How do you look at me ? | Reno

Sujet: How do you look at me ? | Reno Dim 15 Jan 2017, 00:54

Elle avait enfin réussi à se remettre à marcher. Cela lui avait pris quelques jours, mais à présent, elle était assez forte pour marcher. Elle s'était donc hissée de son lit, pour sortir de sa tanière. Elle, savante, se retrouvait jour et nuit confinée à sa propre tanière, alors que d'autre s'occupaient d'elle. Elle en avait un peu ras le bol.

Ce fut donc lentement, lourdement, qu'elle prit la marche, sortant enfin de son antre. La lumière de la lune tomba doucement sur son pelage clair recouvert de bandages. Elle avait été sérieusement amochée. D'après son cher, cher frère, il ne devait lui rester moins de 2 ans à vivre.
C'était déjà ça.
La louve grise étain marchait dans la nuit, et finit par s'asseoir au centre du camp, ses longs cheveux blancs détachés, brillants d'éclat argentés de lune, et illuminés d'une lumière bleue pâle de son glowstick, qui se présentait sous la forme d'un joli bracelet, ornement qu'elle s'était soi-même fabriquée. Soudain, son odorat amoindri happa une effluve, qui sortait de l'une des autres cavernes. Une autre caverne de guérisseur.

Elle se concentra. Elle avait du mal, parfois, à rester bien concentrée, puisque la douleur la rattrapait, mais elle avait bien pris ses graines de pavot, et la douleur s'était évanouie.
La louve claire, sans son chapeau habituel, se leva et boitilla vers la tanière.
C'était les chaleurs, et pourtant ses hormones n'étaient pas entrain de la drainer. Sûrement la sève d'Everbloom avait eu un effet néfaste sur quelque chose ? En tout cas, elle savait ce qu'elle faisait, et ne perdait pas la tête en présence de mâles.
Elle rentra doucement dans la tanière, et cligna des paupières, essayant d'habituer son regard à la pénombre, après la douce lumière de la lune.

Elle l'entrevit, forme sombre dans la grotte.
Est ce qu'il l'attendait ?

Elle s'approcha.
« Reno ? »
Il semblait éveillé .
« Ca va ? »
C'était une question très triste, puisque ça ne pourrait jamais vraiment aller comme avant.

Elle était triste, au fond. Surtout que lui était plus fort qu'elle, et survivrait probablement plus longtemps qu'elle. Elle avait peur qu'il trouve une autre un peu. Bien que qui voudrait d'un loup aussi amoché, ou d'une louve aussi amochée, comme ils l'étaient tous les deux. Mais elle avait envie de remplir ce deal, qu'il avaient fait.
Elle n'avait pas oublié.

Sujet: Re: How do you look at me ? | Reno Dim 15 Jan 2017, 03:02

La nuit avait toujours ce côté rassurant, qu'il ne trouvait pas au jour. Une part de douceur, mêlée à un léger mystère et une intimité accrue. En tant que loup Reno n'avait aucun problème à se déplacer dans un lieu mal éclairé depuis sa naissance, lui excluant alors tout type de peur nocturne propre à l'être humain. Il voyait certes légèrement moins bien que de jour, mais cela rajoutait à ses yeux une possibilité un peu plus accrue qu'on ne le voie pas lui, alors même ce détail lui plaisait. Et puis, même son absence de glowstick lui permettait de ne rien avoir pour troubler sa nuit éternelle.
Les détails étaient adoucis, les ombres plus profondes. C'était confortable.

La bataille passée il avait donc repris son jetlag constant, n'ayant pas le moins du monde l'habitude d'être debout de jour, appréciant le silence du camp étouffé par la neige. Il n'aimait pas vraiment l'hiver, mais confiné dans cette tanière depuis plusieurs jours comme il l'était à cause de ses blessures, il n'avait pas à l'affronter réellement directement. Le brun entre-apercevait la poudreuse réfléchir la lune depuis là où il était, tout en étant suffisamment loin pour ne pas sentir le vent glacial de l'en-dehors lui geler la truffe.
Il poussa un léger soupir, la tête posée sur ses pattes, son regard dérivant sur les quelques accessoires qu'on avait posé près de lui.

On lui avait retiré ceux qui ne s'étaient pas faits arracher par les ronces, afin d'entourer une bonne partie de son corps de bandages, son dos étant couturé de plaies plus ou moins profondes, ainsi que sa patte arrière droite, brûlée. En rajoutant à ça toutes les autres petites merdes, de type coupures un peu partout, muscles douloureux, hématomes, et bordel de fatigue constante à cause du contrechoc de l'intégralité de tout ce bazar, il était voué à ne pas bouger pour encore un moment. Et, si dans un sens ça ne le dérangeait pas plus que ça, d'un autre, il s'ennuyait.
Et ressassait.
Beaucoup.

Il avait pleuré, pour Ieno. Il était, à l'heure actuelle, le premier membre qu'il connaissait de sa famille à avoir perdu la vie. Quand il était parti, ça avait fait bizarre, mais ça n'avait approximativement rien à voir avec le fait qu'il se soit fait réduire en bouillie par une plante démoniaque dégueulasse. Alors, malgré leurs liens un peu restreints, leur perte de vue après son départ, et tout ce qui les avait différenciés depuis la naissance de Ieno, son petit frère était mort, et c'était douloureux.
Il était probablement celui dont le pelage lui ressemblait le plus physiquement, étrangement, eux deux étant les seuls à avoir à la fois hérité du bleu et du brun des pôpas. S'il savait, qu'il avait aussi rencontré sa fille, entamant un possible rapprochement entre eux deux vis-à-vis d'elle, mais que tout avait été détruit avant même de commencer.
Alors, oui, il avait pleuré. Silencieusement, mais longtemps.

A côté de ça, Paprika était apparemment dans un état un peu merdique, mais était vivante au moins, même s'ils n'avaient pu se choper, chacun ayant sa santé se barrant vaguement en couille. Il attendait avec impatience de pouvoir lui sauter dessus.
Sonic était venu le voir, ainsi que ses parents, et ça lui avait fait foutrement du bien, après ce qui était arrivé à Ieno et Paprika. Même Eeno n'avait plus de problèmes, visiblement, malgré le bug de son pouvoir.

La plante quand à elle, avait apparemment flétrit en marquant leur victoire, et la Jungle se résorbait peu à peu.

Tout va bien qui finit bien. Il eut alors une pensée pour Ieno, et celui nommé Twitchell, qui était apparemment mort avec lui, ainsi qu'à tous les blessés. Ce dicton puait la merde.

« Reno ? »

Il sursauta. Tiens, il y avait ça aussi oui, il avait presque oublié. Presque.

« Ça va ? »

Le loup brun ne l'avait pas entendue, et la fixait maintenant avec un mélange de surprise, de stress soudain mais aussi d'une certaine joie. Oui, ça fait beaucoup, mais il est grave tard, alors ce rp est de toute façon voué à être écrit avec le cul. Elle aussi, avait pris cher. Mais, malgré ça...il ne cesserait jamais de la trouver jolie.

Maisie, et son doux pelage blanc, ses petites et délicates ailes grisées, ses jolis doigts de pattes étrangement noirs, et désormais ses énormes cicatrices béantes sur tout le corps. Dieux qu'elle était belle.
Reno redressa son buste, restant néanmoins en position couchée, non sans grimacer de douleur en sentant ses plaies s'étirer dans son changement de position. C'était réellement insupportable, d'avoir mal au moindre mouvement.

« Ça se passe. »

Il pencha légèrement la tête sur le côté, la fixant avec douceur de ses yeux fatigués, ses autres sentiments se faisant lentement balayer par une tendre culpabilité. Il ne la méritait tellement pas.
Mais, cette promesse qu'il lui avait faite, même si elle lui semblait si...injuste par rapport à ce qu'elle aurait dû avoir de mieux, il allait la respecter comme il le pourrait. Si c'était ce qu'elle voulait, il l'accomplirait.
Elle souhaitait qu'il lui laisse une chance, mais il se devait de faire bien plus. Il se damnerait pour elle, pour payer ses erreurs, pour s'excuser de tout son être, pour pouvoir se sentir bien à ses côtés. Avoir l'impression de lui être utile. Pouvoir enfin s'autoriser à l'aimer.

« Tu arrives à marcher, toi ? Respect, perso j'ai pas le courage. »

Il ponctua sa phrase d'un petit sourire, sa voix grave se barrant un peu en steak à cause de son manque d'utilisation au cours des derniers jours.

Sujet: Re: How do you look at me ? | Reno Dim 15 Jan 2017, 15:17

"Hmhm !" s'amusa t'elle avec un petite sourire, incapable de rire sans grosse douleur aux côtes, sa voix était devenue encore plus frêle qu'avant. Tout de même, la louve claire avait gardé cet accent mélodieux presque étrange, qui faisait de sa voix quelque chose de doux et léger.

"Courage ? Ah non, c'est juste dû à ma sur-consommation de graines de pavot ! C'est un anti douleur, mais ils m'en ont pris la plupart pour Lemoncello ... Je me doutais que tu n'en avais pas ... "

La grise étain s'allongea avec une grimace. Bien que la douleur était très faible, elle la sentait toujours, et savait que c'était dangereux, de prendre autant de pavot. Elle pouvait réellement gravement se blesser sans pour autant s'en rendre compte, mais elle n'en donnerai pas autant à Reno qu'elle s'était pris pour elle même. Elle ne voulais pas le mettre en danger. Elle attrapa un petit paquet de graines, coincé entre ses bandages, et le passa à Reno. Grimaçant en devant autant plier la nuque. C'était un indicateur de la quantité de douleur qu'elle éprouvait même en ayant pris deux doses de graines de pavot, qu'elle sente encore la douleur à la plupart de ses mouvements.
Elle défit le paquet d'un coup de griffe. Maintenant qu'il faisait froid, les ressources étaient précaires, et puisque l'Alpha était en théorie plus important qu'eux, pas mal des ressources qu'elle avait dans sa tanière avaient été détournées. Heureusement qu'elle avait chopé le pavot avant que Roy le trouve. Elle n'avait pas envie qu'il ait à choisir entre le devoir et l'amour qu'il avait pour elle. Elle aussi adorait son frère, plus qu'elle ne pouvait dire, mais il y avait eu un petit différend entre eux à cause d'une de ses actions. Inutile de ramener le sujet, Reno devait savoir qu'elle ne lui avait pas demandé d'aller voir le brun.

"Je suis désolée pour ce que Roy a pu te dire, je n'étais pas au courant jusqu'à cet après midi" dit-elle en agitant ses oreilles.

Elle laissa son regard bicolore trainer sur le sol, avant de relever ses yeux vers le loup brun. Elle le voyait mieux maintenant. Brun et gris bleuté, ses cheveux sombres ébouriffés et fluffy tombant sur son museau, et dans son cou. Ses yeux vairons luisaient dans la tanière sombre, de bleu et d'argent. Il était tellement beau. Même avec des bandages un peu partout sur le corps. Ca lui donnait de ses airs de warrior, et elle sourit tout doucement, amusée par son constat. Elle sourit de nouveau. Elle était mille fois plus heureuse ici avec lui, que au chaud dans sa propre tanière. C'était elle qui devait s'occuper des autres dans sa tanière ! Elle détestait être la malade.

Sujet: Re: How do you look at me ? | Reno Lun 16 Jan 2017, 00:24

Il la fixa s'installer en face de lui, et sut alors que sa soirée serait finalement dix fois plus intéressante que prévue. Le brun était toujours un peu hésitant sur le comportement à employer face à elle, mais il s'efforcerait de faire de son mieux. Reno aurait pu rire de lui-même, s'il s'était imaginé prêt à faire un effort pour quelqu'un d'autre que Paprika ou à la limite quelqu'un d'autre que sa famille, par le passé. Définitivement, oui.
Avec eux, ça relevait du principe, un état donné, c'était ainsi. Chacun râlerait si l'autre viendrait le voir, mais aucun n'en laisserait un autre pour autant. Mais le reste du monde ça, il pouvait bien crever.

Il ne comprenait pas pourquoi il ne crachait pas au museau de Maisie, actuellement. Il avait passé un bon gros temps de merde, depuis qu'il l'avait rencontrée, avait enchaîné les conneries, souffert de sa propre personne. Peut-être se sentait-il simplement mal, les bonnes valeurs inculquées par ses parents entrant en conflit avec les réactions de merde qu'il avait eues, le poussant ainsi alors à ramper à ses pattes, hagard et misérable, cherchant le pardon et l'amour dans ses prunelles bicolores. Espérant la rédemption dans son étreinte, et peut-être même enfin découvrir l'amour auprès de l'être qu'il avait déchiré de ses propres pattes.

Dit comme ça, leur relation avait peut-être un petit quelque chose de malsain.

« Courage ? Ah non, c'est juste dû à ma sur-consommation de graines de pavot ! C'est un anti douleur, mais ils m'en ont pris la plupart pour Lemoncello ... Je me doutais que tu n'en avais pas ... »

Oh. Le regard du brun suivit ses pattes tandis qu'elle détachait un petit sachet, et lui ouvrait devant lui. On lui en avait donné au début, parce que c'était vraiment dur, mais dès qu'il avait pu supporter la douleur seul les Savants avaient préféré en donner aux blessés plus faibles, ce qu'il avait compris. Mais pour le coup, il n'allait pas cracher sur une petite dose bonus ce soir, surtout si c'était pour rendre son temps en compagnie de la Blanche plus doux.
Il ne fit pas de commentaire sur la douleur qu'il lut en elle à travers ses mouvements crispés, il connaissait que trop bien tout ça désormais, mais il ne pouvait retenir un sentiment attristé le traverser.
Elle n'aurait pas dû être sur ce champ de bataille, ça ne faisait aucun sens.

Reno pencha le museau vers le sachet de graines, avant de plonger sa langue dedans, en faisant coller une certaine quantité dessus avant de relever la tête vers Maisie, les croquant une à une distraitement.

« Je suis désolée pour ce que Roy a pu te dire, je n'étais pas au courant jusqu'à cet après midi »

Il haussa les sourcils, et resta silencieux quelques secondes, à la fois pour finir ses graines et réfléchir. De fait, il n'avait pas vraiment encaissé ça vis-à-vis d'elle, c'était surtout lui et ses arguments de petit con qui l'avaient vraiment gavé. Mais donc il était désormais sûr qu'elle ne l'avait réellement pas envoyé, il était venu tout seul comme un grand lui sortir ses quatre vérités.
Petit con.

« T'inquiète, c'est pas ta faute, » répondit-il gentiment, « Par contre t'attends pas à ce que j'aille lui faire la bise aux réunions de famille » ajouta-t'il d'un air taquin.

Il fit quelques grimaces pour se débarrasser des morceaux de graines coincées entre ses crocs, avant de se mettre sur le ventre bien droit sur ses coudes, la regardant le cou droit. Il hésita quelques instants, trahi par ses oreilles qui s'orientèrent un peu aléatoirement avant de se repositionner droites, dressées devant lui.

« Pourquoi tu m'aimes ? »

Non, vous ne rêvez pas.
Voici bien la question maléfique de tout être affecté par l'état dit d'amour, dans un sens ou dans l'autre, innocente posée par un premier amour, désespérée posée par un autre. Et Reno avait osé la prononcer. Selon mes précédentes phrases, peut-être pouvait-on la considérer comme vaguement innocente de par sa condition de premier amour, ou bien un peu moins, parce qu'il était adulte, accompli, et pas si loin de la mort.
Le tact est une notion abstraite de toute façon, alors au point où ils en étaient, il fallait bien qu'il fasse péter le morceau à un moment ou un autre. Ils n'avaient plus qu'un an et demi pour se rattraper, après tout.

Sujet: Re: How do you look at me ? | Reno Lun 16 Jan 2017, 20:42

Elle rit un petit peu, un très léger rire, et secoua la tête amusé.

"J'ai peur qu'il ne reçoive que peu de bisous " s'amura t'elle.

Ça la rendait triste. Elle n'était pas habituée à se fossé entre eux. Il avait toujours été son 'petit' frère adoré, son jumeau, le pas-si-grand savant totalement blanc, au sourire sincère et aux yeux doux. Son sérieux l'avait toujours inspirée, tout comme elle savait que sa joie de vivre lui avait fait partager ses amis. ils avaient toujours été ensembles. Ils avaient appris à être savants, ensemble, avec maman.
Ils avaient lu des livres, ensembles, avec papa.
Ils avaient couru, joué, crié, roulé par terre, fui avec les brins de lavande de maman ...
Toujours.
Toujours.
Toujours ensemble.

Et maintenant, avec ce qu'il avait fait, elle était vexée, et triste. Pourquoi était-il allé se mêler de ses affaires ?
Et puis ce n'était même pas aussi simple que ça ! Elle ne lui en voulait pas complètement. Elle comprennait parfaitement ce qu'il avait voulu faire, et elle était touchée qu'il aille prendre sa défense ... mais elle lui avait dit de ne pas y aller. De laisser Reno tranquille. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait.
Et pourtant il y était quand même allé.
Elle l'adorait, mais elle était vexée.

Elle releva tout d'un coup la tête, surprise.
Ohlala ! Il posait ça comme ça lui ? s'amusa t'elle, son regard tristounet s'éclaircissant un peu.
Comment expliquer ça ?

"Pourquoi tu m'aimes, toi ?" s'exclama t'elle, amusée, avec un sourire.
Elle agita ses oreilles avant d'ajouter, d'un voix plus douce :
"Non je rigole"

Elle prit un instant pour réfléchir, allongée là, en sphinx à quelques centimètres du grand brun, ses longs cheveux blancs détachés tombant sur son dos en cascade d'argent.
"J'ai envie de te dire que je t'aime ... ben parce que t'es toi. " posa t'elle, en souriant doucement.
"Mais bon, c'est trop facile, alors hmm ... J'aime ta façon d'être. Même quand t'es têtu, et chiant, et que tu t'en va, je t'aime quand même. J'aime te voir sourire. Je crois que c'est surtout ça qui m'as fait réaliser. "

"Tout ce que je veux, ce serait de te voir heureux. Je suis triste quand tu va mal. Je me sens pas parfaitement bien. C'est pour ça que je suis venue. Lorsque tu étais tombé dans les ronces..."

Elle releva les yeux vers lui.

"Même si tu n'en avais rien à faire. Même si je n'étais pas importante ... Tu es est important pour moi. Je ne pouvais pas imaginer vivre sans savoir que tu étais là. Je ... "

"Tu es important pour moi."

Elle le regarda. Elle était partie si sure d'elle, et maintenant qu'elle en revenait à cet espèce de pitié de soi, tout triste, ses yeux humides. Elle avait eu si, si peur, ce jour où elle l'avait vu comme ça. Peur qu'il parte, qu'elle ne puisse plus jamais le revoir. Peur qu'elle n'arriverait plus jamais à le voir. A le voir sourire.
Elle se secoua très légèrement, de peur de se faire mal.

"Mh. Et puis t'es grave bien foutu aussi, ça aide !" s'amusa t'elle, en lui offrant un sourire un peu plus ravissant, plus amusé, plus joyeux, malgré cette paillette dans ses yeux.

Peu de bisous ? Meh, tant pis pour cette tête de pioche. Il sourit légèrement en voyant la surprise dans ses yeux, tout en se sentant un peu mal à l'aise à cause de sa propre question.

« Pourquoi tu m'aimes, toi ? »

Merde. Joker. A son grand soulagement, elle le sortit rapidement de sa panique soudaine.

« J'ai envie de te dire que je t'aime...ben parce que t'es toi. Mais bon, c'est trop facile, alors hmm ... J'aime ta façon d'être. Même quand t'es têtu, et chiant, et que tu t'en va, je t'aime quand même. »

On va pas se mentir, il se sentait actuellement mal.

« J'aime te voir sourire. Je crois que c'est surtout ça qui m'as fait réaliser. »

...sourire ? Reno haussa un sourcil. Il riait surtout en présence de sa famille, ou quand il riait tout seul à une blague intérieure. Ou quand il se foutait de la gueule de quelqu'un, mais ce n'était pas un sourire très gentil. Quand l'avait-elle ?...

« Tout ce que je veux, ce serait de te voir heureux. Je suis triste quand tu va mal. Je me sens pas parfaitement bien. C'est pour ça que je suis venue. Lorsque tu étais tombé dans les ronces... »

Ses crocs se serrèrent. Les ronces...il avait cru voir un don du ciel en la voyant, avant de subitement se rendre compte de ce que ça impliquait. De ce qu'elle risquait.
De ce qu'il avait causé.

« Même si tu n'en avais rien à faire. Même si je n'étais pas importante ... Tu es est important pour moi. Je ne pouvais pas imaginer vivre sans savoir que tu étais là. Je... tu es important pour moi. »

Et elle le regardait, les yeux brillants. Et lui regrettait sa question autant qu'il voulait conserver ces aveux dans son cœur à jamais. Ça le touchait...autant qu'il n'y comprenait rien. Ses raisons ne faisaient toujours aucun sens, c'était purement masochiste, elle s'était mise à l'aimer alors qu'elle souffrait de son abandon ! Ou bien s'était-elle mise à l'aimer parce que c'était un sentiment toujours moins horrible que la douleur ?
Le brun avait envie de s'enfuir, et disparaître à jamais dans un trou. Les sentiments étaient quelque chose de trop...de trop, pour lui. Il était con mais pas mauvais, il avait vécu dans le déni jusqu'ici, mais ne pouvait plus juste éviter le regard de Maisie pour ne pas voir sa douleur, il était attiré par son regard, autant qu'il souffrait de voir les légères larmes qui le faisaient briller à la lumière de son glowstick.

« Mh. Et puis t'es grave bien foutu aussi, ça aide ! »

Il la fixa avec de grands yeux ronds, avant d'éclater de rire avec elle, prit de surprise.

« Ahah- ah bon ?... »

Un peu gêné, il se fixa ses pattes avant pour les détailler, avec sa fourrure brune et bleutée. Bien foutu heh- personne ne le lui avait jamais dit. Il releva des yeux presque...timides ? Non, réservés, pleins d'affection mais de remords, de joie de la retrouver mais de honte que ça ne soit qu'après toutes ces merdes qu'il l'accepte enfin.
Puis son sourire se tordit de douleur, et il baissa le museau, fermant les yeux pour retenir ses larmes.

Il avait pitié de lui-même. Reno, pleurer bêtement comme ça à son âge, devant quelqu'un, devant elle...mais, il n'était pas agréable d'accepter ses propres bourdes. Surtout quand elles s'accumulaient depuis plus d'un an.

« Je suis tellement désolé... » lâcha-t'il tout bas, refusant d'ouvrir les yeux, sachant que ses larmes étaient actuellement coincées derrière ses paupières.

Alors que la lune continuait sa course à travers le ciel, au dehors, la grise à longs cheveux de neige regarda tendrement le loup brun et gris-bleu. En vérité, la partie la plus claire du pelage du mâle était presque de la même couleur que la majorité du pelage de la femelle. La femelle se glissa sur le ventre, vers le mâle sombre, ses yeux bicolores se fermant contre la douleur un instant.
Elle se rapprocha de lui, avant de le regarder un instant.

Il fermait les yeux, parlant tout bas, ses cheveux sombres tombant sur son museau, presque devant ses paupières closes. La lumière de l'extérieur, très basse, se reflétait pourtant sur les mèches sombres du loup. Elle tendit son museau vers lui, repoussant un peu ses mèches, avant de glisser son fin museau sous son menton, et de fermer le yeux de nouveau.

"Je ne t'en veux pas... " souffla-elle, avant de s'écarter un peu, et de le regarder.

Elle sourit tristement, puis baissa.
«On a plus si longtemps je … »

Elle soupira et regarda ses petits doigts noirs. Elle avait peur qu'il la rejette maintenant, elle avait peur qu'il parte. Après tout, peut être que ce n'était qu'elle qui forçait ? Peut être qu'il n'y avait vraiment rien pour elle, ici ? Sauf ses propres sentiments.
Elle voulait tellement qu'il reste avec elle.

« …. Je peux rester avec toi ce soir ? » demanda-elle en leva ses yeux vers lui.
Elle ne voulait plus passer ses nuits seule, de peur qu'une jour elle ne se réveillerait pas, abandonnée dans son coin. Elle avait peur d'être oubliée, d'un certain côté. Est ce qu'on se souviendrait d'elle ?
Il y avait tant de temps qu'elle espérait pouvoir de nouveau discuter avec le loup brun aux yeux vairons, et pourtant, maintenant qu'il était là, avec elle, c'était de nouveau dans une situation des plus douloureuses. Elle n'avait pas envie de mourir, bien qu'elle sentait son esprit s'y résigner lentement. Elle se sentait si jeune.
Elle aurait eu toute la vie devant elle …

Et d'un autre côté … Elle avait bien fait de le sauver, ce soir là. Elle était heureuse de ce qu'elle avait fait.
Et elle ne pourrait plus jamais revenir dessus.

Elle agita ses oreilles, espérant une réponse.

Sujet: Re: How do you look at me ? | Reno Ven 03 Mar 2017, 00:51

Il l'entendit se rapprocher, et, se surprit à finalement n'espérer que ça. A quel moment il était devenu comme ça vis-à-vis d'elle ? Il n'arrivait pas à se souvenir. Quand il la sentit se glisser doucement sous sa propre tête il ouvrit soudainement les yeux, lâchant les deux larmes coincées qui n'attendaient que ça pour dévaler silencieusement chaque côté de son museau.

Je ne t'en veux pas...

Reno ferma les yeux avec douleur. Évidemment que tu ne m'en veux pas. Maisie, tu me pardonneras toujours tout...

« On a plus si longtemps je … »

Le brun rouvrit légèrement les yeux, surprit et ravagé par ces simples mots. Il détestait cette fatalité à laquelle ils étaient promis. Il la détestait.

« … Je peux rester avec toi ce soir ?
- Oh, Maisie... » lui répondit-il avec un grand sourire brisé par un sanglot de soulagement.

Il avait eu peur une demie-seconde de ce qu'elle aurait pu lui demander, dire, ou annoncer. Encore quelque chose de grave, de douloureux, méritant une réflexion- pitié, il ne voulait plus rien de tout ça.
Reno voulait vivre la fin de sa vie en rattrapant ses erreurs, passant du bon temps avec sa famille qu'il voyait moins, voyant sa soeur plus souvent, mais surtout s'autorisant à aimer la Blanche, cette si douce et délicate louve blanche à l'âme noble et puissante. Elle avait tenu tant de temps, avait élevé un enfant, participé à une bataille !

Tu es mon héroïne.

Malgré les blessures lancinantes de son dos, il souleva une patte pour la glisser autour de l'encolure de Maisie, et se permit enfin de se coller à elle, le museau enfoui dans ses cheveux, les yeux fermés, le cœur battant. Il en avait rêvé. Il s'était imaginé des nuits entières blottir son cœur contre le sien, avant de se haïr au petit matin de s'être encore emporté, et retourner à sa haine habituelle envers le monde, envers elle.
Mais aujourd'hui il n'y avait plus qu'un sentiment doux et désespéré à la fois, fragile mais extrêmement important.

« Tout ce que tu veux » lui chuchota-t'il doucement, essuyant ses yeux de sa patte libre.

Je...t'aime.
Le monde était cruel, absolument injuste. Il l'avait salie, brisée, abandonnée, mais il lui suffisait de revenir la queue entre les pattes, les oreilles couchées et le corps lacéré pour avoir tout de même le droit de venir à ses côtés. Peut-être que, la différence entre un enculé profond et lui, était sa sincérité.
Il s'excusait honnêtement, regrettait réellement, se détestait indéniablement. Cela lui donnait une petite part de victime dans cette histoire d'un certain point de vue, victime de lui-même et ses émotions hasardeuses ; au final, c'était un peu malsain, mais il lui offrait sincèrement ce qu'elle avait toujours voulu, lui-même. Toutefois si cette façon de se racheter était équitable à la douleur qu'il avait infligée, ça, c'était à Maisie d'en décider.
Ces loups sont extrêmement s/m.

Sujet: Re: How do you look at me ? | Reno Sam 04 Mar 2017, 11:47

Elle le sentit passer sa patte autour d'elle, et l'attirer contre lui, et vint glisser son museau clair dans fourrure sombre du mâle brun, en fermant les yeux. Elle ... ça faisait si longtemps qu'elle espérait pourvoir se cacher contre lui comme ça. Toutes les nuits où sa petite Thyara, encore jeune, se blottissait contre elle pour dormir, ses petites ailes collées contre son corps, ses petites pattes claires pressés contre son propre poitrail, le museau de sa fillette caché dans son pelage clair ... Elle ne pouvait s'empêcher de se rappeler de Reno, en voyant les couleurs sombres de la loupiote.

Et il lui avait tellement manqué.

Elle aussi, aurait se rouler en boule contre quelqu'un qu'elle aimait, sentir la chaleur l'autre contre son pelage, se sentir en sécurité, soutenue. Ne plus être seule ... Mais elle avait été forte, elle avait fait ce qu'elle pouvait ... Et maintenant ...

Elle se glissa un peu vers lui, sans trop faire bouger sa patte, inquiète à l'idée qu'elle puisse lui faire mal, et vint se coucher près de lui, ses cheveux blancs formant une cascade d'argent, qui se glissait autour de leurs pattes, pour s'écouler sur le sol sombre. Leurs pelages, sombres et clairs était mêlés.
Maisie leva la tête, couchée, flanc contre le flanc de son chéri. Elle lui donna un petit coup de langue sur la joue, puis sourit, et repoussa une des grosses mèches sombres du loup, hors de son regard bleu et argent, avec son museau gris étain tout fin.

"Essaies de dormir alors ? S'il te plait ?" lui souffla t'elle doucement.

Il étaient tous deux malade, et ils avaient vraiment besoin de se reposer un peu.
Son regard bleu et or tout doux se glissa dans le regard vairon de son cher et tendre pendant un instant.

"... J'espère pour toi que je ne ronfle pas !" s'amusa t'elle avec un petit sourire, une mèche blanche lui tombant sur le museau.

Sujet: Re: How do you look at me ? | Reno Mar 21 Mar 2017, 12:26

Enfin, après toute la merde qu'il avait causée, subie, ou encaissé, Reno se sentait enfin juste bien. Il savait très bien que c'était éphémère, que le lendemain il devrait à nouveau sentir ses blessures lui déchirer le dos, voir ses jours se raccourcir encore, se laisser étouffer par les regrets infinis d'avoir entraîné Maisie avec lui mais, là, ce soir, à cet instant, il voulait juste oublier. Se laisser emporter, droguer par l'odeur de la Blanche, adoucir par son cœur si doux. En sa présence il n'était plus un vieux con, il était l'amoureux qu'il aurait dû être durant sa jeunesse, le grand brun qui stresse un peu avant un rendez-vous avec sa petite amie.

Il n'y avait bien qu'elle pour le faire se sentir comme ça, et il chérissait ces moments plus que tout ; il avait toujours été un gamin, de toute façon. Alors il profita de la présence chaude de Maisie contre ses flancs, garda sa patte par-dessus elle et posa son museau contre son encolure, simplement touché par l'affection de la louve envers lui.

« Essaies de dormir alors ? S'il te plait ? »

Il frotta un peu sa tête contre elle comme un louveteau qui s'enfouit contre sa mère, un peu joueur, profitant avec une joie naïve de son odeur.

« ... J'espère pour toi que je ne ronfle pas ! »

Le brun eut alors un rire étouffé, son museau se fendant largement d'un sourire sincère.

« Hinhin, je m'occuperais de te réveiller comme il faut si c'est le cas t'inquiète. » marmonna-t'il d'un air taquin, avant de fermer doucement les yeux.

[Fini pour moi, je pense ? ;w;]

Sujet: Re: How do you look at me ? | Reno Mar 21 Mar 2017, 20:40

Maisie sourit à son amour, son fin museau gris illuminé de joie, avec son si joli sourire qui l'avait pendant si longtemps quittée. Elle ne pouvait s'empêcher de se sentir en sécurité, près de lui, leurs pelages mêlés, son odeur lui chatouillant doucement les narines. Elle était si heureuse.
Elle était enfin avec lui, après des mois, des années d'espoir.

Elle ne doutait pas qu'il l'embêterai si elle se mettait à ronfler, mais elle n'oserait faire de même pour lui. Quoique, un petit coup de langue sur le museau pour tenter de le réveiller. Elle posa donc sa tête sur les pattes brunes à griffes colorés de son loup, et ferma doucement les yeux.

C'était comme ça qu'elle voulait vivre. Avec lui.
Elle voulait le faire sourire comme ça tous les jours, le voir heureux.
Elle voudrait tellement qu'il n'ait plus de raison d'être malheureux, mais elle savait très bien que le temps allait les rattraper. Que bientôt, elle compterai ses dernières nuits avec lui.

Si seulement ils avaient pu vivre ensemble plus longtemps. Peut être qu'ils auraient un jour songé à avoir des enfants. Pas des enfants comme Thyara, des enfants élevés par leurs deux parents, qui s'aimaient. Qui formeraient une belle famille.
Mais ça ne serait plus jamais possible. Elle n'aurait jamais vraiment une belle famille unie. Non seulement Roy ne s'entendrait jamais avec Reno, mais elle ne savait pas si Thyara verrait un jour Reno comme son père.

La grise et blanche sentit ses yeux devenir humides, ses larmes s'accumulant sous ses paupières.

Elle avait cru gagner, mais maintenant, elle allait tout perdre.

[ fini pour moi aussi ;n;]

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