[Défi RP] Qui suis-je [Avalon/Libre]

Sujet: [Défi RP] Qui suis-je [Avalon/Libre] Ven 06 Sep 2019, 22:01

Défi RP Motivation

Défi RP - Description:

Pas après pas. Pas après pas.

Doucement.

Raison allait à l'église de la Corneille. A nouveau.

Doucement. Toujours une patte, après l'autre, à son rythme. Un rythme doux, très doux, pour garder le silence du lieu.

Mais un rythme qui ne s'arrêtait pas. Une patte après l'autre, le Couturier des Nakhus s'approchait du plus en plus de l'église, celle qui abritait la statue de sa déesse... de la déesse de sa meute, la statue de Yurai.

Il était déjà venu là, pour parler à sa chère déesse. Il s'en souvenait, comme si c'était hier.

Les doutes qui l'avaient rongés à propos de sa meute... De l'Oracle... Raison ne savait pas comment gérer ça. Lui qui voulait maîtriser ses émotions, son cœur, son esprit, son âme- Ce jour-là, quand il ne savait plus quoi faire, il était venu, d'une démarche calme à l'extérieur, mais dont l’intérieur de son cœur et de son âme contrastaient avec une tempête qui se déchaînaient en lui. Enfin, ce n'était que le début d'une tempête, mais il se souvenait qu'il ne pouvait pas la maîtriser. Quand ces doutes l'avaient tellement déstabilisés qu'il se mettait à remettre tant de choses en questions...

… Alors qu'il s'était dit qu'il ne viendrait jamais à Yurai sauf pour demander son glowstick, il avait dû briser cette idée, cette volonté d'éviter de forcer la déesse à devoir se mêler des affaires des mortels. Parce qu'il était perdu.

Comme un enfant, perdu, qui appelait à l'aide ; qui appelait un parent pour le secourir.

La déesse fut ce parent qui arriva à la rescousse de son enfant, qui sauva Raison de ses inquiétudes, et qui lui donna les conseils pour ne pas retomber à nouveau.

Et pourtant, et pourtant...

Pas après pas. Pas après pas.

Et Raison s'arrêta.

Car devant lui, se trouvait à nouveau la statue de la Corneille.

Il s'assit, doucement, sur le sol froid de l'église, et leva son regard dans les yeux vides, gris, de la statue. Avec sa patte d'un mouvement doux, il baissa son masque, présentant à nouveau son visage sans aucun artifice ; un visage qui, à nouveau, se trouva peint par l’inquiétude.

Le couturier voulait parler à la déesse.

Mais en lui, il n'arrivait pas à sortir de réponse.

Après tout, Yurai lui avait donné ses conseils. Mais il était revenu, à nouveau, avec les mêmes pensées qui étaient la raison de sa première venue ; comme si cette venue n'avait jamais existé ; ou plutôt, été effacée de l'histoire. Il avait presque honte de revenir en ces lieux pour ça.

Parce que Raison avait essayé, de se mettre à la place de l'Oracle, comme lui avait demandé Yurai.

De comprendre pourquoi, ce jour ou la tempête frappait de plein fouet l'île Fantôme, le cœur de Volstein avait décidé de se débarrasser de ses valeurs, des valeurs qu'il devait porter en tant qu'Oracle, pour sortir les crocs, les griffes, contre des Raeders qui n'étaient pas supposés être là ; qui étaient venu récupérer un artefact dont l'utilité échappait totalement aux Nakhus.

Mais le couturier n'y arrivait pas.

Raison ne comprenait toujours pas pourquoi.

Ces pirates n'étaient pas sur leurs terres maudites, pour une raison inconnue ; et pourtant, ils ne souffraient d'aucun mal, comme si la malédiction avait temporairement disparue, avait été supprimée l'espace d'un moment, pour récupérer ce qu'ils recherchaient tant... Une recherche dans laquelle ils étaient prêts à y laisser leur vie entière. Un sacrifice pour leur meute. Même si Volstein voulait protéger les terres Nakhus, cela n'avait aucun sens.

Parce qu'il avait entendu les mots de l'Oracle. Il voulait seulement garder l'artefact qui était apparu sur l'île.

Cet artefact... Un artefact qui n'avait été mentionné nulle part, dans les livres que le jeune couturier avait lu. Et même encore aujourd'hui, Raison ne trouvait rien marqué là-dedans, qui pourrait lui dire l'origine ; et surtout, si ces artefacts appartenait bel et bien aux Nakhus. C'était comme si son Oracle venait subitement de changer, comme si quelque chose l'avait maudit. Hanté. Manipulé. Possédé.

Un Oracle, qui devait porter la sagesse, la tempérance, les valeurs de Yurai... qui se doit d'utiliser la diplomatie avant de recourir à la plus triste des solutions, la force...

En l'espace de quelques secondes, Raison l'avait vu devenir une ombre, une ombre qui utilisait la violence avant les mots, qui protégeait un objet dont il ignorait même l’existence, en se battant contre un peuple qui voulait récupérer ce qui leur appartenait, sans même vouloir se battre ; C'était comme si une créature qui était l'opposée même des valeurs de Yurai avait prit la forme de leur Oracle pour mettre volontaire le chaos dans un lieu qui était déjà ravagé par la tempête ; pour mettre le chaos dans la meute même.

Raison se demandait, se reprochait même, à chaque fois, son inactivité, comme Yurai lui en avait parlé : La neutralité n'est pas l'inaction. Le couturier aurait du s'interposer de plus belle. Il aurait du stopper l'Oracle en se jetant entre lui, et le Raeder visé ; quitte à prendre des coups, quitte à salement morfler, il aurait dû le stopper, coûte que coûte. Mais, à la place, il avait juste parlé, et assisté à cette scène qui le hantait toujours, de plus en plus fort à chaque fois qu'il se remémorait.

Du sang avait coulé sur les terres Nakhus. Inutilement. Par la volonté de l'Oracle-même.

Une scène qui pourrait faire facilement vaciller le cœur, l'âme de quelqu'un dans la confusion, la perte de contrôle, l'inconnu... Faire tomber n'importe quel Nakhu, même le plus grand d'entre eux, dans le plus grand des doutes.

Et cela avait fonctionné, car Raison ne savait plus.

Même si il avait accepté le rôle de Couturier, d'assister l'Oracle... La toute première raison pour laquelle il portait dorénavant la cape brune, et la broche aux deux aiguilles qui prouvaient son nouveau rôle, c'était pour garder un œil sur tout le monde ; mais surtout, sur Volstein. Depuis son excès de colère contre tout un peuple pour un simple artefact, Raison avait...

… Peur. Oui, c'était ce mot.

Peur que cela recommence.
Peur qu'un jour, une chose similaire se produise, que ce soit avec d'autres meutes... ou avec les Nakhus eux-même.
Car, les temps devenaient de plus en plus compliqués ; n'importe qui le savait. Depuis que les Raeders avaient infiltré les terres des Nakhus... Non. Les terres des Lazulis aussi, l'île aux Roses... Et même les terres des Etelkrus, l'île Abysse, terres qu'ils gardaient fièrement... Depuis cet étrange événement, ou les pirates avaient réussi à briser leurs chaînes pour récupérer ces étranges pierres rouges. Tout semblait s'accélérer, les meutes devenaient de plus en plus méfiantes envers les étrangers. Certes, les Nakhus et leur neutralité leur avait permis de rester en termes correctes avec les autres meutes, mais... qu'en pensait les Nakhus eux-même, de cette intrusion ? Personne ne voulait en parler, mais il serait bien logique de certain des leurs devaient être effrayés à l'idée de revoir une telle situation... L'Oracle en premier, car il créa même une hiérarchie pour avoir des loups, afin de défendre les frontières.

Une meute qui avait ses terres ouvertes à tous, à quiconque avait besoin de repos dans des terres ou ils ne seraient pas chassés, quelque soit leurs origines... Une meute, qui, petit à petit, refermait ses frontières.

Cette idée horrifiait encore plus le cœur de Raison. Il pouvait sentir sa transpiration sur ses coussinets, qui tachaient le sol d'humidité... Mais la pression sur son âme et son cœur bloquaient toute pensée extérieur d'introduire son esprit ; trop de choses s'accumulaient.

Depuis cet événement, Raison avait l'impression que la meute changeait. Mais, malheureusement, pas du bon sens. En plus de son excès de violence récent, Volstein avait commencer à faire opérer des changements brusques avec une nouvelle hiérarchie, tout en commençant à devenir plus strict sur qui pouvait et ne pouvait pas rejoindre les Nakhus.

Une pensée restait bloquée dans la gorge de Raison, à chaque fois qu'il y pensait.

Tu es peut-être Oracle, Volstein. Mais, le seul loup qui peut vraiment nous juger, c'est Yurai, et Yurai seule.

C'est ce qu'il croyait, fermement. Des loups venaient le voir, lui-même, régulièrement, pour rejoindre les Nakhus ; souvent parce qu'ils ne se reconnaissaient plus dans leur meute, comme Sobieski ou Nocera. Qu'ils ne s'y sentaient pas bien, qu'ils avaient besoin d'un endroit qui pourrait prendre soin d'eux, sans jugement, comme Koellya et sa fille- maintenant la fille à Raison, Crystal. Et même, l'envie de les rejoindre car ils savaient que c'était leur place, après avoir vagabondé, comme Azkaban et Tiramisu.

Ces loups, Raison leur avait laissé le droit de venir sur ces terres, sans rien demander de plus ; ces terres accueillent à bras ouverts quiconque à besoin d'y être, quelque soit leurs raisons. Évidemment, sauf si le loup en question aurait été identifié comme violent et dangereux, il n'aurait pas pu venir sur ces terres ; pour les autres, quelque soit leurs idées, leur passé, leurs origines... Ce n'est pas aux Nakhus de juger.

Mais à Yurai, car seule elle peut juger si un loup est apte à faire parti de la meute, car elle est l'incarnation même des valeurs que les Nakhus représentent. Chose qu'il avait demandé à Azkaban, lui qui avait fait un voyage après avoir quitté ces terres pour savoir ou était sa vraie place... Parce que Raison ne peut pas juger les paroles, l'histoire d'un loup comme cela. Seule Yurai le peut, et le couturier savait que demander aux loups voulant sincèrement rejoindre les Nakhus d'aller demander à Yurai avec une épreuve était un moyen plus juste que de demander l'avis à l'Oracle seul. Surtout en ces temps.

… D'un coup, Raison eut un haut de cœur. Tout simplement, car il s'est demandé une question étrange, mais presque sincère pendant quelques instants :

Et si je n'étais pas fait pour être Nakhu ? Et si tout, depuis le début, était un mensonge ?

Après tout, il avait grandi pour être le parfait petit Nakhu, jetant au passage tout développement personnel ; il était sage, il voulait être Nakhu, et porter avec perfection les valeurs des Nakhus ; mais était-ce vraiment son destin ? D'avoir jeté qui il aurait du être pour juste être un vrai Nakhu ?

Et, en doutant de l'Oracle, de Volstein, sur sa propre place, sur les valeurs qu'il avait porté lors de la scène avec les Raeder... Ou, le changement radical qu'il a fait dans la hiérarchie pour rendre les terres Nakhus plus difficiles d'accès, alors qu'elles ne devraient pas être protégés comme des terres Etelkrus ou Lazuli...

Est-ce que l'Oracle méritait-il de rester Oracle ? Aurait-il perdu la tête ? Ou, Raison serait-il trop strict ? Peut-être qu'il n'avait plus sa place ici, maintenant qu'il voyait les choses différemment, que ce n'était pas ce qu'il pensait voir chez les Nakhus ?

Et sa vision, son imagination du futur pour les Nakhus, qui voyait un ancien Raeder, Ajani, devenir Oracle... était-ce vraiment ce que Yurai voulait ? Ou Volstein aurait-il d'autres plans en tête pour les Nakhus... ?

Sincèrement... était-ce vraiment la voie qu'il devrait prendre ? Après tout, d'autres chemins existaient.

D'autres meutes, avec d'autres idées, existaient. Et même si cela ne lui convenait pas, il pourrait tout aussi bien partir. Après tout, qu'est ce qui le force à rester ici ? Il est un loup libre. Il n'a pas à devoir rester dans une meute ou les choses dégénèrent et deviennent hors de contrôle... !

Soudainement, le loup aux rayures pourpres toussa.

Non. Il avait peut être grandi en ayant en tête d'être un bon Nakhu- et peut être que les choses, en ce moment, ne vont pas bien- mais il aimait sincèrement les valeurs de sa meute, qu'il voulait partager. Les valeurs de Yurai étaient des valeurs qu'il respectait. Qu'il aimait. Qu'il voulait protéger, à tout prix et coûte que coûte. Si Raison ne les aimait pas, il serait déjà parti, depuis longtemps, à vivre une vie de solitaire- peut-être même à définitivement quitter sa vie sur les terres de Punk Wolf, et de tout reprendre à zéro.

Mais ce n'était pas le cas, car il avait la foi. Et il l'a toujours. Il respecte, il adore, il admire Yurai, une déesse qui, malgré le fait qu'il n'est qu'un mortel, une simple créature éphémère aux yeux des dieux, a donné de son temps, de ses paroles, pour le rassurer, pour montrer qu'au fond, tout irait bien. Mais qu'il devait réfléchir.

C'était... si étrange, qu'un dieu accepte de s'occuper de mortels comme lui, comme tous. Ils auraient pu ne jamais se montrer. Ne jamais se manifester. Laisser les loups vivre leur vie, sans glowstick, sans rien, comme s'ils auraient été seuls sur ces terres, avec que pour but la survie. Et pourtant, et pourtant... Les dieux nous aidaient. Chaque dieu avait ses valeurs, et des loups pour les protéger, et les respecter. Les dieux n'avaient rien à gagner de tout ça, au fond, car les loups étaient éphémères ; mais ils étaient là. Et les loups, eux, qu'avaient-ils à gagner de plus, à suivre des dieux ? Les solitaires sont la preuve que les loups auraient pu très bien vivre sans dieux, car eux-mêmes ne sont pas puni par les dieux pour ne pas avoir foi en eux.

Au fond, cela aurait pu juste être comme ça. Mais, Raison, même en pensant à ça, voyait que les loups qui suivaient les dieux gagnaient quelque chose. Ces dieux sont importants, car ils sont leur guide dans leur vie sur terre. Le moment ou un loup sent sa foi naître pour un dieu, une foi sincère, alors ce dieu viendra vers lui et le guidera, l'encouragera, le protégera ; le glowstick en est une preuve. Et même sans, les dieux restent protecteurs de leurs fidèle... Car Raison n'oubliera jamais la manière dont Yurai l'a accueilli. Il n'avait aucun glow, il était confus, Yurai ne l'avait jamais vu avant ; et pourtant, elle l'avait rassuré. La déesse avait donné les sages paroles qu'il lui avait fallu pour calmer temporairement la blessure qu'il avait dans le cœur et l'âme.

Mais il n'arrivait pas à être indulgent avec son âme, comme sa déesse lui avait conseillé.

C'était comme si, en devenant couturier, il avait décidé d'essayer de soigner ses blessures, tout ce qui le pesait ; mais que ces problèmes le submergeaient, comme une marée qui montait, sans cesse, sans aucun moyen de l'arrêter.

Il se sentait se noyer dans ses problèmes, comme une eau maudite qui voulait de détruire, lui forcer à faire naufrage.

Il pouvait sentir l'eau dans ses poumons, l'empêcher de respirer.

Il pouvait sentir l'eau dans son corps grimper, comme une boule dans sa gorge.

Il pouvait sentir l'eau dans sa tête, cherchant à fuir par ses yeux.

Yurai, aide-moi, par pitié.

Soudain, le silence de l'église fut brisé.

Les corbeaux s'envolèrent dans l'église subitement ; ce vol forçant Raison à libérer un souffle par surprise, comme si l'eau imaginaire-et pourtant, si réelle à ses yeux, venait de fuir, de couler avec ce souffle. Ses problèmes venaient d'être repoussés par un bruit, de plumes battant contre l'air avec la force des ailes de ces oiseaux noirs comme la nuit ; provoquant un vent qu'ils créaient avec le vol en quittant l'église, un vent froid, qui rendait l'église de la Corneille encore plus fraîche que d'habitude-

- presque à en glacer les os.

Comme si on était observé. Mais, ce n'était pas comme d'habitude.

Car quand la déesse observe, l'église se réchauffe pour ses enfants. Elle rassure. Elle protège. Elle aime.

Ici, tout devenait froid.

Ploc.

Ploc, Ploc.

Ploc ploc ploc ploc ploc.

L'eau commençait à tomber, les gouttes se faisant de plus en plus fréquentes, de plus en plus bruyantes en s'écrasant contre le toit en ardoise, contre la pierre blanche, contre le sol, dehors. Un bruit répétitif, mais dont le rythme accélérait progressivement, suivant la progression inarrêtable du temps.

L'air d'été, la chaleur, le ciel bleu, le monde coloré... Venait de faire place au froid, au ciel gris, au monde sombre et aux couleurs grisées... Comme si le monde, comme si les dieux, se sentaient triste ; et que le ciel reflétait leur émotions en se changeant. Comme si on avait senti sa souffrance, qu'on l'avait entendu.

Alors que la pluie continuait de tomber, elle devenait l'unique bruit qui traversait, qui sonorisait les alentours.

Plus un bruit de corbeau. Plus un bruit de pleurs.Juste des souffles, étouffés par l'eau qui tombe sans cesse, comme si la pluie n'allait jamais s'arrêter. Une humidité constante, qui commença à peser dans les poumons du couturier Nakhus. Ou était-ce vraiment cela... ?

Un nouveau haut de cœur repris Raison. Son pelage s'hérissa légèrement, parcouru par un frisson.

Un frisson de froid ?

Ou un frisson de peur ?

Malgré ses membres engourdi par la vague soudaine d'émotions, de peur, de tristesse qu'il avait fait remonté avec ses souvenirs, le loup aux rayures pourpres se releva. Doucement, avec difficulté, comme si tout son corps venait de prendre un horrible coup : comme si il avait peur de s’écrouler sous son propre poids, et celui de ses peurs, de son stress, de son inquiétude.

Doucement, Raison se retourna.

Et il le vit.

Un loup.

Un loup, à l'apparence qui ne le lui rappelait rien.

Mais un loup qui était là, qui le regardait.

Un loup, au pelage à la fois sombre et clair, au couleurs éparpillés mais bien séparées l'une de l'autre, comme le jour et la nuit. Un loup, portant une couronne d'os, comme s'il était un roi, mais de quoi ? Une question qui resterait, sûrement, sans réponses. Un loup, dont ses yeux dépareillés, marrons, étaient posés sur le Nakhu.

Comme si il attendait quelque chose.

Les yeux de Raison, fatigués, inquiets, stressés, dont quelques traces de larmes étaient facilement visible sur ses joues et dont les yeux brillaient encore, humides malgré le manque de lumière, se posèrent sur le loup, avec maintenant une pointe de curiosité nouvelle.

Doucement, mais sans bouger, le couturier respira. Renifla. Il cherchait à savoir qui il était.

Mais rien ne lui vint.

Il était sur d'une chose ; il n'était pas d'ici, il n'était pas Nakhu.

Mais, étrangement, une autre odeur l'accompagnait.

L'odeur... du danger.

Raison ne comprenait pas cette odeur étrange ; mais l'instant ou cette étrange odeur toucha son museau, se fit absorber dans son corps, et que le cerveau reçoive l'information...

Il frémit. Comme si, quelque part en lui, il voulait fuir.

Comme si un danger le guettait.

Raison ne savait pas si c'était à cause de la panique, de sa réflexion de tout à l'heure. De sa peur suite aux souvenirs qu'il faisait remonter, de ses doutes.

De tout.

Mais, il voulait fuir. Fuir d'ici. Rester seul. Réfléchir sous la pluie s'il faut. Mais, fuir.

Et pourtant... au fond de lui, une voix cria dans son cœur. Celle de rester.

Car, il était Raison.

Pas juste un Nakhu là pour faire des capes et assister l'Oracle. Pas juste un Nakhu pour porter la bonne parole et vivre uniquement pour l'être.

Il était Raison.

Et ce qu'il aimait, et devait faire, c'est aider les loups. Leur parler.

Quel que soit son nom. Son origine. Son passé. Ses intentions. Raison ne le connaissait pas. Il ignorait la raison de sa venue. Il ignorait même si il voulait le voir, ou si il voulait aller dans l'église voir Yurai ; ou quelque soit la raison de sa venue. Le couturier ignorait tout, mais il y a une chose qu'il refusait d'ignorer :

la présence du loup.

Respirer. Expirer. Tranquillement.

Il prit un pas.

Pas, après pas.

Il approcha doucement le loup, mais respecta un espace personnel pour lui et pour l'étranger.

Quand on venait le voir, c'était surtout en tant que couturier.

Parce qu'il était couturier, il devait faire des décisions importantes, comme avec l'oracle. C'est ce que les loups pensaient. C'est même ce que lui pensait. Qu'il devait décider pour les autres. Qu'il devait décider du destin, de ce que devaient faire les autres.

Aux yeux de tous, il n'y avait qu'un loup : Le Couturier Nakhu.

Mais... Non.

Raison regarda un instant le sol, perdu dans ses pensées. Mais, cette fois, elles n'étaient pas douloureuses. Non, elles étaient... fortes, comme un rayon de soleil transperçant le ciel orageux. Parce que cette voix, qui crie dans son cœur...

C'était sa conscience. Sa conscience qui criait quelque chose qu'il n'avait jamais entendu, ou plutôt, ignoré sans le savoir depuis le tout début de sa vie d'adulte.

Il n'était pas le Couturier Nakhu. Il n'était pas juste un loup parmi tant d'autres, qui avait la chance d'avoir un haut rang et qui se devait de prendre des décisions pour tout le monde sur tout.

Il était Raison.

Et il ne devait rien décider pour les autres. Non, il devait les aider à faire leur chemin. Leur tendre la patte en cas de difficultés, leur donner des conseils, du support quand ils avaient besoin.

Tout comme Yurai l'avait fait pour lui.

Mais en aucun cas, il n'a le droit de prendre de décisions. C'est aux autres, de prendre leurs décisions, de décider de leur vie, de leurs choix. Tout comme lui devait garder le contrôle sur sa vie, sans avoir à faire souffrir son cœur et son âme pour les décisions des autres.

Et lui, serait là pour les aider.

Raison fit passer sa patte sur son visage, essuyant les larmes récalcitrantes sur son visage avec ses coussinets d'un moment, récupérant le masque qui cachait ses émotions avec ses griffes, qu'il arracha d'un simple mouvement.

Il n'était pas qu'un simple Nakhu. Il n'était pas qu'un simple instant dans la vie de ce monde. Il n'était pas qu'un simple moment dans la vie d'un dieu.

Il était Raison. Il était un loup qui existait ; pas juste un rang occupé dans une hiérarchie.

Et enfin, enfin, le loup aux rayures pourpres afficha un sourire léger, mais un sourire sincère.

Car il savait maintenant qui il était vraiment.

Il releva doucement sa tête, revenant à la réalité, et fixant à nouveaux ses yeux violets vers l'étrange loup à la couronne, prêt à lui parler.

En tant que Raison.

Il inspira. Puis expira.

Son premier souffle en tant que lui-même.

Et ses babines s'écartèrent, prêtes à passer son premier message, en tant que Raison, d'une voix douce, et enfin, légère.

- Bonjour. Je suis Raison. Puis-je vous aider ?

((mots : 3749))

Invité

AVALON

L'EPERVIER

PRECHEUR

Tu es la balance, froide, du fer qui pue l’odeur du sang. Tu es la lame qui tranche la gorge, qui arrache la vie. Tu es la vérité qui fait pleurer de peur le mensonge. Tu es droit, grand, juste. Tu es juste. Tu es humble car tu sais que tout ça n’est qu’illusion, tu sais que tu ne resteras pas bien longtemps; tu es mortel et les dieux n’apprécient pas ceux qui s’approchent trop près d’eux. Tu es Ao. Et tu es si loin d’elle. Tu es sa voix, et tu hurles de rage : ta rage. Alors au final, es-tu Ao ? Tu n’es que justice. Tu es raison. Tu es Raison.

Avalon. Ton regards se plante sur ce loup, tu lis dans son coeur, dans sa pensée. Tu es Prêtre, tu as ce don : l’empathie. Tu ressens la détresse, la confusion. Tu ressens et tu as pitié. Pitié car tu vois ô combien il semble croire, ô combien il voit en la sainte Corneille salvation. Ô combien le mensonge a rongé ses os.

Sa voix est douce mais son regard semble fuir la lumière que tu dégages; la froideur que tu émanes. Un feu glacial.

— Tu penses que les dieux se connaissent ? Tu penses qu’ils se détestent ? Yurai ! Acceuil moi je suis le fils d’Ao, ta soeur !

Tu descends, serpent que tu es devenu, sur le sol et tu te dresses devant Raison. Un sourire vint déchirer sa peau.

— Bonjour, Raison. Tu sembles regarder vers le ciel avec beaucoup d’attente. Qui te dis qu’ils sont en haut …? Les .. “ dieux “ …

Tu te demandes s’ils vous entendent, sûrement, ils sont partout, vicieux. Lentement, tu tournes autour de ce lupin, tes yeux dépareillés ne veulent pas se décrocher de lui, tu respires. Tu respires le soufre. Tu respires la cendre. Tu respires comme si tu renaissais. Tu comprends et tu veux qu’il comprenne aussi, ce prêcheur de l’oiseau de jais.

Sujet: Re: [Défi RP] Qui suis-je [Avalon/Libre] Sam 07 Sep 2019, 00:20

Raison continuait d'observer l'étrange loup à couronne qui venait d'arriver. Il ne savait pas qui il était ; mais il espérait le découvrir. Il était curieux, comme d'habitude, et après tout ce qu'il venait de faire traverser dans son esprit, il avait à la fois envie de lui parler ; mais il avait de même toujours cette envie de fuir.

Mais, le Nakhu ne devait pas juger sur l'apparence, ni sur l'odorat, ni sur rien.

Il n'a pas à juger les gens.

Soudainement, le loup commença à lui lancer des questions, avant de se présenter comme fils d'Ao... Serait-il un prêtre Lazuli ? Pourquoi viendrait-il dans le temple d'un dieu autre que celui de la Dragonne ?

… Il devait avoir ses raisons. Cela ne concernait sûrement pas le couturier.

Le loup descendit de sa place, se présentant face à Raison, avant de le saluer, et de poser une autre question. Le Nakhu réfléchit un petit moment, cherchant à trouver les mots sincères, qu'il avait dans son cœur ; pas ce que penserait un Nakhu normal.

Non, cette fois, il donnerait son avis. L'avis de Raison.

- Je pense que les dieux se connaissent, oui... Mais je doute sincèrement qu'ils se détestent. Certes, les dieux sont séparés en plusieurs meutes, mais si ils se détestaient tous mutuellement... J'imagine que nous aurions plutôt vécu dans un champ de bataille gigantesque, ou tout ceux qui porteraient une couleur différente de la nôtre devraient être éliminés. Mais, je ne dis pas que les dieux vivent en parfaite harmonie... J'imagine qu'ils sont comme nous, dans un sens. Avec des visions différentes du monde, qui sont plus ou moins compatibles... Mais, sans pour autant devoir s'affronter pour un oui ou pour un non.

Et heureusement. Un combat titanesque entre dieux digne d'une fin du monde juste parce que un dieu préfère le thé et l'autre le café, cela aurait drastiquement réduit les chances de survie de n'importe qui. Et Punk Wolf aurait eu un visage bien différent de même, avec... Mais, Raison ne voulait pas imaginer une chose aussi désolante. Car, de toute façon, ce n'est pas comme si c'était la réalité. Il avait dit son avis sur la chose, et qu'elle soit vraie ou fausse, c'était ce qu'il imaginait, lui.

- Oh, regarder le ciel ? Comme on dit qu'ils voient tout à tout moment, je les imagine bien vivre dans les cieux. Ils peuvent ainsi voir ce dont ils ont envie, quand ils ont envie. Et si ils ont besoin de s'approcher, ils le font. Comme quand un loup demande un glowstick, ils descendent temporairement pour cette occasion, car elle est importante à leurs yeux. Tout comme ils peuvent ignorer une présence si ils ne pensent pas qu'il y a besoin d'intervenir.

Il imaginait. Il pensait. Il n'était pas sûr, mais c'était tant mieux.

Raison avait beaucoup de choses à découvrir, et pour le moment, il avait envie de s'attacher à ce qu'il croyait, lui, et pas ce que lui disait un bouquin ou en essayant de suivre le chemin parfait du bon petit disciple. Le loup aux rayures pourpres respectait Yurai, les Nakhus, et le reste ; mais il voulait le faire en étant enfin soi-même ; et pour commencer là-dedans, il fallait d'abord commencer à croire son cœur avant de croire son cerveau.

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