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Il s'était immobilisé devant le seuil. Seul cette fois, sans prétention aucune. Immobile à quelques pas de la statue qui alors lui semblait faire porter tout le poids de son jugement sur lui. Il se décida finalement à entrer à pas feutré, silencieux. Pourquoi parler lorsqu'on n'entend pas ses propres paroles et lorsque nous sommes de toute façon entendu.

Il ne se sentait pas tout à fait prêt, imparfait et toujours discordant à ses heures perdues, lorsque résonnant dans ses têtes les multiples pensées qui étaient les siens, ainsi que quelques autres qui gravitaient autour de son existence. Plus mortel qu'il ne l'avait jamais été. Pourtant, il avait changé pour lui, pour eux, il avait tenté de s'élever à un rang plus digne. Pour préserver ce qu'ils avaient reçu en héritage ou bien ce qu'il en restait.



Insatisfait, il se faisait intransigeant envers lui-même, plus qu'envers l’imperfection des autres qui jusqu'ici lui avait toujours sauté aux yeux. Amère. De devoir se l'avouer, mais il ne pouvait rien lui cacher. C'était comme un confident, un confident auquel on n'avait de choix que de s'ouvrir tant il savait lire l'esprit.

Il eut lu nombreux livres, parcouru nombre étalage poussiéreux. S'était interrogé pendant des heures et avaient mis ses efforts au service de quelques uns. Mais ce qui lui avait toujours échappé n'était ni dans les encyclopédies, ni dans les herbiers. Ce qui lui manquait c'était une utilité aux autres.

Il s'approche de l'autel, s'y couche dans une révérence, front contre le sol.

Il ne prétendait être digne, il n'avait à juger de ce genre de chose que seul un dieu pouvait évaluer.


C'est ainsi qu'il pensait trouver sa voie et son utilité. Plus qu'un mage, plus qu'un sorcier, un alchimiste.
Il voulait emplir ce vide qui existait en lui. En trouvant une utilité pratique à ses compétences et à ses connaissances cultivées depuis l'enfance. à cette voie tracée que père avait imaginé pour lui, alors qu'il n'était qu'enfant lorsqu'il lui confia tout ses savoirs et ses livres.

Il était là, face contre terre, dans l’attente, s’imprégnant de cette atmosphère pesante au combien familière au temple du Raptor. S’il n’incarnait guère la patience habituellement, il la destinait au service d’un seul Dieu, le seul qui puisse la mériter. Ainsi aurait-il retint son souffle jusqu’à perdre haleine, si tant est que cela fut du goût de sa divinité. Il n’aurait renoncé, déterminé comme il est, s’accrochant malgré l’atmosphère lourde, le rejet à son encontre.

Lorsque Mido s’adressa enfin à lui, son museau, il redressa dans un silence religieux. Son être tout entier perdit en tension pour gagner en attention.

Une décision qui lui convient et dont il ne trouvera à redire. Une potentialité qui devint pour lui comme une porte ouverte sur un éventail de possibilités, l’assentiment, la bénédiction qu’il ne pouvait jusqu’à présente que fantasmer. Proposition ou quête qu’il ne saurait qu’accepter, car l’on ne refuse rien au Dieu vert.

Lorsque ses nombreuses fautes sont énumérées, il n’oscille pas, il ne chercha pas à se justifier. Il n’avait pas de défense à opposer au Dieu, Aucune explications n’était attendu de lui de toute façon, alors il se contenta d’acquiescer la requête de son Dieu.

« Il sera fait selon vos désirs, Seigneur. »

Des moyens, il en mettra en œuvre, pour atteindre cette fin, Mido n’avait d’inquiétude à avoir. Il était empli de zèle, n’hésiterai à multiplier les moyens d’arriver à ses fins, par le service, par l’expérimentation, tous, il les mettraient en œuvre pour exercer ses talents et aiguiser son sens logique, les bons comme les mauvais. Un sourire étira légèrement ses babines.

« Puissiez-vous recevoir pleine satisfaction. »

Il était sincère, ne prendrait jamais aucun risque à user de quelque machination contre dieu de l’intelligence lui-même. Il était trop clairvoyant pour ne pas connaître ce qu’il lui en coûterai. Trop sagace pour ignorer que l’on puisse être destitué de sa couleur ou pire.

Patiemment, il attendit, voulant savoir si Dieu en avait fini de donner ses revendications.