De violet à indigo [Pv. Cheza et Blizzard]

Aiiro avait guéri.e. Ils avaient tous été appelés sur le Plateau, et le changement avait été annoncé. Et déjà, on voyait dans le clan les premiers glowsticks indigo apparaitre, signes qu'une nouvelle période s'oouvrait, pour les nakhus. liza, elle, commençait à peine à le réaliser.
Changement, et compassion.
Pour remplacer la sagesse, et la rédemption.

Elle avait mis du temps à trouver la sagesse, et travaillait encore fort à sa rédemption. Changer ... C'était quelque chose d'important. D'abord, elle avait cru que tout serait naturel. Car ils n'avaient plus le choix, pas vraiment, en fait. Car Yurai était plus heureuse comme Aiiro, elle croit. Mais, avec le vent d'hiver qui ébourriffe ses poils, avec le ciel pale qui reflète un peu du soleil, Liza se demande, vraiment, si elle était prête à changer.

Lorsque la Déité était venue la chercher, elle avait son carnet ouvert entre les pattes. Ce n'était pas à la page la plus récente qu'elle s'était rendue, mais aux plus anciennes. A celles datant de son accident. A la rédemption de Susie, à ses essais de pouvoirs, et à ses premiers pas dans un monde changeant. Elle remarque que ses notes étaient devenues plus construites, avec le temps.
Elle remarque aussi qu'elle avait muri, depuis.

Le changement était progressif, et inévitable.
Mais la rédemption était toujours un pilier dans sa construction. Une partie d'elle.

C'est tout ce qui lui vient à l'esprit lorsque la déité lui propose de changer sa couleur. A ses cotés, la présence rassurante de Cheza et de ses ailes marquées de Yurai. Il souffre ; Ou plutot, souffre moins. Ses fées sont éteintes, et il y a quelque chose de mort dans son coeur, depuis la dernière fois.
Il avait cessé de lutter, sans pour autant accepter.

Le museau de la petite louve frémit sous son bonnet tricoté par maman. Les paroles de l'ailé tranchent l'air avec résolution. Sa douleur, on dirait, s'était changée en un couteau planté dans son coeur. Il ne voulait plus combattre ; Pas non plus accepter. Alors, il s'abandonnait. Liza baisse la tête, gorge nouée. Dans le creux de ses pattes reposait son petit tube, toujours décidément violacé. Elle n'aurait jamais refusé le changement. Elle ne comptait pas le refuser. Dès le jour où ael lui avait confié son nom, Aiiro était devenu sa déité. Mais ...
Elle ne voulait pas que ceux qui comptaient pour elle souffrent.


Elle relève deux yeux tordus vers lui, billes d'émeraude toujours pures. Avec lenteur, avance une patte jusqu'à le frôler, sans l'obliger au contact.


Son amitié était facile à obtenir, mais peu importe. Car cela ne voulait pas dire qu'elle n'avait pas d'affection, et d'empathie pour ses amis. Son coeur se serre, et elle lui sourit avec un peu de tristesse.


Le menton se relève légèrement, alors que la patte vient se serrer autour du glowstick, encore violet. Elle tremble, juste un peu, avant de se détendre. Sa voix s'adoucit ; Elle croit, que Cheza avait décidé de partir, déjà. Mais elle serait bien mauvaise amie que de l'abandonner complètement.


Elle lui sourit, avec douceur.
Un chapitre se fermait, mais la mémoire resterait. Toujours.

Aiiro prend la parole ael aussi. Ellui qui sait lire dans les coeur doit le sentir, que Cheza ne pourra pas réparer ce qui s'était brisé. Que eux, nakhus, ne pourrons pas le réparer. Elle supporte son regard lorsqu'il lui parle de devoir.
Elle sait, que c'est parce que son coeur est bon qu'il l'avait aidée.
Elle sait, que s'il a l'impression de n'être rien, il manquerait à tous, sur le Plateau.

Elle baisse la truffe. Son coeur estserré, mais son sourire reste. Une nouvelle page pour lui s'ouvre - et pour elle, aussi. Rien n'était éternel, sa mémoire le lui rappelait bien trop souvent.


Car avant d'être nakhus ou solitaire, il était un ami.

Liza reste silencieuse alors que le grand mâle prend son envol, regard perdu dans le ciel pour le voir disparaître une dernière fois. Oh, elle le reverrait ! Elle en était certaine. Elle veillerait sur lui, elle espère, comme lui avait veillé sur elle. Et s'il avait besoin de quoi que ce soit, elle voulait être là pour le lui donner. Sans espérer de retour ; Simplement par amitié.
Elle inspire, alors qu'Aiiro vient doucement effleurer son glowstick. Les pensée de la déité lui était imperméable ; Son silence, reposant. Elle relève les yeux et lui sourit.


Elle avait déjà beaucoup changé depuis son enfance.
Ce jour-là ... Elle relève les yeux au ciel, comme espérant voir une silhouette ailée qui ne reviendrait pas.
Ce jour-là elle changerait un peu plus.

Les pattes sérrées sur le glowstick violet ne tremblent pas.
Liza avait confiance.

Et avec douceur, en une magie aussi belle que celle qui lui avait permis d'obtenir la première fois sa couleur, son violet se change en indigo. Elle sourit, émerveillée ; Se souvient d'un coup que le changement vient, lui aussi. Elle le sent dans son esprit, qui a l'air de ... Bouger. Comme s'il se décalait, d'un petit pas !
La sensation est étrange.

Son sourire s'étiole, remplacé par une expression rare sur le visage de la pure louve violette. Du doute.
Le changement s'était effectué, elle le sait même si elle ne comprend pas encore totalement ce qu'il signifie. Il ne restait plus qu'à l'expérimenter.

Elle reste yeux froncés, pleinement consciente de cette émotion qui prenait, d'un coup, toute la place. Puis, elle reflue ; Mais Liza la sentait, au fond de son ventre, ou plutôt de sa tête. Etrange, comme sensation !
Elle relève les yeux vers Aiiro, qui penche sa tête divine vers elle.

Difficile.
Elle sourit.


Elle souffle, amusée avant de se relever. Elle replace son chapeau sur sa tête, se pare d'une assurance enfantine pour éloigner ce doute, cette drôle d'impression qui lui grignotait les pensées comme le faisaient les fées. Elle avait vécu avec elles, avec cette pollution et ce bonheur bourdonnant toute sa vie, alors elle saurait s'y faire !
Du doute, elle n'en avait aucun sur sa personne.

Alors, elle salue Aiiro d'une petite révérence.


Et d'un dernier sourire, choisit de ne pas prendre plus de son temps divin.
Peut-être, au fond, qu'elle avait besoin de se trouver seule un instant, aussi.