La carcasse [PV Ottar]

Ce matin, Morbus lui avait fait une courte leçon sur l’utilité des champignons et de la moisissure dans le développenet des maladies. Neisseria avait vite fini par piquer de la truffe. Ce qu’il pouvait etre CHIANT parfois ! Pour un démon, il était pas très rigolo, pas comme maman ou Vanitas qui étaient plus droles. Enfin, maman avant moins mais maintenant ?

Elle la laissait aller où elle voulait ! Alors, comme neisseria avait pas beaucoup d’imagination, elle suivait souvent les conseils de Morbus. Et cette fois-ci, maman lui avait parlé d’une grande plaine avec tout plein de champignons, et évidemment, ses deux pattes avaient voulues les visiter. Et comme elles n’avaient pas trop le choix, elles avaient coopéré.

“Petite … Si tu traines trop de la patte on va pas être amis.”

Neisseria ronchonne, accélérant un peu le pas. La marche n’était pas son point fort, à vrai dire, et ils avaient déjà tellement marchéééééé elle avait envie d’une pause.

“Quoi donc.”

“... Arachée.”

…
La cacophonie continue, d’un pas chaloupé, jusqu’à ce que …

“Champignon !”

Oh !
Neisseria gite sa courte queue avant de s’élancer, toute joyeuse, puis de tomber truffe à truffe avec un magnifique bolet aux couleurs d’aurore. Elle jappe, crie de victoire, pose sa truffe dessus et fait la fete en roulant sur le sol.

“Attention ! Tu vas-”

Mais c’est trop tard. La maladresse naturelle de l’adolescente a raison de l0unique champignon survivant de l’automne, et son épaule vient rouler sur le bolet en l’écrasant d’un splourch humide. Dedans, des insectes et des vers grouillant hors de leur maison forment une soupe vivante, agitée de frémissements. Neisseria, elle, geint.

“... Ce n’est pas grave. Ca arrive.”

On pourrait presque entre le démon soupirer de son unique pseudo-poumon. Neisseria s’approche pour venir se frotter au sol, ramassant les insectes pour les placer, au moins, au sein du démon qui les accueillaient de bon coeurs. Désapointée, déçue, elle relève les truffe pour voir que de TOUTE la plaine, pas UN SEUL champignon ne restait. Pas un. Elle avait écrasé le dernier ! Elle pose sa tête sur ses pattes, boudeuse.

“Allons, enfant, il y a bien des choses à voir ici. Les mouches, par exemple. Tu ne trouves pas qu’il y en a beaucoup ?”

Il ricane alors que Neisseria relève son unique oeil pour observer. Il s’évertuait à lui poser des devinettes, comme s’il espérait alimenter l’intelligence défaillante de l’enfant-démon. Il fallait, néanmoins, lui donner le crédit qu’elle n’avait qu’une moitié de cerveau avec laquelle travailler.

Remarquant les mouches, Neissy se relève. De son pas chaloupé, elle part en exploration, tête en l’air et chemin tortueux. Peu à peu, une odeur étrange lu ivient aux babines, faisant caqueter Morbus –qui avait peut-être compris dès le début ce qu’ils allaient trouver, en voyant les grosses mouches noires voler en nombre. Mais ce n’est que devant son trésor qu’enfin Neisseria comprend. Elle se fige, ébahie.


Morbus ricanne, caquète, au comble de la joie, et pour une fois, elle le laisse faire sans chercher à lui fermer son clapet.

“Rapproche toi rapproche toi mon enfant, sent ce doux fumet “

Elle se meut en avant, comme hypnotisée par la carcasse rotissant au soleil. L’odeur était celle d’un banquet passé, d’une grandeur déchue - d’une fée rongée par les vers ou de son corps au soleil. En se rapprochant, elle peut voir sous la peau de la panse gonflée les vers grouiller de vie jusque dans les globes occulaires rongés. Le cou déchiqueté était noir de nécrose, comme sous les pattes de maman. Et la tête laissait découvrir un pan de crane, d’os blancs formant une charpente à toute la vie qui s’épanouissait, entière et petite et violente, dans le batiment qu’était son squelette.

Neisseria s’asseoit.
C’était … Beau ?
Beau comme elle ou comme la fin du monde.

Elle sourit.

“Oh, fait toi plaisir.”

Et dans un dernier ricanement, l’adolescente s’approche pour venir percer d’un coup de crocs le ventre tendu, déversant sur ses pattes frèles une marée pestilentielle de vers, de larves de mouche, de tripes en décomposition et de fluides nauséabonds.

-Neisseria-

Penchée sur le corps, l'adolescente s'en donnait à coeur joie. C'était la première fois qu'elle voyait une carcase aussi grosse ! Les vers grouillaient sur ses pattes, grimpant le long de Morbus pour venir rejoindre un nouveau refuge et elle, gueule plongée dans le corps, arrache un morceau de chaire noire pour l'engloutir. C'était ... Etrange. Un gout fort et vivant, qui la laisse pensive.


Morbus ne répond pas. Il était trop occupé à grouiller, à se repaitre de la vie qui agitait la carcasse, vie nouvelle et opportuniste pour le démon des maladies. Neisseria se sent soudain un peu seule, face à ses questions. Un jour, maman lui avait dit qu'elle détruirait toute vie sur terre pourtant, elle était d'un avis contraire face à ce tableau vivace.
La vie mangeait la mort.

Elle enfouie sa tête dans la panse percée quand soudain, son unique oreille capte un bruit inhabituel. Morbus aussi semble l'avoir remarqué, car il s'arrête de caqueter et de grouiller pour reprendre une forme plus lupine.

Il y a quelqu'un, enfant.

Je ne sais pas.

Il avait l'air content.
Elle plisse son œil unique sur la silhouette lupine, grande et épaisse, qui l'observait. Un sourire vient étirer ses babines noircies par la pourriture, et elle fait un pas en direction de ce nouvel ami.


Elle jappe, heureuse, attendant qu'il se rapproche.

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'PC - Réussite' :

-Neisseria-

Un sourire carnassier vient exposer les deux cotés de la gueule de Neisseria, petites canines blanches en avant. Elle éprouvait une étrange satisfaction à l'idée de voir un loup se figer face à un ombre. Mais ... Il finit par vomir. Morbus caquète, elle ne comprend pas. Il la trouvait dégoutante ? Ou bien, c'était sa beauté qui l'avait tout déboussolé ? Elle pouffe, alors que Morbus se meut contre son corps -une sensation à laquelle elle était habituée, conivence du démon et de la louve.

Tu lui fait de l'effet.

Elle lève le menton. Bien sur qu'elle lui faisait de l'effet, elle était la plus belle ! Elle s'extirpe de la carcasse, une nuée de mouche tournoyant autour d'elle avant de s'avancer d'un pas chaloupé et un peu déséquilibré vers l'inconnu. Il l'intriguait, beaucoup, alors elle se rapproche sans vraiment de peur. Qu'est-ce qu'elle allait en faire ? Il était grand, bien plus qu'elle. Et puis, il sentait bizarre, un peu. Elle ronfle, roucoule et gargouille avant de se présenter :


Son oeil pale amusé et curieux dévisage l'inconnu. Elle tend le coup pour le toucher, s'asseoit alors que Morbus s'étend en un réseau tentaculaire pour caresser le pelage du loup. Il était au comble de la joie. Elle glousse.


Déjà un admirateur, maman sera contente !
Elle pourra lui manger le coeur, quand elle en aura marre.

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'PC - Réussite' :

-Neisseria-

les crocs se referment sur Morbus, et le démon gargouille. Un fluide nauséabond s'en échappe, giclant sur le museau de l'inconnu avant que le démon ne se rétracte, gloussant et frémissant. Neisseria observe l'interaction, incapable de la comprendre, mais se sentait étrangement heureuse. Morbus aimait toucher, tripoter, caresser, tout ça pour essayer de contaminer les loups. Oh ! Neisseria aussi aimait ça.
Elle sourit. Il avait été un bon sujet.


Ses sourcils se lèvent, alors que la tête part en arriève pour découvrir son unique oeil pale et son visage à moitié pourri. Elle entr'ouvre la gueule, se complaisant dans une séduction moite et bancale, instinctive et joueuse.

Il ne parle pas.

Morbus aussi était content, il caquète et roule sur le sol, fluide. Elle continue à l'observer, se coule de coté, prédatrice et curieuse, quand soudain-
Un inconfort.

Morbus se rétracte, frémit et siffle. Et son oeil se plisse. Une lumière, jaune, brillante et douloureuse. Elle expose ses petits crocs, plissant les yeux pour se protéger, reculant imperceptiblement.


Est-ce que c'était les lumières dont maman avait parlé ?

-Neisseria-

Oh !

Il nous a reconnu.

C'est qu'il doit être intelligent !

Mais la lumière ...

Morbus gargouille, déstabilisé, se rétracte et Neisseria a du mal à comprendre. C'était une de ces lumières, elle le sentait - opposées à eux, liées à celles que maman voulait voir disparaitre. Elle se joint au male dans la danse, tournant lentement pour essayer de voir cette petite luciole jaune, qui ressemblait, franchement, à pas grand chose. Elle sautille, guillerette, toute excitée d'avoir enfin trouvé ce dont maman parlait.

Elle les avait mis en garde, cependant.
Neisseria s'arrête. Le jeu ne rimait à rien. Il était rebelle.


Elle sourit, et fait un pas vers lui. Morbus renacle, grogne, mais elle le fait taire d'un claquement de machoires. Son nouvel ami ne voulait pas jouer avec elle, il apprendrait vite qu'on ne pouvait pas dire non à la plus belle des louves.

-Neisseria-

Il claque des mâchoires, et son sourire s'agrandit. Il était rebelle, oui ! Elle saurait l'apprivoiser, ce grand loup à la lumière jaune. Il avait fait l'erreur de vouloir la croquer, et par Morbus qu'est-ce qu'elle voulait qu'il la croque, mmh ! Elle aimerait jouer, encore, avec lui mais Morbus -quel poltron- refuse d'avancer, vibrant et griffant le sol pour essayer de s'enfuir. Neisseria n'aimait pas ça, s'enfuir. Mais peut-être qu'elle n'avait pas le choix. L'autre lui pose des questions, sans même répondre aux siennes ! Oh, qu'il était malpoli.


Elle claque des mâchoires, joyeuse. Cela n'avait pas d'importance ! Non. Car, pour aujourd'hui elle l'avait décidé, elle allait lui donner envie de revenir. Elle recule d'un pas, glousse, avant de chuchoter quelques mots à Morbus, qui se calme. Puis, elle roucoule et clame :


Elle s'asseoit, et à ses coté, Morbus s'agite. Il s'agite, ronfle et enfle en un grondement immonde, gargouilli venu des tréfond de son ventre et soudain, comme une panse qui explose de putréfaction, une nuée d'insectes, de vers et de larves jaillit en direction du clanique.
Et, profitant du capharnaum, la petite démone s'enfuit en clopinant.