde se referme, ne devenant plus que prédateur. Elle sent son souffle et les battements de son coeur donner son rythme à elle, qu'elle calque sur celui de la nature puissante qui l'entoure. Elle ne fait plus qu'un avec elle, et alors peut se mouvoir sans faire de bruit, devenant le vent, les bruissements des herbes et le souffle de l'eau. Elle n'était plus louve.

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'Esprit de Noel' :

-Dysis-

Concentrée au maximum, Dysis avance tapis dans les herbes. Derrière, l'autre la suit comme son ombre, mais elle n'y prête pas attention tant qu'il ne la dérangeait pas dans sa chasse. Le gros lézard qu'elle chasse n'avait pas l'air de les avoir repérés, encore, alors elle continue d'avancer, ajustant sa trajectoire avec le vent en une sorte d'instinct chasseur hérité de ses ancêtres.

Mais, alors qu'elle avance, soudain le sol se dérobe sous ses pattes. Il devenait ... Mou ? Elle s'agrippe, écarte ses pattes pour se rééquilibrer, et regarder autour d'elle. Que se passait-il ? Elle tend un regard interrogateur et un peu paniqué vers Ottar.

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-Dysis-

Dysis ne comprenait pas ce qui se passait avec le sol, et elle n'aimait vraiment pas trop ça. Et comme pour la sauver -la sauver ! elle !- le grand loup s'approche pour la saisir par la peau du cou comme un louveteau. La jeune louve rougit de honte, et se met à essayer de se soutirer à l'emprise du large mâle. Elle n'était pas un jouet ! Elle était assez grande pour s'en sortir seule ! Heureusement, le voyage n'est pas long et elle regagne bien vite la terre ferme, les cheveux en bataille et le regard courroucé.

C'en était assez. Il avait dépassé les bornes. Elle fronce le museau, gratifie le gros loup d'un dernier regard assassin avant de faire demi-tour et de filer dans les herbes, aussi discrète que possible. QU'il essaye de la suivre donc ! Il verrait si elle était comme un bébé ! Elle s'approche de la zone où sa proie était, se tapissant dans les hautes herbes comme lorsqu'elle jouait à cache-cache. Et, d'une oreille, surveille ses arrières, curieuse de voir si elle avait réussi à semer le balourd qui la suivait silencieusement.

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'PC - Réussite' :

-Dysis-

La louve s'enfonce un peu plus dans les fourrés, mais remarque très vite que le grand mâle ne la suit pas. En un sens, elle était soulagée - mais d'un autre côté, elle s'imaginait qu'il aurait voulu la chasser un peu dans la Vallée. Curieuse, désappointée (pour ne pas dire presque déçue), elle relève la tête des hautes herbes, cherchant du regard la grande silhouette du mâle. Ses yeux parcourt la plaine, perçants, et finalement elle le repère.

Face à deux silhouettes, qu'elle ne reconnait que trop bien.

Des daims ! Son pelage se gonfle, et une flambée de jalousie et de colère la prend. Il avait profité de son départ pour trouver d'autres proies, bien mieux ! Elle ne pouvait laisser passer ça. Elle disparaît de nouveau dans les hautes herbes avant de remonter la butte, faisant un large détour pour passer de l'autre côté des daims. [Jet ING pour la traque] Le vent lui porte l'odeur des animaux, aiguisant son instinct et peu à peu, elle se fond dans le vent et dans la Nature pour ne plus faire qu'un avec elle.

Elle avance, tapis dans l'ombre, se reposant uniquement sur son odorat et son ouïe pour se diriger. Et lorsqu'elle est assez proche, elle redresse lentement la tête, juste assez pour voir ce que l'autre loup faisait. Son rival, son allié ? Elle le cherche du regard, attentive. Qu'allait-il faire ?

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'PC - Réussite' :

-Dysis-

Tapie dans les hautes herbes, Dysis observe et attend le bon moment. Le rythme de la terre et de la chasse pulse en elle, en choeur avec les battements de son coeur, lui donnant tout le courage et la plenitude de l’esprit dont elle avait besoin. Ses yeux passaient de la proie au prédateur, du loup etelkru au cerf avec précision, cherchant à savoir quand se lancerait la chasse qui déterminerait tout.

Une fraction de seconde avant que l’autre ne se lance, Dysis sent son corps se tendre par anticipation. C’était le moment ! Mais ses propres muscles ne répondent pas assez vite, pas assez fort, et lorsqu’elle sort de sa cachette, l’autre est déjà lancé à toute allure vers leurs proies. Elle ajuste sa trajectoire en fonction de la sienne, prévoyant la fuite des cerfs et cherchant à les intercepter. Et lorsque le grand male bondit pour atraper celui qu’il avait choisi, elle est déjà plus loin et saute sur le survivant, percutant son corps du sien en le faisant tomber au sol.

Ses crocs se referment sur le cou de l’animal, et en un saut d’instinct primaire, elle le tue. Et, le souffle court et le corps encore tremblant de l’adrénaline du moment, elle relève les yeux vers son rival. Lui aussi avait réussi, avec brio. Elle plisse les yeux . Ils étaient à égalité, alors. Elle vient planter ses crocs dans le corps de l’animal, déchirant le ventre et écartant les cotes pour en sortir les abats. Le coeur encore brulant est dégagé, et enterré pour la terre, alors que foie et reins sont mangés immédiatement pour ne pas les gacher.

Lorsque Dysis se trouve repue, elle relève la tete pour observer l’etelkru devenu son rival de chasse. Elle le fixe avant de lui adresser un dernier signe de tete, le saluant avec respect. Enfin, elle plante ses crocs dans la viande et entreprend de ramener sa proie chez elle, pour en faire profiter les autres. Ce au’elle prélevait dans la Nature avait toujours un but, une finalité ; cette proie là ne ferait pas exception, et elle comptait bien utiliser toute la matière jusqu’à ce qu’il n’en reste plus.

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