The night before the dawn [PV Maps]

La lune était haute dans le ciel. Le vent frais soulevait les poil du loup bleu, qui ne pouvait pas dormir. Assis à l’extérieur de sa tanière, le male attendait. Attendait que vienne le matin, que vienne la lumière qui marquerait son départ.

Il ne pouvait l’attaquer lorsque les ombres étaient hautes. Lorsqu’elle était la plus forte. Il la prendrait par surprise, accompagné par la lumière. Le combat ne durerait pas – il la savait assez faible pour se plier à sa volonté. Assez faible, mais tout de même dangereuse.

Ses pattes tremblent.
Son esprit s’éfforce de rester concentré.
Mais, toujours, ses pensées s’éparpillent.

Il pense à la lettre de sa soeur. Il pense à Myrohino, qui dort dans leur colocation. A Anita, à ses futurs enfants. A Désiré, paisible avec les siens. A Maps, qui devait probablement dormir.

Truffe levée vers le ciel, c’est sa solitude dans ces instants si particuliers qui lui pèsent, jusqu’à ployer ses épaules, à le faire souffrir, insupportablement. Il reste encore quelques heures, avant le matin – il pouvait encore la tromper, cette solitude. Il pouvait encore …

Ses pattes prennent le chemin de la tanière de son amie. L’esprit est perdu, vide ou concentré, mais le corps est fébrile. Lui sait, que dans quelques heures il la retrouverait. Iris, entre les deux, ne sait où se placer. Il entre dans la tanière décorée, ombre presque sinistre en contre-lumière de la lune, chuchotant un appel fébrile.


Ne me laisse pas seul, pas maintenant.

La masse s’éveille, bouge dans son ombre avant de souffler en le reconnaissant. Maps l’avait vu, et l’invite sans rien dire de plus à entrer. Lui quitte l’emrasure inconfortable de la tanière pour entrer chez Maps, dans cette intimité qui était si … Elle. Partout, son odeur flottait, ses affaires trainaient, ses pigments et peintures, ses accessoires. Dans ce cocon où il était intru, il se sentait un peu plus enveloppé d’une présence rassurante qui trompait sa solitude.


Il n’avait pas d’excuse. En avait-il besoin ? Il s’approche pour se coucher non loin d’elle, dans la tanière réchauffée par sa présence et ses rêves. Son regard un peu hagard ne se pose sur rien, errant d’un objet à l’autre, fatigué.


Sa voix n’est qu’un murmure, ouvrant en partie son coeur d’une honneteté rare. Peut-être parce qu’il n’avait plus rien à perdre, à présent ; Car la vérité ne lui semblait plus si effrayante. La vulnérabilité, plus si dangereuse.

Maps l'accueille contre elle, et lui s'abandonne au contact réconfortant. Pourtant, la chaleur ne perce pas son coeur froid, ne l'éloigne pas de sa détermination de glace. Il pose sa tête sur son amie. Il ne voulait pas en parler. Non : Il ne pouvait pas. Demain, après le combat, peut-être. S'il survivait. Mais mourir n'était pas dans ses plans ; Ramener sa famille, si. Que ferait Maps si demain, il devenait père ? Est-ce que tout changerait entre eux ?


Il reste posé contre elle, l'empêchant de bouger. Un thé ne ferait rien cette fois-ci, c'est d'une présence dont il était assoiffé.

La question vient tendre Maps, avant qu'elle ne lui raconte quelque chose que lui ignorait jusqu'à présent. Elle avait eu un frère, lorsqu'elle était petite. Elle n'en dit pas plus, mais Iris devine peut-être une disparition alors qu'elle en parle au passé. La truffe enfouie dans les poils de la rouge, il se demande encore comment pouvait-il lui faire traverser encore une épreuve ?

Il avait toujours été égoïste.
Sans rien dire, le mâle laisse le silence et la présence l'emplir, alors que les souvenirs refluent. Une famille heureuse, malgré les différents. Ou bien déformait il la réalité ? Il ne savait plus. Après ce qu'il avait lu, il ne savait plus.


J'aurai aimé être là pour toi. Pour elle. Pour eux.
La voix tremble, et lui ferme les yeux pour s'empêcher de pleurer. Il se presse un peu plus contre elle.

Pourquoi ?
Le silence s'étire. Lui reste immobile, une boule de douleur dans la gorge. Il ne voulait pas le dire, voulait en dire le moins possible pour ne pas gâcher cet instant. Mais mentir ... Encore, il l'avait fait toute sa vie. Et lorsqu'il reviendrait, Maps l'apprendrait. Combien de temps pouvait-il encore continuer comme ça ?


Sa gorge est sèche, contractée, rendant sa voix étranglée encore plus pitoyable. Maps en avait vu d'autres ; elle était probablement celle qui connaissait le plus d'aspect de lui, maintenant que sa mère était morte.


Alexandrine lui avait dit que sa vie était encore devant lui et pourtant, ce soir, il lui semblait qu'elle se terminait. Et de tout ce qu'il en pensait ne restait qu'un regret, profond et amer.

Son amie essaye de le rassurer, ne faisant qu'encore augmenter son agitation. Elle ne pouvait pas le savoir, il ne lui avait rien dit. Ne lui dirait rien, de toute manière, car elle essayerait de se mettre en travers de son chemin. Elle était orange, après tout ; et si la bataille qu'il allait encore mener était digne d'Aka, ils avait que la Renarde ne la verrait pas d'un bon oeil.
Mais c'était elle qui lui avait volé sa soeur, alors Iris n'en avait honnêtement plus grand chose à foutre, d'elle.

Il n'avait pas fait ce qu'il avait pu. Il avait été enfantin trop longtemps, fixé sur son nombril sans voir que les autres souffraient, aussi. Comme il le faisait encore avec ses amis, avec Maps, aussi. Il n'avait jamais su aider. La seule chose qu'il ne regrettait pas était de leur avoir dit, trop tard sûrement, a quel point il les aimait. Il reste silencieux en réponse à la question, ne sachant pas vraiment si elle appelait réponse. Ses adelphes avaient été rudes avec lui pendant son adolescence, et pourtant, il ne leur en voulait plus.


Il prend une courte inspiration.


Ses sourcils se froncent. Une fois toute cette histoire passée... Il ne sait pas encore ce qu'il ferait, mais savait que certaine choses devraient changer. Dans leur clan, dans ses relations. Sa voix se fait plus faible.

Elle accepte, comme toujours, les mots en désordre d'Iris et réciproque, présente. La gorge serrée, l'alpha sent de nouveau la détermination lui prendre le coeur. Il secoue la tête. Il ne ferait pas bêtises. Il reviendrait de cette bataille ; Et demain, avec sa famille de nouveau réunie, prendrait de nouvelles décisions. De celles qu'il ne regretterait pas.


Ses yeux trouvent les siens, s'y accrochent un instant. Il aurait aimé la rejeter, encore, pour lui éviter les souffrances qui viendraient demain. Mais à travers chaque épreuve, elle était restée. Lui ne pouvait pas en dire autant. Il continue à observer ses yeux, se dit que dans une autre vie, il aurait aimer l'aimer, si son coeur en était capable. Peut-être l'aimait-il, d'ailleurs, comme il aimait Désiré, comme il avait aimé sa famille.
Cela ne leur avait jamais réussi. Etait-ce vraiment cela, le probème ? Il n'en savait rien. Il ne savait plus. Mais il en avait assez de regretter.
Alors, il avance avec douceur son museau pour caresser le sien, d'un geste fait cent fois et pourtant plus intense encore, si c'était possible.

Le contact se prolonge, beaucoup trop, mais le bleu s'en fout. Il ferme les yeux, pose son front contre celui de la louve, coeur envahit d'une multitude de sensations, d'hesitations, de douleurs. Il ne voulait plus être seul. Il voulait que Maps reste, toujours, à ses côtés et bien des fois il avait fait l'erreur d'attendre trop longtemps pour se l'avouer.
Pas cette fois-ci.
Il ne regretterait plus.

Il inspire. Demain, peut-être qu'il mourrait. Demain, peut-être qu'il deviendrait père, ou tonton. Demain, tout changerait. Mais ce soir, il ne pouvait rien promettre sans tendre un piège à sa meilleure amie. Alors, il ne dit rien, profite simplement de son contact et de son regard, avant de finalement briser le silence d'une voix un peu moins brisée.


S'il était encore là, il aurait tout le temps qu'elle voudrait. Alors, il pourrait tout lui dire et peut-être, peut etre lui promettre que plus jamais elle ne sera seule.

Son acceptation le fait sourire, plus apaisé. Il avait une raison de revenir à présent - en avait toujours eu une, en fait. Il ne comptait pas mourir ce matin là, mais le risque était toujours présent. Il nspire, avant d'hocher la tête. Demain, il reviendrait. Demain, ils iraient à la plage ensemble. Demain, il lui expliquerait, tout ce qui s'était passé. Mais le doute ne quitte pas son ventre, à voir Maps ainsi ouverte, paisible.


Elle y aurait le droit, à la colère, s'il ne revenait pas. Il lui fait un sourire un peu triste.

Iris reste encore figé un instant, avant d'hocher la tête. Il finit par s'allonger contre la louve avec douceur, et soupirer.
Il passerait ces dernières avant le lever du soleil à ses cotés, si elle le voulait bien.

Car demain, il partait de nouveau en guerre.