Entre mère, fille et ami- Tweet

Elle avait réussi à faire sortir le beige, sous l’excuse qu’elle avait besoin d’aide pour chercher des plantes. Mais avec la condition qu’il ne s’échapperai pas des terres. Elle en avait d’ailleurs bien spécifié les conditions avec ledit prisonnier, et heureusement pour elle, il avait accepté. Ils étaient donc dans la cordillère, entrain de chercher des fleurs blanches toutes claires, dont elle avait été censée apporter une quantité il y avait quelque temps, mais qu’elle avait du oublier. Elle était devant, ses sacoches sur le dos, joyeuse. Sa fille était ici quelque part, et elle avait promis au beige qu’ils pourraient enfin se rencontrer. Et en effet, en sautant sur un rocher, elle aperçut sa fille, entrain de voler au dessus d’eux. Comme d’habitude, elle eut soudain très peur. Et si elle tombait ? Mais il fallait se calmer, comme elle, elle avait des pattes pour marcher, sa fille avait des ailes pour voler. Il fallait rester calme et se composer. Inutile de s’énerver pour quelque chose de parfaitement naturel.

Elle n’avait pas encore dit à Tweet qu’elle n’avait eu qu’une fille, et qu’elle l’avait appelée Thyara. Elle sourit donc au beige, amusée, elle avait tellement hâte qu'il fasse connaissance avec sa fille, elle avait un peu espoir que sa fille le considérerait comme un père adoptif ... Mais elle pensait trop espérer, Tweet n'était pas exactement ce genre de loup. Enfin c'était ce qu'elle pensait. Elle lança alors d'une voix enjouée
:
« Alors, tu veux voir mon … ou mes … enfants ?»

Ce fut à ce moment là qu’une grande forme brune cacha le soleil, ses longues, énormes ailes de brun et de beige étalés des deux côtés de son corps, la jeune louve de presque un an se posa derrière sa mère, sur le gros rocher. Elle était devenue plutôt grande, brune, aux courbes élégantes, au pelage marqué de divers motifs dans des teinte brunes et beiges-rosés, et ses yeux, comme ceux de sa mère, étaient bleu et dorés à la fois. La jeune louve fit un grand sourire au nouveau venu, jetant en arrière ses longs cheveux blancs-beiges avant de bondir et de venir frotter sa tête sous le museau de sa maman.
« Coucou maman ! Ca va ? » Demanda-t-elle, de sa plus douce voix d’ange, avec un sourire malicieux, avant de tourner sa tête vers le loup qu’elle ne connaissait pas avec curiosité, sa gueule formant un petit « o ». Qui était ce donc ?

La mère semblait pas très enjaillée, mais décoiffa sa fillette d’un geste de patte, en lançant :

« Tu viens de ruiner la surprise Titi ! »

Mais pas sans donner un coup de langue sur la tête à sa jeune fille, qui loucha, puis essaya de la repousser, gênée qu’elle face ça devant un loup qu’elle ne connaissait pas. La jeune fille avait cet air tout joli et classe des jeunes filles bien éduqués, mais tout de même, il braillait dans ses prunelles quelque chose de malicieux et un air de chipie à peine déguisé.

Des fleurs blanches, il fallait ramasser pleins de fleurs blanches ! Twitchell était ravi de ce fait. Il aurait été content d’être contraint de tout faire, en fait. C’était là une occasion de sortir de sa cellule, de prendre un peu l’air, de s’éloigner un peu de tous ces loups plantes qui lui faisait un peu peur. Qui plus est, il devait effectuer sa mission en compagnie de Maisie, une gentille Seide qu’il aimait beaucoup.
A tout cela, la seule règle était qu’il ne s’échappe pas. Ce qui ne risquait pas : malgré l’envie que le Brethen avait de retrouver les siens, il était quelqu’un d’honnête et de loyal. Déjà incapable de mentir, il aurait encore moins eu l’idée de s’échapper et de devenir un fugitif. Sinon, il le serait depuis bien longtemps déjà.
Et puis, raison de moins pour se la jouer évasion, la louve devait en plus lui présenter ses enfants, au cours de cette sortie herboriste.

« Alors, tu veux voir mon … ou mes … enfants ?
- Oh oui, je veux bien ! »

Des fleurs blanches dans la gueule, Tweet battit de la queue à la façon d’un chiot heureux, enthousiasmé à cette idée. Il allait enfin rencontrer ses enfants, oui !! Un, une, plusieurs, comment ils étaient, comment ils s'appelaient ?!
A cet instant précis une masse brune et beige se posa à leur proximité, le faisant sursauter et se tourner vivement en sa direction. On ne le surprendrait pas comme ça ! C’était une louve, toute jeune, moins de un an et encore sans glowstick. Dans sa gentillesse, Twitchell ne s’en fit pas plus, répondant aussi par un grand sourire à celui que lui adressait l’inconnue. Finalement, c’est sur la louve blanche que finit la brune, l’appelant Maman.
Maman !
C’était donc elle, sa fille ! Ou l’une de ses filles, qu’en savait-il. Bien qu’il ne semblait y avoir d’autres jeunes individus dans les parages, en dehors d’elle. Maisie sembla un peu contrariée, de se voir ainsi gâcher sa surprise, venant un peu embêté son enfant.

« Tu viens de ruiner la surprise Titi !
- Huehue, tu as donc appelé ta fille Titi au final ~ ? »

C’était drôle, comme nom, même si ceux qu’elle lui avait cité lors de leur précédente rencontre était bien aussi. Ne négligeant pas la jeune louve, il la détailla vaguement de ses yeux clairs, avant de reprendre un sourire plus marqué.

« Je suis content de te rencontrer Titi ! Aussi jolie que ta maman ! »

L’art de faire des compliments à tout le monde. Il aurait aimé lui demander qui était son papa, finalement, mais ne le fit pas. Si elle ne le savait pas, ça le ferait moyen, quand même ! Mais ces marquages… Il les avait déjà vu, plusieurs fois, sur plusieurs loups, au fil de ses rencontres . Un lien de parenté qu’il envisageait entre eux, se contentant seulement de relever les yeux vers Maisie, savait-on jamais si on pouvait poser des questions par la pensée.

La jeune louve brune regardait le loup puis sa mère, puis le loup, puis sa mère, avant de se rendre compte qu’il ne pouvait pas être son père. Il avait dit ‘ta fille’, pas ‘notre fille’ un peu déçue, elle s’appliqua tout de même à foncer ce qui lui servait de sourcils, ouvrant la gueule pour répliquer, mais sa mère la devança.

« Oh ! Non, elle s’appelle Thyara ! » S’amusa la louve blanche aux marquages grisâtres, avec un petit rire, en voyant sa fille contrariée.

Mais au compliment, le visage de la petite louve de sa mère s’illuminèrent. L’une rougissant en souriant timidement, l’autre, pleine de joie, étala ses longues ailes avec un merveilleux sourire, abandonnant son air fâché, de nouveau joyeuse.

« N’jour monsieur ! » lança t’elle, avant d’ajouter :

« Vous aussi vous êtes un beau gosse ! » d’un voix amusée, et pleine de vie, jetant ses longues mèches blanchâtres par-dessus son épaule, avant de le regarder, d’un air confidentiel : il fallait toujours tenter !

« Est-ce que tu es mon papa ? »

Maisie hésita à s’interposer, mais une vague de tristesse s’était abattue sur elle. Elle pensait à Reno.
Il l’avait blessé. Oh ça oui, en partant, et l’abandonnant, alors qu’intérieurement, elle était sure qu’il l’appréciait. Mais le pire était qu’elle se prenait à le chercher des yeux dans le clan, à vouloir le revoir. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle ne pouvait se dire qu’il n’y aurait jamais rien entre eux. Soit, il ne voulait peut être pas déjà être père … Mais Thyara devenait de plus en plus âgée, elle allait bientôt avoir 1 an … Et elle deviendrait une petite dame … et puis un an après, ce serait l’épreuve du glowstick. Elle, elle l’avait passée hyper jeune, vers ses 1 an, puisqu’ils avaient eu l’impression qu’une plante se développait très rapidement, alors elle s’était pressée … Mais Thyara devrait attendre … Il fallait encore qu’ils réussissent à se débarrasser de la satanée plante …
Mais si Thyara la laissait, commençait à vivre seule, à trouver son indépendance … elle avait cet espoir qu’elle pourrait aller voir Reno. Que les choses seraient différentes.

« Thyara ! Ce n’est pas poli du tout ça ! Tu ne peux pas demander ça comme ça à au premier venu ! » S’indigna t’elle.
Mais son cœur n’y était pas. C’était pas la faute de la petite, mais surtout de sa mère, qui ne lui avait jamais rien dit sur l’identité de son père, dans l'espoir qu'elle s'en trouverait un père, non pas biologique, mais sentimental, qui l'aimerait tel un père.

La petite brunette baissa tristement les oreilles, l'air déçue. Zut, n'allait-elle donc jamais le trouver ? Elle commençait à désespérer, elle aurait cru que ... Mais il n'était pas marron comme elle. Elle aurait du savoir. Elle lança un regard empreint d'excuses à sa maman, qu'elle semblait avoir mis mal à l'aise. Elle ne pouvait trop comprendre pourquoi, mais en tout cas ...

Puis il raconta autre chose, et elle arracha son regard de bleu et d'or de sa maman, pour le porter de nouveau sur le loup. Il pensait vraiment qu'il le trouverait un jour ? Elle l'espérait, elle voulait le retrouver son papa. Il ne lui manquait pas, parce qu'elle ne l'avait jamais eu, mais ... il lui manquait. Elle voulait avoir un père, comme lui racontait les autres loups de son age. Elle ne voulait pas être seule avec maman tout le temps. Elle avait peur que ce soit un peu ingrat de penser ça, mais elle ne se le sentait pas. Elle voulait juste avoir un papa. Son papa à elle.
Mais bon. Elle n'en avait pas.
Elle rigola quand il parla de maman, et se retourna vers sa mère étain en papillonnant de ses longs cils noirs en frottant sa tête contre le poitrail de sa génitrice, amusée.
"C'est vrai mamaaaan ? Que chuis intelligente et pleine viiie ?" demanda t'elle avec une voix malicieuse.

La grise sourit, et lui donna un coup de langue sur le museau, puisqu'elle savait que ça embêtait sa fille, et rigola en la voyant sauter en arrière pour s'essuyer le museau d'une patte.
"Pleine de vie oui, mais intelligente je sais pas ... !" la taquina t'elle, recevant en retour un 'tirement de langue' de sa fillette. Avant de lever les yeux et de rencontrer le regard du loup crème aux yeux clairs. Il y avait comme une interrogation dans ses prunelles, qu'elle traduit facilement. Après tout, elle ne l'avait pas su quand ils s'étaient vus la dernière, et première fois, et elle s'attendait à ce qu'elle se hasarde ici, cette question. Elle lui fut reconnaissant de ne pas l'avoir posée à vive voix. Imperceptiblement, puisque sa fille se frottait toujours le museau en fronçant les sourcils, elle hocha de la tête. Mui. Elle savait qui était le père de sa fille. Oh oui, qu'elle savait.
Il lui manquait.


Son air sérieux teinté de tristesse s'envola sur commande, alors que sa fille se retourna vers elle, l'air consternée, pour lui demander :
"Est ce que t'as vu Chichi ? Je ne la trouve plus ..."

La grise soupira. Ah. Chichi. La chenille de compagnie. Bien qu’elle fasse souvent des tentatives pour s'échapper, elle n'avait que rarement échappé à la vigilance de sa fille, c'était donc étrange qu'elle lui pose la question, d'habitude, il ne lui prenait pas longtemps pour la retrouver.
Elle se dit que Tweet ne devait pas comprendre, et se tourna vers lui pour l'informer :

"Chichi c'est la chenille mutante qu'elle a adopté"
Avant de redonner à sa fille toute l'attention que ses yeux lui demandaient :
"Non ma chérie je ne l'ai pas vue ... Peut être s'est-elle cachée dans la lavande, dans ma tanière ?"

Thyara se figea. Avec les plantes carnivores, qui mangeaient les papillons, elle n'en avait jamais vu avant, elle se savait pas ce qui arrivait aux chenilles ... Alors son petit visage ce fit inquiet et curieux en même temps, ses grands yeux illuminés par un éclat de lumière brillants sous ses mèches de blanc.
"Co...cocon ?" demandait la jeune louve.

Maisie se figea a la réponse du loup, soudain inquiète. Zut, elle avait complètement oublié que ça pourrait arriver ... Elle doutait que Thyara serait très heureuse d'apprendre que son animal de compagnie allait se cacher durant tous les mois de l'hiver, pour ne plus jamais être le même à la sortie. Elle préféra éviter la catastrophe pour l'instant, et si ça se trouvait la chenille ne faisait que manger. Comme d'habitude. Sérieusement, combien cette bestiole pouvait-elle bouffer en une journée ? Mais d'un autre côté, il valait mieux lui expliquer de suite, pour éviter une plus grosse déception, non ?
Elle commença tout doucement, une voix douce, un petit air calme de celui qui va t'expliquer quelque chose qui risque de te peiner. Hawn, elle n'aimait pas faire ça.
"Titi, les chenilles sont un peu comme les ours, tu sais ? Durant l'hiver, ils hibernent. Eh bien les chenilles font pareil, sauf qu'elles s'enroulent dans une toile, et qu'elle dorment tout l'hiver. Et quand ça arrive il ne faut PAS les déranger, parce que sinon, elles ne se réveilleront jamais. Et après ... euh ..."

Thyara la regardait, complètement choquée, les larmes aux yeux.
"Chichi ... Chichi va partir ?"
Cela faisait presque un que chaque jour la brunette s'occupait de son petit ... bon, gros animal chéri, et perdre son animal de compagnie comme ça lui faisait très, très peur, et très mal.

"Non ma chérie, elle ne va pas partir, elle va juste dormir. Pendant qu'il fait froid, et quand il fait chaud, elle se réveillera" essaya de dire sa mère.

Mais la petite avait les yeux larmoyants, et semblait juste avoir compris que sa chenille allait la laisser pendant très longtemps. Elle eut un hoquet, et regarda successivement Tweet, puis Maisie, puis Tweet, comme si elle espérait que le beige contredirait sa mère. De toute apparence non.
Elle renifla, levant fièrement la tête, ses yeux brillants de larmes, elle fuit en direction du camp, pour aller chercher sa chenille. Non non non, elle ne pouvait pas partir comme ça ! La petite forme brune disparut entre les fougères.

Maisie se leva, comme pour la suivre, puis soupira et se rassit. Triste.
"Hawnnn ... j'ai bien fait de lui dire, non ?"

Puis elle se remémora la question qu'il lui avait posé, et soupira en le regardant.
"Mui .... Tu vois ... ce loup, c'est le conseiller et frère de la femelle Alpha, Paprika ... Et je ... je pense que ..." elle avala sa salive.
Elle n'était pas sure ... Comment l'être ... Elle ne lui avait parlé que si peu.

Maisie soupira en baissant ses oreilles grises ornées d'or. Moui, il avait raison, elle avait fait ce qu'il fallait faire, mais cela ne le rendait pas plus facile. Mais elle releva ses oreilles à son idée. Ah oiu ! Sur l'instant elle n'y avait pas pensé, mais ce serait pas mal de le lui dire.
"Oh .. Oui ! Je lui dirais .... Ça va peut être lui remonter le moral ..." dit t'elle.
Elle n'aimait pas voir sa fille comme ça, c'était une des raisons pour lesquelles elle avait tendance à la gâter, bien que Roy la rattrapait souvent, elle avait souvent cédé aux caprices de sa petite brunette à grandes ailes. La présence d'une grosse chenille mutante dans leur famille en était un flagrant exemple. Elle agita ses oreilles. Si seulement la fille avait eu son père...
Mais c'était la fille avait fait fuir le père.

Elle baissa les oreilles, triste, en regardant Tweet. Comment ne pouvait Reno ne pas savoir ? Elle lui ressemblait tellement. C'était presque douloureux pour elle, parce qu'en voyant sa fille, elle voyait le mâle. Celui qu'elle avait perdu. C'était sa faute, au fond, elle en était sure, qu'il était parti. Si elle ne l'avait pas cherché... Si elle n'était pas tombée enceinte ... Auraient-ils eu une chance ?
Elle baissa ses oreilles.
"Moui ... Si il l'as déjà vu il doit savoir ... Elle lui ressemble beaucoup ..."

Mais elle secoua la tête.

"Non, je pense qu'il est parti, justement parce qu'il ne voulait pas être père, qu'il n'était pas prêt pour ça. C'est quand il a réalisé que c'était sa fille qu'il s'est refroidi ... C'est là qu'il ... qu'il est parti."
Il y avait des larmes aux coins de ses yeux, et son cœur se serra. C'était ce soir, cette nuit plutôt, dans la tanière des guérisseurs, à la lumière de sa lampe de pierre qu'elle avait vu son regard changer ... Mais elle était sure ... Qu'elle y avait vu quelque chose d'autre, quelque chose qui n'était pas de la haine. Quelque chose qu'elle voulait retrouver.

Sa patte monta, comme sans y réfléchir, à la vieille fleur séchée, qui par miracle était toujours intacte, pour la toucher.
Je te l'avais offerte avant de partir...
Et c'était comme si elle était de nouveau, qu'il lui échappait de nouveau. Elle ferma les yeux, contre ses larames.

"Je ... J'ai peur qu'il ne reviendra pas .... Ni pour moi ... Ni pour elle ..."
Elle les retenait, ses larmes. Elle était fière. Un tout petit peu. Mais elle l'était.
Mais elle l'était plus.
La larme glissa sur sa joue. Et elle se retourna, cachant son visage dans le pelage de son ami, de Tweet. Parce qu'elle commençait vraiment à le considérer comme un ami. Il y avait ce déclic, parfois, avec certaines personnes, et on se sentait surs qu'on allait bien les aimait. Il en était ainsi avec le beige aux yeux clairs.

Ça n'avait pas été comme ça avec Reno. Elle ne savait pas. Elle avait mal, mais elle ne savait pas.

La louve semblait se ressaisir. Ses épaules ne tremblaient plus, les larmes ne tombaient plus. Quelque chose en elle se réchauffait un peu, mais seule sa respiration dure, lourde trahissait sa douleur. Tweet était un loup adorable, et l’entendre dire ça réchauffait le cœur de la louve, brisait la dure glace qui s’y était infiltrée, comme pour scinder son cœur en deux. Et elle sourit un petit peu.
Mais ce n’était pas un sourire heureux. C’était un sourire taillé de la roche grâce aux larmes, qui faisait presque plus mal à voir que les larmes en elle-même, bien que la louve ne leva pas la tête.

« Je … le seul qui ne soit pas de notre famille qui nous aime bien, moi et Thyara, c’est bien toi Tweet … » soupira t’elle, avant de lever son visage, l’essuyant contre le dos de sa patte.

C’était bien vrai. A cause de cette histoire avec Reno, beaucoup la regardaient de travers, bien qu’Everbloom –pour une fois- lui ait donné une couverture, distrayant plusieurs loups, et portant leurs regards mauvais qu’elle aurait pu se prendre.
« Merci d’être là … » souffla la grise étain, ses yeux humides se posant sur Tweet, avant de rire un peu, d’un rire mouillé de pleurs.
« Hnhn, je vais essayer ! » lui promit t’elle en tentant un vrai sourire, un sourire qui venait du cœur. Un sourire pour son ami, qu’elle connaissait depuis peu, qui arrivait à la faire sourire, même dans les pires instants, et surtout qui était là.
Elle agita un peu le bout de la queue, une certaine chaleur la retrouvant, la saisissant. Tant qu’elle était avec son lui, ça irait. Elle se trouvait même soudain une once de courage. Un courage douloureux, mais un courage. La vérité était que cette grande tristesse refaisait surface quand elle était plongée dans sa solitude, et la conduirait à vouloir se battre contre quelque chose qui était au dessus de ses capacités. Non pas seulement pour sa mère, mais aussi pour oublier. Pour le risque. Elle ne le savait pas, mais dans quelques temps, elle irait sur la route de la bataille contre le cœur d’Everbloom. Mais pour l’instant, la chaleur lui revenait, et elle se permettait même presque de croire que Tweet avait raison.
Qu’il reviendrait.

Ses yeux brillèrent parmi les gouttes d’eau.

« Tu penses … vraiment … qu’il pourrait revenir ? » demanda t’elle.

Mais elle secoua la tête, essayant de se raviser.

« Non, non il ne reviendra pas juste comme ça … Tu crois que je devrais aller le voir ? »

Elle le regarda, ses yeux pleins de reconnaissance, alors qu'elle essuyait encore ses larmes. Elle avait eut tellement, tellement de chance de le connaître. Si les anges avaient des ailes, celui ci les avait oubliées en tombant du ciel. Elle ne savait pas où elle en serait sans lui. Elle agita ses oreilles et sourit. Elle était réellement touchée par sa réponse bien qu'elle ... elle aurait aimé que Reno lui dise ça.
Elle commençait a devenir une vieille louve romantique paumée dans la vie, ça c'était sur. Mais elle ne pouvait s'empêcher d'en rêver. C'était cet espoir, cet espoir qui perdure, qui fait vivre. Elle ne savait pas ce qu'elle ferait si il lui refusait très simplement. Si il lui disait qu'il ne l'aimait pas. Qu'elle s'était trompée.
Si elle perdait tous ses espoirs, que ferait-elle ?

Son regard tomba sur son glowstick bleu, qui brillant sur sa bracelet d'or incrusté de pierreries.
Elle serait forte. Elle l'avait toujours été. Elle serait le pilier de sa famille. Elle ne laisserait personne tomber. Elle ferma ses yeux un instant. C'était bon, elle avait eu son moment de faiblesse, et maintenant, il fallait qu'elle revienne à elle même. Qu'elle retrouve sa contenance.

Ainsi,, elle sourit de nouveau, puis écouta le beige. Il avait raison. Hawn, c'était un véritable philosophe parfois ! Elle comprenait bien le pourquoi du comment du glowstick violet maintenant. Il aurait du considérer un petit métier dans la psychologie. Voir son propre cabinet. Elle sourit à l'idée.
"Moui ... Je vais voir si je peux le voir ... Il .... Par contre il sort presque jamais, sauf la nuit..."

Elle agita ses oreilles un peu, avant de les baisser. Elle devait le revoir. Elle devait.
Elle retourna à Tweet son coup de museau empreint d'affection, avant de se détourner, direction : le camp.
"Oui, on ferait mieux, elle va peut être pas être très joyeuse mais ... mais bon."
Elle sourit.
"Tu m'accompagnes ? De toute façon, j'ai assez de fleurs maintenant !" dit elle de nouveau.

Il était bien temps de rentrer, et puisque tout le monde était trop occupé, et que les prisons étaient de moins en moins obligatoires pour les prisonniers, avec se relâchement, et cette inquiétude terrible, elle pouvait presque le ramener au camp avec elle.
Bien qu'elle avait tout de même l'inquiétude que quelques bien vieux loups du camp seraient plutôt fâchés qu'elle lui donne cette visite touristique. Et de toute manière, il était censé rentrer aux mines après leur quête de fleurs.

"Sinon ... tu pourrais rentrer aux mines avec les fleurs, si tu veux ?"