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Sujet: Lullaby [Famille] Lun 12 Mar 2018, 14:34
Winnifred
Il fait beau, ce matin, l'air est doux, le ciel est nu, dépourvu de nuages, et le soleil étire ses longs rayons. Le printemps se fait sentir, les bourgeons sur les branches d'arbre ressemblent à de jeunes louveteaux, excités d'éclore, l'herbe est redevenue verte et grasse. Une biche mâchouille allègrement un bout de l'écorce de l'arbre près d'elle. Les oiseaux chantent, volent et se poursuivent dans une parade nuptiale charmante. Winnifred a marché quelques temps pour arriver ici. Ses longs cheveux blancs se balancent de droite à gauche au rythme de ses pas, des rides creusent ses yeux fatigués. Elle n'a plus l'agilité de ses premières années, mais elle a su rester gracile, sa petite silhouette se fraie un passage entre d'énormes rochers, elle se hisse sur un plateau de roc stable, semblable à une petite prairie isolée. En contrebas, elle voit les terres des Lazulis, celles des Etelkrus. Les Monts Célestes sont la frontière entre les deux territoires, une terre libre, neutre, dans laquelle il est plus aisé de se rencontrer. Elle est venue avec une intention toute claire, elle veut voir ses enfants, elle veut voir ses petits-enfants qui sont, sans doute, devenus grands. Sentir l'affection maternelle lui prendre la gorge, lui nouer la voix et lui donner envie de pleurer de joie. La vieille louve n'a vu personne de sa famille depuis si longtemps, à part Mayuri et son aimé Méléagant. Mais ce dernier semble avoir terni avec le temps, comme si cette séparation avait noirci les parties de son être.
Winnifred finit par s'allonger dans l'herbe, elle semble une légère caresse le long de son échine, c'est Salazar qui descends avec habileté. Il est étonnant de voir que Salazar soit toujours en vie, il est plus vieux, lui aussi, ses mues sont de plus en plus difficiles, et ses écailles sont ternies, moins éclatantes qu'avant. Elle le regarde avec tendresse, son ami de toujours, son compagnon de voyage, il est comme elle : vieux, éteint, comptant les jours qui lui restent. L'aube est à présent bien levée, une brise florale glisse entre les mèches de la louve. Le reptile serpente entre les brins d'herbe, à la recherche d'une souris ou d'un mulot. Ce qu'elle ignore, c'est que Salazar est parti à la recherche des enfants, rampant avec une vitesse folle pour son âge. Les yeux de Winnie sont semblables à ceux d'une biche, vairons, bordés de longs cils noirs, reflétant une profonde douceur. Elle balaie les alentours du regard, essaie tant bien que mal de se concentrer sur les sons l'entourant, mais son ouïe se perd peu à peu dans une abysse silencieuse. Elle ferme les yeux, inspire profondément et expire doucement. Ils vont venir, elle l'espère de tout cœur. Elle ne les a pas prévenu, elle hésite à hurler à la mort mais si elle tombait sur un garde de l'un des deux clans ? Ou pire, sur un solitaire ? Elle ouvre les yeux et regarde au loin. Elle imagine la vie de ses deux filles adverses. Elle se demande comment elles vont, ce qu'elles deviennent, si elles gèrent leur mission. Peut-être ont-elles des petits amis ? Peut-être, même, sont-elles mères ? Non, elle l'aurait senti, c'est inévitable. Elle regarde derrière elle un instant, elle n'a pas peur, mais elle se demande si Mayuri, Méléagant ou quelqu'un des siens l'aurait suivi. Depuis maintenant des lunes entières, elle a cessé de pleurer sur son sort mais elle reste éteinte, son cœur ne battant que pour l'instant où il finira par s'arrêter.
Les mères n'ont pas la vie facile, elles s'inquiètent tout le temps, elles ont peur pour des êtres qu'elles ne voient plus. Nombreuses sont les nuits où la louve blanche n'a pas fermé l'œil de la nuit, regardant le ciel, se demandant si elle était la seule à les fixer, et si, quelque part dans le monde, l'un des siens regardait la même étoile. Elle a prié, mille et une fois, pour éviter que des tensions se créent entre les meutes. Elle n'imagine pas l'horreur qu'elle pourrait éprouver, si jamais une bataille se déclencher entre elles. Ses filles se retrouveraient ennemies, accompagnées de leurs frères, voués à se dévorer entre fratrie. Elle songe un instant à Gloriel, son petit bébé, effrayé par les femelles, martyrisé par la petite coquine d'Élaine. Qu'est-il devenu ? Alys apparaît à ses yeux, la cigarette calée entre les babines, elle se demande s'il a arrêté de fumer, ce qui serait, en soi, un miracle. Elle pense à Korra, sa douce et fragile Korra, devenue mère si tôt, elle aimerait lui demander comment elle gère ses petits, échanger des anecdotes maternelles. Athelstan, lui, elle l'imagine vaillant et guerrier, aux côtés de sa douce sœur, fidèle et loyal, comme Méléagant. Anastasia, impétueuse et sévère, ses longues tresses enroulées encadrant son doux visage. Et puis Élaine, ses cheveux si semblables à ceux de son père, ses épaulettes d'or, son tatouage de roses et de lune. Une pointe de douleur pique son cœur, Winnifred ferme les yeux, doucement, et une larme coule le long de son œil bleu. Elle a hâte de les voir, de les serrer contre elle. Elle espère qu'elle ne paraîtra pas trop vieille, pas trop fatiguée. Le silence se fait pesant, et pour se rassurer, pour appeler ses enfants, elle se met à fredonner une berceuse qu'elle chantait à ses petits quand ils avaient peur.
Pitié, Yurai, que mes enfants viennent à moi.
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Sujet: Re: Lullaby [Famille] Mer 14 Mar 2018, 14:26
Korra & Thalion
Les pattes repliées en dessous de son ventre, le front collé à terre et les fesses en l'air, Thalion semblait garder avec difficulté cette position étrange. Son corps penchait inexorablement vers le côté. Korra le dévisagea d'un regard curieux. « Montrez moi comment vous vous inclinez, mon fils » lui avait-elle demandé. Ce n'était pas du tout à quoi elle s'attendait, il y avait beaucoup à faire...
Relevez vous, Thalion, vous allez finir par vous faire mal. Lança-t-elle de sa douce voix.
Il releva la tête et après avoir craqué ses muscles, il sauta pour se remettre debout. Il le savait, c'est ridicule. Pourtant, il avait essayé.
Regardez et apprenez.
Tout en parlant, Korra s'exécutait :
D'abord, il faut se tenir droit. Ensuite, relever la patte droite, puis baissez le cou en même temps que le corps. Fléchissez vous pattes, Thalion ! Vous allez vous faire mal au dos, s'interrompit-elle.
Bon, ensuite, il faut laisser la patte arrière gauche glisser légèrement pour un meilleur appui. Voilà Thalion, vous y êtes arrivé ! Elle se releva, et un sourire rayonnant illumina son visage de tendresse et de fierté.
Le sifflement d'un reptile interrompit leur apprentissage et tous deux se figèrent. Thalion roula des épaules et sauta sur la bestiole rampante la gueule la première. Korra attrapa celui-ci d'un geste vif et agile de la patte afin de le protéger de l'assaut irréfléchi de son fils, laissant celui-ci s'écraser la truffe contre terre.
Thalion ! C'est Salazar, voyons ! Faites attention. S'exclama-t-elle avec peur, s'assurant que son ami n'avait rien. Pardonnez le Salazar, il n'a pas réfléchi. Elle lança un regard accusateur à son fils qui, grimaçant de honte, s'excusa d'une voix timide.
Mère doit nous chercher, suivons le. Dit-elle en marchant aux côtés du reptile qui commençait déjà à zigzaguer entre les gros cailloux et les touffes d'herbes. Thalion suivit le mouvement sans un mot, oreilles baissées contre son crâne. Lorsque Korra aperçut enfin Winnie, elle accéléra le pas et se jeta à son cou pour la câliner. Elle n'avait pas l'air en très bonne état..
Bonjour mère, comment allez-vous ? S'enquit-elle, le visage attristé.
Thalion s'approcha et la câlina tout autant, frottant sa truffe humide contre le museau de sa grand mère.
Bonjour Grand-Mère, dit-il de sa voix grave et timide, un petit sourire chagriné sur le coin de ses babines.