L'hôpital CHR [ouvert aux malades et aux savants (et à ceux qui aident)]

Valka était exténuée.

Récolter les plantes, préparer les remèdes et les appliquer aux victimes du poulpe géant l'avait vidée de ses forces, malgré qu'elle fut assistée par Sonic et un jeune Brethen. La vieille louve fatiguait de plus en plus vite, et cette longue expédition, combinée à sa chute dans la roche, l'avait profondément atteinte. Depuis plusieurs lunes, Tatsu lui serinait qu'il était grand temps pour elle de demander aux Alphas sa mise en retraite, mais la chamane refusait obstinément. Elle n'était pas encore prête à mettre une patte dans la tombe, et s'arrêter de travailler revenait en son sens à cela. Comment meublerait-elle ses journées sans prier, aider les siens, rendre visite aux dieux ? Hélas, pour l'heure, elle ne pouvait pas aller jusqu'aux temples à cause de la croissance sauvage. Et même si elle ne l'admettait pas, ses pattes refusaient parfois de la porter jusqu'à destination, pour ne pas dire souvent.

De son côté, elle avait commencé à préparer la base des remèdes que Tatsu allait utiliser pour soigner les contaminés. Ce n'était pas grand chose, mais c'était toujours ça de pris. D'ailleurs, la louve sable ne tarda pas à faire irruption dans leur minuscule cavité privée, là où elles dormaient ensemble et rangeaient leurs remèdes divers. Son regard bicolore glissa sur les piles de plantes, puis sur sa mère, de laquelle elle s'approcha pour déposer une brève lèche sur le sommet de son crâne. Valka remarqua qu'elle tremblait. Elle mit cela sur le compte de la situation, et ne posa aucune question.

- Tu n'aurais pas dû. Merci.
- Mais de rien !

La Conseillère saisit autant de plantes que sa gueule lui permettait de porter, et sortit. Elle entendit le cliquetis des griffes de Valka derrière elle, soupira, posa les plantes et se retourna, la fixant sans ciller.

- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je vais aider.
- Tu ferais mieux de te reposer.
- Quand cesseras-tu de me traiter comme une infirme ? protesta Valka d'une voix chevrotante, sourcils froncés. Tant que ma vieille carcasse pourra encore être utile, je n'aurais de cesse de vaquer. Maintenant, ôtes-toi donc de mon chemin.

Elle sortit de la caverne en bousculant Tatsu au passage et en marmonnant dans sa barbe, visiblement mécontente. Tatsu ne put s'empêcher de sourire et ramassa ses mixtures avant de la suivre. Amarök était déjà au chevet de Paprika, mais il avait l'air de n'en avoir cure. Bonbon babillait devant Némésis, et d'autres malades affluaient, lentement, mais sûrement. Valka dardait son regard d'un malade vers l'autre, les détaillant avec une très grande attention. Sa fille en fit de même. Au bout d'un moment, elles échangèrent un regard, et se dirigèrent toutes deux aux côtés de l'Alpha. Valka s'assit non loin d'elle pour l'observer, mais Tatsu s'arrêta avant.

- Savants, assistants, rassemblez-vous je vous prie.

Elle attendit que chacun prenne place face à elle, les dévisageant tour à tour avec un calme olympien, puis prit la parole. Prendre les choses en main lui était venu naturellement. Leemoncello était introuvable depuis des jours, et Paprika était malade : en tant que Conseillère et ex-Savante, elle ne se posa pas trente mille questions et agit immédiatement. Le temps était un luxe dont ils ne disposaient pas.

- Je vous demande de vous adresser à chaque malade. Que tout le monde en prenne un sous son aile, et relève tous les symptômes qu'ils déclarent dans un premier temps. Ensuite, auscultez-les. Ne les touchez pas. Tenez-vous hors de portée de leur souffle. Ensuite, nous ferons le point tous ensemble. Nous ne pouvons pas utiliser nos remèdes sans en savoir un peu plus au sujet de leur condition. Il est hors de question de brûler les étapes, et de leur donner quelque chose qui aggraverait leur état. Pour l'instant, personne ne reçoit le moindre médicament. Personne.

Elle marqua une pause pour fixer chaque visage avec insistance, s'assurant que le message était bien passé. Elle battit une fois des cils, observa brièvement le sol et reprit :

- Annoncez le loup dont vous allez vous occuper. Je prendrais soin de Paprika.

Du chevet de Némésis, Valka prit la parole d'une voix éraillée :

- J'aiderais à soigner cette jeune fille, mais je ne pourrais le faire seule.

Tatsu acquiesça en serrant les mâchoires, mais en protesta pas. Valka était trop têtue de toutes façons, elle n'arriverait pas à la faire changer d'avis. Mais la présence de sa mère âgée et affaiblie au contact de ces malades la mettait extrêmement mal à l'aise. Elle n'arrivait pas à se défaire de ce sentiment, malgré tous ses efforts. Elle secoua la tête et se remit debout avant d'aller rejoindre Paprika.

La machine se mettait tout doucement en place : ils commençaient à agir.
Mais, en vérité, Tatsu mourrait sous le poids de l'incompréhension et de l'urgence d'y mettre un terme, pour le bien des siens.

L'urgence de la situation se trahissait dans leur souffle court et rauque. Le grand mâle anthracite força pourtant l'allure. Derrière lui, la louve aux allures reptiliennes suivait avec peine, mais tenait bon. Sous ordre direct de l'Alpha Paprika, Nout avait parcouru les terres Séides, puis les Terres libres, et avait même débordé des frontières de Punk Wolf pour retrouver le compagnon de cette dernière et accessoirement Alpha de souche. Leemoncello était parti peu de temps après la conquête lorsqu'il s'était rendu compte de l'absence déroutante de l'ombre de Tequeela. Il savait sa mère sur le déclin et savait surtout ô combien elle n'aurait jamais accepté qu'on la voit dépérir. Evidemment, le descendant de l'Araignée ne comptait pas abandonner sa génitrice dans la solitude. D'où son départ prompt. Il avait mis sa compagne au courant, tout naturellement, en lui demandant de le faire chercher si elle avait besoin de lui. Ce qui s'était produit. Heureusement qu'il était méticuleux et avait laissé une piste facile à suivre, ainsi Nout, jeune soldate encore en formation avait pu remplir sa mission à bien, quoi qu'avec du retard. Mais comme dit le proverbe, mieux vaut tard que jamais. C'est donc tout deux essouflés et épuisés qu'ils arrivèrent au campement Séide. Là, Eeno lui avait fait un rapport très succin de la situation désastreuse actuelle, là, Eeno lui avait appris que Némésis et Paprika, entre autres, étaient malades. Son coeur fit un bond et il aboya quelques instructions pour que les Maternelles gardent bien tout les louveteaux sous une étroite surveillance. L'épisode de la mort de son fère la taraudant toujours, il avait un mal fou à leur faire confiance. Mais il n'avait pas le temps d'ergoter.

Il supposait qu'on l'attendait avec impatience et probablement pas mal de colère quand à son absence qu'il n'avait justifié qu'à sa compagne. Il s'élança donc sans attendre jusqu'a la Mine plus si abandonnée. Nout, quant à elle, absente depuis de longs jours aussi, décida d'aller d'abord prendre un peu de repos, d'aller rassurer ses parents, puis de chercher ensuite à se rendre utile à son clan. Leemoncello ne perdit pas une minute et allongea la foulée, encore et encore, comme si sa propre vie en dépendant. Tant d'anxiété venait de le gagner en quelques minutes à peine. Paprika malade. Sa belle et douce Paprika. Bon d'accord. Sa belle et tout sauf douce Paprika. L'adrénaline lui donna la force d'arriver jusqu'au bout. Ses oreilles captèrent alors les instructions de Tatsu. Cela le rassura un peu, il était persuadé que sa demie-soeur était apte à gérer les autres. Ce n'était pas pour rien qu'il l'avait voulu aussi proche de lui. Par contre, il se sentit dépité et presque vexé qu'elle se proclama ainsi celle qui s'occuperait de SA compagne. De SA Paprika. Alors oui, peut-être bien qu'il avait été absent... Mais peu l(Alpha restait SA femelle. Et puis, en bon fils de Tequeela, il avait été forcé de retenir tout un tas de choses de Guérisseur qu'il aurait pu vomir en bloc de par-coeur sur beaucoup de plantes et de maladies disons " habituels ". Bon, il ne s'autoproclamait pas soigneur, loin de là. Mais pour observer des symptômes et repérer des choses anormales sur un loup, ça il en avait les compétences. Et puis, ça lui donnerait l'occasion d'inspecter sa jolie femelle et de la renifler de près. Enfin, presque. Pas de trop près non plus, pour éviter la contamination. M'enfin... Leemoncello retint un sourire et se dévoila, le souffle court et la gorge en feu, mais droit comme un piquet. Tequeela avait toujours tellement insiter sur les apparences...

« Je suis rentré. Tatsu, ta formation de soigneur est bien plus complète que la mienne mais puis-je t'être utile ici ? »

Il ravala la boule de jalousie qui crispait son ventre. Ce n'était pas le moment et puis il était seul fautif, s'il n'était pas partir courir après Tequeela, il aurait été là dès le début de cette histoire...

Sans perdre de temps, Tatsu se mit à inspecter Paprika.

Elle demeurait à bonne distance, ne se servant dans un premier temps que de ses yeux. Avant que l'Alpha ne le lui dise elle-même, la louve avait remarqué que son corps était parsemé de touffes pâles qui se détachaient facilement, comme si elle muait. Or, même si l'été touchait à sa fin, il faisait encore bon, et la Conseillère elle-même n'avait pas encore commencé à perdre des poils. Dans le cas de Paprika, c'était très flagrant, abondant, et donc inquiétant. L'ex-Savante fronça les sourcils et se pencha un peu plus près, brûlant d'envie d'écarter la fourrure de ses griffes pour mieux y voir. Elle recula lorsque l'Alpha se gratta, et arrondit les yeux. Lorsque la touffe se détacha, elle laissa un net espace de peau nue, remplie de petits points rouges. Tatsu ne put retenir un frémissement.

- Je vois, Paprika. Et non, tu n'es pas en train de muer. C'est bien un effet de la contamination par le germe.

Elle marqua une pause pour observer l'épiderme d'un peu plus près, puis se recula pour faire face à l'Alpha, la regardant droit dans les yeux avec fermeté, mais soutien. Alors qu'elle ouvrait la bouche pour parler, quelqu'un l'interrompit. Si l'échine de Tatsu se hérissa lorsqu'elle entendit la voix de Skaër, elle l'ignora complètement et ne se retourna même pas pour lui daigner le moindre regard. Elle avait clairement autre chose à faire que de perdre son temps avec cet imbécile. Mais visiblement, lui avait mieux à faire que de prêter main forte à la meute, et ne semblait pas prendre conscience de la situation. Après tout, c'était tellement mieux de provoquer l'Alpha malade lorsque leur sort a tous était au bord du gouffre. S'il n'en avait tenu qu'à elle, elle se serait immédiatement jetée sur lui pour lui tordre le cou. Au lieu de cela, elle reprit où elle s'était arrêtée.

- Je peux fabriquer une pommade pour soulager ta peau. Tu auras moins de démangeaison. Pour la chute de poils, je peux aussi faire quelque chose. Je ne peux toutefois pas te dire combien de temps la réaction prendra de temps à céder au remède, mais je peux te garantir que les plantes soigneront ces symptômes.

Elle reprit son investigation, et alors qu'elle murmurait à Paprika de lever une patte pour qu'elle puisse inspecter ses coussinets, quelqu'un d'autre vînt l'interrompre. Tatsu leva les yeux au ciel et serra les mâchoires, son agacement montant d'un cran lorsqu'elle reconnut la voix de Leemoncello. Il la bouscula à moitié, manquant de la faire entrer en contact avec Paprika : elle se recula avec un grognement agacé et se retourna pour le regarder en face. Il daignait se montrer, finalement. Tatsu était extrêmement en colère contre lui. Elle n'avait cure de ses excuses, pour elle, il avait trahi la meute. A cette pensée, le glowstick de la louve se mit à luire intensément. Un murmure s'éleva aux oreilles de Tatsu, et elle sut qu'elle ne serait pas la seule à l'entendre. La brume autour de ses pattes s'intensifia et finit par l'englober jusqu'en dessous du poitrail. Elle se détourna vivement, les oreilles rabattues contre son crâne. Sa montée en puissance provoquée par l'éveil des Errants fut stoppée net par les paroles venimeuses de Paprika. Tatsu respira un bond coup. Mais Leemoncello ne s'en alla pas pour autant. Sans le regarder, prenant bien soin de lui tourner le dos et se concentrant le plus possible sur son observation, Tatsu déclara d'un ton sec et tendu :

- Je n'ai pas besoin de ton aide. Paprika a raison, tes responsabilités sont ailleurs. De plus, tu ne devrais pas venir aussi près des malades tant qu'on ne sait pas quel est le mode de contamination entre les vivants. Si nos deux Alphas sont atteints, ce serait une catastrophe. Maintenant, si tu veux bien m'excuser, j'ai du travail.

Elle pria toutes les divinités pour qu'il s'en aille pour de bon. Les Errants s'extirpaient de son glowstick, formes translucides et heureusement indistinctes, pour essayer de s'approcher de Leemoncello et de l'étudier. Tatsu faisait de son mieux pour les retenir. De la sueur perla sur son front et ruissela sur ses tempes. Petit à petit, malgré sa panique, elle sentit que les âmes s'apaisaient. Oui, le comportement de Leemoncello s'apparentait à une trahison aux yeux de Tatsu : mais, pour l'instant, personne n'avait perdu la vie à cause de lui. Les Errants n'avaient donc aucune raison de pousser la louve au meurtre. Elle soupira profondément et leva les yeux vers son Alpha, revenant sur ce qu'elle lui expliquait avant d'être interrompue.

- En ce qui concerne les soins, je parle bien ici des symptômes. Je pourrais les traiter sans problème, mais cela signifie qu'ils reviendront sitôt que tu ne prendras plus le remède. Notre objectif n'est pas de soigner les symptômes, ce qui n'est qu'une solution à court terme, mais la malade. Et elle restera un mystère pour nous tant que nous n'en aurons pas appris plus. Peux-tu me dire ce que tu ressens, où tu as mal ? J'ai besoin d'un maximum d'informations et de tous les détails que tu pourras me fournir. Parle-moi. Dis moi tout.


De son côté, Valka étudiait le cas de Némésis, tout en prêtant l'oreille aux paroles de sa fille. Elle écouta ensuite ce que Némésis expliquait à Bonbon, et fit face à la jeune louve, plongeant son regard chaleureux et débordant de soutien et de compassion dans le sien. Elle se tenait malgré tout à bonne distance de la malheureuse : avec son grand âge, elle savait qu'elle faisait une cible parfaite pour le virus, mais ne voulait pas rester prostrée dans sa grotte à ne rien faire. Il était important pour elle d'agir autant qu'on le lui permettait, même si ça revenait à inquiéter Tatsu.

- Némésis, peux-tu me dire ce qui te fait souffrir, ce qui te gêne ? Tout ce qui ne va pas depuis que tu es allée dans la Lande des Brumes, tout ce qui a changé ?

Elle remarqua que le pelage de la louve était plus pâle par endroits et plus clairsemé, signe qu'elle souffrait de pertes de poils non naturelle. Les yeux vitreux et la voix rauque de la louve la portait aussi à croire qu'elle souffrait de fièvre. Valka approcha son coussinet de sa truffe, le plus près possible, sans la toucher, et distingua une nette vague de chaleur. La vieille chamane poussa un soupir.

- Je pressens déjà de la fièvre, et je vois que tu perds tes poils. Y a t-il autre chose ?

Elle voyait les autres s'affairer comme elle aurait dû le faire, si seulement elle n'avait pas eu l'idée d'aller jouer les héros au milieu des pantes malades.

Elle avait entendu dire que les loups rassemblaient les malades à la Mine afin d'étudier l'épidémie qui s'était soudainement déclarée sur leurs terres. Une idée qu'elle approuvait totalement, et elle aurait bien mis la main à la pâte elle aussi si elle en avait été capable. Mais elle ne s'était pas fait d'illusion en commençant à se sentir mal quelques jours auparavant. Elle était allée plusieurs fois à la Lande des Brumes et avait côtoyé de près les mousses envahissantes et les plantes carnivores. Lorsque les premiers malades s'étaient déclarés, elle avait croisé les coussinets, mais apparemment ça n'avait pas été très concluant. Quoi qu'il en soit, elle était désormais bel et bien atteinte elle aussi, et se traînait avec difficulté vers l'endroit où un centre de soin improvisé se montait peu à peu.

Une migraine terrible lui sciait le crâne et elle se savait fiévreuse - elle frissonnait sans cesse et sa truffe était brûlante. Elle voyait flou par moments, comme si elle avait des vertiges. Ses cheveux pendaient tristement, ternes, autour de son visage fatigué. Elle eut une hésitation avant de pénétrer dans le couloir qui menait aux plus profondes galeries de la Mine. Les souvenirs qu'elle y avait, et cette cicatrice qui lui barrait le cou, n'en étaient pas exactement de bons. Des souvenirs d'une guerre lointaine contre de féroces ennemis. Des souvenirs d'avoir frôlé la mort. De mauvais souvenirs, en somme. Elle finit par s'engouffrer d'un pas peu assuré dans le boyau. Elle avait la sensation d'être complètement courbaturée, comme si elle avait parcouru des kilomètres sans s'arrêter des jours durant. Le trajet jusqu'à l'endroit où s'étaient rassemblés les autres lui sembla durer une éternité. Une éternité de roche et de terre défilant autour d'elle et faisant parfois resurgir dans son esprit embrumé des images dont la violence lui arrachait un sursaut ou faisait bondir son coeur. Finalement, elle parvint à distinguer des silhouette un peu plus loin, dans une sorte de grotte au carrefour de plusieurs couloirs. Elle s'avança avec précaution. Etant Savante, même l'esprit dans le gaz, elle avait parfaitement conscience d'être un danger potentiel pour tous ceux qu'elle approchait. Elle rasa les murs et finit par s'asseoir dans un coin, le regard fiévreux, balayant les alentours du regard. Bien des loups de sa connaissance étaient présents, et elle constata avec regret que Paprika aussi était souffrante.

Elle mit quelques secondes à régir que son demi-frère venait de s'approcher d'elle avec précaution. Elle le salua d'un mouvement de tête. La couleur particulière des cheveux de l'anthracite attirait le regard, ce qui était plutôt un avantage dans cette situation. Elle parvint à se focaliser sur ce qu'il disait, même s'il lui fallut quelques temps pour ordonner ses pensées et s'efforcer de résumer ce qui lui arrivait : elle voyait mal et avait une forte fièvre surtout. Elle avait une légère douleur au niveau des griffes, qui s'émoussaient sans raison. Elle salivait plus que coutume et son poil tombait comme s'ils étaient déjà à la fin de l'hiver alors qu'ils ne l'avaient pas encore entamé.
Elle secoua négativement la tête lorsqu'il lui demanda si elle avait vraiment mal quelque-part. ce n'était pas tant une douleur,mais plutôt une sorte d'état grippal qui la tenaillait depuis quelques jours.

"Saletés de plantes." Murmura-t-elle en souriant faiblement.

Hylda ~
La ronce dansante...

Le remue-ménage qu'avait causé le poulpe géant avait fait du bruit, mais le tumulte que causé la maladie des plantes carnivores était bien plus inquiétant. Les loups souffraient de maux que même les meilleurs savants ne savaient pas guérir. Paprika avait alors proclamée un état de quarantaine pour ceux qui étaient partis durant cette expédition. Les malades et les soigneurs devaient se rendre aux Mines pour trouver une solution. Hylda s'était rendu un peu tardivement en ce lieu, il ni avait pas qu'eux à être malade après tout. La vieille louve arriva juste avant la fin du discourt de Tatsu, la jeune louve avait pris les devant comme un chef l'aurait fait. L'ancienne Bêta était heureuse de voir que la relève serait compétente et prometteuse. Les savants déjà présent s'attributairent leurs patients et en fin de compte il ni avait plus aucun malade seul. Une bonne chose en soit, mais cela frustra Hylda d'avoir fait le chemin pour plus ou moins ne rien faire. Valka annonça qu'elle voulait bien prendre soin de Némésis, mais pas seule. La louve crème se hâta donc de rejoindre la vieille Zélote et lui proposa son aide:

"Bonjour mes Dames. Puis-je me joindre à vous?"

Un largue sourire s'offrit aux deux femelles. Faire équipe avec la religieuse pouvait être intéressant et très productif. Hylda la savait très intelligente et ses connaissances en médecine n'était clairement pas négligeable. Valka venait de pauser les premières questions et venait de se rendre compte de la forte fièvre de la brune. Hylda pausa à son tour quelques questions en observant attentivement les oreilles et les yeux de l'actuel Bêta.

"Ressens-tu des maux particuliers? Douleur au ventre, migraine, ou tout autre gène aussi minime soit elle?"

Roy revenait d'une longue journée passée à récolter des plantes sur l'Île Fantôme lorsqu'il entendit parler du rassemblement qui s'était fait à la Mine Abandonnée pour s'occuper des malades. Il vit plusieurs de ses congénères quitter le camp à vive allure - des camarades Savants ou simplement des loups qui en avaient reçu la formation avant d'accéder à leur rang actuel. Il s'accorda quelques instants pour boire et tenter de débarrasser ses pattes et son museau de l'odeur forte de menthe qu'il y avait récoltée à fouailler dans les plants afin de trouver les plus verts. Ce fut peine perdue, mais il y avait plus urgent. Il étira ses pattes courbaturées, puis se mit en route lui aussi. Il ne s'encombra pas de plantes ou de remèdes pour l'instant - inutile d'aller gâcher des ressources en prenant le risque qu'un malade les piétine une fois sur place, de toute façon il n'était plus à une course près aujourd'hui. Il fila vers la Mine, suivant la trace de ses congénères Séides. Lorsqu'il arriva, Tatsu achevait ce qui semblait être un discours donnant quelques consignes aux Savants. Leur but premier, pour le moment, était de connaître tous les symptômes de ceux qui avaient contractés l'étrange malade. Il eut un fendillement au coeur lorsqu'il entraperçut la silhouette de sa mère, prise en charge par son oncle Améthyste. Il devina sans peine qu'elle préférait qu'il ne la voit pas dans ce triste état et se retint d'aller prêter main forte à l'anthracite. Il savait qu'il s'agissait d'un Savant Compétent et qu'il saurait gérer au possible la situation.

Il s'approcha de Tatsu, silencieux. Il savait qu'elle n'avait absolument pas besoin d'une aide quelconque - et au vu de l'expression qu'elle avait sur le visage, ce n'était sans doute pas le moment de venir la déranger en jouant les apprentis Savants - aussi se contenta-t-il de se tenir non loin, écoutant avec attention ce qu'elle disait, observant ce qu'elle faisait sans venir la déranger. Il serait moins dépourvu si d'autres malades arrivaient, et pourrait également faire quelques tours au camp pour chercher les remèdes si cela était nécessaire. En revanche, il croisait les doigts pour ne pas être atteint et savait qu'il était peu prudent pour sa propre santé d'être ici. Il avait une constitution fragile depuis l'enfance et grandir n'avait en rien amélioré cela. Et tomber malade en un lieu si peuplé serait plutôt risqué.

Son regard clair était fiché sur Paprika, qui décrivait ses symptômes et écoutait les réponses de Tatsu. Autour, un brouhaha léger montait, mélange des voix des malades et de ceux qui tentaient de les aider.

Vulkain ~
Le magmatique...

Enfaîte c'était une catastrophe... Ils n'avaient pas sauvé le môme, même si celui là était insignifiant aux yeux de Vulkain cela l'emmerdait. Non, ne vous trompait pas. Le sort du gamin lui était totalement égal, ce qui le faisait chier s'était d'avoir échoué en donnant de sa personne. Il avait du courir dans la boue et dans les ronces pour revenir à la Lande, puis il dut encore courir, rouler dans cette mousse pourrie et il finit par pisser devant tout le monde pour cuire le pied de la plante, chose qui ne fût gère efficace soit dit en passant. Bien que pisser devant tout le monde avait rendu le tripe un peu plus fun, mais là aussi cela n'avait pas marché comme il l'aurait voulu. Pas de malaise ou aucune réaction, un loup qui pisse de la lave n'avait choquer personne, c'était une dure déception pour le mâle. Lui qui voulait attirer l'attention ce jour s'était raté. Après se faste événement les loups s'étaient divisé chacun de leur côté et rentèrent à leur camp respectif. Rare était les mots, tous le monde étaient affecté de ne pas avoir sauvé l'enfant, sauf Vulkain bien sur mais ça il ne le montrait pas.

Quelques jours ont passé et puis...

Et puis se fut rapidement la merde! Le Zélote s'était éloigné de la meute pour des raisons esthétiques. Il perdait d'innombrables boules de poils et il était hors de question qu'on le voit aussi déplumer qu'une poule qui allait se faire couper la tête. Vulkain ne comprenait pas pourquoi il était ainsi la période de mue n'était pas pour tout de suite et il n'en avait jamais perdu autant. Plus le temps passer plus il se sentait bizarre, têtu comme il était, il passa outre en se disant que s'était la rocaille qu'il avait mangé plutôt qui était de trop mauvaise qualité pour être avalé. Un Soldat le sachant confiné dans son coin lui rapporta que l'Alpha femelle avait déclaré un état de quarantaine pour ceux qui étaient parti en expédition. La situation était bien plus grave qu'il ne semblait, le loup crème remercia le Soldat et s'en alla pour les mines. Il n'était pas super ravi de faire autant de chemin dans son état qui était instable, qui sait ce qui pouvait lui arriver d'autre.

Le chemin fût long, bien plus long que prévu...

Vulkain ne savait même plus s'il était sur le bon chemin, sa vue semblait lui faire défaut bien qu'il s'entêtait à ne pas se l'avouer. Et il lui était impossible de se repérer à l'odeur, car il l'avait quasiment perdu avec son pouvoir. Inexplicablement de la salive lui envahissait la gueule, le liquide n'était pas encore suffisamment abondant pour déborder de ses lèvres. Il était lasse et se serait bien échoué le long d'un arbre. Le problème avec le mâle crème était qu'il avait toujours une chaleur corporelle bien au-dessus de la moyenne et que dès qu'il tombait malade, tout aller très vite pour repartir aussitôt. Un véritable incubateur à maladie. Le Zélote arriva à destination, il réussit plus ou moins bien à reconnaître les lieux. Une grande bouche où l'intérieur était plus que sinistre, il pouvait entendre quelques voix raisonner au fond. C'était ici! Hélas il n'eut pas assez de force pour continuer et s'écoula à l'entrée de la mine. Trop faible pour ramper ou même crié, les limbes le prirent à bras le corps et l'emmenèrent avec elles. Il était brûlant, une forte fièvre l'avait fait s'évanouir. Quelqu'un qui rentrera ou sortira finira bien par le trouver dehors.

[Vous ne pouvez pas toucher Vulkain, car c'est un bouillon de culture.]

Dans la cavité qui lui servait de prison -ou plutôt de chambre d’hôtel, ne se considérant pas réellement comme étant un prisonnier des Séides-, Twitchell observait tout le remue-ménage qui se passait dans la prison. N'ayant pas vraiment suivi les évènements qui s'étaient déroulés dehors, car enfermé, il se contentait de rattraper son retard en écoutant les conversations, tâchant du mieux possible de comprendre ce qu'il se passait, et pourquoi il y avait tant de monde ici.
Ainsi, les terres s'étaient faites salement envahir par les plantes. Des plantes méchantes, qui avait même mangé un loup.
Oh mon dieu !!
Tweet était décidément très bien dans sa cellule, il avait encore moins envie d'en ressortir maintenant. Tapit au fond de celle-ci, il resta donc allongé, sa tête posée sur ses pattes avants, les oreilles droites.

Il fallait bien l'avouer, il était tout de même content, de cette invasion de végétaux : au moins, maintenant, il pouvait voir plein de monde !! Des loups qu'il avait déjà vu de loin, d'autres qu'il connaissait. C'était bien, il était content ! Mais certains semblaient bien malade, quand même, raison de leur présence ici, puisque la prison avait muté en un hôpital et une salle de quarantaine. Pauvres loups, ça lui faisait un peu mal au cœur !
Lui vint alors une idée. En gentil et doux mâle qu'il était, il se rapprocha des barreaux de sa cellule, avant de s’aplatir devant, quelque peu soumis, se montrant des plus inoffensifs. Sa queue glissant sur le sol, il osa alors élever la voix, piaillant à l'intention de qui voulait bien l'entendre.

« Hé, si vous voulez, je peux vous aider ! TA GUEULE En plus, avec mon pouvoir, je pourrais transporter des malades sans être contaminé si vous voulez, parce que c'est une licorne-chien qui peut pas se faire blesser ni tomber malade ! »

Twitchell était après tout un loup plein de bonne volonté, et prêt à apporter tout l'aide nécessaire, tant bien même il n'était guère savant, juste prisonnier. Mais ça l'embêtait tellement, de rester enfermer sans pouvoir les aider, alors qu'il pouvait se rendre utile !
Qui plus est, Colette était une entité ne pouvait ni tomber malade, ni se faire blesser, et si elle voulait bien l'aider, il pourrait donc transporter des loups sans craindre une potentielle contamination pour sa personne. Ou de finir brûlé, ce qui en l’occurrence serait fort utile pour le loup qui s'était écroulé plus loin, bien que lui n'avait guère pu l'apercevoir depuis sa position.

La pique de sa compagne, le rejet total et la colère de Tatsu lui firent l'effet d'une claque, le genre qui vous rend soudainement hargneux et réellement frustré. Mais ces émotions négatives ne firent que tournoyer un laps de temps très court dans son regard vide de pupille. Si court que cela aurait pu passer inaperçu à moins de vraiment bien le connaître et Leemoncello ne pensait pas avoir de relations suffisamment proches ici pour se sentir compris. Ah si. Il remarqua son frère dans un coin. Sans un mot il le salua d'un mouvement léger du museau. Skaër était la réplique de leur père, cela avait toujours perturber le mâle anthracite, car son autre frère, celui que les Precursors lui avait pris, lui avait été très similaire aussi physiquement parlant. Revenant à Paprika, il se retint d'une réponse qu'il aurait voulu acerbe. De toute façon, face à elle il perdait trop facilement ironie et répartie. Il préféra donc acquiescer et ajouté :

« C'est déjà en cours. »

Nul besoin de préciser qu'il s'agissait là pour l'instant de reflexions qu'il ne mettrait en oeuvre que le lendemain matin. Il voulut ajouter quelque chose, se ravisa et se tourna vers Tatsu, contre elle par contre, sa remarque désagréable totalement injustifiée le laissait glacé et profondément vexé. Aussi ses prunelles lanèrent un regard dur à sa demie-soeur.

« Tu es bien plus prêt que moi des malades, d'ici je risque beaucoup moins que toi, qui est l'une de nos meilleurs savantes. C'est à toi de faire attention. »

Puis il regarda tour à tour chacun des autres loups présents, à qui il offrit un sourire chaleureux, qui contrasta énormement.

« On va tout faire pour vous aider à aller mieux. Bon courage, et bonne nuit. »

Il eut un dernier regard, court, pour sa belle compagne. Oui il aurait aimer rester auprès d'elle et la choyer, mais là ne devait pas être sa priorités. De toute façon, elle ne voulait pas de lui, une fois de plus. Il finit par fixer son frère un peu plus longtemps, avant de s'engoufrer dans la nuit sombre et sans lune. De gros nuages menaçaient le ciel. Pluie orageuse ? Ou menace divine ? Il ne prut pas le temps d'y réfléchir et s'élança vers le creux aux loups, pour continuer à organiser les choses à faire. Le lendemain matin il réunnirait tout le monde encore au camp et donnerait des instructions. Les prochains jours seraient durs. Plus encore que les derniers. Mais il devait tenir bon... Il se reposerait plus tard.

( suite au creux aux loups du coup, pour ceux qui ne sont pas malades et qui ne s'occupent pas d'eux c: )

L'exclamation de Skaër attira l'attention de Roy, qui détacha son regard clair de Tatsu pour aller se poser sur le frère de leur Alpha, qui venait de traîner depuis le dehors un Vulkain dans un état plutôt déplorable. Le blanc se redressa d'un bond et fila vers son congénère. Il espérait que le mâle brun n'avait pas pris de risques inconsidérés en étant directement en contact avec le malade. Mais il constata avec soulagement qu'il avait utilisé une branche aux larges ramures sur laquelle s'était apparemment traîné le loup souffrant pour l'emmener jusqu'ici. Toutefois, on n'était pas à l'abris d'un risque - et peut-être qu'ne voulant bine agir, il l'avait tout d'abord porté puis trop épuisé sous le poids, avait ensuite improvisé un traîneau de fortune. Le blanc louvoya entre les présents pour rejoindre les deux Séides.

"Merci beaucoup pour ton aide." Lança-t-il à Skaër. "Si ça ne te dérange pas, je passerai vérifier ce soir que tu n'as aucun symptômes."

Il ne sut trop si l'autre l'avait entendu ou pas comme il tourna les talons - au pire, il s'en rendrait compte le soir même. Il reporta son attention sur Vulkain, qui n'était pas au mieux de sa forme, c'était le moins que l'on puisse dire. Le mâle jaugea rapidement de son état, sans le toucher pour le moment. Il émanait de lui une chaleur encore plus importante que d'habitude, et il semblait avoir des symptômes bien plus prononcés que le reste des malades actuels. Déjà parce qu'il était inconscient, et que ses poils étaient tombés par larges plaques, révélant par endroit une peau à l'aspect qui lui parut étrange. Comme... plus sombre, teinté d'une couleur indéfinissable mais qui n'était pas celle qu'un loup était censé avoir. Un filet de salive s'échappait de ses babines, trahissant un autre des symptômes caractéristiques. Mais lui semblait dans un état bien plus critique que les autres.

Il balaya les alentours du regard, mais tous les loups semblaient occupés. Saif celui dont la petite voix résonnait, mais qui se trouvait malheureusement du mauvais côté des barreaux. Enfin du mauvais côté. Il était d'avantage hors d'atteinte de la maladie là-dedans que tous ceux qui s'affairaient autour des loups souffrants. Roy lui jeta un coup d'oeil rapide, décidant que si l'état de Vulkain se révélait vraiment - vraiment - critique, il demanderait à paprika s'il pouvait obtenir son aide. Après tout, il avait l'air plutôt de bonne foi, et puis au pire, qu'avaient-ils à perdre ? Les Brethens étaient sans doute touchés eux-aussi, ou ne tarderaient plus à l'être. Il se campa sur ses pattes, attrapa la branche entre ses crocs en prenant soin de ne pas la prendre au même endroit que son prédécesseur - savait-on jamais - et s'affaira à traîner Vulkain dans un coin de la salle. Les muscles tendus, il sentit avec une sorte de satisfaction que l'effort ne lui coûtait pas tant que cela. Son entraînement avait porté ses fruits. Une toute petite chose positive au milieu de ce grand charivari.

Une fois arrivé où il jugeait que ce serait le mieux, il hésita. Il lui fallait aller chercher des remèdes pour faire baisser au plus vite la fièvre du loup volcanique - même de l'eau cela irait - mais mieux valait ne pas le laisser sans surveillance. Il se mordit la babine, puis se dirigea en quelques bonds vers la cellule, dont il fit sauter le verrou. L'air grave, il s'avança vers le jeune loup qui se tenait là.

"Ecoute, je ne sais pas comment tu t'appelles mais comme tu as proposé ton aide." Lança-t-il sans plus de cérémonie. "Je m'appelle Roy et je suis Savant. J'ai besoin que tu reste au chevet de ce loup le temps que j'aille chercher de quoi le soulager."

Il désigna Vulkain du bout de la patte.

"Amène-lui l'eau que tu as pour le rafraîchir et ne te fais pas remarquer, d'accord ?"

Il en allait peut-être de la place dans la meute de Roy, mais la vie de son camarade passait avant tout. Sans attendre, il fit volte-face et dans une envolée de cheveux de neige, fila vers la sortie. L'air frais du dehors qui emplit ses poumons était agréable, si agréable après l'ambiance tendue qu'il quittait. Mais il ne devait pas traîner.
Il s'élança vers les montagnes.

...
Et personne ne vint vers lui, du moins pendant un petit moment. Les loups continuaient à s'affairer autour des malades, d'autres arrivés, des loups sains s'en allaient, certains discutaient entre eux. Et lui ? Lui il attendait, derrière ses barreaux, observant tout ce petit monde bouger sans pouvoir intervenir ni se rendre utile. Twitchell n'aimait pas beaucoup cette situation, il se sentait bon à rien. Oh, il l'était bien un peu... Mais il savait faire des choses, quand même !
Et surtout, il voulait manger : on lui avait dit que s'il travaillait bien, il aurait un repas. Or si on ne lui donnait pas de travail... Il n'aurait pas de nourriture ! Et il devrait se contenter de manger de l'eau, seule chose présente dans sa cellule. Ce qui n'était pas bien nourrissant, comme aliment...
Tweet gonfla un peu les joues à la manière d'un louveteau mécontent, avant d'expirer l'air. Mais, pourquoi personne ne lui prêtait attention ? Lui se sentait seul, si seul ! Personne ne s’intéressait à lui, malgré le fait qu'il était volontaire pour aider. Il était pourtant gentil, de bonne volonté et de bonne foi...un peu chiant et compliqué à supporter à la longue, mais quand même !

Quelle ne fut pas sa joie lorsqu'un mâle, pas bien plus vieux que lui, vint s'approcher de sa cellule pour le détailler silencieusement. Twitchell resta tapit sur le sol, relevant ses yeux clairs vers lui, un grand sourire venant étirer ses babines. Il se mit aussi à battre intensément de la queue, la faisant glisser sur le sol, tout content qu'il était de voir quelqu'un. Hiiii, enfin, on s’intéressait à lui, il n'était plus délaissé tout seul dans son coin, il allait enfin servir à quelque chose !

« Intéressant, je viendrais te rendre visite plus tard si t'es encore là.
- Oh c'est vrai /MERDE/ ? Trop bien, je suis impatient que tu reviennes alors, à bientôt ! »

Et Twitchell, en redressant la tête, le regarda s'éloigner.
...
Héééé, mais il ne l'avait pas libéré de sa cellule pour qu'il puisse aider les autres en fait, il ne l'avait pas du tout écouté ! Voilà qui était bien embêtant. Et lui qui s'était tout de suite emballé, bien trop heureux de pouvoir parler à quelqu'un -d'ordinaire, il se contentait de piailler tout seul ou de discuter avec Colette, qui finissait souvent par l'envoyer chier, lassée de l'entendre babiller sans arrêt-.
Ainsi, il se retrouvait à nouveau seul.
Mais pas bien longtemps ! Un loup aux pâles couleurs vint le voir, lui prêtant déjà plus attention. Toujours avec son air doux, et un peu niais, Twitchell observa ce nouvel individu, se remettant à battre de la queue. Nouvel individu qui avait fait sauter le verrou de sa cellule, qui plus est. Ah, ça, c'était vraiment bien, il était libre !
Pour aider les autres, pas pour s'enfuir bien entendu. De toute façon, il n'en aurait même pas eu l'idée...
Ainsi s'appelait-il Roy, et il était savant. Il devait rester au chevet d'un loup malade. Il s'agissait d'un mâle qui avait à priori le même âge que lui, et qui ne semblait vraiment pas aller bien. Il devait lui apporter son eau, pour le rafraichir. Et ne pas se faire remarquer.

« D'accord Roy le Savant, je vais bien m'occuper de lui ! /SALOP/ 'me ferais pas remarqué ! »

...On y croyait, qu'il ne se fasse pas remarquer.
Sans perdre de temps, Twitchell sortit de sa cellule pour se rapprocher du malade dont il devait s'occuper. Un loup beige et blanc, avec des marquages noirs, un look un peu rock. Il était joli comme loup. Mais tout malade ! Et tout chaud ! Oui, il devait le rafraichir !
Prenant très à cœur son rôle d'aide-soignant, le jeune Brethen prisonnier des Séides pour délit de bêtise alla donc récupérer son écuelle d'eau, la baladant dans sa gueule avant de la poser aux côtés de son patient. Tout souriant, frétillant un peu, l'infirmier proclamé s'adressa à Vulkain.

« Coucou, moi c'est Tweet, et je vais bien m'occuper de toi huehue ! »

Oui ça le faisait rire, tellement qu'il était content d'enfin servir à quelque chose. Ne perdant pas de temps, il vint prendre l'une des compresses de mousses disponibles pour l'imbiber d'eau, avant de lui appliquer sur le front en la lâchant dessus, puisqu'il ne fallait prendre le risque de rentrer en contact avec lui.
Il ne voulait pas tomber malade ! Vraiment pas !! Sinon il ne pourrait plus travailler, et donc n'aurait plus de nourriture, et donc mourrait de faim ! Il ne voulait pas mourir, pas tout de suite !!
Sa compresse improvisée, au vue de la chaleur corporelle du loup, ne fut vraiment pas utile malheureusement.
Ah, mais que pouvait-il faire ?

« Huuu, tu sembles aller tellement pas bien /OURSIN/, 'me fait de la peine... »

En fait c'était vraiment compliqué, d'être aide-soignant, il avait si peur de ne pas réussir à soigner un peu ce loup... Et s'il mourrait, alors qu'il devait prendre soin de lui ?! OH MON DIEU. Roy le savant ne serait tellement pas content !
Eh, t'affole pas .
MAIS QU'ALLAIT-IL POUVOIR FAIRE !
...Laisse-moi venir t'aider, tu veux bien ?
Son glowstick s'illumina, pour libérer Colette. La carlin à corne de papier releva ses yeux vers lui, soupirant -diantre, pourquoi lui avait-on foutu un cas pareil en guise de possesseur-.

« Allez, j'vais r'froidir ce beau gosse t'inquiète.
- Huuu d'accord oui... ! »

Colette, entité modelable et intouchable, se métamorphosa en une sorte de couverture qui vint se déposer sur le loup volcanique. Elle baissa alors sa température corporelle, devenant plaid réfrigérant, le tout dans l'optique de diminuer la température phénoménale du loup qu'on lui avait plus ou moins confié.
En attendant, Twitchell se coucha sur le sol, posant sa tête sur ses pattes avant, attendant le retour de Roy tout en usant ainsi de son pouvoir -même s'il n'avait pas de réel contrôle sur cette entité libre de ses actes-, ne lâchant des yeux Vulkain.

Vulkain ~
Le magmatique...

Le temps passa ni plus vite ni plus lentement, Vulkain était toujours dans le comas et personne n'était encore passer. Il resta au moins dix bonnes minutes dans les vapes quand enfin les bruits de voix s'élevèrent au tréfonds de la grotte. Les mots n'étaient pas encore compréhensibles, mais étaient suffisamment puissants pour le réveiller. Cela lui parut une éternité avant que les loups ne sortent de la mine. Lentement il ouvrit les yeux, la lumière était aveuglante, il reconnu les ombres des deux fils de Raw. Skaër et Leemonceelo. Ce fût le loup brun qui décida de l'aider, il alla sur-le-champ chercher de quoi le traîner dans la grotte. Vulkain contempla l'autre anthracite partir sans prendre la peine de l'aider lui ou son frère. C'était vexant, mais normal, mais vexant quand même. L'alpha mâle ne devait pas être contaminer et devait surement allait s'occuper de la meute, en plus de cela il ne devait pas trop l'aimer. Skaër se ramena avec une grande branche et lui demanda de faire appel à ses dernières force pour se hissait sur le brancard de fortune. Le garde des frontières se démena pour le tirer dans les entailles de la mine. Le Zélote était malgré lui obligeait de se laissait faire. Une fois à destination le brun braya:

- Et un paquet ! un !

"Keuf keuf keuf! Un paquet! J'te jure." Un semblent de rire s'échappa de ses crocs pour finalement être réprimer par une toux: "Merci mec..."

La salive en abondance lui encombrait énormément la gorge. Se fût un loup, un ange? Non un loup blanc qui arriva à son chevet et qui pris le relais. Il l'observa un moment, vu sa tronche il ne devait pas être dans un état glorieux. Finalement, le blanc, Roy si souvenir ne lui faisait pas aussi défauts, entreprit lui aussi de le traînait avec la branche pour l'amener dans un coin de la grotte plus appropriée que dans le passage. Puis le loup couleur de neige disparu. Ce qui apparue par la suite fût quelque peut plus exotique, un Brethen.

« Coucou, moi c'est Tweet, et je vais bien m'occuper de toi huehue ! »

"T'ain qu'est ce que tu fous la toi? Keuf keuf keuf! T'es perdu ou quoi?"

Quel tête de con celui-là, enfin de ce qu'il pouvait en voir, car la vision du loup clair n'allait que pas mieux. Ce n'était pas une catastrophe en soit pour le moment, car il pouvait encore plus ou moins bien distinguait l'autre bizarre. Il était en train de glosait pour on ne sait quelle raison, s'il avait le malheur de moquait de lui il allait armement le regretté. Vulkain avait encore suffisamment de force pour lui donner un coup de patte, mais pas plus. Le Brethen disparu lui aussi sans prévenir, décidément ils aimaient bien parti sans laisser de trace. Le Zélote ferma les yeux pour se reposer, il en avait besoin. Hélas son repos fût bien plus qu'éphémère. Une chose humide et fraîche lui attérit sur le coin du museau. Vulkain se saisit de peur, Tweet lui avait ramenais une mousse imbibait d'eau pour le rafraîchir. L'eau coulant sur son visage lui donna un peu de fraîcheur, mais malheureusement pas suffisamment.

« Huuu, tu sembles aller tellement pas bien /OURSIN/, 'me fait de la peine... »

Oursin? What? Il était vraiment bizarre celui là, le lupin malade aurait bien aimé savoir où les autres ont pu le trouver celui-la. Tweet... Tweet... Sa tronche lui rappelait vaguement quelqu'un, mais qui? Son cerveau lui faisait beaucoup trop mal pour penser davantage à ce genre de choses. Doucement, Vulkain se sentit repartir dans inconnaissance, maladie ou manque de sommeil? Difficile à dire. La dernière chose qu'il put voir était ce chien-cochon violet qui se transformât en couverture réfrigérante.

Hylda ~
La ronce dansante...

La vieille louve ne faisait gère attention à ce qui se passer aux alentours, toutefois elle détournait de temps à autre le regard pour observer les autres. Aucun problème n'était en vu, elle pouvait donc se donner pleinement à Némésis qui ne tarda pas à leur répondre.

"J'ai l'impression d'avoir la bouche très pâteuse, c'est très désagréable... Et il me semble plus difficile de voir, comme si j'avais un voile devant les yeux..."

Hylda fronça le museau, la Bêta avait un problème de vision. Cela ne s'annonçait pas bien, ce qu'ils cherchaient pouvait être un poison neurotoxique ou encore un germe. Les symptômes de la salivation intense, de la fièvre et de la perte de vue pouvait être dû à un poison, mais la perte de poils? Peu probable, ou alors c'est un nouveau poison qu'Hylda ne connaissait pas. Dans tous les cas cela devait être le pire des cas, car les poisons neurotoxiques ne se cantonnent pas à quatre ou cinq symptômes. Il détruit tout le corps, tout y passe. La Savante jeta un regard à sa collègue, peut être qu'elle avait une idée ou une remarque à faire qui lui aurait échappé. La louve crème sentit alors derrière elle une présence, une jeune louve ailée se tenait droitement dans son dos.

« Est-ce que vous avez besoin d’aide pour un des patients, ou de plantes ? »

Une jeune Savante, Maisie, Petite-fille d'Anthem. Hylda lui sourit et se retourna un instant vers Valka pour lui indiquer qu'elle se détachait quelques minutes d'elles. L'ancienne bêta se rapprocha de la douce lupine, ses yeux bicolores traversèrent la grotte en cherche d'information. Tatsu s'occupait très bien toute seule de Paprika, Améthyste était avec Romance, la mère de la jeune demoiselle, si celle-ci n'était pas au chevet de sa génitrice cela était surement volontaire, puis il y avait Vulkain avec ... Le prisonnier. Roy avait disparu, elle se rappela alors qu'il était parti chercher des plantes et avait demandé à ce que le prisonnier l'aide.

"Maisie, va au chevet de mon fils. Je ne connais pas les compétences du loup avec qui il est. Quand Roy reviendra vois en quoi tu peut lui être utile, sinon collecte des informations auprès de chaque soigneur et transmet-les à Tatsu et Paprika, s'il te plais."