[EVENT] Eveil au clair de lune

Le néant. C'était tout ce dont je me souvenais jusqu'à maintenant. Tout ça avant... Mes pensées tourbillonnent dans ma tête, je n'arrive plus rien à placer de cohérent pour comprendre ce qu'il venait de se passer. Mes muscles sont endoloris et pourtant, je ne semble pas vraiment souffrir. Je me mets à grogner, secouant mon pelage pour enlever la terre qui s'était accrochée à moi avant de fixer les alentours. Bizarre... Je ne crois pas m'être endormie dans ces lieux et... Qui sont ces autres loups autour de moi? Que ce passe-t-il?

Je relève le museau vers le ciel, voyant qu'il faisait nuit. M'étais-je évanouie? Non... J'avais cette sensation bizarre depuis tout à l'heure et je n'arrivais pas à savoir. J'aurai pu poser des questions à ces étrangers mais je préférerai répondre à mes questions seule. Mon corps est vraiment lourd, j'ai du mal à me coordonner avec mes membres. Même ma tentacule ne réagit plus à mes ordres. Je décide de me rallonger sur le sol, tentant de reprendre des forces. Je suis une coquille vide... vide?

À ce moment, un flash me revient. La sensation de mourir. Est-ce qu..? Ma patte se pose sur mon torse, tentant de trouver le moindre petit battement de coeur. Je me sens alors défaillir, mon visage pâlit alors que je découvrais que je n'étais qu'une simple carcasse morte. Un zombi, aurai-je pu penser. Une horde qu'on était. Mais je n'étais pas en décomposition. Non.

"Fait chier."

Pour être franche, Aora ne se souvenait même pas de son décès… Elle ne se souvenait pas non plus du départ trop dur pour elle de son amant… Elle dormait, profondément, dans un sommeil dont normalement, on ne se réveille pas. Mais aujourd’hui quelque chose était différent. En cet instant, ses petits avaient besoin de leur mère, pour qu’elle les aide à sortir de leur sommeil inopiné.

D’abord il n’y eut que de l’ombre et du silence. Une étrange douceur, un flottement, quelque chose de léger. Une inspiration, l’air frais qui brûle les poumons… Un mouvement faible des doigts de la patte qui entre en contact avec le sol humide de la nuit. Une difficulté à ouvrir les yeux, l’envie de dormir encore un peu. Un mouvement d’oreille quand des pas se font entendre. Qui était là ? Quelle heure était-il ? Où se trouvait-elle ? Tant de question qui se baladait dans sa pauvre tête qui recommençait tout juste à fonctionner.

Elle souleva péniblement les paupières, et le paysage flou d’un cimetière lui apparu. Elle mit instinctivement les oreilles. Comment diable était-elle arrivée à s’endormir ici ? Se connaissant elle ne se serait jamais arrêté là pour une petite sieste. Elle préférait les endroits chaleureux et doux où on entendait le piaillement des oiseaux le matin et où l’on captait l’odeur des fleurs en s’éveillant. Mais là c’est une sensation d’écrasement et de mal être qui le secoua et lui donna presque la nausée. Elle se redressa, son corps endoloris, et secoua sa queue qui frappa deux fois le sol avant qu’elle ne reconnaissance le cimetière des terres lupines où il lui semblait avoir vécue. Mais ne les avaient-elles pas aussi quittés, ses terres ? Elle haussa vaguement un sourcil. Etrange, sa mémoire lui faisait cruellement défaut.

Pourtant il lui semblait vraiment avoir quitté ce territoire. Et il lui paraissait fort étonnant qu’elle y soit retournée, surtout pour s’endormir là. Elle secoua la tête en se relevant. Oui, c’es sûr, il y avait quelque chose qui clochait ici. Le tout était encore de découvrir quoi. Elle ne remarqua pas encore qu’elle était morte, qu’elle était vide de l’intérieur, et que son cœur était à l’arrêt. Elle était beaucoup trop occupée à s’étonner de l’endroit où elle se trouvait. Une fois debout elle fit quelques pas à la recherche d’un individu capable de lui venir en aide. Mais ici à part des tombes et une brume assez inquiétante il n’y avait pas grand-chose. Le cou tendu, les oreilles en arrière, elle avançait en scrutant l’écume, espérant ne pas se prendre quelque chose.

« Aaah »

Elle s’était prit quelque chose, au niveau des pattes. Une tombe ? Non c’était trop moue pour que ça en soit une. Se relevant en crachant la terre qui lui était entrée dans la gueule elle se retourna et reconnu un loup étendu sur le sol, inerte. Elle se précipita vers lui en le secouant timidement d’une patte et en l’appelant. Mais il n’eut aucune réaction. Elle dressa les oreilles et huma l’air, il fallait qu’elle trouve un camarade, ou des plantes dont l’odeur serait suffisamment forte pour réveiller ce pauvre individu. Peut être était-il tombé et s’était-il assommé ? Ou pire peut être avait-il eut un malaise… Il fallait trouver de l’aide ! C’est tout ce qu’Aora arriva à penser, alors elle se retourna, partie en galopant à travers les tombes, espérant rapidement trouver quelqu’un…

J'ai loupé le départ aaaaah désolée


La Lune éclairait doucement le paysage du cimetière d’une lueur blanche. C’était apaisant. Il y avait beaucoup d’étoiles, ça cassait beaucoup le ciel bleuté de la nuit. Mais il faisait froid, très froid …

… Attends, froid ?

Schelling eut un sursaut. Comment ça, il ressentait du froid ? Il ouvrit difficilement les yeux, éblouit par la lumière lunaire. Une sieste n’était pas censée requinquer ? Et depuis quand était-il vivant ? Il regarda autour de lui, des formes un peu volatiles semblaient se poser les mêmes questions. Il se sentait si lourd, si faible … Sa première bouffée d’air failli le tuer une seconde fois, songea-t-il. C’était bon de respirer à nouveau. Mais il manquait quelque chose : son sang ne circulait pas. En se concentrant un peu, il sut que son cœur n’était pas reparti.

Qu’est-ce que tout ceci signifiait ? Autour de lui, du brouhaha, les autres commençaient déjà à la ramener. Ne pouvons-nous pas nous unir pour répondre à la même question que tous se posent : que font-ils ici ? Shell reconnu quelques-uns des siens de l’époque, et d’autres probablement plus jeunes ou vieux. Ce qui était certain, c’est que tous les morts n’avaient pas ressuscités. Pourquoi eux, alors ?


Cette phrase perturbait le bleu (enfin, l’ex-bleu). Effectivement, un peu plus loin, des loups de chair et d’os dormaient comme des cailloux. Encore plus troublant, d’autant que malgré sa forme spectrale, Shell avait l’impression d’avoir des tonnes de plombs sur le dos en se relevant.


Il se souvenait s’être éclipsé loin de ces terres. Il avait des flashs, un autre loup auquel il tenait … Mais il n’avait pas plus d’image que cela. Peut-être l’un des éveillés ? Il n’avait clairement pas la tête à quoi que ce soit : il approuverait bêtement les propos des autres … Du moins de ceux qui préfèrent s’unir plutôt que partir comme des voleurs à droite à gauche. Shell s’approcha timidement du groupe « rats de bibliothèques », tête basse, démarche lourde, et esquissa un tout petit sourire à ces gens-là.