It's a match ! | Ft. Katherine [FINI]

Je m'étais éloignée du territoire Séide aujourd'hui. J'avais besoin d'espace, de laisser de côté mes camarades seulement pour une journée. Non pas que j'en avais marre de mes amis Séides mais j'avais seulement besoin d'être seule pour une fois. J'avais aussi besoin de m'écarter un peu de Deidara... Même si c'était dur pour moi. Si je continuais à le coller, il allait commencé à se douter de quelque chose et ça je n'en avais pas envie. J'étais presque sûre que mes sentiments n'étaient pas réciproques et je n'avais pas envie de perdre mon meilleur ami pour ces conneries. D'autant plus que je suis toujours aussi perdue dans mes sentiments en particulier avec Kendis qui, décidément, ne voulait pas quitter mon esprit.

Je marchais d'un pas lent dans la Forêt Pluviale, remuant à chacun de mes pas ma chevelure brune et blonde et balançant ma queue de droite à gauche de façon régulière. Même si la forêt restait humide, il faisait quand même assez chaud pour nous rappeler que l'été était arrivé. En tout cas, cette touffe de cheveux me tenait bien chaud et c'est dans ces circonstances que je me dis que je ferais mieux de les attacher. C'était sans compter sur le fait que je préférais mes cheveux détaché...
J'avais beau m'être éloignée des terres Séides, si je pouvait ramener une proie ou deux ça serait bien utile à mon clan. Je restais alors sur mes gardes au cas où j'avais l'occasion de chasser un lapin ou même un petit oiseau.

Arrivée au bord d'un point d'eau, je m'y suis arrêtée pour une pause. Je me suis lentement approchée du bord de l'eau avant de laper quelques gorgées rafraîchissantes. Après une longue marche, un peu d'eau fraîche ça faisait du bien !

J'ignorais pourquoi j'étais revenue mettre les pattes ici. En même temps, ce n'était pas comme si mes déambulations trouvaient un sens logique. J'allais finir par croire que j'avais un très mauvais sens de l'orientation. Mais, en mon fort intérieur, je savais bien que ce n'était pas de ça qu'il s'agissait. J'avais toujours conscience de l'endroit vers lequel je me dirigeais, et lorsque j'y avais déjà mis les pattes, je savais à quoi m'attendre. Pourtant, je persistais à me diriger vers ces lieux inconfortables. Comme si quelque-chose me poussait à m'y rendre. Ou quelqu'un. J'avais généralement d'heureuses surprises, rencontrant des personnes qui méritaient une place dans mon cœur.

Et ce fut encore le cas ce jour là. A tel point que mon mon palpitant eut un raté en admirant cette gracieuse silhouette qui se détachait du brouillard. Shelby, la petite louve de meute que j'avais eu l'occasion de rencontrer à la bibliothèque, était en train de boire. Elle m'apparut légère comme une volute, et j'eu presque peur qu'elle ne disparaisse à cause d'un coup de vent.

Doucement, tentant de me faire complétement silencieuse, je vins me positionner à ses côtés. Approchant ma gueule de son oreille, je lui chuchotais, me voulant charmeuse : "N'as-tu pas peur de te faire dévorer, à te promener seule en ces lieux ?"
Évidemment que j'avais réfléchi à ce que j'allais dire. Et ce, dès que je l'avais reconnue. Si notre rencontre, très courte, m'avait tant marquée, c'était parce-que Shelby m'avait plu. Et, visiblement, je ne la laissais pas de marbre.
Je n'allais pas laisser passer ma chance.

J'ai bien cru qu'en se retournant, Shelby allait m'embrasser. Et très sincèrement, j'aurais adoré que les choses se passent comme cela. D'ailleurs, si sa truffe était restée plus longtemps de la mienne, je n'aurais pas hésité un seul instant. Mais, très vite, celle-ci avança pour venir frôler mon flanc. Je ne pu retenir un soupir qui laissait transparaître ma déception. J'effectuais un tour sur moi-même afin de me retrouver face à la louve de meute.

Appréciant le compliment, je me faisais un plaisir de répondre à sa question : "La forêt pluviale n'est pas réputée pour être un bon terrain de chasse, mais parfois on y trouve de belles proies."
Sur ces mots, je léchais mes babines. Puis, je m'approchais doucement d'elle pour revenir susurrer à son oreille : "Nous savons toutes les deux comment les choses vont se finir, n'est-ce pas ?"
Je n'avais pas envie que l'on tourne trop longtemps autour du pot. Si ces sous-entendus étaient appréciables, j'avais déjà fait remarquer à la jeunette qu'il ne fallait pas m'en promettre. Pourtant, je ne savais pas moi -même ce que j'attendais réellement. Est-ce que je pensais à avoir des rapports sexuelles avec cette petite ? Loin de là. Je me serai contentée d'une étreinte. Je n'espérais que les soubresauts d'une relation amoureuse. Je voulais découvrir ce que c'était que d'être en couple, d'avoir une personne avec laquelle partager, et sur laquelle je pourrais compter.
Je voulais simplement tomber amoureuse.

Pour la seconde fois depuis que je la connaissais, je sentis Shelby perdre son assurance. Sa décontenance me confortait au moins dans l'idée que j'avais bien fait d'être aussi provocatrice.
Lorsque je l'avais rencontrée dans la bibliothèque, la Séide était accompagnée par un mâle de son clan, Deidara. J'avais bien senti que, si elle répondait à mes avances, si elle ne m'était pas indifférente, elle éprouvait quelque-chose pour celui-ci. Toutefois, lui ne semblait s'apercevoir de rien, et n'avait même rien à redire au fait que son amie semble être plutôt aventureuse.
Alors, je ne fus pas surprise lorsque, sortant de sa torpeur, la jeune femelle m'expliqua qu'elle ne savait pas si elle serait capable d'aller plus loin. M'asseyant face à elle, je lui adressais un sourire calme. Comme elle contemplait le sol, je redressais son menton d'un de mes antérieurs pour qu'elle me regarde dans les yeux, puis le ramenais à moi. Je voulais lui faire comprendre que, de mon côté, il n'y avait pas de soucis.

"Je suis heureuse de ta sincérité." soufflais-je. "Je préfère cela, plutôt que d'apprendre un jour que tu as des regrets." Mes babines s'étirèrent d'avantage. Je n'avais pas réellement l'impression d'avoir été éconduite, et les paroles que je venais de prononcer étaient sincères. Toutefois, je ressentis tout de même un pincement au cœur.

"Deidara... Je te dirai bien que rien n'empêche de s'amuser en attendant que tu sois fixée... Mais ce serait mentir. J'ai besoin de me poser. J'ai envie de trouver quelqu'un qui aurait envie de rester à mes côtés."

Ce que je cherchais à dire sans réussir à le prononcer, c'est que je ne l'attendrais peut-être pas. Si quelqu'un d'autre venait à vouloir prendre cette place, alors je ne pouvais pas certifier à la jeune femelle que si elle revenait vers moi, je serai encore disponible.

Je regrettais presque ce que je venais de dire. Je devrais peut-être arrêter de douter et me lancer. Faire ce que je fais toujours : sauter dans le vide sans hésiter. Mais je n'y arrivais pas cette fois...
La belle louve au pelage rosé s'est approchée de moi et m'a redressée la tête d'un doux geste de la patte avant.

"Je suis heureuse de ta sincérité. Je préfère cela, plutôt que d'apprendre un jour que tu as des regrets."

J'étais touchée de sa compréhension. Au moins ça prouvait qu'elle ne me considérait pas juste comme un plan cul. Elle voulait vraiment qu'on deviennent plus que des simples connaissances. Elle voulait que je sois plus qu'un coup d'un soir. Je trouvais ça vraiment touchant mais ça me faisait d'avantage peur de penser que je risquais de lui briser le cœur. D'autant plus que je risquais également de briser le miens...

"Deidara... Je te dirai bien que rien n'empêche de s'amuser en attendant que tu sois fixée... Mais ce serait mentir. J'ai besoin de me poser. J'ai envie de trouver quelqu'un qui aurait envie de rester à mes côtés."

Elle savait que je pensais à Deidara... Je pense qu'elle a bien remarquer l'autre nuit à la bibliothèque que Deidara n'était pas un simple ami pour moi. Mon attitude était tout sauf discrète il faut dire mais je n'ai pu m'en empêcher. Mais bon sang je suis vraiment la dernière des imbécile à lui courir après comme ça ! Il a clairement dit ce jour là que nous n'étions que des amis et moi je continue à y croire parce que j'ai le regard complètement brouillé. L'amour rend aveugle et moi je refuse de me rendre à l'évidence : Deidara ne ressent rien pour moi, point ! Assez de tout ça, maintenant je dois ouvrir les yeux. Je dois voir enfin que j'ai en face de moi une louve qui est prête à s'engager avec moi, à m'aimer, à prendre soin de moi. Je serais prête à lui rendre la pareille mais je me voile la face à cause d'un amour inexistant ! Il est temps que j'arrête mes conneries et que je fasse ce qui me rendra vraiment heureuse !

"Et puis merde j'en ai assez de tout ça !"

Je me suis redressée et j'ai fais un pas en arrière pour mieux plonger mon regard dans celui de Kat.

"Assez toutes ces histoires ! Je ne suis plus une enfant, je dois me rendre à l'évidence maintenant. Deidara n'est pas un loup comme les autres, il ne s'attache pas facilement. Je suis tombée amoureuse de lui mais lui ne tombera pas amoureux de moi. Je le sais depuis longtemps mais je refuse de l'admettre... Maintenant j'en ai assez ! Je lâche l'affaire et je fais ce qui me rendra le plus heureuse !"

Je me suis approchée d'elle puis j'ai enfoncé ma truffe dans sa chevelure, laissant son odeur m'envahir les narines. Je lui ai alors murmuré à l'oreille :

"Je crois bien que c'est toi qui a la capacité de me rendre heureuse et je suis prête à te rendre la pareille."

Je suis restée dans cette position, j'était bien, je me sentais apaisée. C'est à ce moment là que j'ai compris que c'était la meilleure chose à faire, que j'avais fais le bon choix.

J'ai tout d'abord cru que c'était à moi que s'en prenait Shelby. Si elle n'était pas prête à entendre ce que j'avais à dire, alors, tant pis pour elle ! Lorsque la Séide a planté son regard dans le mien, je soutenu. Je pensais que la Brune allait se lancer dans des reproches, et j'étais prête à lui répondre. Mais j'ai été stupéfaite.
Ce n'était pas contre moi que la femelle était en colère, loin de là. Elle semblait considérer que je lui avais ouvert les yeux, que je lui permettait d'aborder les choses différemment. Elle s'est ensuite approchée pour se blottir contre moi. Si j'ai tout d'abord été paralysée par la surprise, je me suis laissé aller à l'entourer de mes antérieurs et à reposer ma tête sur son épaule lorsqu'elle m'a avoué vouloir qu'on soit heureuse ensemble. Mon coeur a fait un bond. J'étais tellement heureuse ! Peut-être aurais-je dû lui demander si elle était bien sûre de son choix. Peut-être aurais-je du lui demander si elle n'avait pas peur de le regretter. Mais j'avais trop peur de la voir partir, de changer d'avis. J'avais envie de la garder pour moi, j'avais envie que l'on reste blottie ainsi pour toujours.

"Tu fais déjà mon bonheur." lui soufflais-je à l'oreille.