Apprendre à croire | ft. Cloud & Aiiro

CLOUD

11 ANS

FOR : 0 ; AGI : 2 ; END : 1 ; ING : 3

10 PVS

Aujourd'hui, le cœur de Cloud était lourd.

Elle avait réalisé, avec la mort de Vanhir et avant même la naissance de sa cadette, qu'elle n'était plus une jeune louve fringante. Oh, bien sûr ne souffrait-elle pas encore des maux physiques de l'âge : elle était en bonne forme, sans doute grâce à un régime alimentaire équilibré et aux nombreuses promenades qu'elle appréciait, sans mentionner les projets dans lesquels elle s'investissait pour sa meute. Mais la Mort... La Mort ne cessait de rôder autour d'elle.
Et cela faisait maintenant une semaine que l'un des mâles le plus important de sa vie l'avait quittée. Le dernier de ses amants, à vrai dire. Le géniteur de ses jumelles, qui avait aussi était le père de ses autres enfants, sans distinction faite. Celui qui l'avait aidée, alors qu'elle était récemment immigrée sur ses terres, à trouver un logis, puis à rejoindre les Nakhus.
En un mot comme en cent, Cloud lui devait beaucoup.

Elle portait sa voilette sombre, aujourd'hui, comme elle l'avait fait ces derniers jours. Et avant d'adresser un sourire triste à son fils, c'est un soupir qui quitta ses babines.

Elle aussi, avait à son côté un petit paquetage, qui servirait d'offrande : des madeleines. Elle avait intégré à la pâte des pétales des fleurs mauves. Le choix avait été naturel : il rappelait deux êtres perdus, l'une pour son odeur, l'autre pour son nom.
Le deuil n'était-il pas un changement, en soit ?

Et il y en aurait eu bien d'autres, à honorer. Le voyageur et amant d'un soir, père de celle qu'il ne rencontrerait jamais, premier être aimé à partir. L'amie, triplée d'une autre, qui disparût dans un bain de sang, qu'elle aida à nettoyer avec son père, lui aussi maintenant décédé. L'Oracle, qui lui permit de rejoindre les Nakhus. Le loup bicolore avec lequel elle entretenait une relation tendre, et qui n'était reparu depuis presque deux ans, maintenant - n'était-ce pas, d'ailleurs, aux alentours de l'apparition d'Aiiro ?

Et chacun avait eu droit à sa pâtisserie.

Ce fût Holzër qui entreprit d'engager la conversation, perdue que la mère était dans ses pensées.
- Tu es déjà allée lae voir, Aiiro ?
« J'étais là, lorsqu'ael s'est écrasée. J'ai veillé à son chevet, aux côtés de Blizzard. Mais je n'ai encore jamais eu l'occasion d'entendre le son de sa voix - ael fût inconcient·e en toutes ces circonstances. »
Cloud tentait de faire percer le soleil dans sa voix. Elle ne voulait pas infliger une souffrance supplémentaire à son fils, en faisant peser sur lui la lourdeur de ses pensées.

Codage par Libella sur Graphiorum