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Sujet: Reno - Play the Game [Maisie] Jeu 29 Sep 2016, 17:00
L'ironie du monde était parfois particulièrement agaçante, à un point qu'on pouvait rapidement finir par mépriser tout ce qui apparaissait devant soi d'une haine s'approchant plus de la mauvaise habitude que d'un pétage de câble compréhensible. Reno venait de se réveiller, mais s'il le pouvait il aurait largement préféré dormir jusqu'à la fin de ses jours. Cela faisait une bonne demie-heure qu'il tournait en rond sur les rochers surplombant la tanière familiale, passant outre les rayons de soleil du crépuscule qui lui attaquaient les rétines. Cela faisait quelques semaines qu'il était encore plus inutile que d'habitude, passant son temps à traîner, dormir, traîner à nouveau, dormir encore. Son insolente absence envers ses devoirs de Soldat finirait sûrement par se faire remarquer, mais dieux qu'il s'en foutait. Everbloom ? Osef.
Le moindre truc qui se pointait devant lui avait depuis un moment la tendance à lui donner envie de l'éclater contre un mur, mais sa conscience lui soufflant que, d'un côté, sa peine n'était pas vraiment provoquée par ces innocents, il préférait se retirer du monde le temps que ça se calme. Même si pour l'instant c'était mal barré.
Il avait...dammit, il ne s'en remettrait pas de suite. Tout venait de cette louve, Maisie, qui lui avait tourné autour un soir. En y repensant, cette soirée ne lui semblait absolument pas plausible, honnêtement, lui se faire séduire de la sorte ? Mais pire encore, lui accepter ? Le brun ne pigeait pas, il s'en souvenait très bien, mais avait l'impression qu'on l'avait jerté de son corps le temps d'un flirt pour finalement lui rendre les commandes le lendemain. Oui elle était jolie, mais c'était pas une raison pour se la taper comme ça après une petite promenade, ce n'était pas son genre. Car si Reno assumait parfaitement son statut de con, il ne se considérait pas comme une pute borgne pour autant. Mais même s'il n'arrivait pas à comprendre l'effet qu'elle avait pu avoir sur lui, il n'arrivait pas non plus à l'oublier, et ça c'était encore pire.
Oui, il avait honte. Sa première fois, il l'avait eue avec une inconnue, et autant Reno n'est pas vraiment fleur bleue, autant il accordait une relative importance à ses propres sentiments, qu'il sentait un peu écrasés par cette soirée. Mais il sentait qu'il n'y avait pas que ça, car il avait tout de même envie de la revoir. Il aurait pu la détester, ou à la limite voulu la voir à nouveau pour lui bouffer une oreille en retour de tout ce qu'il endurait maintenant -comble de l'égoïsme c'est entendu, mais actuellement Reno ressentait une envie de se défouler sur un truc quelconque et ses états d'âme, déjà limités de base, l'étaient d'autant plus. Sauf que non, évidemment il avait cette vieille envie de la revoir et passer du temps avec elle amicalement agrafée au fond des tripes. Ça tournait en rond dans sa tête, constamment, mais plus ça allait moins ça allait justement, et il s'était déjà retrouvé plusieurs fois en train de tenter de la retrouver au sein du camp, avant de se traiter d'imbécile et revenir à la tanière. Elle était si proche, mais il avait si peur en même temps.
Et si elle avait juste souhaité un coup d'un soir comme ça, pour s'occuper, et qu'elle l'avait trouvé pas assez dégueulasse pour le repousser ? Quand il se pointerait, est-ce qu'elle lui cracherait à la gueule, lui ferait un doux sourire, se payerait sa tête ? Ou même, serait-elle avec un autre mâle ? De toutes les mauvaises options, celle-ci était tout de même celle qui lui hérissait le poil. Mais qu'imaginer d'autre d'une louve ayant mené le jeu ainsi en une soirée ?
Play the game.
Évidemment qu'il avait songé à la possibilité qu'il soit en train de tomber amoureux. Mais l'idée le déprimait tellement qu'il espérait de tout cœur que ça ne soit pas le cas, qu'on lui foute la paix avec ça pour le moment. Sauf que l'amour n'amène jamais uniquement une bonne dose de déprime, il ne tiendrait jamais s'il n'était pas entretenu par l'espoir à côté. Oui, il espérait quelque chose avec elle. C'était un peu osé de la part de quelqu'un qui s'est fait laisser avoir comme ça, sans résister -même s'il ne comprenait plus comment ça avait seulement pu arriver, ce comportement ne lui ressemblant pas- mais pourtant, il espérait la revoir et qu'elle accepte de peut-être...tenter quelque chose ?...
« Rha !! »
Reno, tu fais pitié. Encore. Comme d'habitude. Après avoir raté son épreuve de Glowstick, et ne l'avoir jamais repassée alors que Paprika elle-même l'avait fait, il avait eu une certaine honte. Après être passé Conseiller, autant il en était tout de même fier, autant c'était uniquement grâce à Paprika, il ressentait une dépréciation de son estime personnelle d'autant plus grande. Et maintenant, après avoir passé la nuit avec une fille il n'osait même pas retourner lui parler tant il avait peur de la réaction qu'elle aurait ?? Mais mon garçon, ça va de mieux en mieux, tu peux bien te tirer une balle à ce niveau-là tu sais.
D'un mouvement rageux, le grand brun sauta en contrebas des plateformes où il était perché, arpentant le camp le museau rivé sur le sol, les crocs serrés. Marchant à toute vitesse, il n'avait qu'une envie, s'enterrer dans les tréfonds d'un tunnel pour y mourir sans que personne ne le remarque. Jusqu'à ce qu'il sente son odeur. Se figeant brutalement, les diverses perles de ses colliers s'entrechoquant dans un léger cliquetis, il fixa le sol les yeux grands ouverts. Elle n'est pas loin. Il l'avait évitée tant de temps, et maintenant qu'il se promenait un coup comme ça il tombait pile sur elle ? Par tous les dieux, le karma putain. Pourtant, il releva la truffe. Pourtant, il localisa son odeur, et remarqua qu'elle provenait tout simplement de la tanière des Savants. La respiration bloquée, il fixa l'entrée de la tanière dix bonnes secondes, avant qu'une louve- quoique, était-ce un mâle en fait ? C'était rose et...oh peu importe, jusqu'à ce qu'un énergumène en sorte, apportant avec lui une odeur de plantes diverses, de quelques loups, mais surtout la sienne. Devait-il entrer ? Non...si elle venait se faire consulter, il l'embêterait sûrement. Ou était-elle Savante ? Aucune idée.
C'est alors qu'il se retrouva à attendre près de l'entrée, fixant le ciel écarlate sans le voir, la fourrure dorée par les derniers rayons de soleil de la journée. Attendre qu'elle sorte, et, peut-être...parler ?
Play the game of love.
Et voir. Ouais, disons ça, il verrait. En attendant, il stressait comme un fou.
Liliandr!l » Accro'
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Sujet: Re: Reno - Play the Game [Maisie] Jeu 29 Sep 2016, 21:03
Maisie cherchait dans la tanière des provisions, feuilletant entre les étagères qui étaient d’habitude celles de sa mère, et d’habitude si bien organisés, et bien rangés, mais là, actuellement, c’était devenu un peu le bazar. Surtout depuis qu’elle y avait mis sa patte blanche aux doigts noirs. En vérité, les stocks ne s’épuisaient pas tant que ça, puisque personne ne savait quoi faire avec les plantes pour guérir des loups dont le mal venait justement de plantes. Elle soupira, en arrangeant la lavande, et en retirant le persil, pour les arranger d’un côté, près de l’ail. Vraiment, avec ce bordel, elle ne réussirait jamais à trouver des feuilles de framboisier. Parce qu’elle en aurait peut être bientôt besoin. Elle recula d’un pas, le parfum de la lavande lui collant un peu au pelage, et secoua la tête, fatiguée, en baillant. Bon, pour le moment elle s’en passerait, actuellement, elle avec juste vraiment envie de sortir se dégourdir les pattes un peu. Alors elle s’étira, et alla se mirer dans une flaque d’eau contenue dans un trou, là où sa mère se lavait habituellement les pattes. Son fin museau blanc n’avait pas changé, ni son regard d’or et d’azur, mais clairement, vue sous d’autres angles, elle était très différente.
Elle soupira, travailler l’empêchait d’y penser, de penser à cette chose qu’elle ne comprenait toujours pas, qu’elle ne parvenait pas à cerner. Comment était-ce arrivé ? Avec qui ? Pourquoi ? Et qu’allait elle donc faire, elle était si jeune encore, même si à présent, elle semblait bien avoir 3 ans, physiquement, et avoir un peu abusé sur les côtelettes. Elle tourna sur elle-même, ses cheveux blancs volant dans un cercle autour d’elle, alors qu’elle sortait dehors, une fleur bleue claire curieusement bien conservée grâce à de la sève d’arbre, coincée dans son bijou-rétenteur-de-coiffure. Le soleil du soir illumina son visage, alors qu’elle sortait d’un pas léger. Léger malgré son changement physique. La lumière tomba sur le reste de son corps blanc et gris aux courbes de féline. De féline qui avait sacrément abusé les côtelettes, elle aussi. Son ventre arrondi, pas choquant, énorme, mais présent quand même, et remarquable témoignait de quelque chose de nouveau, de quelque chose d’inhabituel pour une louve qui, pourtant, était si jeune. Ses petites ailes pliés sur son dors surligné d’un trait de gris, ses longs cheveux blancs renvoyant des reflets de la lumière dun crépuscule, sa gracieuse apparence, rien d’autre n’avait changé, a part cet arrondissement si caractéristiques des futures mères qui arrivaient à leur terme. Mais vu la grosseur, ce terme n’allait pas apporter une demi douzaine de bouches à nourrir non plus. La jeune savante, agita la queue, et sourit au monde en général. C’était un joli coucher de soleil.
Elle agita sa queue, et passa son regard, circulairement, sur le camp, pour se poser sur un mâle, qui traînait à quelques centimètres d’elle. Elle cligna de ses cils, deux -trois fois, surprise. « Bonjour … » dit elle alors, avec un petit sourire, un peu déstabilisée par une présence aussi… présente. Et proche surtout. Elle recula d’un pas, avant de lui demander, par habitude, et surtout parce qu’elle ne voyait pour quelle autre raison il serait aussi proche de l’entrée de cette tanière « Euhm, vous aviez une consultation ? » de sa voix douce. Elle agita ses oreilles, avant qu’un regard de reconnaissance traverse ses pupilles, accompagné par un vague sentiment de « déjà vu ». Où avait-elle déjà vu ce loup, se demandait-elle, intérieurement. Mais elle avait tant de mal à se souvenir de ces dernières semaines, de ce qu’il s’était passé, qu’elle n’insista pas. C’était peut être sa mémoire épisodique qui lui jouait des tours, d’un autre côté, alors elle ne désirait pas avoir l’air idiote, ce qui la stressait plus qu’autre chose, mais bien moins que l’incertitude de ce déjà vu. Elle se tint donc la, dans la lumière du soleil qui se couchait, stressant.
Lyros » Fidel'
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Sujet: Re: Reno - Play the Game [Maisie] Sam 08 Oct 2016, 19:36
Elle était toujours aussi belle. Il sentit sa tête lui tourner un peu en la voyant réapparaître soudainement devant lui, le prenant par surprise, mais il se força à reprendre contenance.
La louve blanche venait de sortir de l'antre des Savants, l'éblouissant presque à cause du reflet du soleil sur son pelage, tandis qu'elle le fixa d'un air étonné. Reno craignait la moindre expression de rejet pouvant venir de sa part, étant actuellement vulnérable au moindre mouvement de la louve : il s'était laissé découvrir son cœur de toute protection, le laissant parfaitement sensible à la moindre chose qui pourrait l'atteindre. Une erreur de débutant.
« Bonjour...euhm, vous aviez une consultation ? »
Il se figea. Elle...ah, c'était une blague peut-être ? Oui, sûrement, après tout il venait comme ça sans prévenir, ça devait la surprendre aussi. Le grand brun eut un vague rire, le regard rivé vers ses pattes, fixant ses griffes colorées, ne relevant pas le léger écart de la part de la louve, puis releva le regard vers elle.
« ...heh, ouais salut Maisie. »
Il baissa l'une de ses oreilles, la fixant avec un petit sourire un peu embêté.
« Je veux bien me faire consulter, si cette fois on discute. »
Pour une fois qu'une de ses propres blagues pleine de sous-entendus le gênait à moitié, cette histoire le ramollissait définitivement. Néanmoins il ne remarqua qu'à ce moment les rondeurs qu'elle portait, dont il n'avait pas le souvenir la dernière fois. Un frisson glacial le traversa, tandis que son souffle se bloquait dans sa gorge. Était-elle en fait avec un autre mâle ? Un avec qui elle était prête à...porter la descendance ? Tout ça finirait par le tuer.
Liliandr!l » Accro'
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Sujet: Re: Reno - Play the Game [Maisie] Sam 08 Oct 2016, 21:45
Maisie. Il savait son prénom. Elle eut l'impression que son estomac faisait des petits noeuds de chaise avec son intestin, un malaise soudain s'emparant d'elle. C'était encore un loup qu'elle avait eu en consultation, et qu'elle oubliait ? Comment lui expliquer ... comment lui dire ... euhm ... de quoi avaient-ils bien pu parler ? Une relation entre savant et patient était toujours très importante, c'est une relation basée sur la confiance. Elle entendait presque sa mère, Romance lui parler dans l'oreille. Mais il continua sur une phrase qui défit le travail assidu de son estomac. Oh. Elle n'avait pas parlé durant sa consultation !? C'était. .. étrange.... d'habitude on se plaignait qu'elle parle trop. Mais ... Mais il eut un regard tout à fait singulier. Un regard gêné, presque doux et chaleureux , qui se refroidit soudain. Et elle se rendit compte que l'essence de cette congélation soudaine était que son regard c'était porté sur son ventre. Ah. Il la jugeait. Son coeur se serra... elle n'avait pas compris pourquoi il la regardait avec douceur il y avait quelques battements de coeur, mais ... si il ne la jugeait pas ...
Elle sourit un peu, espérant que ça suffirait. "Viens donc à l'intérieur, on sera tranquilles et puis ... voilà " murmura t'elle, mal à l'aise. La blanche tourna donc sur elle même, l'invitant à passer devant elle, son pelage blanc brillant toujours un peu dans la lumière du soir qui tombait, scintillant dans ses cheveux, caressait son poilus d'une lumière qui s'éteint lorsqu'elle entra dans la tanière. "Deux secondes ..." Elle tourna sur elle-même, cherchant quelque chose. Il allait faire noir, et si en effet devait se dérouler consultation, il y aurait besoin de lumière. Elle attrapa une pierre entre ses crocs, la tenant fermement, et la raclant contre une paroi du mur. La roche grinçant, il y eut des étincelles, qui tombèrent sur un bout de vieille branche posée en dessous. Celle ci s'alluma avec un crépitement, sur une partie, des flamèches rouge-orangées prenant vie. Elle attrapa la branche, et alla allumer un petite corde, faite de cheveux de loups bien tissés, et plongées dans un tas de graisse animal qu'elle avait recueilli sur des cadavres avant de jeter la branche dans une flaque d'eau . Dit comme cela, ça pouvait sembler horrible, mais grâce à l'ajout d'un peu d'huile de lavande, l'odeur produite était minime, et fleurie. La lumière quant à elle n'était pas abondante, mais suffisante, et traversait les quelques gros cristaux transparents qu'elle avait posé devant, pour séparer la flamme des provisions d'herbes, qui pouvaient être très sèches, trop faciles à enflammer. Elle se retourna, un peu gênée. Devrait-elle lui dire de suite qu'elle avait perdu quelques souvenirs ? Qu'il y avait des choses qu'on lui racontait dont elle ne se souvenait pas ? Non. Une consultation se ratrappait, un peu, et si elle comprenait exactement ce qui c'était passé la dernière fois, ils pourraient repartir de là. Ce serait comme si elle n'avait jamais rien oublié.
Ses cheveux clairs renvoyant la couleur orangée, tout autant que son pelage, assise là, avec l'odeur de la lavande toute douce s'échappant en grande partie par un trou au fond de la tanière, elle proposait un joli portrait. Elle se sentit un peu bête, à être aussi silencieuse. "Je suppose que tu es déjà venu ici ?" Demanda t'elle. L'endroit était étrange, mais aussi bizarrement rassurant. Pas très grand, avec des étagères sur les murs remplies de diverses herbes. Des bols faits d'argile, façonnés façon loup, avec des parois irrégulières, des pierres précieuses qu'elle avait collectionné, des bijoux, des petits creux dans la roche, où se trouvait de la terre, avec, parfois, une fine plante y poussant, surtout près de l'entrée, qui donnait sur le camp. Des touches de son père, tel un écrit sur les différentes sortes de plante qu'on trouvait dans la cordelière, de sa mère, telles des étagères bien bien rangés, et de son frère, c'est à dire, les autres étagères bien rangés. Elle agita ses oreilles, et dévisagea à le loup brun. Il était plutôt grand, avec des yeux bleus ou moins bleus, qui brillaient dans la pénombre, et des marquages plus ou moins bruns, qui serpentaient sur le reste de son corps. Il était. .. Plutôt beau, à vrai dire, même si elle devait garder ses intérêts hors de son travail. Soit. Elle avait encore du mal avec cet aspect.
Il avait dit qu'il voulait parler, mais elle ne put s'empêcher de noter que son regard, depuis qu'il s'était posé sur le signe de sa grossesse, ne s'était pas complètement éclairé. "Si tu vas me rabaisser parce que j'ai un enfant illégitime. .." l'épuisement et la tristesse tordirent la fin de sa phrase, alors que sa voix s'effaçait. Elle ne voulait pas encore un 'et vous n'avez pas de compagnon ? Mais alors de qui est donc cette chose ?'. Son regard bicolore s'empreint de tristesse.
Lyros » Fidel'
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Sujet: Re: Reno - Play the Game [Maisie] Dim 09 Oct 2016, 02:30
Son cœur s'emballa tout de même quand elle l'invita à entrer, appréciant malgré lui et ses inquiétude l'idée de se retrouver juste avec elle. Il s'installa dans un coin, assis, la queue ramenée vers lui, n'osant prendre plus de place que nécessaire, fixant d'un air mal assuré les murs aménagés tout autour d'eux. Il était très rarement venu dans la tanière des Savants, n'étant jamais assez malade ou blessé pour nécessiter de rentrer dans leur domaine. L'air portait des effluves plus ou moins marquées de plantes, couvrant celle habituelle de la roche de leur camp, mais actuellement seule celle de Maisie lui parvenait vraiment. Gros stalker de merde.
Soudainement une lumière s'alluma et il posa son regard sur sa source, une sorte de torche, tandis qu'il dérivait lentement sur la longue chevelure de la louve. Il reconnut alors soudainement la première Maisie qu'il avait rencontrée, celle qui lui était rentré dedans accidentellement et en avait ri avec insouciance. Reno ne savait pas trop quoi penser de tout ce qu'il s'était passé, mais un détail le sortit de ses pensées : accrochée à l'espèce d'accessoire qui retenait les cheveux de la Blanche, il y avait sa fleur. Il n'y crut pas sur le moment, car elle était extrêmement bien conservée mais en tout cas, elle ressemblait énormément à celle qu'il lui avait cueillie. Son cœur se réchauffa légèrement, avant qu'elle ne se retourne vers lui.
« Je suppose que tu es déjà venu ici ? »
Et bien, même s'il n'en avait que de vagues souvenirs, oui mais...
« Si tu vas me rabaisser parce que j'ai un enfant illégitime... »
Il ouvrit grand les yeux, ne comprenant pas d'où sortait cette remarque, mais surtout en tiquant sur le "illégitime". Quelqu'un l'avait eue sans son consentement ? Pris d'une douleur soudaine il allait lui demander qui était l'enfoiré qui lui avait fait ça dans l'optique de lui refaire le portrait, avant de subitement sentir tout son être se figer. Ils avaient...pendant une période de chaleur...non. Non, non c'était simplement impossible. Il y avait dû forcément avoir quelqu'un d'autre, même si cette idée lui déplaisait aussi beaucoup. Il était impossible qu'il soit le père.
« N-non c'est faux, je ne te rabaisse pas du tout ! C'est juste...si, j'peux me permettre...qui est le père ? »
C'était bien la première fois depuis des semaines qu'il espérait tout sauf son propre prénom prononcé de sa part. Les oreilles légèrement penchées de chaque côté de sa tête, la tête un peu basse, il la fixait les yeux brillant d'un sentiment indescriptible. Il était à la fois simplement heureux d'être ici, mais aussi retourné par la tournure de cette rencontre, et se demanda finalement qu'est-ce qu'il foutait putain de là.
Dernière édition par Lyros le Lun 10 Oct 2016, 00:16, édité 3 fois
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Sujet: Re: Reno - Play the Game [Maisie] Dim 09 Oct 2016, 16:26
Elle sentit comme un élan de chaleur à sa déclaration, bien qu’elle ne le connaisse pas, le fait qu’il ne veuille pas la rabaisser lui faisait chaud au cœur. Enfin quelqu’un qui n’allait pas la regarder de haut, la toiser avec dégoût. Mais il posa quand même cette question, qui draina la chaleur de son corps, comme on draine l’eau d’une éponge. La vérité, à laquelle elle essayait d’échapper depuis tout ce temps vint lui refaire des nœuds intestinaux. Elle ne savait pas. Elle n’avait aucune idée. Personne n’avait avoué avoir pu être le père, personne ne lui avait dit.
Elle pouvait éviter sa question, changer de sujet … et pourtant… elle ne voulait pas. Il ne voulait pas la rabaisser … Elle ne pouvait pas lui mentir, mais allait-il la croire ? Sa gorge se nouait, elle ouvrit la gueule pour parler, mais aucun bruit ne vint, quelques secondes, avant que, tremblante, sa voix d’habitude mélodieuse et douce retentit sans le silence de la tanière.
« Je … Je ne sais pas » Sa voix semblait retentir dans le vide, et résonner dans la tanière qui pourtant, ne résonnait pas d’habitude, et elle regarda le loup dans les yeux, les siens devenant humides. Elle ne pouvait s’empêcher de se sentir soudain seule et abandonnée. Et les faits n’aidaient pas. Elle était une jeune louve, donc les parents étaient toujours absents, l’un pour son travail, l’autre à cause d’une maladie qui pourrait peut être la tuer. Son frère lui, avait trop de travail pour venir la voir. Elle avala douloureusement sa salive.
« Je … j’ai perdu ma mémoire. Mon frère, qui est aussi savant, pense que c’est à cause de mes chaleurs … mais je … je ne sais pas avec qui … comment … »
Une larme glissa sur sa joue banche, et frappa le sol. Elle pleurait.
Pleurait ?!
Elle s’essuya rapidement les yeux, elle n’avait pourtant pas l’habitude de pleurer. Mais c’était le fait d’être soudain confronté à cette réalité qu’elle essayait d’échapper, celle du fait que l’enfant qu’elle portait, elle ne savait d’où il venait. Elle avait parfois frappé ce ventre, dans l’espoir que l’enfant disparaîtrait, qu’il pouvait mourir, la laisser tranquille. Elle n’avait jamais demandé ça. Ou est-ce qu’elle l’avait demandé ? Est-ce qu’elle était tombée amoureuse d’un loup, qu’il avaient passé du temps ensemble, qu’elle avait un compagnon, qu’elle n’avait pas vu depuis. Elle s’était demandé ça, mais personne n’était venue la voir, personne ne s’était comporté avec elle comme on se comportait avec sa compagne.
« Si ça se trouve, j’ai un compagnon, j’aime le père … Mais je ne sais pas qui c’est …. J’ai … aucun souvenir »
Elle avait rabattu ses oreilles, voulant contrôler la douleur qui s’émulsifiait en elle, elle ne savait pas ce qu’elle avait oublié. Il y avait des choses dont elle se souvenait. Elle avait été aux mines, elle avait parlé à Paprika, elle avait été avec Roy à la crique, elle était allée chercher des provisions, beaucoup de provisions, elle avait parlé à Amon, une nuit. Bon, ça, c’était plutôt vague… elle se souvenait de … quelque chose, après … d’un moment de panique … Mais rien d’autre. Elle se souvenait tout de même de toutes ces herbes qu’elle avait eu à chercher, surtout ces horribles fleurs dans la cordil… la cor…
Elle s’était détournée pour regarder la petite bougie aménagée, mais elle se retourna soudain vers le loup, ses oreilles pointées en avant, ses longs cheveux blancs retombant contre son corps, après leur pirouette en l’air, à cause de ce retournement si soudain. Et ce fut d’une voix hésitante, qu’elle prit la parole, ses yeux inquiets posés sur lui. « Je … je me souviens de toi … je t’ai rencontré… avant de …. De … »
Sa voix s’effaça, sa patte remontant d’un mouvement qui supposait une habitude mécanique vers la fleur coincée dans ses cheveux. Son cerveau bouillait. Est-ce qu’elle avait vraiment compagnon ? Quelqu’un qui l’aimait assez pour lui laisser une fleur ? La vérité, était qu’elle ne se souvenait que d’avoir bousillé sa récolte à cause de lui … après … c’était le blanc. Et non pas le noir, mais bien un blanc, qui émanait des fleurs, alors qu’elle les avait vues renversés par terre, écrasées, et qui masquait ses souvenirs, pour se dissiper à un lever de soleil elle ne savait combien de temps après, où elle s’était retrouvée dans la cordillère, avec cette fleur.
Lyros » Fidel'
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Sujet: Re: Reno - Play the Game [Maisie] Lun 10 Oct 2016, 00:47
Reno eut l'impression de l'avoir brisée avec cette question, son air manquant de lui arracher le cœur. Mais...il voulait savoir. Il avait besoin de savoir. Le brun fut néanmoins un peu perdu avec sa première réponse, avant d'écarquiller les yeux à la seconde. Une perte de mémoire ? A cause de ses...chaleurs ? En plus d'être totalement incohérent c'était surtout terrifiant, tout oublier durant une période donnée ?
Plus elle parlait, plus elle s'enfonçait dans un désespoir de plus en plus évident, et il grandissait en lui une envie de plus en plus présente de la prendre entre ses pattes, de la consoler. Mais avait-il le droit de faire ça ? Il ne savait pas, il n'était sûrement rien pour elle, peut-être la dégoûterait-il...puis il entendit un sanglot. Il sentit la tête lui tourner, tandis qu'elle essuyait vivement son museau, mais tout les sentiments du loup coincés en boule depuis ces derniers temps lui montaient à la tête, et il avait l'impression de perdre peu à peu les pédales.
« Si ça se trouve, j’ai un compagnon, j’aime le père … Mais je ne sais pas qui c’est …. J’ai … aucun souvenir »
Il se sentait mal. Terriblement mal. Mal parce que de toute évidence elle ne l'aimait pas, mal parce qu'elle souffrait, mal parce qu'il était perdu et n'avait aucune idée de quoi faire pour l'aider elle. Il n'avait jamais été confronté à ce genre de situations, il n'avait jamais aidé personne, il n'y avait toujours eu que sa famille, Paprika. Il les avait aidés eux à l'occasion, mais ça ne comptait pas, il connaissait si mal Maisie par rapport à eux, que lui dire ? Ses yeux avaient retrouvé le sol, rivés fixement dessus, son cerveau moulinant à toute allure des pensées inutiles sans pour autant dire quoi que ce soit, les oreilles tombant légèrement. Reno n'était pas un grand habitué des relations sociologiques, et encore moins romantiques, si bien qu'il se noyait littéralement dans sa propre tête.
« Je … je me souviens de toi … je t’ai rencontré… avant de …. De … »
C'est précisément à ce moment que tout bascula en lui. Car il crut avoir compris. Et dieux qu'il aurait préféré ne jamais comprendre de sa vie.
Elle était jeune, avait eu ses chaleurs, l'avait rencontré. Puis, elle avait perdu la mémoire. En fait, elle ne se rappelait pas du tout de lui, elle avait dû tenter de le masquer pour éviter la gêne depuis tout à l'heure. En fait, il n'y avait jamais eu d'autre mâle que lui. En fait, il l'avait abandonnée comme un lâche alors qu'il avait semé en son être des graines de pur malheur. Il releva lentement, très lentement son regard bicolore vers elle, ses yeux luisant sous la faible lumière vacillante de la torche.
« Tu n'as aucun souvenir de moi ? » chuchota-t'il finalement, la voix presque brisée.
Ça ne s'était pas passé entre le moment où il l'avait rencontrée et maintenant, mais cette soirée-là.
Dernière édition par Lyros le Lun 17 Oct 2016, 20:57, édité 1 fois
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Sujet: Re: Reno - Play the Game [Maisie] Lun 17 Oct 2016, 20:15
Ce fut un regard bicolore malheureux et humide qui se posa sur lui, les larmes recouvrant sa cornée brillant dans la lumière de la soi-disant-bougie, formant des petites étoiles dans les parties bleues plus sombre de son regard. Au fond de son cœur, le désespoir la démembrait, la douleur de ne rien savoir, de ne pas savoir ce qu’on a perdu, tout en sachant qu’on l’as inévitablement perdu, était quelque chose qu’elle, celle qui voulait toujours savoir, trouver les réponses, comprendre, ne pouvait pas supporter, et que, de façon générale, aucune louve ni loup qui croirait avoir connu l’amour ne pourrait supporter. Qui était donc le père de cet enfant ? Comment ce faisait-il qu’elle ait oublié un épisode aussi important de sa vie ? De plus, ce loup, bien que familier, ne lui apportait nulle réponse, nulle consolation, seulement plus de questions, de peurs, si seulement il pouvait comprendre. Si seulement il savait. Si seulement c’était lui et qu’il lui disait qu’ils s’aimaient depuis plusieurs temps. La dernière pensée la perça, dans son état malheureux, elle s’en fichait de qui se présentait, tant que quelqu’un lui venait. « Je … je t’ai aperçu dans la cordillère … Mais sinon je … je … »
Sa voix faiblit de nouveau, mais avec un véritable effort, elle se rattrapa :
« Non » Même alors qu’elle lui répondit, son cœur, son cerveau tournait en rond, cherchant, cherchant dans ses souvenirs, elle le connaissait ? Elle ne le connaissait pas ? Mais peut être que lui savait des choses ? Où alors, peut être qu’elle s’imaginait simplement des choses. Elle arracha son regard des prunelles du mâle, prenant un instant, à se calmer, sa respiration étant devenue un peu stridente à son goût, avant de retrouver un rythme respiratoire plus ou moins juste, et de se retourner vers le grand brun. Ses yeux passèrent sur lui, le suppliant presque, tellement son désir de sortir de ce gouffre où elle se trouvait, seule, enceinte, perdue, sans compréhension du pourquoi du comment. Son esprit commença à se calmer, avec l’oxygénation plus régulière, et avec le cliquetis d’une vieille machine qui se remet en marche, et découvre qu’elle est fortement capable d’accomplir des tâches, sa réflexion s’’aiguisa, mais, plus important, elle prit du recul, son égocentrisme eut un lapsus. Il avait parlé, lui avait posé une question d’une voix si … triste, brisée, presque. Mais pourquoi, pourquoi ? Était-il simplement triste pour elle ? Avait-il pitié d’elle, une louve si minable, qui se cachait dans sa tanière de savante, avec ses inventions, ses capacités, se masquant sous son rôle ? Tout de même, ce fut comme un éveil, doucement son cœur prit de la vitesse, de l’assurance. Mais quelles autres explications pouvait-elle donc fournir à cette réaction ? La nature de la question ? Il lui avait demandé si elle se souvenait de lui. Sa bouche s’entrouvrait, une idée puissante, soudain lui tombant dessus. Et si c’était lui ? S’il la cherchait, depuis tout ce temps, et qu’il venait enfin de la retrouver ? Est-ce que c’était lui, son petit ami perdu ? Ou avait-il juste profité d’elle ? Elle doutait de cela. Elle n’était pas genre à laisser quelqu’un profiter d’elle, elle ne montrait pas souvent ses faiblesses, par peur qu’on se serve d’elle, mais tout de même… Un moment d’inattention était rapidement arrivé. Le silence se prolongea un instant, et elle ferma la bouche, comme esquissant des paroles, son cœur battant la chamade dans son corps rebondi par un futur enfant. Les hormones liés à la maternité, qui rendaient les louves susceptibles et compliqués cogitaient dans sa tête, mais ses neurones, plus forts, plus décidés, essayaient à démêler ses pensés, chercher des choses perdues pour toujours. Tout de même, ce bout de pensée était trop important à perdre, mais elle n’arrivait pas à prononcer de mots. Soudain sous un effort soudain, elle se leva, et hésitante, fit un pas vers lui louve blanche à ailes, avec de longs cheveux, qui, un instant avant avait été au bout des larmes. Et même si ses yeux étaient toujours humides, il y avait une lueur d’espoir dans ses prunelles.
« … C’est toi …. »
Ses mots sonnaient indescriptiblement comme une question, mais comme une affirmation en même temps, sa voix ayant perdu son teint malheureux et déchiré, mais ressemblant plus à sa voix mélodieuse, bien que blessée sur les bords, et elle le regarda.
« Tu …. Est-ce tu es … ? »
Elle ne savait même plus ce qu’elle lui demandait, comment formuler sa pensée vagabonde. Est tu donc celui qui m’échappe ? La clef de mes souvenirs ? Le père de mon enfant ? Mon compagnon ? « … ce loup ? »
Lyros » Fidel'
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Sujet: Re: Reno - Play the Game [Maisie] Dim 23 Oct 2016, 15:09
« … C’est toi …. »
Il avait espéré. Il avait espéré qu'elle ne pose pas cette question, qu'il puisse le sous-entendre discrètement avant de s'enfuir se rouler en boule dans sa tanière.
« Tu …. Est-ce tu es … ? »
Chaque mot l'enfonçait encore dans son désespoir égoïste.
« … ce loup ? »
Celui causé par ses prières de ne pas être celui qui lui avait causé tant de douleur.
Il n'y avait pas pensé, ni même imaginé avant de venir- après tout, qui voudrait imaginer ça ? Sûrement son esprit avait tourné les choses dans son avantage inconsciemment, excluant tout manquement de sa part la concernant. Mais se retrouvant subitement face à une erreur si grave causée uniquement par sa faute lui donnait l'impression de s'étrangler soi-même. Elle l'avait chauffé oui, mais il y avait répondu, et autant il ne comprenait pas comment il avait pu y céder, comment sa propre volonté avait pu être balayée en quelques instants, autant cela restait son erreur. Et il n'avait aucune envie de l'assumer, malgré tout ça.
Dans un réflexe stupide de loup acculé, ses oreilles se plaquèrent légèrement sur l'arrière de son crâne, et il se voûta un peu.
« Je savais pas que ça terminerait comme ça, mais...oui. Maintenant, je suis à peu près sûr que...c'est...de ma faute. »
Il eut du mal à prononcer ces derniers mots. Mais en relevant ses yeux, il vit à nouveaux les deux iris pleines d'espoir et de larmes de la jeune louve blanche, et, le cœur serré, il ajouta dans un souffle :
« Mais je ne suis pas ton compagnon. »
Le grand mâle brun aurait pu lui mentir, lui dire que oui, ils étaient en couple, et que durant la période où elle avait perdu la mémoire ils avaient commencé à sortir ensemble, mais...il s'en sentait incapable. Pas après ce qu'il avait causé. Dans d'autres circonstances il aurait pu, mais pas là. Il ne pouvait assumer d'être papa. Oui il souhaitait honnêtement sortir avec elle, mais il se sentait tout bonnement pas capable de supporter de construire une famille, d'être père, pas si jeune, pas sans son avis, et encore moins avec sa propre psychologie. Après tout, comment pourrait-il être un bon père, lui ? Jeune délinquant profitant de sa société, larve attitrée, Conseiller que de nom. Il était pitoyable, il vaudrait sûrement mieux que cette petite chose ne le voie jamais. C'était si facile de se trouver des raisons pour fuir une chose que l'on ne souhaitait pas.
Secouant la tête de droite à gauche, il fronça les sourcils, avant de se lever subitement.
« Je n'ai...rien à faire là, » dit-il avant d'ajouter faiblement, « C'était une erreur. »
Il leva les yeux vers Maisie, posant son regard sur elle. Son regard perdu, embué de larmes mais dur, plein de douleur, mais aussi d'amour. Il aurait tellement voulu être avec elle. Mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait juste pas. Ses iris bicolores glissèrent doucement sur les cheveux de la Blanche, s'accrochant douloureusement à la fleur qu'elle avait conservée dans son accessoire.
« Je te l'avais offerte avant de partir... »
Il serra les crocs.
« Pardon. »
Mais il était impardonnable. Brusquement il se détourna pour s'enfoncer dans la nuit tombante.
Reno, tu es tellement aveugle. Abruti.
Liliandr!l » Accro'
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Sujet: Re: Reno - Play the Game [Maisie] Dim 23 Oct 2016, 20:16
Si elle était une petite plante, on venait de la tailler. Si elle était un agneau, on venait de l’égorger. Si elle était une louve, elle était morte. Sauf qu’elle n’était pas morte, son sang pulsait encore dans ses veines, bien qu’elle n’entende plus son cœur battre, même dans le silence qu’il laissait derrière lui, en quittant la tanière pour s’évaporer dans le noir. Elle lui aurait couru après, mais le souffle coupé, une douleur soudaine lui perçant le cœur, elle n’arrivait pas à se dire de se lever, de lui demander de rester, qu’elle avait besoin de lui, maintenant. Mais il ne serait pas resté. Il l’avait rejetée. Elle. Elle et son enfant. Leur enfant.
Il lui avait dit tant de choses, et chaque chose avait eu son tranchant particulier, qui lui avait égorgé le cœur, faisant gicler l’écarlate sur ses cotes. C’était lui, quand elle avait entendu ses mots, quelque chose en elle s’était montré heureux. Le père n’était pas un horrible et violent inconnu, mais ce beau loup brun aux yeux bicolores, avec ses airs si charmants. Mais il avait parlé de faute, et bien qu’au fond d’elle, elle se disait que ça allait mal finir, elle s’était laissée avoir, un léger air d’espoir étant passé sur son visage blanchâtre, animant ses pupilles entourés d’or et de saphir. Mais il trancha. Il n’était pas son compagnon.
Elle avait vacillé, à cet instant là, se sentant soudain dans un déséquilibre complet, incapable de rester debout, son estomac tombant vers le sol. Oh non. Elle se savait une louve lambda qui n’avait pour seule originalité ses ailes, mais se faire rejeter comme ça n’était pas commun, même partis les moins attirantes. Son petit cœur s’accrochait quand même. Non, tu ne veux pas vraiment dire ça, ces choses là peuvent se faire … et puis je t’apprécie, c’est déjà quelque chose. L’amour ? Question un peu inutile là maintenant, elle avait besoin de quelqu’un pour la soutenir, pour être père alors qu’elle était mère. Elle avait fait un pas vers lui comme si elle espérait pouvoir le raisonner, lui demander d’au moins considérer l’idée, de ne pas la laisser comme ça. Au nom de l’enfant ? Non, elle avait trop peur que c’était cette ‘faute’ qui le distançait d’elle. Mais il secoua la tête, en se levant, et sa voix résonna dans le vide. « Je n'ai...rien à faire là. C'était une erreur. » Cette fois ci, le coup prit plus de temps à la hacher, mais ce fut un coup adouci par l’attente, par sa sureté que le problème c’était l’enfant. Mais tout de même, il en faisait une erreur, tout ce qui s’était passé entre eux deux, c’était donc une erreur ? Oh si seulement elle savait, elle savait ces choses que ses neurones morts avaient emportées dans leur tombe. Ces choses qui avaient changé sa vie.
La douleur perçait tout de même chaque pore, chaque particule qui la composait, il la rechignait. C’était comme ça qu’elle imaginait de tomber dans un lac de glace, la douleur incroyable et la substance qui l’entourait, incapable de nager, voyant la lumière s’éteindre au dessus d’elle, s’éloigner et s’éteindre, inexorablement, paralysée par le froid. Le brun lui jeta un regard, et dans ce regard qu’elle attendait à voir dégoûté, se lisait une émotion qu’elle n’avait jamais vue dans les prunelles d’un loup autre que sa famille proche. C’était un amour, un vrai, parmi les larmes et la douleur, une certaine tendresse, un certain désir demeurait là, derrière des barres qu’elle devinait, étaient faites de peur et de regret. Ce fut ce bref contact avec un sentiment qu’elle avait toujours cherché, qui lui donna encore plus le vertige. Il l’aimait ? Mais il la laissait ? Mais pourquoi ? Elle plongea son regard suppliant dans le sien, non, non ne pars pas. Et il baissa ses yeux sur la fleur qu’elle portait, et soudain ça lui revint. Ah oui, la fleur … C’était donc … Et son cœur se serra, il aurait presque préféré qu’il la rejette en hurlant, en la frappant, en lui disant qu’il la haïssait. Mais ce cadeau, cette émotion à demi cachée, ses excuses murmurés avant de s’élancer, lui arrachaient le cœur, l’étouffaient. Comme coincée dans un étau, noyé dans l’eau glaciale, elle ne pouvait que regarder le fatum lui tomber dessus, incapable de riposter, incapable de respirer. Ses épaules tremblaient, sa tête rabattue contre son poitrail, s’étant assise, les pattes avant écartés d’une largeur supérieur à celle de ses épaules, appuyée lourdement sur ses pattes de devant. Ses oreilles blanches étaient collées contre sa nuque, tellement tirées en arrière que la chaînette de son chapeau s’enfonçait dans sa peau, douloureusement. Sa gueule était tout légèrement entrouverte, ses crocs serrés, ses yeux ouverts, regardant la poussière. Elle inspira brutalement, et le bruit strident, fit vaciller les molécules environnantes, et l’eau salée frappa le sol.
Il n’y eut plus aucun bruit, et elle s’endormit, roulée en boule sur le sol, son museau caché sous une patte, une boule de chagrin blanche, au milieu des odeurs médicinales.