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Sujet: Lullaby of Woe | Atsuko & Désastre Ven 17 Avr 2020, 18:16
Il était tard. Bien passé l'heure du coucher pour les louveteaux. Même les adultes n'étaient plus très nombreux encore debout, leurs ombres silencieuses découpées par la lueur des quelques chandelles qui illuminaient la salle des trônes. La nuit s'annonçait froide, les corps se rapprochaient, les souffles s'embuaient. Frisson des nuits de printemps, ta morsure peut être si cruelle. Tuant les jeunes pousses essayant de se frayer un chemin dans la terre vers le ciel, éteignant les espoirs de revoir le soleil. La main glaciale des soucis qui serrait les cœurs ce soir s'était particulièrement attardée sur toi, petite louve. T'enveloppant d'un voile gris, s'insinuant dans tes os, dans ton âme. Tu sinuait dans l'obscurité, suivant l'angle des murs de pierre. Loin de chez toi tu es, toute seule dans le Castel vide. Ton père qui viendra se coucher aux côtés de tes frères s'inquiétera de ton absence. Eux-mêmes ne sauront dire où tu es passée, toi qui fugue si souvent en dehors de la tanière familiale en quête d'aventure et de découvertes, de nouvelles connaissances. Le cœur du militaire te fais confiance malgré tout, petite renarde, et il attendra un peu avant de s'endormir, son œil paternel guettant l'entrée du terrier avec une certaine nervosité, t'attendant pour que tu aie un flanc tiède contre lequel te serrer à ton retour. Mais tu ne reviendra pas, pas ce soir. Il est minuit, déjà, la lune se cache timidement derrière un mur de nuages sombres et il et impossible d'y voir quoi que ce soit sans une source de lumière. Insomniaque, paranoïaque d'avoir peut-être perdu à nouveau un enfant aux mains des mauvaises intentions d'inconnus, il sortira, le cœur battant, haletant, cherchant les bois pour ta tête frisée, hurlant ton nom à qui voudra bien l'entendre. Mais tu ne lui répondra pas.
Tes grands yeux orangés, d'habitude si plein de vie et de curiosités, sont assombris par l'absence. Cette absence qui se fait de plus en plus longue, Atsuko. Cette absence qui, auparavant habituelle, s'était lentement transformée en monstre te murmurant les plus horrifiantes idées, les plus cruelles des images. Tu te sens si seule. Tu n'a pas d'amis pour te rassurer en cette nuit noire. Pas de parents pour te border, chasser les sanglantes images de tes pensées. Même le Renard ce soir se fait silencieux. Tu es seule. Et ils ne répondront pas.
La Salle des trônes est le dernier endroit du territoire Etelkrus que tu fouilles. Tu les as tous passés, durant des heures et des heures de marche, des jours, des nuits à crier son nom. La lueur d'espoir qui restait en toi, petite étincelle microscopique, brillait en te faisant croire que tu la verrais ici, t'attendant les bras ouverts, sa fourrure douce sur ta joue, son odeur familière, son visage te souriant chaudement. Mais tu es seule. Le vide de la salle te rentre dedans comme un train, l'étincelle s'éteint. Tes yeux brillent, se plissant de douleur sous la plus énorme des tristesses, à la lueur presque éteinte de la lanterne qui pend à tes côtés. Elle ne te répondra pas.
Ta voix se casse, toute petite, dans l'écho cruel de la pièce vide. Un dernier cri de désespoir, un dernier appel dans l'obscurité étouffante de l'angoisse. Elle ne te répondra pas, Atsuko.
« Maman ? ..... »
Des sanglots te prirent à la gorge, seul réponse à ton appel. Elle ne te répondra pas.
Dernière édition par Sale Cleb' le Mar 28 Avr 2020, 17:16, édité 1 fois
Daisy » Incrusté
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Désastre
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Sujet: Re: Lullaby of Woe | Atsuko & Désastre Ven 17 Avr 2020, 23:43
Lullaby of Woe
▬ ft. Atsuko
Printemps 2020. 8 mois.
Il a les yeux ouverts et il regarde l'obscurité. L'obscurité tienne, celle que tu répands un peu plus à chacun de tes pas, Atsuko, dans la désolation qui les suis. Mais comment puits-il le savoir ? Il ne t'a pas vu, pas encore ; il viendrait après te retrouver, par hasard dans cette salle des trônes qu'il fréquentait si souvent. Il n'avait aussi que peu la notion d'empathie, Désastre. Il l'apprenait, en regardant ces autres qui maintenant dorment, il faisait des efforts pour ça. Pour lire les yeux et les sourires, pour les accorder, pour savoir ce que des larmes et un rire avaient de différents avec des larmes et un cri. Et les tiennes, comment les lira-t-il ?
Il est tard. Il n'arrive pas à dormir.
C'est ce qui le fait se lever, quittant la grotte où il dort à l'opposé de Pepper, par crainte qu'elle ne lui marche dessus maintenant qu'il a peur d'avoir mal. Aussi, parce qu'elle n'a jamais aimé ça. Le corps est devenu grand, mais pas encore adulte. Il roule ses épaules comme un guépard quand il marche avec souplesse, muscles développées et regard qui brûle pour mieux concurrencer les flammes des torches. Il était jeune et un peu perdu, il se cherchait chaque soir en marchant dans les couloirs du castel. Grandir est difficile. Il réfléchit et cherche réponse aux appréhensions et aux peurs trop poussées. Il rumine le corps qui tombe. Ça parasite son esprit.
Désastre a du mal, à ne plus avoir mal au cœur. Quand le respect et l'épatement, face à la guerrière triomphante de l'ours ! ...se mut soudain en chagrin et en remords, quand les dragons noirs l'attaque, quand la bêtise rattrape la force. Puis le corps qui tombe... Encore. Encore. Il ouvre la gueule, halète doucement, quand se couche ses oreilles en arrière dans le malaise qui se fait ressentir par ce silencieux langage.
Ce n'est rien, Désastre. Un jour, tu oublieras.
C'est toujours par la salle des trônes, qu'il finissait sa marche. C'est une routine qu'il tient. C'est machinal, de suivre toujours le même chemin. Désastre est formaté, il aime l'accoutumance à ces mêmes choses qu'il reproduit tout les choses. Chaque chose qui en sort fut mauvaise, il ne fait que tirer des leçons.
Il fera le tour de cette salle, puis il s'en ira. Il veut faire le tour de cette salle, mais tu es là.
Le jeune mâle s'arrête dans les ombres nocturnes, il baisse la tête et te regarde en retenant son souffle. Il te dévisage et il t'analyse, car il sait que ta présence ici n'est pas coutume. Tu n'étais là pour jouer à la reine, pourtant, petite louve qu'il trouvait démone. Tu n'en avais plus la malice, de cette dernière, il y avait quelque chose d'éteint qui lui rappelait... ...qui lui rappelait... Qui lui rappelait lui ? Alors le mot que tu pleures soudain avive quelque chose en lui. C'est cet estomac qui se retourne, comme pour le corps qui tombe. Parce que tu le lui rappelles d'un mot, et ça éclate en son esprit. Comment avait-il pu t'oublier, dans la peine tienne ? Comment avait-il pu seulement garder l'image de Mint et sa folie, couvrant peut-être le désespoir ? Tu étais sa sœur mais tu ne lui ressemblais pas. Tu avais plus de peine aussi qu'Alexandrine. Parce qu'elle et lui, aimaient la Grosse Bamboo.
Mais toi, tu aimais Maman.
Il sort de ses ombres, le jeune mâle qui en porte autant la couleur que son contraire. Il vient jusqu'en face de toi, et vos museaux ne sont plus qu'à un centimètre l'un de l'autre. Il n'est pas Maman. Il ne pouvait même pas saisir, la douleur que de perdre un parent. Parce qu'il n'en avait qu'une, lui, et que l'autre n'avait jamais manquée. Et que si elle et toi, vous n'en aviez maintenant plus qu'un... Ce n'était pas pareil. Tellement pas pareil.
« Uuh. »
Un si bref hululement, une plainte refoulée au fond de la gorge de celui qui parle peu. Il ferme les yeux et touche ton museau, toi qu'il a trouvé.
Ne te cache plus, maintenant.
Tu peux pleurer.
Sale Cleb' » Habitué'
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Sujet: Re: Lullaby of Woe | Atsuko & Désastre Lun 04 Mai 2020, 02:39
Nuit de cendres. La couleur qui s'étale partout comme un juron barbouillé sur un mur, à demi effacé par la pluie. Couleur qui coule du haut plafond de ce château vide, suintant dans son enceinte, s'infiltrant dans les crevasses, les pores minérales. Dégoûtant lentement sur le sol, coulant entre tes pattes comme du sang gris, du sang de cadavre. Nuit de cendres, le bouquet qui emplis ta gueule, empoussière ta langue, le fumet qui rampe dans tes narines, éclate tes poumons. Nuit de cendres, qui étouffe ta flamme, balaie l'étincelle sous l'épais tapis de ta douleur.
La douleur, la vraie, tu ne la comprenais pas. Pas avant aujourd'hui. Papa t'avais expliqué ce qui faisait crier les mulots que tu chassais pour t'amuser, ce qui créait la terreur imprimée dans leurs yeux refroidis. Tu l'avais revu plusieurs fois, un peu partout : le hurlement glacial d'une mère pleurant son mort-né, l'expression vide dans le regard d'un faon qui vous regardait, caché sous les buissons, impuissant alors que les chasseurs de la meute déchiquetaient sa mère à grand coups de crocs dans la chair encore chaude. Tu l'avais observée vivre dans tant d'êtres, si vivace, si puissante. Elle t'avais fascinée, car lorsque la douleur tiens une âme entre ses griffes, elle possède plein contrôle sur sa marionnette. Un professeur cruel et inévitable qui changeais parfois les gens à jamais. Cette nuit, c'était à ton tour. Tu ne l'avais jamais vraiment comprise, seulement observée. Cette nuit, tu comprenais. Le regard du faon te revint à l'esprit. Quels chasseurs t'avais dérobé ta mère à grand coups de crocs ?
Mais tu n'étais pas faon, Atsuko. Tu étais Renarde. Et cette douleur, cette horrible douleur qui te coupait le souffle et te peignait le cœur de cendres, fit naître un autre sentiment dans le creux de tes tripes. Une résignation brûlante, un début de colère qui resterait, pour aujourd'hui, enfoui et caché. Peut-être ce sentiment de destruction aurait-il pris le dessus, peut-être te serais-tu cachée sous l'un de tes masques, disparaissant dans l'obscurité la plus sombre de la plus noires des nuits, laissant le Renard guider tes pas et tes crocs vers de plus incertains destins, peut-être, si ne se dressait pas devant toi une silhouette familière. Peu de lumière éclairait la Salle des Trônes ce soir, mais tu l'aurais reconnu dans le noir le plus complet. Des orbes d'hémoglobine brillaient à quelques centimètres de toi, illuminés par la faible lueur de la lanterne japonaise sur ton flanc. Sculptant son visage adolescent, creusant les creux, découpant les bosses, baignant son visage strié de noir et de blanc, sa tignasse de sang d'une douce teinte orangée. Le loup au nom de tempête.
Désastre.
Ce sont des yeux rendus brillants par des larmes non-assumées que tu levas vers lui. Vos truffes se touchèrent, quasi solennellement, tel une salutation grave et silencieuse. Tu ne l'avais pas entendu arriver, ombres parmi les ombres, un peu comme toi en cette heure avancée du soir. Tu aurais pu sursauter, reculer par fierté, refuser ce réconfort, ce que tu aurais fait avec n'importe qui d'autre. Mais lui, c'était ton égal. Tu n'avais nul besoin de te déguiser. Tu clignas lentement des paupières, détaillant le motif ésotérique gravé dans la couleur intense de ses iris. Des larmes tombèrent sur tes joues comme deux petites cascades, mais tu ne pleurais point, pas encore. Ton regard de coucher de soleil dans le sien, comme pour vouloir dire tu es là, et nous sommes pareils. Tu es là, et je n'ai plus jamais envie de partir. Restons ici un moment, figé dans le temps, alors que le drame tourbillonne en dehors de notre univers. Fidèle à ton silence poétique, seul un murmure traverse tes lèvres. « Loup au nom de tempête »
Tu n'étais plus seule. Ta truffe glissant sur le côté, venant se loger dans la douce fourrure encore juvénile. Pleurant doucement sur l'épaule de ton seul ami, véritable dans ta vérité, laissant tomber masques et parures pour affronter dans son étreinte la dureté de la réalité qui s'écroulait autour de toi. Sur les murs aux couleurs de cendres se reflétèrent le bleu d'une illusion magique, unique au don de la Renarde, gigantesque baleine flottant au-dessus de vos têtes, nageant dans le haut plafond du Castel, vous illuminant d'une singulière couleur de tristesse.
Daisy » Incrusté
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Sujet: Re: Lullaby of Woe | Atsuko & Désastre Sam 09 Mai 2020, 03:51
Lullaby of Woe
▬ ft. Atsuko
Printemps 2020. 8 mois.
Il ne juge ses yeux pleins de tristesse, de regret et d'amertume que tu relèves sur lui. Son regard ne les vois même pas, quand il te regarde dans tout ton ensemble. Tu n'es pas une fille qui pleure. Tu n'es pas une jeune endeuillée. Tu es Atsuko.
Renarde qui sans glowstick, nimbe pourtant vos visages d'une lumière inquiétante. Yeux et cheveux se transforment en feu, vous êtes deux incendies qui brûle l'un en face de l'autre, mêlant quelques flammes sans vous mélanger pourtant. Vous ne faisiez que partager. Un contact. Un regard. Tu l'accepte prêt de toi, ce loup que tu nommes de tempête.
« Nocturne démone. »
De tous les noms, il croit que c'est celui qu'il préfère. Il évoque le chaos d'un combat, l'insoumission d'un élément. Il clame quelque chose de grand, quelque chose de fort. Il donne au désastre un sens nouveau, encore indésirable mais qui lui fait comprendre qu'il n'était peut-être pas qu'une action regrettée. Qu'il pouvait s'imposer dans la nature, faire acte de sa présence sans que les regards ne se tournent vers lui. Et pour ce nom, il y aurait pu avoir à chaque fois un sourire sur ses babines, s'il avait été en capacité de le faire, s'il en avait eu la seule volonté d'exécuter telle mimique.
Vos museaux se quittent et tu glisses là où personne jamais ne le touche. Il frémit à peine, quand ton museau trouve son encolure, là où son poil est long et doux, quand le reste n'est que court et rêche. Il te laisse là et il ne dit rien. Parce qu'il n'avait jamais été bon pour les longs discours, Désastre. Parce que souvent, vous vous voyez en silence, lui et toi.
Dans vos chasses qui se jouaient en huit-clos, dans les entrailles du Castel ou dans les pleines rouges. C'est en repensant à ça, qu'il peut chasser de son esprit le corps de la Grosse Bamboo qui tombe.
Il lève sa patte en même temps que sa tête. Étreint tes fines épaules et contemple la baleine qui danse là-haut, de ses yeux qui ne la quitte plus. Il croit ressentir de la tristesse, lui aussi. Il est incapable de laisser venir des larmes, ne prenant comme seul expression que ce regard mou et cette bouche qui s'entrouvre sur le bout de ses crocs.
Il trouvait ça plus facile, les soirs où vous coursiez rat ou lapin. Il trouvait ça plus facile, quand les monstres intérieurs ne devenaient pas la proie d'un soir.
Il était si dur de leur résister.
Sale Cleb' » Habitué'
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Sujet: Re: Lullaby of Woe | Atsuko & Désastre Lun 25 Mai 2020, 17:07
Le deuil est un sentiment étrange. Surtout pour toi, singulière louve aux formes changeantes qui rappelle les renards qui se glissent dans la nuit. Petite, et pourtant grandie. La curiosité qui illuminait jadis tes yeux se mue en contemplation silencieuse du monde, l'acceptation que les choses sont sans que tu ne puisse vraiment les comprendre. Ce deuil, tu ne le vivras pas comme tes frères, tu ne le vivras pas comme un enfant qui pleure son parent aimé. Tu partages la tristesse qui écho les cœurs de ceux qui ont perdu, mais une autre mélodie la fais vivre, là où ferais mal aux autres la tendresse de l'amour enfantin te tourmente de l'obsession d'avoir perdu quelque chose qui t'appartient, et que tu ne pourras plus jamais étreindre. Vivante, l'identité de Bamboo se complétait en étant ta mère, et toi sa fille, la fille d'une guerrière panda portant les couleurs rouges. En ce soir nimbé de noirceur tu réalises que tu perds toi aussi une partie de ton identité, la change en une autre, plus faible. La fille du panda deviendra la fille qui n'a plus de mère. C'est des regards de pitié qu'on te coulera, tu occupera dans les esprits de plusieurs une place molle, différente des autres enfants, une place de faiblesse. On se forcera d'être gentil, on forcera des sourires, et toi, toi jeune renarde, tu bouilliras en silence, ton honneur souillé par l'inadvertance d'un accident, par la maladresse d'un esprit épais et imprudent. Bamboo n'avait jamais été une mère très présente, ni très aimante, et pourtant, ce vide, oh ce vide qu'elle laissait derrière elle comme un trou d'obus dans ta vie. Tu en tireras avantage le moment venue, jeune louve. Je te le murmure au creux de tes oreilles. Tu ne le crois pas encore, mais se sème en toi la graine de cette idée, se préparant à germer plus tard.
Cette identité de celle qui a perdu, qui n'est désormais qu'à demi, tu la rejette avec force. Dans le pelage doux du cou de ton ami, tu ravales la boule qui se forme dans ta gorge, tu essuie les larmes qui menaçaient de te trahir. Tu ne serais pas faible devant lui. Seul être qui semble te comprendre en ce monde étrange, tu ne pouvais te permettre de le perdre, lui aussi, de le perdre au profit d'autres amis, d'autres loups et louves qui ne porterais pas l'étiquette d'endommagé. Il était tiens, Désastre, et tiens seulement. Cette certitude t'étreint avec violence alors que vous êtes si proches. Ce vide d'identité sera comblé. Le duo le plus iconique de cette meute. Ton honneur sera sauvé. Et pour cela, tu ne devais laisser de place à aucune compétition. Tu conquériras leurs cœurs, Atsuko, et ton roi de tempête à tes côtés, tiens seulement, forts de votre alliance silencieuse.
Ta tête se relève doucement, quittant les épaules rassurantes de ton Ami. Ton regard est différent, un peu. Ils n'auraient pas remarqué s'ils n'étaient pas Désastre, tu le sais. Il verra le changement dans le fond de tes pupilles. Quelque chose de dangereux, peut-être. De puissant. Une volonté qui ne s'éteindra pas.
Tu souffles à son intention, vers sa bonne oreille. Ta voix ne contient plus de tremblements. Une contemplation à la fois froide et chaude, la voix d'une âme qui ravale les manifestations physique d'une tristesse qui n'est pas comme les autres se l'imaginent.
« Tu y étais, n'est-ce pas ? »
Tu te rapproche de lui, un pas se languissant en direction de l'adolescent. Tes yeux crient innocence, mais innocente tu n'es pas. Plus jamais. Le loup au nom de tempête n'avais plus exactement la même personne devant lui. La même, mais différente. Sous le pelage et la peau se glissait une âme étrangère, une compétition, un but. C'est les yeux d'une renarde qu'il trouvera cadenassés sur lui.
Daisy » Incrusté
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Sujet: Re: Lullaby of Woe | Atsuko & Désastre Dim 07 Juin 2020, 21:58
Lullaby of Woe
▬ ft. Atsuko
Printemps 2020. 8 mois.
Le deuil, oui. Désastre manque d'empathie et ne comprends pas cette notion, il découvre à peine celui-ci et ne sait encore comment l'appréhender. Il est une bête sauvage qui traine dans tes pas et marche loin des siens, il croit, pourtant un jour il le frapperait aussi. Il le range avec la tristesse, peut-être un peu avec la colère aussi ; il lui semble constater des réactions différentes face à celui-ci, quand la mort de Bamboo comme une trainée de poudre mit en feu le cœur de chacun. Chaque individu était différent, mais on pouvait toujours constater une même trame, face à tel évènement. Et lui est là, pour l'observer, pour la saisir. Pour l'imiter peut-être, lorsqu'il est mauvais de rester trop impassible. Il apprend à s'animer d'un peu de vie, Désastre, à lui qu'on eut décidé d'éteindre dès qu'il fut né. Maintenant, face à toi, il reste pourtant ce même adolescent sans un sourire ni une larme au bord des yeux. Il sait que jamais tu ne lui reprocheras d'être ce qu'il est. Tu l'avais accepté. Sans sourire et à demi-incapable d'entendre, toi qui vient murmurer à l'oreille qui le peut.
A ta question, il n'est pas surpris. Il lui reste ce même air.
C'est là, oui là, que cette faille empathique aurait pu lui être la plus fatale. Car Désastre n'est pas de ces gens qui mentent. Il n'est pas non plus de ceux qui réconfortent ou qui prennent pitié. Il en est incapable, de ça.
A ta question, il répond sans détour. Toujours sans émotion.
« Oui. »
Jamais il ne se répand en mots inutiles, l'adolescent. Face à telle question, il y aurait eu ceux et celles qui se seraient platement excusés. Désolé, de n'avoir rien pu faire pour sauver ta maman. Excuse-moi, de n'avoir pu que la regarder tomber, lorsque c'est la fuite qui animait mes pas. J'aurais voulu être plus fort, j'aurais voulu protéger, mais je n'ai rien pu faire. Ces mots là ne peuvent venir effleurer ses lèvres. Parce que lui était conscient, de ses forces et de ses faiblesses. Il savait qu'il n'était qu'un jeune loup, de huit mois à peine. Il aurait été inconscient de se jeter contre ces dragons noirs et moches, parce que comme la Grosse Bamboo...il aurait fini lui aussi par une chute dans les montagnes. Limitons les drames. Eteignons les tragédies. L'important était de limiter les dégâts et de faire de son mieux.
C'est ce qu'il lui semblait avoir fait.
Parce qu'il avait respecter l'ordre de la disciple d'Aka, courant à la suite de son fils. Il s'était à tort retourné, juste pour saisir sa défaite. Elle avait poussé son corps dans une dernière lutte, préférant chuter des montagnes plutôt que d'offrir aux dragons son cadavre en repas. Elle avait fait ce choix, de rester prédateur et de ne pas devenir proie. Cette décision méritait du respect, même si elle commit l'erreur de les attaquer plutôt que de les laisser profiter du cadavre de l'ours. Silencieusement, Désastre caresse les griffes et les crocs de celui-ci, montés en bracelet sur l'avant d'une de ses pattes...
Il n'explique pourtant la vision de son corps qui chute, et la sensation qui en découle. C'est un malaise et une peine, ou quelque chose comme ça. Tu fais un pas vers lui, ton corps anguille sous ce souple mouvement. Il le voit, oui, ton regard. Il le voit parce que maintenant il ne regarde plus que ça. A analyser les autres pour les comprendre, on saisissant immédiatement une moindre différence. Il la voyait, la lumière dans ton regard. Etait-ce elle, la Renarde ?
Il ajoute d'une voix morose, qui tonne doucement et ne résonne pas.
« Je l'ai vu se battre et je l'ai vu tomber. Elle a choisi sa défaite et les dragons moches n'ont pas obtenues de victoire sur elle. »