Still see you | ft. Iris

-Iris-

Iris hoche la tête, pose son pinceau dans le pigmet roug avant d’aller le mêler au jaune. Les deux couleurs se mélangent, et après un peu de tems, deviennent un joli orange. Iris reste en suspens, légèrement fasciné par ce qu’ils avaient produit. Un mélange qui donnait une couleur nouvelle, moins forte, peut-être, mais autrement plus belle.

Un silence passe alors que ses réfléxions reviennent sur les nakhus, leur clan, les raeders. Il secoue doucement la tête avant de sourire.


Le pinceau se dresse pour venir teinter d’autres plumes, en orange cette fois.

Un doux sourire se dessine sur le visage de la louve alors qu'Iris semble stupéfait, sa queue remue doucement dans son dos, fébrile. Une activité que les Nakhus lui avaient appris, qui avait eu raison de sa colère, de ses nerfs à vif. Il y avait des fresques là bas absolument magnifique, surtout dans les livres. Des dessins détaillés à la perfection qui faisait même douter de l'origine manuscrite de la chose.

**- T'aimes bien ?**

Pendant ce temps, Maps sort du vert, un vert gazon on ne peut plus classique dont les pigments en eux-mêmes avaient plusieurs nuances. Il fallait avancer le fond également avant de continuer, donc, vert et marron, le jaune serait utile un peu plus tard, se dit-elle.

-Iris-

Iris hoche la tête, étrangement calme soudain. Il se concentre pour continuer, en silence, sa coloration de plumes avant de terminer. Il s'approche alors de Maps pour lui effleurer le pelage du museau.


Et en prenant du vert, lui en met sur le pelage.

Alors qu'elle mélange le vert avec l'eau, face au mur, le museau du mâle la fait frissonner et l'arrête, figée pendant une longue seconde. Un sourire amusé, luttant contre l'envie de le serrer contre elle. Elle le voulait tant. Et pourtant, elle lui fait un peu de place à ses côtés, tendant la peinture qu'il ne manque pas de renverser sur son poil rouge.

**- Ah !**

Un léger mouvement de recul plus par réflexe qu'autre chose, puis un rire.

**- C'est malin, j'savais pas que tu voulais me déguiser en sapin !**

Un regard farouche en coin, faussement énervé, trahie par un rictus simple et sincère. Et en réponse, à son tour, elle lui fait un petit trait vert sur l'épaule, toujours méfiante, prête à continuer leurs bêtises.

-Iris-

Iris sourit, la rejoint en un rire étouffé alors qu’il s’éloigne aussi un peu plus. Le vert et le rouge donnait, en effet, un effet sapin à son pelage, bariolé mais pas forcément moche. Il aurait pu l’aider à se nettoyer … Mais elle préfère la violence. Il proteste faiblement, avant de se saisir de son pinceau orange.


Et lui ajoute un peu de la couleur de sa déesse sur le poitrail. Il lui lance un regard de défmi, amusé. Enfantin, surtout.

Encore une fois, le sérieux ne dure pas bien longtemps, et la fresque est de nouveau abandonnée le temps de ce petit jeu. Là où la louve n'avait juste affublé le poil clair d'Iris, lui fait une grosse tâche orange, il avait au moins la décence d'avoir choisi la meilleure des couleurs.

Maps prend un air faussement offusquée, trempe l'un de ses doigts dans la peinture jaune sans jamais quitter Iris des yeux par méfiance, et lui place un point sur le bout du nez, faisant en sorte qu'il soit bien dans son champ de vision.

Son air malicieux et félin ne la quitte plus.

-Iris-

Iris lève ses sourcils, faussement mis en colère par les gestes de Maps sans pour autant chercher à se défendre. COmment osais-t'elle ? Il est tenté de continuer, mais savait que les pigments étaient rares et complexes à mixer. ALors à la place, il se redresse avant de s’avancer, poitrail contre celui de Maps, se teintant d’un peu plus d’orange.


Yeux dans les yeux, il se fait joueur, appréciant un peu trop le contact en le poussant encore pour la faire reculer. C’était du jeu, c’est tout.

Il la bouscule, et petit renard, elle recule docilement, plus petite qu'Iris peu de peu, mais bien moins épaisse. La force et l'agilité. Elle ne le le craignait pas du tout, toujours moqueuse, ses yeux perdus dans les violets du loup faussement en colère. Une flamme de sournoiserie brûle dans son regard.

**- Comme ça.**

Et elle recommence, désormais le museau du bleu peint de deux petits points jaunes. Ca partirait facilement à l'eau sans grand mal.

**- Que va faire Monsieur l'Alpha ?**

Une voix exagérément naïve, tandis qu'elle se nourrit du contact de leurs corps de nouveau réunis.

-Iris-

L’air outré d’Iris s’accentue face à la seconde offense, renforcé par son envie plus ou moins inconsciente de rester au contact de la louve rouge. Il gronde, baisse la tête pour la repousser sur le dos et fait mine de se gonfler, passant au dessus d’elle.


Il se plait dans ce pseudo jeu de pouvoir en sachant pertinemment que Maps le voyait comme son égale.

Elle ne cherche pas à se débattre ou se défendre, et se laisse guider en position de soumission, Iris au dessus, sans jamais quitter à un seul moment ses yeux. Un jeu assez atypique mais qu'elle apprécie, ses oreilles couchées sur sa nuque pour accentuer sa situation, les yeux papillonnant.

**- Je devrais ...**

Un soupire pour évacuer la tension. Dieu qu'elle avait mal au ventre, sentant encore ses entrailles se tordre, comme affamées.

**- Mais tu m'as pas répondu. Sinon, *quoi* ?**

-Iris-

Ils sont si proches, à présent, qu’Iris en oublie un peu tout. La peinture, Myrohino, le dragon, tout ça s’efface alors que son corps regrette, amèrement, son choix de s’être autant rapproché. Et un instant d’ivresse, il se dit que peut-être, lui et Maps pourraient céder, juste une fois, et l’oublier après.
Mais il n’avait pas les idées claires.


Sa voix est rauque, ses yeux dévorent ceux de la louve, et il lui faut toute sa volonté pour rester immobile. Il souffle, mais cela n’aide en rien.

Un sourire, un rire amusé. Alors, le chef ne se décidait pas ? La louve se fait encore fouine, effleurant de sa patte ornée de la peinture désormais sèche le poitrail de son *ami*, désormais sûre qu'il ne lui ferait rien.

**- Oh, dommage ...**

Et ses yeux qui criaient le vouloir contre elle se replongent dans son regard améthyste, en quête d'une réaction. Elle ne répondait plus réellement d'elle-même, et après tout ...

-Iris-

Le contact, encore, lui fait presque perdre la tête, et Iris a du mal à même réaliser dans quelle situation il s’était mis. Son corps venait embraser les dernières bribes de sa volonté, les yeux de Maps lui hurlant qu’elle ressentait la même chose. Un dernier fil tenait, celui de la peur de regretter, mais il se faisait bien faible face à la torture qu’elle lui infligeait.

Il avait honte, un peu, de ne plus pouvoir, ou vouloir s’écarter. Ne savait pas comment se sortir de cette situation, ne voulait pas faire de mal à son amie, ne voulait pas … Il repense à son frère, un court instant.


En cet instant, il était prêt à tout lui donner.

Et après tout, au stade où ils en étaient tous deux, il serait frustrant et blessant qu'encore une fois, ils ne se décident à avorter encore une fois leur attirance. L'effet des chaleurs sans doute, qui parlait, jouait d'eux comme des pauvres marionnettes.

A l'énonciation de son prénom, les oreilles de la louve reviennent vers le mâle, son cœur ratant un battement encore. Ce qu'elle voulait ? Tant de choses, elle ouvre doucement la gueule sans rien dire. Elle se revoit, avec Cloud, la notion de confiance. Elle lui avait fait confiance. Iris lui faisait-il confiance, lui ? Elle pense en avoir la réponse.

Et puis, elle pense à tout ce qui pouvait en découler. Il fallait avancer, changer les choses. Les accidents de jeunesse qui devaient servir de leçon sans être un frein à quoi que ce soit. La louve ne savait même pas de quoi demain serait fait, si les deux amis d'enfance reviendraient ensemble vivants, ou l'un sous un drap blanc.

Alors, pourquoi se refuser l'opportunité de se laisser aller, après presque toute une journée entière de frustration ? Elle en était tout aussi coupable.

**- Toi.**

Un air neutre, souriant. Heureuse de pouvoir placer ce qu'elle avait sur l'esprit depuis leur retrouvailles en un seul petit mot.

-Iris-

Iris frémit, attend la réponse, suspendu aux lèvres de la louve rouge, soumis à ses désirs. Elle hésite, et il se demande si elle a compris sa véritable question ; Mais son regard, sa chleur, non, il ne devrait pas en douter. Il ne la pensait pas assez fourbe pour le manipuler, alors elle devait être dans le même cas que lui.

Et puis, en un souffle, elle confirme son intuitions et brule le dernier brin de controle qu’il lui restait. Son sourire –magnifique- le fait sourire aussi, avant qu’il n’enfouisse fièvrement son museau dans son cou et se presse contre elle.

Pour le reste, ce n’est pas à peindre qu’ils passent finalement la matinée, et après un temps, c’est lun contre l’autre dans la couche du Bouclier qu’ils finissent par s’allonger. Tête sur son dos, Iris ferme les yeux, sentant dans le calme qui revient un peu plus de clarté d’esprit.

La louve comprend avec le sourire, ils se comprenaient. Et là était tout ce qui comptait, et doucement, elle se laisse enivrer par l'odeur du loup, son contact, son tout. Et perdre toute autre notion.

Errintée, mais heureuse, moins douloureuse, la voix d'Iris la sort de ses rêveries, encore énormément embrumée par la matinée passée. Beaucoup de réponses trouvées, mais d'autres questions et inquiétudes se relèvent. Les mêmes qu'il y a plusieurs années. Et elle se refusait de s'en soucier pour le moment, pas maintenant, ne pas briser ce moment de flottement.

**- Et toi ?**

Evidemment, qu'elle allait bien. Allongée, servant encore d'oreiller -ce qui d'ailleurs elle trouvait fort agréable, elle ne ressentait pas le besoin de chercher dans les yeux du mâle des réponses.

-Iris-

Iris reste silencieux. ALors que la frustration refluait, enfin satisfaite, les questions devenaient de plus en plus inquiétantes. Et une certitude qui pointe dans son coeur : Ils n’auraient pas du faire ça. Pas maintenant, pas comme ça, pas …

Il soupire, enfouit son museau dans la poils de la louve rouge, comme pour se cacher. Il y avait trop d’inconnues dans cette histoire, trop de questions, pour lu iqui n’aspirait qu’à un peu de calme. Le regret lui étreint le coeur, et il est loin d’être amer.


Il hoche la tête, pensif. Ouvre la gueule.

Il s'agite, Maps daigne enfin lever la tête en sa direction, l'air interrogateur. L'inquiétude la gagne aussi, quelque chose n'allait pas ? Avait-il fait quelque chose de mal ? Ou elle ?

*Avait-elle été mauvaise ?*

De sa truffe, elle le touche doucement, désolé pour ? Elle se tend, réfléchissant, repassant en boucle ces dernières minutes pour tenter de cerner où ça avait commencé à mal aller. Mais rien ne lui vint.

**- Pour ?**

-Iris-

Une grimace tendue passe sur son visage, qu’il cache toujours à son … Amie. COntre elle, il se sent toujours aussi bien, mais le regret lui ronge le coeur. Il ne savait pas, s’il était en effet stérile, n’avait pas vraiment envie de le savoir, surtout pas avec Maps qui avait déjà un passif complexe.

Il se serre un peu plus contre son dos, ne voulant pas l’accabler mais ne sachant pas comment exprimer ses craintes. FInalement, il souffle.


Il deglutit, soudain angoissé.

“*Pas encore*”

Un sentiment de regrets qui commence aussi à la gagner, comprenant que la limite avait sans doute été franchie. Et les pensées précédentes s'effacent, ils n'étaient plus des enfants, leurs corps non plus. Elle se mord la langue.

Elle se détend alors que lui cherche son contact. Naturellement, elle se couche sur le flanc pour mieux le voir, devinant une grimace honteuse sur son visage. *Devenir parent ...*

*Encore*.

Une douche froide pour la louve qui d'un coup revient à ses esprits. Il n'était plus question de flâner, la réalité les rattrapant tous deux. Elle affiche une mine étonnée.

**- ... Comment ça parent ?**

Lui avait-il caché qu'il était en couple avec des enfants ? Non, il avait l'air d'en être dégoûté. Alors, elle ne comprend pas bien. Enfin si, ils avaient pris le risque ensemble, et elle avait été d'accord. Alors, pour essayer de le rassurer, une patte sur celle de l'enfant d'Aka.

**- Tu veux qu'on en ... parle ?**

Quelque part, sa naïveté lui disait que si elle y croyait fort, il ne se passerait rien. Ça ne prendrait pas. Ça irait.

-Iris-

Iris se mord une babine. Il se sentait plus proche que jamais d’elle, sentiment accentué par la proximité de leurs corps, mais il ne devrait pas faire peser plus de poids que cela sur elle, encore. Il se tend un peu, fatigué à présent, frustré de ne paspouvoir apprécier simplement ce qui s’était passé comme n’importe qui l’aurait fait.

Elle …. est là, pour lui, comme souvent. Il la regarde s’étonner, ne trouve pas de tristesse dans ses yeux et cela le rassure un peu. Il baisse la tête.

Il deglutit.


La première fois qu’il l’abordait de front, il croit.

Iris baisse la tête, Maps reste figée dessus. Elle voulait comprendre. L'aider, sur ce point qui semblait l'affecter. Etait-ce là la source de tous ses doutes, ses peines ? Un cumul qui faisait sens, être père, alpha, prêtre. Le dragon. Et maintenant, qu'il *redevienne* père. La louve se tend à cette idée, préférant rester dans le déni.

Elle était prête, cependant, à discuter d'un sujet épineux.

Parler de son fils. Son coeur se serre, et à son tour, son regard fuit.

Un sujet jamais abordé avec qui que ce soit, ni même avec la seconde mère. Ni mère avec Hollyhock, Dairo. Personne. *Toujours personne*. Ses crocs se serrent à leurs tours, elle pianotte le sol, stressée, mais soupire.

**- Je suis prête.**

Car il était le seul, après tant d'années, à s'en soucier. Et qu'à son tour, elle voulait le soutenir.

-Iris-

Elle soupire, et lui pressent une discussion difficile. Mais elle lui dit être prête, et il se doit de lui faire confiance, ne serait-ce qu'un peu. Comme tendu au bord d'un gouffre, il ne lui restait plus qu'à sauter, même si l'envie de faire demi-tour était forte. Il était prêtre, il le serait bientôt, et devait se montrer courageux. Il prend son temps, un peu, avant de poser ses doutes.


Il passe une patte sur son visage, un peu gêné. Ses hormones le rendait tout à fait stupide, et ce n'était pas la première fois. Comment pouvait-il espérer devenir un alpha rationnel si une fois par an il perdait la tête devant chaque femelle ?
*Elle n'était pas n'importe qui, cependant.*


*S'il te plaît, ne t'isole pas de nouveau.*

Elle revient sur Iris, neutre, le regard doux et encore un peu embué par ce flot d'émotions, un peu perdue, il avait raison. Ils étaient stupides, mais regrettait-elle ? Absolument pas. C'était une certitude. Et surtout ...

**- C'est différent.**

Cloud, elle l'avait aimée, une affection différente, des sentiments, une douceur. Et elles étaient encore des enfants ignorants, la rouge ne s'était rendue compte de la bêtise que bien trop tard, lorsque l'enfant était prêt à naître. Il n'était pas son fils. Juste le malheureux fruit d'un heureux hasard. Elle secoue la tête, souriant doucement, revenant sur son ami de toujours.

**- Il y aura pas de conséquences.**

Un regard qui se veut prometteur. Elle agirait, *mieux*, prouver qu'elle peut apprendre aussi. Et puis, elle refusait d'être mère aussi. Peut être pour toujours, elle ne savait pas encore. La rouge aimait sa liberté, ses responsabilités se limitant à son rôle ici, n'enviant pas les louves qui devaient se stresser encore plus pour des vies insignifiantes. Restaient aussi les doutes et les peurs d'autrefois.

Elle rampe jusqu'à Iris, lui touchant le cou avec sa truffe. Lui aussi, n'était pas seul.

-Iris-

Les sourcils d’Iris se froncent, la béatitude passée définitivement perdue au profit de l’inquiétude. Pas de conséquences ? Est-ce que son amie se voilaitla face ? Il y avait toujours un risque, même s’il était faible, et elle avait déjà ignoré les signes par le passé.
*Il ne voulait pas être père.*

Le contact lui fait une sensation étrange, alors pourtant que leur relation était très tactile. Cette fois-ci, c’est différent. Plus intime, peut-être, après ce qu’ils avaient partagé. Ils étaient plus proches, émotionnellement. Iris réalise alors que cela l’effrayait, tout simplement : Il lui donnait des armes pour le heurter, et cela ne lui plaisait pas.
Il ne rend pas le contact, en était ncapable.
*Il allait encore tout gacher, hein ?*


Le ton est toujours doux, mais légèrement inquiet.