Les entendre hurler [Neisseria] [/!\ c un peu gore]

Asaravos

/!\ C'est vulgaire et y'a de la violence (imagée certes mais...)

Merde.
PUTAIN DE MERDE !
C'était quoi ce B O R D E L ?

Asaravos ne savait pas trop comment il devait réagir ni ce qu'il devait penser à ce moment là. A l'orée de sa forêt, de la leur, celle aux arbres brûlés qui contrastait tellement avec cet orange niaiseux de tapette bonne qu'à bouffer de la poudre de fée au petit matin de la partie vivant de la sylve, un peu au delà ses runes tracées par sa mère, une nouvelle brûlure avait atteint les arbres. Les troncs avaient été noircis mais non pas comme aurait pu le faire un feu mais plus comme corruption qui remontait jusqu'à empoisonner les feuilles qui avaient pourries à même les branches. Le sol avait été balayé par une noirceur qui avait tout consumé jusqu'à le rendre stérile au moins pour un certain temps et l'odeur de cendres, âcre, sembler chercher à brûler la truffe jusqu'à la gorge et les poumons, comme une nécrose qui coulait le long de la trachée.
Asaravos en avait rien à faire du paysage, que le monde aille se noyer dans sa propre pourriture, il s'en fichait. Au centre de cette scène reposait une masse sombre d'où s'élevait un concentré de particules noires à l'aspect bien trop familier. Les détails sur lesquels ses yeux bleus s''étaient arrêtés, le jeune mâle n'aurait pas voulu y croire, ce qu'il voyait lui semblait si irréaliste. Il y a une odeur particulière qui embaume la silhouette, comme lorsque Neisseria éclate une bestiole un peu trop grosse avec Morbus, il y avait aussi celle encore si présente si nostalgique pour cet enfant intérieur qui demeurait encore un peu de la cendre d'un foyer froid.

Son masque était un peu plus loin plutôt qu'à sa place habituelle, sali, abîmé. Sur son visage découvert, une sorte de sourire qu'il n'aurait pas su interprété, encadré par ces longs cheveux noirs ébouriffés dont la pointes s'étaient gorgées d'un sang noirâtre qui s'échappait de plaies béantes. Ses yeux bleus dont il tenait par quatre fois ne brillaient plus comme ils l'avaient toujours fait dans la pénombre et les quatre ailes immatérielles de son dos s'étaient éteintes comme la flamme d'une bougie sur laquelle on aurait soufflé.
Même comme ça, elle restait belle sa mère... non, magnifique ! Même comme ça, il lui trouvait cette prestance redoutable de cette mère démon qu'il avait passé au moins la moitié de son enfance à attendre, l'autre à essayer d'attirer son attention. Asaravos aurait voulu à cet instant lui demander à nouveau un peu d'attention, qu'elle aurait accordé ou non selon son envie, selon son humeur mais à la place, il y avait comme un creux au fond de lui, comme un vide qu'il ne comprenait pas, un gouffre immense que son instinct demandait de remplir.
C'est un mélange de colère et de rage qui voulut prendre cette place.

Il ne sait pas comment gérer ce qu'il ressent, a envie de casser des trucs, de les briser en mille morceaux et de tout brûler. Il a envie de taper sur des animaux aussi, les entendre couiner comme des êtres pathétiques. Non mieux ! Sur des loups ! Sur des petits loups comme l'avaient été Sadja ou le Témoin mais avec un air plus pathétique comme celui qu'avait Nour. Ouaaais des loups comme ça jusqu'à ce qu'ils chouinent, jusqu'à ce qu'ils rampent sur le sol en le regardant lui avec l'effroi dans leurs yeux, le même qu'avait les fées avant qu'il ne les éclate au sol. Il voulait voir les autres hurler comme lui avait envie de hurler.
Et puis il y avait ce loup, ce mâle inconnu porteur d'une odeur de sueur et de montagne qu'il connaissait encore moins. Asaravos se satisfait un peu de voir le sang de sa mère, la nécrose qu'il contient, dissoudre la peau qui y trempait mais lui aussi, il l'énerve. Parce qu'il est de toute évidence la cause de l'état de sa mère comme elle, est du siens, mais aussi parce qu'il ressemble à Neisseria mais surtout parce que c'est à lui qu'il ressemble le plus. Il a envie de le détruire, qu'il se fasse bouffer par les corbeaux et les vers comme le déchet qu'il était. Ou de l'enterrer ! Dans un trou bien au fond des bois, là où personne devinerait qu'il soit pour bien se faire oublier comme un gros nul. Il voulait... Il voulait... faire tant de choses mais d'abord il voulait qu'il arrête d'être si proche de sa mère, qu'il arrête de la toucher avec ses vieilles pattes de pathétique abruti.

Elle leur en aurait jamais parlé de lui n'est-ce pas ? Mais Asaravos n'était pas idiot, on avait fini par lui expliquer et il avait fini par le deviner, qu'on ne naissait pas d'un seul être. Ce connard qui était forcément mort de façon bien pitoyable comme l'abruti merdique qu'il ne pouvait qu'être, il ne pouvait que leur être lié.
Ça n'empêcherait Asaravos de l'insulter, ni de l'éloigner de sa mère en lui tirant la queue puis en shootant devant. C'était même une raison supplémentaire pour qu'il le fasse.

Asaravos

« Ta gueule Morbus ! »

Asaravos râlait, s'énervait, insultait au quotidien mais le regard qui se tourna par quatre vers la masse pourrissante qui séparait sa sœur de moitié, la pupille fine, la babine frémissante et le poil du dos hérissé, n'avait rien à voir avec les états d'âmes habituelles.
Juste, ta gueule Morbus.
Aujourd'hui il ne voulait pas avoir à s'agacer et s'énerver contre le démon. Il ne savait pas vraiment ce qu'il désirait à son sujet, il était après tout lui aussi comme une sorte de membre de la famille mais là... là il voulait juste qu'il se taise, qu'il se la boucle et si cela avait pu être possible, qu'il les seuls lui et sa sœur.

Asaravos la rejoint d'ailleurs, sa sœur, de son côté où il n'y a pas Morbus, de celui qui n'appartient qu'à elle, pour s'asseoir à côté d'elle. Son pelage bleu reste en épis, ses griffes se plantent dans le sol, le mâle à du mal à contenir ce bouillonnement en lui qui ne réclame que la destruction de chaque parcelle de ce monde. Il veut crier, hurler mais se contient encore bien que proche de l'explosion. Il ressent aussi la fébrilité de sa sœur et pour elle, il essaye d'être ce grand frère qui se maîtrise.

« Tu veux faire quelque chose ? »

Pour elle, pour Maman. Et ensuite pour nous, on ira massacrer des fées, voir brûler le Monde en entier.

Asaravos

Il se sent impuissant. Il l'est face à la mort de sa mère, si soudaine, si brutale alors qu'elle n'avait jamais été envisagé jusque là, comme si leur mère avait pu être une créature immortelle. Elle l'avait sans doute un peu été, dans ses yeux de petite ombre. Il était impuissant également face à la détresse de sa sœur, ne peut que la regarder sans pouvoir rien n'y faire alors que son démon la laisse suffoquer en punition de son agitation. Il aurait été si facile pour Morbus de tuer sa sœur, tout comme il était si simple de perdre absolument tout. C'était terriblement injuste et ça enrageait Asaravos.
Il sent le creux des ténèbres s'agrandir de plus en plus au fond de lui, gueule béante de l'âme qui s'effondre alors qu'en son centre, son cœur de se glace un peu plus. Son museau se tord dans une haine et une colère qui semblaient si épaisse que le jeune mâle avait l'impression de pouvoir les vomir, ses griffes s'enfoncent dans le sol comme s'il voulait le marquer éternellement.

« Tout ça c'est de sa faute à Lui, c'est lui le responsable de tout ça mais parce qu'il est mort aussi, on ne peut pas se venger directement. »

Pourtant il y a un rictus qui finit par s'afficher sur le visage bleu alors que c'est un regard un peu fou qu'il relève vers sa sœur, le corps haletant sous tout le poids des émotions qui le prend aux tripes.

« Alors c'est les autres qui prendront à sa place, ceux qui l'ont aimé, ceux qui tiennent à lui »

Il y en a forcément, il a de multiples odeurs sur son pelage.

« Nous éparpillerons son corps, en petits morceaux pour que jamais il puisse être entièrement retrouvé, pour que jamais il puisse avoir sa petite tombe dans ce cimetière où sont entreposés tous leurs morts, pour qu'il n'y ait jamais rien d'entier sous son nom et qu'eux, tout ceux qui ne veulent pas l'oublier ne puisse jamais faire entièrement leur deuil. »

Asaravos se rapproche de sa sœur, d'une patte, relève son menton pour avoir son œil gris face aux siens, pour qu'elle s’apaise dans sa détresse.

« Nous prendrons les yeux de Maman, un pour toi, un pour moi et Aconit. Le reste, nous le brûleront comme l'est notre forêt, pour qu'elle l'intègre éternellement. Puis nous iront perdre chacun de ses morceaux à lui, dans des endroits bien cachés qu'on ne serait retrouvé. »

Il écarte une des mèches noires de Neisseria, pour éclaircir son visage, si joli aux dires de Maman.

« Je veux qu'ils souffrent jusqu'à ce qu'ils le haïssent, je veux entendre les entendre hurler de désespoirs jusqu'au sommet des montagnes. »

Asaravos

Neisseria rit avec Morbus, de cette énergie nouvelle qui semblait pourtant avoir prit naissance dans cette suffocation précédente. Elle rit mais n'y avait aucun écho similaire à tout ceux qu'elle avait eu avant, aucune trace de cette innocence un peu niaise que sa sœur avait pourtant toujours portée jusque là. C'est à ces instants sans doute, que nous découvrons que nous grandissons.
Il y a cette empreinte de folie qui les a marqué tout les deux mais qui ne désire la même chose, réponses propres à chacun face l’événement de la réalité qu'il faut surmonter. Neisseria veut qu'ils pourrissent, il n'y a là strictement rien d'étonnant, c'est une chose qu'elle avait toujours désiré pour un peu tout.

« Nous pouvons faire les deux. Vous remplierez le corps de toutes vos maladies, vous le ferez gonfler de tout miasmes comme un rat que l'ont rempli de vers et nous les laisseront le reprendre. Mais la tête, celle qui fait d'un loup quelqu'un plutôt qu'une masse sans nom, je la déroberais. Tu as l'armure, je prends les yeux. »

Elle voulait les voir pourrir, il voulait les entendre hurler.

« Tu consumeras leurs corps, je consumerais leurs esprits. »

A deux, ils les anéantiront.

Asaravos

C'est peut-être dans ces moments que nous grandissons.
Et Neisseria, peut-être un peu plus que lui, devient presque un être tout autre. De la douleur naissent les démons, sa sœur devient celui qui héritera de leur mère dans cette coordination nouvelle et parfaite qu'elle forme à cet instant avec Morbus. Jamais la gueule partagée ne s'était exprimée sans bataille, jamais le pas n'avait été si assuré, les gestes si fluides, les deux moitiés en harmonies l'une avec l'autre pour être cette créature qui rependrait la maladie sur ce monde.
La chaire et les os craquent tout la pression de la patte démoniaque, le bourdonnement des mouches et le grouillement des asticots emplissent les oreilles tout comme ils envahissaient la partie du corps réservé à Neisseria alors qu'elle lui offrit la tête dérobée. Entre ses pattes, cette tête, Asaravos ne peut que l'admirer. Il y a des traits et des couleurs qui les ramènent tellement à eux, à lui et à Neisseria au moins puisqu'il ne sait pas à quoi ressemble Aconit. Cette tête, il ne peut que la haïr également, à cette envie d'éclater le crâne entre ses griffes mais il y a cette douce vengeance qu'il doit tenir, celle où il la ferait disparaître aux yeux de tous, enterrer dans un endroit si perdu et oubliable que même lui ne saurait en retrouver l'emplacement exact. Là où personne ne pourrait la retrouver.

L'évocation de leur mère sortit Asaravos de sa torpeur. Laissant sa sœur à l'euphorie de l'expression d'elle même et la tête un peu à l'écart, le mâle bleu se rapprocha de celle qui avait été tout leur monde il y a encore quelques heures. Délicatement, il enleva les yeux qu'elle portait en accessoire dans les cheveux, peut-être que Vanitas les voudrait, lui aussi avait été proche de leur mère... il devront le prévenir également de cette nouvelle. Puis, de la pointe de ses griffes, il vint énucléer les yeux au bleu maintenant terni de leur mère, pour qu'à jamais ils puissent conserver son regard, celui qui avait été si souvent caché. Il se saisit du masque également, qu'il vint poser là où avait été sa place la plupart du temps, sur le visage de sa mère. On aurait pu la croire inchangée.

« Comme tu le désirais Neisseria, l'un est pour toi. Rendons là aux cendres à présent et préparons le reste. Je vais chercher Vanitas. Je pense qu'il souhaiterait voir aussi. »

Le premier enfant, celui destiné à devenir roi de ces terres que eux étendraient à leur image.

Asaravos

Prononcer par Vanitas, il y a un mot qui résonna comme quelque chose de tout à fait différent que lorsqu'il le prononça lui.

Brûler, oui.
Ce monde tout entier.

Pour qu'ils puissent étendre leur pouvoir, pour que leur chaos et leur noirceur ne s'oublie jamais dans leurs histoires, pour que puissent pleuvoir des cendres éternelles à l'image de la fureur présente dans leur cœur.
Asaravos veut les entendre hurler mais ce n'est pas suffisant. Ils ne doivent pas que pleurer éternellement le deuil qui ne peut être réaliser. Il veut aussi qu'ils les craignent qui sachent, qu'ils apprennent qu'un nouveau royaume était sur le point de naître. Leur mère leur avait offert un début de terre, c'était à eux de l'entendre maintenant, avec ce Prince désigné à être maintenant Roi, avec sa sœur lueur porterait cette souffrance lente, avec lui qui les maintiendrait grands.

« Ce que nous possédons déjà sont ses terres à elle, à notre mère. Sa marque sur le monde qu'elle nous a offert. »

Pour qu'ils puissent grandir en toute quiétude, loin des dieux, loin des lumières, loin des loups. Pour que leur noirceur grossissent sans qu'ils ne la risquent, mais avec la disparition de celle qui les guidait, avec la raison de celle-ci, il était temps qu'ils prennent dans ce monde, la place qu'ils réclamaient.

« Apposons la notre, élargissons notre territoire. Que la forêt brûlée soit la Sylve toute entière, que les flammes consument les fées et les licornes en guise de sacrifice à l'éveil de notre royaume. Qu'un brasier s'élève par dessus les montagnes pour qu'Ils apprennent que nous existons et nous craignent. »

Ces loups qui avaient tué leur mère, ces dieux qu'ils honoraient, ceux qui durant leur offense, avaient refusé de se plier face à eux.

« Et trônant en guise de message d'accueil, ton œuvre Neisseria. »

Il vint lui donner un coup de museau affectueux, pour la féliciter de son bon ouvrage.
Un brasier accompagné du cadavre pourrissant et mutilé de celui qui les avait attaqué, ainsi serait leur message au monde.

Asaravos

L'idée du brasier fit mouche auprès de Vanitas mais ce n'était pas un moment de complicité qu'Asaravos partagerait avec l'amalgame que formait sa sœur et Morbus, le feu n'étant pas le genre de chaos destructeur qu'ils appréciaient. Ça lui fit drôle que ce ne soit pas avec elle que le mâle bleu partagerait ce moment presque aussi important que le reste mais avec celui qui était presque à la fois autant un cousin qu'une sorte de grand frère sans en être vraiment un... Mais la colère et l'euphorie qu'elle apportait coupèrent court à toute réflexions approfondies sur le sujet.

Alors c'est avec c'est avec conviction et certitude qu'Asaravos répond à Vanitas lorsque ce dernier revient avec tout ce qu'il faut pour qu'à leur tour, eux aussi écrivent leur propre histoire.

« Prêt ! »