Spring break [Feat. Manji]

Je marche seul
Dans les rues qui se donnent
Et la nuit me pardonne
Je marche seul
En oubliant les heures

La soirée commençait doucement. Le soleil se couchait tranquillement et la température des plaines savanes était devenue agréable. C'est assez agréable de venir ici en fin de journée justement parce que la température est douce et que le soleil est toujours là. La teinte rose orangée du ciel ressortait comme un tableau peint à l'huile et l'herbe était embellie par les rayon de l'astre du jour. Il y avait un léger vent qui rendait la soirée encore plus appréciable. J'avais bien fais de venir ici ce soir, j'ai bien choisis mon coin pour être seul.

J'aime être seul parfois alors autant bien choisir l'endroit.

Je repensais à l'autre fois quand il s'est mis à pleuvoir et que la pierre glissante de la passe ventue m'a emporté dans un délire qui a ramené l'image de ma mère devant mes yeux. J'ai cru faire un grand pas en arrière à ce moment là, un pas vers mon passé. Un passé qui, il faut l'avouer, était assez sombre. Mais ça m'a aussi permis de comprendre qui j'ai bien fais de continuer à me battre chaque jour pour faire de moi un loup bon, utile à sa meute et fort. J'ai réaliser mes objectifs et j'en a encore d'autres qui me feront avancer d'avantage. Et je suis heureux de ça, de montrer à ma "mère" si elle me regarde que j'ai réussi ma vie malgré tous ce qu'elle a tenté pour m'éliminer. Que je me suis battu et que j'ai vaincu.

Le soleil dérivant de plus en plus, j'ai décidé de me poser après avoir marché un moment. J'ai vu un rocher qui dépassait du sol alors je me suis dirigé en sa direction avant de me rouler dessus. Bien, sous le soleil crépusculaire, rafraîchi par la légère bise, je suis resté sur le dos en profitant de la douce soirée...

-Hey, salut Esterno !

Allongé sur le dos, le sourire aux lèvres, je profitais pleinement du soleil crépusculaire. Une petite brise est ensuite venue effleurer mon pelage ce qui ne fut pas désagréable. Les yeux fermé, je ne faisais pas vraiment attention à ce qu'il se passait autour de moi. J'ai entendu un bruit de pattes sur le rocher et je n'ai pas pris le temps s'ouvrir les yeux et de tourner la tête pour voir qui venait. J'étais trop bien... Puis l'inconnu s'est adressé à moi :

"Hey, salut Esterno !"

Minute, je connais cette voix ! L'image de ce jour où je me baladais tranquille aux criques du soleil et où j'ai vu cette louve magnifique m'est alors revenue... Cette louve qui m'a également appris à pêcher en compagnie d'un autre jeune solitaire du nom de Xercès.
Manji !
Putain décidément à chaque fois que je la croisais j'étais dans une situation pas possible ! La première fois je tombe comme une merde sous ses yeux et la seconde je me retrouve dans une pose peu sexy en train de me frotter à un rocher.
Je me suis empressé de me lever et je lui ai dis en accompagnant mes mots d'un grand sourire :

"Hey Manji ! Ça fait un bail !"

Wow ! Et bien en effet ça fait un bail mais en tout cas elle était toujours aussi belle... Elle amenait en plus de ça une odeur de sel marin très agréable... Merde, elle va me trouver chelou à la fixer ! J'ai tout de suite détourné le regard pour le diriger vers mes pattes. Je grattais la roche de mes griffes dorées timidement. Je devais avoir l'air bizarre, c'est vraiment pas malin !
Bordel, dis quelque chose Esterno ! Dis lui que tu la trouve jolie !
J'ai redressé la tête pour replonger mon regard jaune/orangé dans ses yeux bleus.

"Tu es... Enfin je veux dire tu... Tu vas bien ?" ai-je lancé toujours souriant.

Et merde...
Ma fois, je retenterai plus tard !

-Hey Manji ! Ça fait un bail !

-Tu es... Enfin je veux dire tu... Tu vas bien ?

-Ouais, ça va. A part un accrochage à l’Étang Nacré avec des Séides l'autre jour, la vie suit son cours.

-Je pensais pas que tu venais ici. T'as pas chaud ? Avec le soleil et tout...

"Ouais, ça va. A part un accrochage à l’Étang Nacré avec des Séides l'autre jour, la vie suit son cours."

Ah ! C'était pas étonnant, les Séides sont assez tendus en ce moment d'après les bruits qui courent. Ils ont changé de hiérarchie et les Brethens et solitaires n'ont pas le droit d'après eux de pénétrer sur "leurs terres". Manji a du s'y retrouver pour je ne sais quelle raison et ils n'ont pas du aprécier. Quelle connerie de s'autoproclamer maître d'un territoire. Il peuvent bien dire que ces terres leurs appartiennent, certes, mais nous chasser quand on pose une pattes dessus c'est un peu abusé. En même temps les Séides sont assez strictes et spéciaux on va dire... Je n'ai jamais eu l'occasion d'en croiser un mais d'après ce que j'ai entendu d'eux, ils sont comme ça...

"Je pensais pas que tu venais ici. T'as pas chaud ? Avec le soleil et tout..."

Haha, c'est vrai que physiquement on a toujours l'impression qui j'ai hyper chaud. Heureusement, je ne ressens pas la chaleur que je dégage. Je la ressent en hiver ce qui me permet de mieux résister au froid mais l'été, je ne la sens pas. Comme si mon corps se protégeait de ce feu que je dégageait moi-même. La nature est bien faite et heureusement ! Sinon je pense que je me déshydraterais assez vite.
Quand j'y pense, ce pouvoir m'a permi de survivre au tempêtes de neige que j'affrotais étant plus petit lorsque ma mère m'envoyait chercher de quoi manger en pleine nuit. Je vivais dans un endroit similaire à la Grève gelée où il faisait sans cesse froid et où le sol était toujours recouvert de neige. De nombreuses fois, le feu m'a sauvé la vie dans ces circonstances glaciales.

"Ah et bien, heureusement je ne sens pas la chaleur que je dégage. Je la ressens uniquement quand j'en ai besoin soit en hiver. Encore heureux d'ailleurs, ça serait dure à vivre sinon" ai-je dis avant de rire légèrement. "Mais bon, j'essaye quand même d'éviter de venir ici en pleine journée comme tout le monde, c'est invivable en plein jour."

J'ai marqué une courte pause, plongeant mes yeux dans les siens, avant de reprendre.

"T'as eu un face à face avec les Séides ? C'est à cause de leur nouveau règlement c'est ça ? C'est vraiment des conneries..."

>> Esterno la rassura quand à son ressentit de la chaleur. C'était plutôt cool, comme délire, de pas ressentir la chaleur en été mais d'avoir toujours chaud l'hiver. Le pauvre devait être bien entouré lorsqu'il dormait en compagnie d'autres loups dans le froid, tout le monde devait vouloir se coller à lui. Une fois les explication terminées, Esterno revint sur l'accrochage qu'elle avait mentionné un peu plus tôt.

-T'as eu un face à face avec les Séides ? C'est à cause de leur nouveau règlement c'est ça ? C'est vraiment des conneries...

Manji hocha la tête, bien d'accord avec les propos d'Esterno.

-Ouais, ben... En fait moi je faisais que passer, et je suis tombé sur deux gosses et un espèce de... Je sais pas, de guerrier belliqueux, qui étaient en train de menacer deux solitaires, deux baraques du troisième âge. Et comme ça faisait deux contre trois, ben je me suis ramenée.

Une bourrasque balaya la savane, passant sur eux et ébouriffant leur pelage. Manji apprécia l'air rafraichissant qui dégagea au passage les cheveux de son visage. Elle se remémorait maintenant l'affrontement à l'étang, l’agressivité des Séïdes alors que la bande de solitaire n'avait rien fait d'autre que de poser la patte sur leurs terres, sans même chasser ou endommager quoi que ce soit. Les poils de son encolures se hérissèrent légèrement, accompagnant son sentiment d'indignation.

-Je leur ai juste dit que prétendre qu'une terre était à eux, c'était une pensée de merde. Ils l'ont pas bien prit. Après un des deux autres solitaires à fait de la merde, et la tension montait mais y a une louve que j'ai déjà rencontré, Arabella, qui s'est ramené.

Manji n'avait jamais revu Arabella depuis leur unique rencontre au Saule. Dommage, car elle semblait vraiment être quelqu'un de bien.

-Elle lui a parlé dans une autre langue, que j'ai déjà entendu dans le Sud, entre là d’où je viens et ici. je pense qu'ils viennent d'une grande région désertique que j'ai traversé en venant.Bref, ils sont partis. Après y a un autre loup, leur Alpha je crois, qui s'est pointé et avec un air pompeux et "c'est moi qui commande", il nous a dit de nous casser. Moi je suis partie, ça valait même plus le coup, mais va falloir qu'ils se calme ces psychopathes.

Elle se retint de découvrir les crocs sur ces derniers mots, mais ses babines frémirent. Elle n'aimait pas se battre, mais l'injustice la rendait folle. Les limites et les lois, c'était des conneries. on ne l'avait pas élevé comme ça et elle avait l'impression d’être bien plus heureuse ainsi qu'à passer son temps à angoisser sur une ligne d'odeurs marquées à la pisse qu'on appelait "frontière". Bref.
Manji perdit son expression hargneuse et se secoua la tête, comme pour en chasser ces idées irritantes, puis sourit à Esterno.

-Et toi ? Comment ça se passe ?

Manji a commencé à me raconter la confrontation. J'écoutais attentivement sans dire un mot.

"Ouais, ben... En fait moi je faisais que passer, et je suis tombé sur deux gosses et un espèce de... Je sais pas, de guerrier belliqueux, qui étaient en train de menacer deux solitaires, deux baraques du troisième âge. Et comme ça faisait deux contre trois, ben je me suis ramenée."

Des gamins qui s'en prennent à des vieux ? Et ben on peut dire que les Séides ne manquent pas d'air... Encore des pauvres petits loupiot aveugles qui seraient prêts à faire n'importe quoi pour être remarqués par les alphas et pour monter en grade. Tout ça pour quoi ? Pour être reconnu par les autres comme important ? Quelle bande de frustrés... Comment peut-on avoir pour but dans la vie de se faire voir ? D'être important aux yeux des autres ? Pour moi en tout cas, ça n'a pas de sens... Ce n'est pas ça la vie...
Après une courte pause, laissant une bourrasque de vent balayer nos fourrures, Manji reprit :

"Je leur ai juste dit que prétendre qu'une terre était à eux, c'était une pensée de merde. Ils l'ont pas bien prit. Après un des deux autres solitaires à fait de la merde, et la tension montait mais y a une louve que j'ai déjà rencontré, Arabella, qui s'est ramené."

J'ai hoché la tête pour montrer que j'étais d'accord avec sa réaction. Elle a bien fait après tout, elle ne pouvait pas restée les pattes croisées. Par contre le fait que ce solitaire ait fait monter la tension me rendait sceptique. Ça par contre, ce n'était pas la meilleure chose à faire...

"Elle lui a parlé dans une autre langue, que j'ai déjà entendu dans le Sud, entre là d’où je viens et ici. je pense qu'ils viennent d'une grande région désertique que j'ai traversé en venant. Bref, ils sont partis. Après y a un autre loup, leur Alpha je crois, qui s'est pointé et avec un air pompeux et "c'est moi qui commande", il nous a dit de nous casser. Moi je suis partie, ça valait même plus le coup, mais va falloir qu'ils se calme ces psychopathes."

Au moins c'est une chance que cette étrangère soit venue, elle a empêcher le solitaire de faire monter la tension d'avantage. Et puis heureusement qu'ils en sont rester là, ça aurait été idiot de déclencher un combat pour une raison aussi idiote. Si j'avais été présent, j'aurai tenté de calmer le jeu bien que leurs règles sont absolument dégoûtantes. Il faut savoir se contrôler pour éviter le pire, ça je suis bien placé pour le savoir étant donné mon calme exemplaire.
J'ai hoché la tête pour la remercier de m'avoir raconté la scène. Tandis que mon regard se perdait dans le paysage, elle a reprit avec une expression redevenue amicale :

"Et toi ? Comment ça se passe ?"

J'ai redressé la tête, me sortant de mes esprits. De mon ôté tout était plutôt normal mais je ne pouvais pas en dire autant de mon clan. On ne peut pas dire que les Brethens soient sous leur meilleur jour actuellement. Le conseil est plutôt mal en point étant donné qu'ils ne sont plus que deux. Je me demande d'ailleurs pourquoi ils ne cherchent pas à recruter un nouveau conseiller, la faiblesse du clan est évidente ainsi et il serait donc plus judicieux de renforcer la haute hiérarchie...
Enfin bon...

"Moi ? Tout va pour le mieux sans compter une petite mésaventure que j'ai vécu à la Passe Ventue mais ce n'est rien. Du côté Brethen en général c'est pas vraiment la grande forme j'ai l'impression mais ça va, on s'en sort. Même si j'ai l'impression que le clan est moins solide que quand je suis arrivé alors que je n'étais qu'un jeune solitaire perdu."

J'ai repris mon souffle avant de reprendre plus joyeusement :

"En tout cas, je te remercie de m'avoir appris à pêcher l'autre fois, ça m'a été très utile. J'ai pu ramener du poisson au Squat et tout mes camarades étaient ravis !"

J'ai plongé mes yeux dans les siens avec un sourire niais. Je ne me rendais pas vraiment compte que j'étais en train de la fixer...

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