Vague [Geeti]

Elle avait investi une tanière de petite taille creusée à même la falaise, elle était en tout point semblable à celle dont elle disposait alors qu'elle était encore Etelkrus, celle qu'elle gardait secrète et où elle entreposait ses tissus et ses bijoux déjà à l'époque. Elle l'avait aménager de façon à disposer d'un minimum de confort, pouvoir se coucher au sec à l'abri de l'humidité de la plage et surtout pouvoir conserver les plantes et herbes médicinales ou non, qu'elle s'était mise à collecter de façon presque compulsive pour parer à toute éventualité que ce soit, le besoin de soigner une plaie, soigner un rhume ou bien même l'envie d'un petit plaisir récréatif.

La tanière dégageait une forte odeur d’encens et d'herbes en tout point semblable à l'odeur que portait la fourrure de la louve, l'odeur d'une véritable tanière de guérisseur. Lorsqu'elle regardait son installation de fortune, elle n'était toute fois pas satisfaite, regrettant sa collection de vêtements, ses parures et surtout la perte de sa broche en or. Elle fit la moue un instant, se décida à trier parmi les plantes séchées, les feuilles abimées, celles qui n'étaient plus utilisables afin de maintenir sa nouvelle collection dans le meilleur état possible.

Lorsqu’une voix lui parvint depuis l’extérieur, la louve eut un tressautement, entre surprise et craint, mais elle reconnu bien vite la voix de celle qui venait le héler et sa fourrure alors retrouva sa forme initiale.

« Geeti ! Viens ma chérie, installes-toi. »

Elle l’invita à entrer, se joindre à son maigre confort.
Elle ne l’attendait plus, pensant que peut-être la petite louve avait abandonner devant la difficulté de la tâche qu’elle avait à accomplir, toute fois, elle fut ravie de cette nouvelle rencontre. Il n’y avait que peu d’espace dans la tanière, c’était un lieu obligeant à la promiscuité. Elle se saisit de quelques morceaux de poissons séchés qui pendaient sous la voûte et lui en déposa un morceau sur un large galet plat.

« Tiens, c’est pour toi. »

Le fruit de sa propre pêche bien évidemment, elle ne pouvait se contenter de manger des champignons et des fruits, elle avait du reprendre ses vieilles habitudes.

« Alors qu’as-tu trouvé à m’apporter de beau, à moins que tu viennes les pattes vides. »

En bonne comédienne, elle prit un air déçue, ou même peinée, fit une légère moue qu’on ne saurait faire disparaître que par un présent convenable.

La louve aux yeux émeraudes n’eut pas longtemps l’occasion de faire montre de ses talents de comédienne, son art théâtral pris fin aussi rapidement qu’il avait commencé. Ses yeux se mirent à briller lors qu’elle aperçut les gemmes étincelantes que la plus jeune agitait juste sous son nez. Elle les observa de plus près, les contempla sous tous les angles, elles n’étaient peut-être pas parfaites, mais amplement suffisante pour son dérangement.

« Elles sont magnifiques. merci.  »

Son sourire ne quittait pas ses babines, elle n’avait pu manquer les rougeurs qui montait aux joues de la plus jeunes et venait jusqu’à lui chauffer les oreilles. L’intérêt qu’elle ne pouvait manquer, était plus que flatteur, alors, elle décida de lui offrir une petite compensation. La louve se pencha en avant et lui effleura la joue, venant y déposer une petite lèche de remerciement, avant de s’asseoir brièvement face à la plus jeune, contemplant son œuvre.

«  Que veux-tu faire aujourd’hui ? »

La louve redressa la tête, elle avait plusieurs idées en tête, il suffisait ensuite de la laisser choisir l’activité qui l’intéressait le plus.

« J’aimerai me dégourdir un peu les pattes. Ça te tenterai un petit combat amical.»

Elle s’étira mollement.

« Sinon j’ai besoin de plus de fruits et de poissons. Nous pourrions aller à la pêche ou cueillir des fruits»