{EVENT} Auxilium.

Spoiler:

★ LISABETH

Lisabeth, fatiguée, avait décidé de laisser quelques heures la garde des petits aux autres maternelles afin d'aller se ressourcer au bord de la mer. Là, elle était capable de rester le regard perdu dans les vagues pendant un long moment, et le doux reflux apaisait son esprit. Sauf qu'aujourd'hui, elle n'était pas seule sur la plage.

Evidemment, il arrivait de croiser d'autres loups, mais alors ce cerf là, c'était bien la première fois qu'elle le découvrait. Il semblait un peu gêné, comme si sa présence ici n'avait pas lieu d'être ; il passait d'une patte à l'autre, parlant à voix basse et douce. La louve l'approcha tranquillement, intriguée.

─ Venir fut difficile, il me faut respecter des règles, cependant. Ce n'était pas naturel, vous le saviez, je peux peut-être vous aider. Mais pour cela vous devez comprendre de vous même pourquoi tout cela s'est passé. Parlez-moi, je n'ai droit que de vous répondre.

Pas naturel ? parlait-il de l'hiver qui frappait actuellement les terres ? Vu la neige qui fondait par sa seule présence, c'était bien possible.

" Euh...désolée de déranger mais...ce qui n'était pas naturel, c'était l'hiver ? Si oui, qui a déclenché ça ? Un mauvais esprit ? Les Dieux....? "

Lisabeth n'avait pas demandé le nom de l'esprit, mais elle se doutait que ça n'avait pas tant d'importance et que son temps ici était limité. Autant poser le plus de questions possibles.

★ MUSTANG

Cela faisait déjà plusieurs minutes que Mustang avait repéré le cerf aux bois ornés de boules bleues, et elle agitait avec nervosité sa queue de droite à gauche. Que faisait-il là ? Il n'était clairement pas naturel. D'accord, elle était sur une terre avec des loups punks et cela en soit n'était pas naturel, mais.....celui-ci, il battait les records. Mais qu'est-ce qu'il se passe sur ces terres, dedieu. Mystral, ça te dit on repart ?

La solitaire s'approcha, comme il n'y avait actuellement devant le cerf qu'une louve un peu frèle, dans des teintes ocres, aux cheveux longs noirs et soyeux, avec le cou orné d'un glowstick. Bon, c'était une louve de clan, mais Mustang n'aurait aucun problème à la mettre au tapis si besoin. L'étrangère entendit la question de ladite louve, et ne put s'empêcher de faire un commentaire d'une voix bourrue.

" Eh bah ils ont l'air sympa les dieux sur vos terres s'ils essaient de vous buter sous trente mètres de neige à la moindre contrariété. Eh, cerf, t'es quoi exactement ? "

Mustang avait beaucoup parlé par rapport à d'habitude, et elle restait à l'écart de la louve de clan, mais elle s'attendait aussi à quelques réponses. Elle avait passé un hiver affreux sur une plage enneigée, après tout.

★ SPIKE

En train de dévorer un lapin sur les dunes, Spike vit d'abord le cerf avant de l'entendre. Il s'approcha, curieux, mais renonça à se montrer lorsqu'il vit une louve du clan. Lisabeth, ancienne chef maternelle. Elle n'était pas méchante pour deux sous, mais sa loyauté pouvait la pousser à combattre, il n'en doutait pas une seconde. Et puis, il aurait pu être capturé par le groupe ennemi pour divulguer où se trouvait le reste des rebelles. Il se cacha donc de façon à entendre le cerf, mais sans pouvoir être vu. Les questions posées par les deux louves devant lui l'intéressaient aussi, après tout.

La solitaire devait bien être la seule à ne pas être dérangée par cette neige, cette gelée qui vont congèlent les os et vous fait perdre tout espoir de manger comme un goinfre tout les jours de votre existance. Macha aimait bien la neige, c'étais son environnement, elle s'y sentait en sécurité, comme un manteau qui la protégait. Et pourtant, elle sentait que cette neige, et tout ça, ce n'étais que le début d'une chose bien plus affreuse. Elle errait dans les lieux libres, esquivant soigneusement les autres loups, se faisant discrète, en apprenant, en écoutant. C'est comme ça qu'elle étais arrivée ici. Une aura s'étais prise de ce lieu, fuyant, légérement craintif, comme si il avait désobeit, mais il étais acceuillant envers elle, et envers tout les loups qui se trouvait déjà ici présent; Alors Macha sortit de sa cachette. Ces cils devenue blanc par le froid, ces cheveux parsemées de neige.

"Venir fut difficile, il me faut respecter des règles, cependant.
Ce n'était pas naturel, vous le saviez, je peux peut-être vous aider.
Mais pour cela vous devez comprendre de vous même pourquoi tout cela s'est passé.
Parlez-moi, je n'ai droit que de vous répondre."

Non, ce n'étais pas naturel la neige présente au mois de mars. Le froid, peux être à la limite. Mais le printemps, c'est les bourgeons, les fleurs, les oiseaux qui chantent, les amourettes qui commencent. Pas le froid qui sens la mort et la fuite. Elle réfléchit quelques instant, avant de demander à l'esprit :

" Les dieux, où d'autres personnes divines sont mécontentes je pense. Quelques chose à fait que cela s'est déclenché. "

La révolte envers les alphas ? Macha s'en foutait un peu. Ils l'avaient quand même un peu mérités. Pour certain.

" On peux s'en sortir pensez-vous ? Et à quel prix ? "

Il ne pouvez pas nous aidez, mais il pouvait répondre à nos questions. Aide nous grand Cerf.

Quelque chose l'avait attirée vers les criques. Comme si, aujourd'hui, elle y aurait trouver de quoi répondre à son besoin de chaleur. L'hybride se fraya un chemin, lasse, à travers les épais tas de neige. Il lui fallait escalader, encore et encore. Chaque pas augmentait les crampes qui tiraient dans ses antérieures. Ses coussinets gelés souffraient eux de coupures à cause du gel, et sa longue queue de crocodile trainait derrière elle dans un sillon zigzaguant, comme un poids mort. La semi louve au pelage café au lait, chocolat et chartreuse se força encore un peu, retenant des grognements d'efforts. Quelle ne fût pas la surprise de l'archiviste au glowstick jaune lorsque sur la plage, elle reconnut une petite réunion de Séides... et d'inconnus. Mais ce qui frappa le plus la douce et fragile louve saurienne, ce fût cet animal semblable à un cerf, mais en plus... Intriguant. Il émanait de lui une impression de chaleur, renforcé par la neige fondue à ses pattes. Curieuse et fascinée, l'hybride aux yeux vairons s'avança et observa en silence. Venait-il les aider ?

***

De mauvais poil, ce matin encore, Tequeela avait fuit la compagnie lourde de ces abrutis hagards et mornes qui composaient son clan. Ses réserves de plantes s'amenuisaient, et il devenait plus ardu de concocter des remèdes à la fièvre ou aux rhumes des mioches. L'hiver s'éternisait, dur et sans pitié. Le manque de nourriture rendait le monde à cran, et les loups, déjà de nature plutôt sauvage, devenaient agressifs entre eux. En deux jours, elle avait du soigner de multiples plaies de combats. Dans un soupir, elle bondit à travers le neige. Son épais poil anthracite lui offrait une protection contre le froid assez convenable pour une sortie de ce type, si elle ne traînait pas trop. Mais ses recherches restaient infructueuses, le manteau de poudreuse était trop épais et rien ne poussait avec ce cruel manque de température douce. La disciple d'Ao se dirigea vers les criques. Ce lieu devait être un poil plus chaud que le reste des terres. Après tout, les endroits sablonneux étaient réputés pour être chaud non ? Une idée reçue que Tequeela essayait de réfuter. Mais l'espoir la tenait aux tripes. S'il y avait une seule petite chance pour que l'hiver soit plus clément au bord de l'océan, alors peut-être trouverait-elle de quoi soigner ses patients, ou même chasser un petit casse croute salvateur. Mais ses plans furent bien vite oublié quand elle vit le monde présents sur la plage enneigée. Des Séides, des solitaires, et un grand cerf blanc. La louve sombre aux longs cheveux de jais s'approcha à pas méfiant et écouta les quelques échanges à sens unique vers l'étrange animal de la forêt -qui soit dit en passant, faisait bien tâche sur une plage-, elle entendit Aslan demander s'il était le repas que tous attendaient. Elle sourit. Au moins il servait le clan avec loyauté et discernement. Aslan était l'un des meilleurs éléments de la meute. Il méritait tout son respect.

« Vous êtes seul ? Ou vous avez des amis comme vous ? »

L'idée d'un festin de viande fraîche la faisait déjà saliver. Manipulée par sa faim, elle ne se rendit même pas compte que peut-être, le cerf blanc était là pour autre chose. La supposition d'Aslan prenait toute place dans son cerveau embrumé. Elle s'était tant privé pour nourrir ses patients affaiblis, voilà qu'elle se rendait compte de sa faiblesse. Son estomac gargouilla. Gênée, la louve s'assit auprès du soldat, comme si elle rejoignait un ami, et le salua avec respect.

Suète se les pelait.

La grande louve rouge n'était, de toute façon, pas franchement adaptée aux hivers neigeux et venteux des contrées qu'elle arpentait présentement. Le poil ras et fin de son corps, même s'il avait d'avantage poussé cet hiver que les autres années, ne représentait pas une barrière suffisante pour protéger son corps du froid, à cause de ses origines quasi-tropicales quand on considérait le présent climat. Et en plus, cette année, l'hiver était particulièrement mordant. Malgré les longues années passées sur Punk Wolf, elle n'avait jamais connu de telle mauvaise saison.
Ce n'était pas normal.
Ce ne pouvait être normal.

Et Aka savait qu'elle en pâtissait.
Cela faisait quelques heures qu'elle se trouvait aux Criques, pour une patrouille de routine. Elle surplombait les criques, derrière les dunes, lorsqu'elle vit l'étrange cerf bleu. Elle eut, un instant, envie de descendre histoire de voir de quoi il en retournait, avant de remarquer les loups qui l'entouraient. Malgré la présence neutre de solitaires qu'elle ne connaissait pas, il y avait deux séides. Même si Lisabeth ne représentait pas une grosse menace, il y avait Aslan. Un fier soldat aux côtés duquel elle s'était battue, mais un fier soldat fidèle à son clan. Cerise sur le gâteau, Tequeela, une louve noire qui avait très clairement exposé son opposition aux rebelles, venait à peine de rejoindre le petit groupe.
Il ne valait mieux pas qu'elle descende.

D'où elle se trouvait, sa situation était idéale. Elle était dissimulée par les dunes, son odeur indétectable de la côte à cause des vents venant du large. En plus, elle entendait parfaitement la conversation. Plus loin, vers la droite, la guerrière aperçut Spike, lui aussi caché derrière la dune.
Ce n'était pas le moment de créer un incident diplomatique, alors même qu'on leur donnait l'espoir de vaincre l'hiver.
Pas encore.
Ils attendraient.

Auparavant couchée sur une pierre dans l'espoir de profiter des rares rayons de soleil filtrant à travers les nuages, Haze avait été dérangée par des voix. Elle s'était donc levée, à contre cœur et était venue voir ce qu'il se passait. La femelle serra les crocs en apercevant quelques Séides. Qu'est ce qu'ils venaient faire ici ? Dans cette attroupement elle reconnu Mustang. Se faufilant souplement a travers les loups présents Haze vint se planter à coté de la louve rousse. Tout autour les questions fusaient et apparemment l'espèce de cerf, là, avait du soucis à se faire. Ces loups étaient des abrutis, ils avaient l'occasion de connaître l'origine de cet hiver terrible et peut être y remédier et au lieu de cela ils ne pensaient qu'avec leur estomac. Haze souffla. Elle n'était pas d'un naturel patient, hélas, et n'avait pas vraiment envie de jouer aux devinettes.

▬ T'es qui ? Un envoyé des Dieux ou un truc du genre ?

Une chose était certaine il n'était pas naturel. Elle pensait qu'il n'avait même pas besoin de se nourrir, ou venait d'ailleurs, vu sa silhouette complètement différente de celles des proies amaigries que l'on trouvait actuellement sur Punk Wolf. La louve tourna la tête vers le loup brun et la louve noire bariolée de vert.

▬ Hé les petits génies là, vous ne vous êtes pas dit qu'un cerf qui parle c'était pas normal ? Ou faut un certain temps avant que ça monte au cerveau ? Ah et vous avez entendu ce qu'il a dit ou bien vos oreilles déconnent aussi ?

Un petit sourire s'était affiché sur ses babines. Elle préféra néanmoins reporter son attention sur l'étrange créature, il était plus intéressant.

En cherchant des proies à donner en offrande aux dieux, Valka avait trouvé une trace du passage récent de plusieurs loups différents. De sa meute, qu'elle reconnut individuellement, et plusieurs autres, sans doute Solitaires ou Rebelles. Elle avait abandonné sa quête inespérée de gibier pour suivre ces pistes pendant un moment, malgré le froid qui lui engourdissait les narines et rendait sa tâche difficile. La piste la mena jusqu'aux criques du soleil, méconnaissables sous toute cette neige, où un rassemblement conséquent était formé. Avec surprise, la louve contempla les loups présents, et fit glisser son regard vers l'endroit où ils regardaient tous, partagés entre curiosité et envie. La gueule de la louve s'ouvrit de stupeur.

La créature qui trônait là était ... Unique. Elle ressemblait à un cerf, mais beaucoup, beaucoup plus grand. Des orbes bleutées tourbillonnaient autour de lui, et il se dégageait de lui une aura magique. Ce n'était pas un dieu, Valka en avait la conviction. Mais toutes les voies qui s'agitaient en elle lui soufflaient qu'il s'agissait de quelque chose de bien plus commun qu'un Dieu, tout en étant tout aussi rare, voire encore plus. Un esprit. Le mot ricocha dans sa tête, répété par les dizaines de voix qui y fourmillaient, et elle dût faire un suprême effort pour ne plus les entendre et se concentrer uniquement sur ce qui se déroulait devant elle. Elle s'avança à grands pas, la tête et les oreilles droites, les épaules et le dos tendus, la queue légèrement relevée. D'une démarche qui se voulait la plus vive possible, mais qui demeurait trainante en raison de sa faiblesse et de la faim qui la rongeait, Valka rejoint les autres et s'arrêta aux côtés de Raw, par réflexe. Elle prit le temps de détailler plus avant la créature, et arriva juste à temps pour entendre les derniers mots de son Alpha. Ainsi donc, on s'interrogeait sur la raison de l'hiver, et Raw avait tendance à croire que les dieux n'y étaient pour rien. Après avoir prit quelques secondes pour y réfléchir et reprendre haleine, Valka glissa un coup d'oeil vers le grand mâle.

- Ne sous-estimes pas le courroux des Dieux. Ils sont bons, bienveillants et justes, mais si nous dévions du droit-chemin, ils ont tous les droits de nous repousser vers lui. D'une manière ou d'une autre, selon celle que l'on choisit d'entendre. Après tout ce que Cronos a fait et les difficultés que nous avons eu à construire un semblant d'ordre, qui en plus n'a pas tenu, je pense que les Dieux ont toutes les raisons d'être en colère. Regarde-nous. Nous sommes tombés bien bas.

Sa voix se brisa à la fin de sa phrase, et elle ploya légèrement la nuque. Son glowstick avait beau briller de toutes ses forces, elle ne se sentait pas très bien. Elle se redressa pour plonger ses yeux clairs dans ceux de la créature.

- Je pense que nous sommes mis à l'épreuve. Je pense que les Dieux n'ont jamais désiré nulle scission de la meute Séides. J'ai toujours pensé que cet Hiver n'avait rien de normal ... J'ai osé pensé, un instant, qu'il pouvait être une punition envoyée par nos Dieux, car nous l'avons mérité, en nous entre-déchirant tous, en versant le sang de nos soeurs et de nos frères sur nos propres terres, pour des raisons de mérite, de loyauté, de gloire ... Ou peu importe quoi d'autre. Mais ce n'est que ce que j'en pense.

Elle se dressa sur ses pattes après avoir prit une brève mais profonde inspiration. Elle voulait paraître sûre d'elle, mais l'épuisement la rongeait tellement qu'elle n'était qu'une ombre, et elle doutait que sa faible voix ait porté assez loin pour que tous aient entendu qu'elle se soit prononcé. Au fond, ce n'était peut être pas si important.

- Si tu as la moindre lumière à nous apporter, je pense pouvoir parler au nom de tout le monde en disant que nous sommes preneurs. Si tant est que tu nous veux du bien.

Daniel, juché sur un tas de neige qui surplombait l'esplanade un peu en retrait, se lécha pensivement les babines.

Il était bien incapable de dire ce qui avait pu le conduire à venir jusqu'ici, mais fait été qu'une sorte d'instinct absolument incompréhensible et inqualifiable de manière crédible lui avait soufflé de se diriger par là. N'ayant rien de bien palpitant à faire de toute manière, il avait suivi la piste, sans trop savoir si elle en était une ou non. A l'embrun marin s'étaient bien vite mélangées les odeurs variées d'une petite quantité d'autres loups, certaines marquées de l'odeur qui semblait caractéristique à la meute locale, d'autres non. Ca avait globalement suffit à titiller sa curiosité et il s'était dit que quelque chose allait peut-être enfin le tirer de son ennui.
Arrivé dans les parages, il avait aperçut — de loin, Daniel n'étant pas un grand sociable, il évitait généralement de se mêler ainsi à la foule, sauf pour foncer dans le tas et péter des gueules au pif dans les bars crasseux de son pays, mais ça c'était autre chose – un attroupement croissant de loups qui se formait dans une zone visiblement dépourvue de neige. Intrigué à l'idée de savoir ce qui pouvait ainsi attirer les loups, il s'était détourné du chemin principal, peu désireux d'être visible, et avait continué de s'approcher à couvert. Avait débusqué un petit promontoire, et s'y était mis.
Force était de constater qu'il y avait un Pokémon au milieu du cercle de loups. Ou en tout cas, ça y ressemblait beaucoup.
Une espèce de cerf avec des bois random entouré de plein d'animaux qui mangent les cerfs. Tableau qui aurait pu être banal, à l'exception près qu'en général, les cerfs n'avaient pas des bois aussi random, marchaient sur des sabots et n'avaient pas des espèces de bulles bleues à la con qui leur poussaient sur le corps comme si la Peste Noire avait eu la bonne idée de faire un grand come back avec eux sous le nom révolutionnaire de Peste Bleue.
Daniel, qui n'avait pas eu l'occasion de faire un bon repas bien complet depuis un moment, merci la neige de mes couilles, sentit son estomac qui chouinait légèrement. Et l'eau qui lui montait à la bouche.
Un frisson parcourant son échine, il s'aplatit légèrement sur le sol. Il y avait un certain nombre de loups ici mais cela restait raisonnable. Il y avait même la petite chaman, d'ailleurs. Et Madame Testostérone, maintenant qu'il y faisait gaffe. Ca compliquait peut-être un peu la tâche.
Mais il avait quand même bien envie de se le boulotter, ce cerf. La seule perspective de planter ses crocs dans sa gorge suscitait en lui une faim intenable. Il pouvait employer la manière forte — sa préférée, l'adrénaline et tout –, foncer dans le tas, dégommer les trois paysans qui étaient entre lui et la bête, la zigouiller en moins de deux et aviser ensuite. Mhhh.
Mhhhh mhhhh.

Il se lécha les babines à nouveau.

Affublé de question il ne sait quoi faire, regarde les loups avec bonté.
Il pense répondre mais d'autres sortent du lot. Ils réfléchissent, il en est soulagé.
Il tourne la tête vers eux, le premier ne veux y croire, la seconde le corrige mais elle à l'air fatiguée.

Il essaye de répondre rapidement à toutes les questions.
─ ...Les esprits sont beaucoup, mais nous ne sommes pas comestibles du tout.
Je suis là contre leur volonté, je veux vous aider.

Il se tourne vers l'Alpha et la jeune chamane pleine d'ambition.
─ Il-il y a eu nombreux autres soucis, mais pas aujourd'hui.
S'affronter, ce n'était pas bon. Il secoue la tête. Se faire pardonner, serait la solution.

Il n'a pas le droit d'en dire plus, il le sait.
Les loups doivent réfléchir par eux-même au concret.

★ LISABETH

Raw arriva rapidement, réduisant leurs questions à néant. Lisabeth posa un regard perçant sur l'alpha, vexée de ce comportement. Heureusement pour lui, Valka rattrapa le coup. La Maternelle trouva la chamane changée, mais elle n'aurait su dire si c'était en bien ou en mal. Et puis soudain, une louve qui était partie avec les rebelles, du nom de Dyffarca, prit la parole.

La Maternelle aux cheveux noirs parla d'une voix un peu timide, craignant à nouveau de se faire entendre dire de la fermer.

" Si c'est la séparation qui a provoqué tout ça, alors il faudrait tenter de se réconcilier. Essayer d'aller parler à ceux qui sont partis peut-être, faire des compromis sur ce qu'ils veulent, et prouver aux Dieux que malgré nos différents nous sommes capables de rester globalement en bon termes? "

Lisabeth savait que ça ne plairait pas aux gens. Mais s'il fallait essayer de trouver une solution, en tant que spontanément diplomate elle tendrait vers une réconciliation. Une louve orangée arriva d'un coup en fracas, mais la princesse l'ignora. Elle se remettrait bien vite en rang.

★ MUSTANG

Mustang haussa les sourcils lorsqu'elle vit débarquer celui qui était l'alpha de la meute. Celui qui deviendrait donc sûrement le chef de Mystral. Mais même s'il en imposait, Mustang avait du mal avec lui. Sa façon brusque de parler des Dieux qu'ils étaient supposés admirer, comme s'il savait ce qu'ils pensaient....si la solitaire avait bien appris une chose au cours de ses voyages, c'est qu'un Dieu est généralement d'un orgueil certain, et qu'affirmer comprendre leur pensée n'est qu'arrogance. Mais bon, elle ne voulait pas se mêler aux affaires de cette meute, donc elle écouta juste le cerf.

Visiblement, la séparation séide-rebelles avait provoqué la colère des dieux. Mustang n'était pas concernée, mais sa curiosité naturelle l'emportait, et elle écouta les propositions de chacun d'un air très décontracté. Quoi qu'il arrive, elle n'était pas impliquée.

Soudain, une louve orangée au glowstick rose fit une entrée sans délicatesse, saluant platement l'assistance qui avait un instant stoppé sa discussion. Mustang soupira, et tira l'inconnue vers elle pour la caser à ses côtés, lui parlant d'un air sec.

" Ouais ouais c'est ça bonjour, maintenant tais-toi, on écoute le cerf. "

Il est plus intéressant que toi.

★ SPIKE

L'esprit répondit d'un air simple, mais Spike était révolté par la présence de Raw. Le fait de l'avoir sous ses yeux le mettait en rogne. Ce type ne méritait pas son nom d'alpha. Il attaquait les filles, il coupait la parole aux autres. Le loup violet aperçut rapidement Suète qui se rapprochait, et il décida de calquer son comportement sur celui de sa chef. Sortir n'était pour le moment pas une bonne idée. Une louve au glowstick rose fit une entrée fracassante, mais il décida de l'ignorer aussi. Il y avait plus intéressant, et il devait se calmer, même si l'envie de foncer dans le tas et de tataner du séide pas gentil lui brûlait ses veines de tête brûlée.

Il grinça un peu des dents en entendant Lisabeth proposer une réconciliation. Il y avait une raison pour laquelle ils s'étaient tirés, et Spike doutait que les chefs Rebelles acceptent si facilement ce genre de chose.

Aendil

Accompagné de deux autres rebelles, Atina et Sean, Aendil était finalement venu. Après tout ce cerf avait peut-être des choses importantes à raconter. Sûrement même.
L'échine du mâle clair se hérissa lorsqu'il aperçut Raw. Adressant un regard furtif à ses deux acolytes, il leur fit signe de se cacher. Leur sang ne devait pas couler, pas aujourd'hui, et si il devait souffrir eh bien ce serait seul qu'il le ferait. S'approchant des autres, Séides et Solitaires il prit la parole.

▬ C'est facile dit comme ça. Mais les choses sont faites, cerf, et les blessures bien présentes. Pense-tu que des paroles puissent les guérir ?

Son regard bleuté se posa sur Lisabeth. Ses paroles étaient fondées et peut-être, en effet, qu'une réconciliation serait la meilleure chose à faire. Sauf que dans sa fierté, Aendil refusait de courber l'échine devant Raw et d'admettre ses torts. Certes, il ne voulait pas la guerre, mais avant tout il ne pouvait concevoir de retourner un jour dans les rangs Séides.

▬ Quoiqu'il en soit je ne suis pas le seul à décider. Et vous, Séides, qu'en pensez vous ?

Ses paroles s'adressaient surtout à Raw. Et quelque part aussi à Suète et Eandir. Il aurait apprécié qu'ils soient à ses cotés. Mais la louve rouge demeurait cachée, épiant le petit attroupement qu'ils formaient tandis que son frère n'était pas venu. Tant pis.


Haze

La femelle écouta le cerf et ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel lorsqu'il eut prononcé ses derniers mots. Visiblement, il n'en tenait qu'aux Séides et Rebelles d'améliorer la situation. Une louve aux couleurs bien trop vives pour ses pauvres rétines fit son entrée et salua la foule. Haze l'ignora royalement. Si en temps normal elle se serait amusée à placer une petite raillerie, présentement elle était inquiète. Son inquiétude grandit d'ailleurs lorsqu'un prétendu leader Rebelle se pointa et réduit à néant les sages paroles prononcées par le cerf et une louve aux cheveux de jais. Haze se leva brutalement, l'échine hérissée. Ses iris sombres et sévères se posèrent sur le mâle clair. Elle soupira, un moyen comme un autre d'expulser la rage qui grondait à l'intérieur de son corps. Haze reporta son attention sur le cerf.

▬ Je suis d'accord avec la demoiselle aux cheveux noirs. Faut vous pardonner.

En fait elle se moquait pas mal des tensions qu'il pouvait bien y avoir entre Séides et Rebelles. Ce qui l'importait c'est le fait que l'hiver devienne plus supportable si les deux parties se réconciliaient. De se fait son intervention était purement égoïste et intéressée. En attendant elle les laisserait à leurs embrouilles, d'autres éléments dans le discours du cerf l'avaient intéressée.

▬ Hé le cerf, ils sont comment les autres esprits ? Et pourquoi t'es venu contre leur volonté ? Ils nous veulent quoi ?

Valka n'en avait jamais douté, pas un seul instant, et avoir la confirmation de ce qu'elle avait soutenu pendant des jours et des jours en solitaire était un soulagement intense. Elle ramena la queue autour de ses pattes, autant pour se réchauffer que pour calmer le trop plein d'énergie qui faisait trembler légèrement ses pattes. Elle pointa les oreilles vers l'esprit, tout en écoutant attentivement chaque voix qui s'élevait après la sienne. Elle reconnut sans mal celle d'Aendil, mais ne daigna pas tourner la tête vers lui : il avait disparu de sa vie, et c'était quelque chose que Valka estimait comme irrémédiable. Néanmoins, elle n'était pas pour la guerre, et ne l'avait jamais été. Ne pas pouvoir sentir Aendil était une chose, vouloir le tuer était tout à fait autre chose, et jamais elle n'avait souhaité en venir là. Alors, pouvait-elle l'accepter à nouveau comme un Séide ? Oui. Pouvait-elle lui pardonner ? Non. Malgré tout, les deux choses étaient compatibles. Elle acquiesça comme pour se répondre à elle même et, après s'être assurée que plus personne ne souhaitait parler, elle reprit la parole.

- La réconciliation est plus que possible, j'en ai la conviction. Je dirai même qu'en l'état actuel des choses, elle est nécessaire. N'est-ce pas ce que tu sous-entends, d'ailleurs ? Je suis certaine que la plupart des loups, chez les Séides ou les Rebelles, ne savent même plus - ou tout simplement pas - pourquoi ils se battent, mis à part peut être ceux qui ont lancé la dissension. Si tu nous confirmes que la réconciliation entre nos deux partis est ce qui amènera la fin de nos souffrances, je pense que tout le monde ici est assez intelligent pour suivre cette voie, car le résultat n'est rien d'autre que notre salut. Et qui serait assez fou pour cracher sur notre salut ?

Elle eut une envie folle de décocher un sale regard à Aendil, mais ça aurait été complètement contradictoire avec ses paroles pacifistes. Elle se contenta de rendre son regard au grand cerf, espérant pour qu'il les guide, confirme leurs idées, ou leur pousse vers de nouvelles voies.

Il était triste de constater qu'ils en soient réduits à cela : devoir faire dégringoler les esprits du ciel pour les remettre sur le droit chemin, comme de sales petits morveux insubordonnés qu'ils étaient.

Le loup clair laissa échapper un long soupir. Bien sûr qu'une réconciliation serait profitable à tous. Qu'ils soient Séides ou Rebelles. Mais jusqu'où pousser celle ci ? Ne faire qu'un seul et unique clan ou seul Raw dominerait ? Il n'en était pas question. Il ne pouvait envisager d'annoncer à ses camarades rebelles, mais surtout à lui même, que tout était terminé et qu'il leur faudrait de nouveau fraterniser avec l'ennemi. Son regard se posa sur Valka.

▬ C'est carrément utopique.

Aendil leva les yeux au ciel, excédé. Non, ça ne marchait pas comme ça. Les Séides et les Rebelles ne pourraient probablement jamais vivre en communauté. Certains, fidèles à leurs valeurs respectives, rejetteraient trop aisément leurs anciens adversaires.

▬ Je doute fortement que les choses puissent redevenir comme elles l'étaient. Vous êtes un clan avec ses propres idéaux. C'est le cas pour nous aussi. Vous, Séides, avez vu notre départ, notre révolte, comme le pire des affronts. Si certains d'entre vous voient cette réconciliation comme une bénédiction, qu'en est-il des autres ? Cependant, je suis moi-même lassé de toutes ces emmerdes alors je n'aurai qu'une chose à vous dire. Foutez nous la paix et tout ira bien.

Même si ils ne formaient plus un seul clan comme avant, rien n'empêchait de maintenir deux clans qui se respectaient mutuellement. Du moins c'est ce qu'Aendil espérait.

▬ Est-ce-que ça conviendrait comme ça le cerf ?

Suète avait attendu.
Et finalement, Aendil avait pris la parole. Il y avait Atina et Sean avec lui. Tandis que le loup clair s'exprimait, la grande rebelle se redressa et dévala la dune. C'était le moment d'intervenir : si son peuple se faisait attaquer, elle voulait être à ses côtés.
Et Suète n'était pas lâche.

La femelle rouge, durant sa course ver l'attroupement, poussa un soupir. Si les idéaux de Valka étaient louables, ils étaient, pour reprendre les mots de son compatriote, complètement utopiques. Elle arriva au niveau des autres loups au moment ou le loup clair finissait de parler.


- Un retour en arrière est impossible. Le chemin que nous avons pris est trop différent de celui des Séides, et un retour en arrière sonnerait comme une humiliation à nos oreilles. Nous avons nos territoires, nos idéaux, notre fonctionnement qui n'a rien à voir avec celui des Séides. Mais une paix entre nous est possible.

Elle marqua un temps, lançant un regard pénétrant à Raw.


- Cerf, je crains que nous ne puissions te proposer d'avantage qu'une promesse de paix mutuelle, à moins d'un remaniement massif du fonctionnement des Séides. Qu'en dis-tu ?

Bien que blasée, Haze continuait d'écouter les conversations. Ce qui se disait était plutôt intéressant... sauf l'intervention de la louve flashy que Mustang avait précédemment tenté de faire taire. Mais visiblement certaines personnes aimaient bien se mettre en avant. Cela avait le don d'horripiler Haze.

▬ Hé la pochette de Stabilos ! Ça ça s'appelle de la schizophrénie et même le cerf ne peut rien pour toi. C'est un guérisseur ou une connerie dans le genre que tu devrais aller voir. Par ce qu'elle est bien cool ta vie, ou pas, mais là c'est de l'hiver, des conflits et tout le bordel dont on parle. Pas de ta pomme.

La louve grise adressa un sourire moqueur à l'inconnue. C'était méchant, sûrement, mais cela l'amusait beaucoup. Dans la foule, elle avait su repérer les gens intéressants comme Mustang par exemple, mais aussi les boulets comme cette louve là. Oh et puis sa façon de décrire les gens l'amusait beaucoup aussi. Mais passons, elle n'allait pas non plus passer sa journée à se foutre de sa pomme à moins de vouloir paraître carrément lourdingue. C'était probablement trop tard pour ça ceci dit. Tant pis.

Eschyle regarde tour à tour les loups qui se battent à nouveau.
Il secoue la tête, regardant tour à tour Valka, Aendil et Suète.
Avec un regard coupable et penaud,
il parle sans détourner la tête.

─ Une paix serait un bon choix, au moins.
S'il y avait plus cela serait tout aussi bien.

Il baisse la tête, il voit de ses yeux que cela ne sera pas aisé.
Et que la fissure est là, trop tard pour être réparée.
─ L'entente est ce qu'ils veulent.

Il regarde celle qui lui a posé la question de qui "ils" étaient. Il décide qu'il ne peux être silencieux plus longtemps, quitte à être punis à la place des loups dissidents.
─ Ceux que vous vénérez, louve, les dieux. Puis il regarde la louve au pouvoir de voir les morts. Il regarde la seconde l'interpeler, mais continue dans sa lancée. Répondant à celle qui s'inquiète pour les esprits malgré tout, il se fait plus doux. Vous voyez des morts, pas des esprits. Hélas effectivement, pour vous rien je ne puis.

Le cerf soupire, il pensait que les loups réfléchiraient. Plutôt qu'un message ils voulaient une réflexion, mais peut-être pourra t-il pousser les loups au pardon.

─ Je dois vous dire, quitte à transgresser les règles qui m'étaient imposées, que les dieux sont offensés. Une paix devrait aller, mais un pardon est surtout exigé. Il hocha la tête. Peut-être de grandes offrandes faudrait-il faire, pour ainsi de nouveau leur plaire ? Collaborer pour montrer la bonne volonté, essayer pour que l'hiver soit chassé ?

Il les regarde tous, plein d'espoir. Ils devraient s'unir pour ce devoir. Cette suggestion ferait peut-être mouche, chez les loups comme chez les dieux, Eschyle y mettait sa dernière cartouche, et pria pour que cela se passe au mieux.

Arriva un moment où Daniel en eut marre de rester embusqué comme un gros chat de la savane, à observer passivement. Il sentait les muscles de son dos et de ses épaules qui fourmillaient de manière insupportable, le suppliant de les mettre à contribution de quelque manière que ce soit. Il sentait les décharges électriques qui naissaient entre ses deux clavicules pour remonter jusque dans le bout de ses pattes et il avait effroyablement chaud. Il était comme prêt à exploser tant il lui était insupportable d'attendre. En clair, il se sentait comme une cocotte minute pas très bien conçue et trop dangereuse pour être mis sur le marché consommateur — le genre de cocotte minute qui aimait bien exploser à la gueule de l'utilisateur lorsque la pression devenait trop forte en son sein.

A partir de là, deux solutions s'offraient à lui : la première, c'était de foncer sur le cerf, de lui broyer la carotide avec les dents, et d'improviser par la suite — idée tentante, il avait faim. Il savait pertinemment que c'était agir de manière extrêmement stupide mais ce n'était pas pour autant qu'il s'interdisait de le faire : il avait l'habitude d'être pris pour un con, et avait surtout l'habitude de se comporter comme un gros con.
La deuxième idée lui vint à l'esprit lorsqu'il crut reconnaître une voix qui s'élevait dans l'assistance. Cherchant sa propriétaire du regard, il finit par apercevoir la fourrure couleur crème et la tignasse grise de la petite sorcière qu'il avait un jour failli boulotter sur la banquise et qui s'était mise à l'espagnol depuis. Salut, ellipse temporelle, normalement si Daniel sait ça son épreuve de glowstick est passée, on va faire comme si on n'avait rien vu.
Après un très court laps de temps à tergiverser sur le pour et le contre, il finit par opter pour le choix numéro 2. Peut-être parce qu'aucune odeur super comestible ne se dégageait de Bambi. Sans aucun doute, en fait.
Accédant enfin à la requête de son système musculaire et se redressant, Daniel descendit de son perchoir, glissant dans la neige de manière extrêmement désagréable et genre, super méga irritante, ce qui suffit à faire passer son état mental de plutôt neutre pour une fois à très potentiellement aigri, fendit le peu de foule qui se mettait entre la petite louve et lui de manière aussi délicate que de coutume — comprendre par là qu'il ne se donna absolument pas la peine de zigzaguer entre les gens et qu'il avança tout droit comme un vieux tank soviétique, bousculant à coups d'épaules sans le moindre ménagement ceux qui avaient la malchance de se trouver sur son chemin et prenant même un malin plaisir à faire exprès d'écraser les pattes égarées et les queues trop longues.
Après un rapide coup d'oeil vers le Grand Prince de la Forêt, il se pencha légèrement vers Valka, pour bougonner de sa voix grave et usée de vieux routard :

— Me puedes explicar por qué el fantasma del papá de Bambi està aqui, ¿ niña ?

Puis d'ajouter avec son enthousiasme habituel :

— ¿ Y por qué parece que soy el unico para quien eso es un poco raro ?

Il insista particulièrement sur le un poco, allant jusqu'à légèrement plisser les yeux.
Non, sérieux, dans son village natal tout le monde aurait paniqué et serait allé pleurer aux pieds de Jésus crucifié dans la chapelle locale à la simple vue d'un putain d'esprit. C'était quoi ce pays à la con où tout le monde faisait comme si les trucs totalement glauques étaient les choses les plus naturelles au monde ?!

Putain.
Si y avait bien une chose qu'il craignait, c'était bien celle ci. Devoir collaborer avec les Séides afin de se racheter auprès des Dieux. Et en même temps c'était important, pour lui, de se faire bien voir des tout-puissants. Sans doute ses instincts d'ancien Zélote qui revenaient à la charge. Il ne voulait pas non plus que la désobéissance du cerf ait été inutile, ce serait dommage qu'il trinque pour sa fierté mal placée. Ah, ça aurait été si simple de pouvoir se terrer sur ses terres et de s'ignorer mutuellement. Le mâle promena son regard bleu sur l'assemblée, marquant une pause lorsqu'il croisa les yeux écarlates de Suète. Décidément, il était difficile de savoir quoi faire. Les Dieux se montraient bien exigeants.

▬ Très bien, si c'est la seule solution nous devons collaborer pour satisfaire les Dieux. Je ne peux pas enrôler de force mes camarades rebelles, il en ira de leurs propres choix, mais pour ce qui est de ma personne je suis prêt à parcourir un petit bout de chemin avec les Séides.

Bien qu'il tente de faire bonne figure, ces mots lui coûtaient. Raw avait détruit les glowsticks de ses deux camarades conseillers. Pire encore, il avait ordonné qu'on les pourchasse. La colère grondait, solidement ancrée au cœur d'Aendil. Pourtant il lui faudrait faire fi de tout cela. Il espérait, bien qu'il en doutait, que sa rancœur se dissiperait pour laisser place à des sentiments plus nobles et fraternels. Était-il assez bon et sage pour cela ? Probablement pas. Mais dans le pire des cas le chef rebelle se chargerait de faire bonne impression. Par chance il était fin comédien et savait se montrer agréable alors qu'en lui brûlait le désir d'abattre Raw et toute sa vermine.

Miss stabilo retroussa les babines et lui dégueula un flot de paroles à la gueule. Sans doute Haze aurait elle du être terriblement apitoyée sur le ô combien triste sort de cette femelle. Mais non, ça ne marchait pas comme ça et au lieu de verser sa petite larme elle laissa échapper un petit rire.

▬ Oh putain, tu me tues.

La louve avança la tête, collant son museau à quelques centimètres de l'oreille de l'autre femelle afin de pouvoir lui répondre sans gêner les conversations.

▬ Premièrement, je préfère avoir une face dégrisante, outre le fait que ce mot ne veut absolument rien dire, que niquer les yeux de mes interlocuteurs par ma simple présence. Deuxièmement, personne ne te force à garder ton glowstick. Tu peux le casser, ça va plus vite et c'est plus efficace que de tuer des gens.

Finalement cette petite assemblée n'était pas aussi chiante que ce qu'elle avait craint. En plus les choses semblaient s'arranger puisque l'un des rebelles était prêt à faire des concessions. Mh, trop bien, ce satané hiver devrait donc laisser place au printemps assez rapidement et elle pourrait de nouveau manger à sa faim.