Ramener la chaleur | ft. Valens

Suite direct du fast Didi :

Valens

Valens ne se rendit véritablement compte qu'il était au cœur même du refuge que lorsqu'il posa lui même son morceau de tronc, diminuant l'effort et que Holzer le remercia. Bien sûr il avait senti les odeurs canines de plus en plus fortes bien avant,vu la formation rocheuse qui formait comme un mur autour d'une sorte de carrière mais le déclic ne se fit que lorsqu'une sorte de blanc s'installa et que Valens eut tout le loisir d'observer les alentours.
Le mâle blanc lui proposa de rester prêt d'un feu.

« Ah merci. »

Voilà, voilà.
Valens sentit que Holzer semblait chercher quelque chose ou quelqu'un du regard, regardant la foule des quelques loups dont la totalité étaient complètement inconnus au mâle ocre. Couchant une oreille sur le côté, ne sachant pas vraiment quoi faire ou quoi dire, Valens se contenta sur ces longues secondes de gratter un peu le sol de ses pattes avants, laissant tout de même son regard se perdre ici et là sur les détails de l'endroit.
C'était marrant toute ces petites grottes, ça faisait un peu fourmilière.

Valens

Donc c'était dans ces fameuses petites grottes que vivaient les loups du refuge. Ça rendait la falaise un peu plus... dangereuse ? Il était impossible d'ici de savoir combien de loups pouvaient y être cachés et il serait si simple pour eux de tous se déverser dans la cuvette que formait l'architecture de l'environnement. Mais l'endroit resta plutôt calme.

« Oh je vois. »

Son regard tomba ensuite sur le petit carré de verdure que le mâle blanc lui décrit comme étant son « petit jardin ». Valens n'en avait vu, ce genre de chose était plutôt réservé aux alentours du Palais Blanc dans son désert natal, à l'intérieur même des enceintes de la cité qu'il n'aurait pu traverser. Ça rajoutait un petit côté prestigieux à l'endroit... sans doute ? Le mâle ocre lança tout de même un regard étonné à Holzër lorsqu'il dit s'occuper d'insectes.

« Comme des scorpions ou des scarabées ? »

C'était assez étonnant comme occupation.

Valens

Au sujet du jardin, le mâle blanc s'enthousiasme de façon exponentielle, invitant Valens à le suivre jusqu'à son petit carré de plantes variées. Il fallait bien avouer que Valens, ayant grandi en milieu aride et provenant tout droit d'un désert, n'y connaissait pas grand chose en plantes et son regard se posa sur le parterre d'herbes cultivées sans en comprendre l'intérêt derrière. Cependant ce n'est pas de plantes dont Holzer lui parle mais d'insectes et d'oiseaux et si Valens pouvait avoir un parallèle avec ce qu'il connaissait déjà, il fallait bien avouer que le blanc le perdit rapidement quand même.

Holzer lui présenta quatre fourmis.
Est-ce qu'il avait dit qu'elles parlaient ? Il releva un regard dubidatif vers le mâle blanc.

« Des fourmis, il y en avait de là où je viens mais elles étaient un peu différentes et... elles parlaient pas. »

Ce détail, ça le marquait quand même un peu.

« Par contre, je sais pas c'est quoi les pucerons et les coccinelles. »

Des vers de terre, il pouvait visualiser, il y avait bien quelques vers de sable au Désert blanc qui dévoraient les cadavres de ceux qui n'étaient pas devenus errants ou les restes de ces derniers. Ceci dit, c'était un peu dangereux quand même d'avoir ce genre de truc dans un si petit carré de terre.

« Et après t'en fais quoi de tout ça ? Tu les manges ? »

Valens

Donc pas de coccinelles pour le moment et... on ne mangeait pas les insectes non plus à en juger par l'expression d'horreur qu'afficha le mâle blanc. Ah ! Valens ne devrait sans doute pas lui dire que souvent de le désert, il lui était arrivé d'en croquer lorsqu'il avait la chance d'en trouver. Le mâle ocre aurait bien continuer à lui demander ce que Holzer en faisait du coup, de ces insectes mais celui-ci enchaîna rapidement avec une histoire de « légumes ».
Toujours un peu dubitatif, Valens regarda le mâle blanc farfouiller dans son carré de végétation avant de lui ramener une grosse racine orange qu'il lui mit entre les pattes avec indication de la manger comme ça. Le solitaire ocre remonta son regard bicolore de la carotte à Holzer avant de retourner sur le légume.

« Les plantes qui se mangent et tout, de là où je viens, c'est que pour ceux qui vivent à l'intérieur des murs de la cité. »

Est-ce qu'il était suffisamment légitime pour manger un bien aussi précieux ?
Il n'y avait pas de cité ici et les plantes poussaient un peu partout de toute façon. Alors Valens finit par oser y planter un croc. D'abord un peu surpris par le côté croquant, il força pour y détacher un morceau qu'il mâchonna.
C'était... vraiment nouveau pour lui, le mâle ocre ne parvenait pas à s'en faire un avis.

« Je... sais pas si j'aime ça ou non. »

Valens

Valens était sans doute un peu mauvais en cuisine – enfin, il n'y avait pas vraiment à en avoir, de doutes, c'était même une évidence – mais les ingrédient cités pour agrémenter le légume ne lui évoquèrent absolument rien. Aucun stimuli, aucun enthousiasme à l'idée de ce mélange, le mâle ocre se contenta de regarder le blanc de son regard bicolore et un peu perdu. Une oreille tomba sur le côté.

« Ok, bah je te fais confiance sur ça. Je reviendrais quand tu auras tout. »

Holzer avait l'air d'y tenir. Il y avait certainement une certaine gratification à avoir lorsqu'on parvenait à faire pousser quelque chose qu'on finissait par manger, un peu comme lorsqu'on réussissait à déterrer un gros scorpion du sable.
Cependant, cet échange ne semblait pas bien équitable.

« Je sais pas si je dois apporter un truc aussi... je sais pas trop ce qu'il y a dans le coin. »

Dans le Désert Blanc, Valens pouvait se débrouiller mais ici... comment trouver quelque chose qui sortirait un peu de l'ordinaire du blanc ? Et même pour le plus basique, le mâle ocre ne savait pas vraiment où chercher.

Valens

De l'eau de mer... Ça sonnait un peu nul quand même et au delà de ça, Valens ne voyait pas trop comment faire. Il devrait sans doute trouver un contenant, comme une petite amphore par exemple ou un bol. Bien, le mâle ocre trouverait ça et le rapporterait au blanc puisqu'il semblait y tenir.

« D'accord, je ramènerais ça la prochaine fois »

A leur prochaine rencontre, parce que celle-ci touchait à sa fin mine de rien. Il était temps que Valens reparte même s'il n'avait pas trop de direction où aller. Au moins cette pause lui aura permis de se revigorer un peu, suffisamment pour qu'il essaye lui aussi de se trouver ses propres abris, sa propre routine pour survivre dans ce paysage si différent de celui où il avait grandi.

« Je vais y aller. Merci... »

Pour le feu.
Pour l'invitation.
Pour les légumes.

«  ...d'avoir été aussi gentil »