Free Kingdom | Aendil

Alexy vieillissait, chaque jours, chaque minutes, chaque secondes. Dit-moi, 7 ans et t'as toujours rien fait de ta vie ? Vieille fille. Alexy s'en foutait un peu, elle vivait simplement, pour elle et pour son clan. Elle venait de se lever, à peine l'aube présente, la rosée visible sur les feuilles et la végétation alentour. Pour une fois elle avait dormi à l'intérieur, mais toujours un peu reculé, dans son coin. Après tout le squat étais assez grand, même si on commençait à être nombreux la dedans surtout pendant les nuits froides. Le plus amusant c’était les conversations le soir, les rires, les louveteaux ne voulant pas dormir, et leur parents qui râlent. Alexy se demandait parfois comment elle serait dans le rôle d'une maman ? Elle n'avait pas à y penser, elle y été carrément loin. Elle se poser beaucoup trop de questions de comment elle serait si ses choix avait été différent.

Elle s'étira de tout son corps avant de se diriger vers la sortie, et se secouer pour se débarbouiller un peu. Une toilette minutieuse s'en suivit. Après tout, il étais très tôt, peu de loups était levée, encore moins les lanternes. Dans ces pensées, en continuant inlassablement sa toilette, elle venait à s'imaginer avec un glowstick, rose comme la déesse Moiro. Elle s'imaginait ensuite être restée chez les Seides, être devenue une grande Zélotes reconnues. Avoir eu des amours et des amis. Avoir eu des petits qui faisait sa fierté à son tour. Mais elle ouvrit à nouveau les yeux, et rien de tout cela n'étais là. Elle avait juste l'impression d'avoir fait les mauvais choix, aux mauvais moment, de n'avoir pas su trouver sa voix, de n'avoir pas su être ce qu'elle aurait voulue être.

Lorsqu'elle regarda au alentour, elle vit à quelques mètres d'elle, Aendil, un des Conseillers du clan. Un peu comme des Alpha, mais en plus gentil. En plus protecteurs. Comme des grands frères, des grandes sœurs, comme des mères ou des pères. C'était ce sentiments qu'elle avait eu à leur égard, surtout envers Suète. Ça faisait longtemps qu'Alexy ne lui avait pas parlé d'ailleurs. Elle l'avais défendu. Elle s'en souviendrais toujours. Pour beaucoup, Suète était probablement le garçon manqué, la bourrine. Mais elle étais loin de l'être, juste peux être maladroite, mais elle avait été comme une grande sœur pour Alexy. Aendil quand à lui, à toujours été un exemple de bravoure et d'honneur pour Alexy. Un peu comme un père. Elle s'avança alors vers lui, s'asseyant un peu en retrait de lui. Peut être il avait d'autre chose à faire que de parler à une Lanternes comme elle, qui d'ailleurs n'avait jamais porté de Glowstick.

« Bonjour Aendil »

Son ancienne vie parmi les Seides la forcer à plus de respect, mais elle se força à être amical avec lui, même si elle le respecter beaucoup. Elle regarda le ciel avant de continuer à lui parler, comme si elle se parler aussi à elle même, se forçant à croire à ces propres mots.

« Aujourd'hui va être une bonne journée, n'es-ce pas ? »

J'aimerais que tout les jours soit meilleurs maintenant, que tout les jours soit bons, même les mauvais.

Ces dernières semaines, Aendil mettait un peu plus de temps à se lever.
L’œil à peine ouvert, il ne pouvait s'empêcher de le porter sur sa fille, paisiblement endormie entre sa compagne et lui. Malgré toutes les craintes qu'il avait pu avoir à son sujet, avant même de savoir qu'elle serait la seule de sa portée, il portait à l'enfant un amour profond et faisait son possible pour qu'elle ne manque jamais de rien et ne se trouve jamais seul. Si il avait pu, Aendil aurait probablement passé ses journées auprès de la petite. Juste pour le plaisir de la voir grandir et s'émerveiller. Pour remplir pleinement son rôle de père aussi. Hélas, il n'était pas seulement papa et son devoir de membre du conseil l'appelait. C'est donc à grand regret qu'il délaissa Kameo, non sans l'avoir regardé une bonne dizaine de fois avant de passer le seuil de la tanière familiale et s'être promis de faire vite pour la retrouver le plus tôt possible.

« Bonjour Aendil »

C'était foutu pour faire vite.
Mais Alexy était une membre de son clan. Par conséquent, il sacrifierait un peu de sa vie de famille -qui occupait tout de même une bonne partie de son temps maintenant- pour ses frères. Pas qu'il se sente comme un bon samaritain, il ne voulait faire preuve d'aucune condescendance avec ses camarades, c'était juste normal. Les Brethens aussi, faisaient partie de sa famille.

« Aujourd'hui va être une bonne journée, n'es-ce pas ? »

Il remarqua alors que la louve se tenait un peu en retrait.

▬ Bonjour Alexy. Quelque chose ne va pas ?

L'honnêteté était une qualité qu'il appréciait, en étant lui même incapable. Il fallait toujours qu'il se cache derrière de grands airs, derrière des expressions neutres ou des sourires factices. Et cette louve, toute malheureuse qu'elle était, se mettait à nu devant lui dans l'espoir non dissimulé qu'il trouve le moyen de lui venir en aide.

▬ Je ne sais pas.

Pour une fois, il ne se sentit pas capable de la réconforter grâce à de belles paroles dégoulinantes d'un optimisme feint. Il était faible, mortel et, malheureusement, pas omniscient. Pour avoir déjà bien vécu, il savait qu'on choisissait la voie que l'on décidait de prendre mais pas des ornières et des nids de poules qui s'y trouvaient. Bien que certains loups, lui compris, y mettaient plus ou moins sciemment les pattes. Mais cette route n'était pas seulement semée d’embûches. S'y trouvaient aussi des opportunités saisies par les plus malins et ignorées par les autres, ceux qui étaient trop triste pour le regarder, la tête baissée vers leurs pattes. Ou le regard tourné vers l'arrière, dans le cas d'Alexy.

▬ Personne ne pourra répondre à cette question, hélas. A part les Dieux, peut-être. Mais finalement, la réponse n'est pas si importante que cela : Tout le monde est plus ou moins dans son cas. On fait des choix sans savoir ce qu'il serait advenu si l'on avait agi autrement. Regretter ne fera te rendre que plus malheureuse.

Elle n'avait rien perdu. Son malheur était seulement lié aux chances qu'elle n'avait pas su saisir. Celle d'avoir de nouveaux frères qui ne la brimeraient pas et celle de pouvoir prétendre à un glowstick.

▬ Ne pleure plus. Va chercher ton glowstick, si c'est ce que tu veux. Quant-à la maternité... Tu vas devoir faire vite. L'horloge tourne chez les femelles, hélas. A toi de voir ce qui peut te satisfaire : rien qu'une portée ou le grand amour.

Dans le premier cas, ce serait rapide, elle n'aurait probablement aucun mal à s'arranger avec l'un de ses congénères de sexe masculin pour lui faire les enfants si désirés, même si la méthode n'était pas des plus subtiles. Mais si, et c'était probablement ce qu'elle voulait, elle rêvait du grand amour, il allait falloir qu'elle passe à la vitesse supérieure.