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 Consistency of dirt - Epreuve de vie, Libre.

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MessageSujet: Consistency of dirt - Epreuve de vie, Libre.   Consistency of dirt - Epreuve de vie, Libre. EmptyMer 16 Oct 2019, 05:12

Tu n'es pas seul, Justice.
Tu n'es pas seul et tu ne le seras jamais.


Son cœur battait à en rompre ses côtes. Un vacarme assourdissant résonnait en échos dans sa tête, roulant et revenant en boucle, l'écrasant comme les vagues d'un océan terrible s'abattant sur son esprit. Ses flancs se soulevaient puissamment alors que ses yeux dardaient de tous côtés.
Il les avait vu, il en était sûr. Il avait entendu le son léger mais morbide du métal sur la roche. Un son qu'il ne connaissait que trop bien et qui résonnait comme le glas au fond de sa poitrine. Il avait eu raison, pendant tout ce temps. Il avait été suivi.
Alors il n'avait pas réfléchi plus longtemps. Il en avait vu les ombres se mouvoir et son esprit s'était brouillé, détraqué par la peur et il n'eut nullement l'envie de s'attarder pour affronter leur regard. Il lui fallait fuir, une fois de plus, car contre ces démons il n'y avait pas de parade pour se jouer de leur sanction. Pas de négociation. Il avait bafoué la plus sacrée des règles - l'appartenance. Une vie hors de leurs murs était inenvisageable, puisqu'ils avaient été faits pour y vivre. Tout sur eux criait leur soumission à ce grand ordre, tout sur son corps était le fruit de leur volonté. Il n'était qu'une pomme pourrie tombée un peu trop loin de l'arbre, qui avait roulé en contrebas de la colline - mais on ne doit pas gâcher, et même une pomme pourrie peut servir à nourrir les cochons. Alors le fermier avance dans sa direction pour la ramasser et la mettre dans le panier, avec les autres.

Il avait couru sans même voir où ses foulées le menaient. Peu importait. Ces histoires de clans, de frontières, de zones à ne pas traverser - tout cela était d'une futilité déconcertante quand il s'agissait de sauver sa peau à nouveau et de s'extirper de griffes d'argent pareilles aux siennes. Il pouvait courir aussi loin qu'il le désirait, il leur appartiendrait toujours.
Il avait fini par ralentir. Il avait l'impression d'avoir couru des heures - c'était probablement le cas. Mais désormais la fatigue gagnait ses pattes endolories, et il espérait avoir semé les ombres qui le poursuivaient.
Il regarda autour de lui, langue pendante, haletant dans l'air matinal. Le silence l'entourait, seulement perturbé par les lourdes respirations qu'il poussait hors de son corps malmené tentant de se réoxygéner. Au fur et à mesure que son corps tendu et tremblant refroidissait, le monde autour de lui semblait se faire moins noir et moins menaçant. Une brise fraîche le caressa et envoya une série de frissons agiter tous ses membres. Son souffle profond s'apaisait.
Il ne reconnaissait pas l'endroit. Il ne voyait plus ses poursuivants. Il n'y avait que le silence. Il était seul.

Le calme le regagnait progressivement mais rencontrait quelques résistances, son regard se jetant frénétiquement sur le moindre mouvement qu'il pouvait capter -des brindilles agitées par le vent principalement, son corps tressautant au moindre bruit.
La réalisation était lente et douloureuse à accepter, mais plus le temps s'étirait sans que rien ne vienne le retrouver plus il se disait qu'il n'y avait, en réalité, jamais eu de poursuivants à ses trousses. En tout cas, aucune menace en chair et en os - seuls les fantômes qui hantaient encore ses pensées s'étaient aujourd'hui matérialisés pour le pourchasser.

La gueule entre-ouverte, Justice expira longuement, le soupir qu'il relâchait apaisant la tension dans sa cage thoracique.
Il avait pénétré en des terres qu'il n'avait encore pas exploré à présent. Des terres qui ressemblaient étrangement à son esprit en cet instant même - noir, désolé, criblé de grandes cicatrices qui semblaient ne pas pouvoir se refermer. Levant le museau au ciel, il huma l'air brièvement à la recherche d'une quelconque odeur autre que les traces de soufre et de fumée qui semblaient s'échapper des profondes entailles du sol. Pas de trace d'un autre loup à proximité. Pas d'odeur marquée de loup de clan. Il avait couru dans l'étendue des terres libres pour se retrouver au sein de l'une d'entre elles - et ce lieu déprimant et stérile semblait s'étendre à perte de vue.

L'énergie nécessaire à se lever vint difficilement à ses muscles malgré ses injonctions, et il tituba un peu lorsqu'il fut finalement debout sur ses quatre pattes, déboussolé et misérable. Sa langue était lourde et pâteuse et cette journée serait sans saveurs - pourtant, il lui fallait quitter cet endroit et oublier ce moment d'embarras. Quel grand guerrier il faisait. Fuir des ombres et des souvenirs comme un louveteau apeuré.

Il marchait à un rythme monotone sans penser à rien depuis plusieurs minutes déjà quand une tâche de couleur dans son champ de vision lui fit redresser légèrement la tête.
Il approchait d'une zone qu'il connaissait de nouveau. Il allait pouvoir laisser derrière lui cette immensité pénible et austère. La savane qu'il avait déjà parcourue était tout aussi plate et fade, mais au moins avait-elle le mérite d'être peuplée d'un minimum de vie et de ne pas tout à fait donner envie de se suicider. De là, il pourrait retrouver son chemin jusque dans les montagnes qu'il affectionnait particulièrement. Il songea un instant à l'ironie de son choix - lui, le loup souterrain vivant sous un volcan prenant pour lieu de prédilection des roches qui pointaient dans la direction opposée, l'élevant vers le ciel là où il avait toujours été retenu sous la terre.

Il y eut un bruit précipité derrière lui.

Le courant électrique qui le parcourut par réflexe lui fit faire volte-face le temps d'un battement de cils, les pattes étirées et prêtes à s'abattre sur un assaillant qui aurait osé venir finalement le surprendre jusqu'ici. La fuite n'aurait plus été une possibilité en ce moment - il allait falloir se battre - et probablement mourir.

Mais ses ardeurs retombèrent bien vite quand il contempla les coupables des sons de pas, légèrement ahuri et le cœur battant. Deux lionceaux.
Seuls mais visiblement pas abandonnés au vu de leurs corps dodus, les deux félidés se jetaient l'un sur l'autre avec force et entrain, déterminés à prouver leur ardeur au combat et à avoir le mouvement final qui enverrait l'autre en soumission. Ils dégageaient une cacophonie de miaulements et ronflements et grondements et autre vocalises hardies, à tel point qu'il parut inconcevable à Justice d'avoir pu passer non loin d'eux sans les avoir entendus à l'avance. Mais le loup avait été bien trop perdu dans ses pensées, enfermé dans le palais mental qui le ramenait toujours à une époque d'un autre temps.
Il les observa s'amuser avec insouciance. Chaque patte abattue au sol et chaque coup de queue vivement lancé dégageait du sol son lot de poussière grisâtre qui venait s'ajouter à l'atmosphère déjà lourde et monochrome, et il y avait une certaine beauté à ces deux petits êtres dorés qui s'adonnaient à leur activité sans se soucier le moins du monde de ce qu'il se passait autour d'eux et des éventuels prédateurs comme lui qui auraient pu les cueillir facilement au vu de leur absence de garde.

C'était étrange, d'ailleurs. Il n'avait pas vu beaucoup de lions de sa vie, mais de ce qu'il savait de ce type d'animal et de leur comportement grégaire, les troupes laissaient rarement les petits s'égarer loin de la protection de leurs nombreux yeux aguerris. Habituellement, il y avait toujours quelqu'un pour veiller.
Et ils n'auraient pas pu faire autant de chemin depuis la savane s'ils avaient été seuls.

Un frisson lui hérissa l'échine.

Un grondement sourd fit trembler l'air au-dessus de lui.

Il eut à peine le temps de se plaquer au sol en se décalant d'un bond qu'il sentit le souffle d'air l'effleurer et qu'il ressentit dans la terre la vibration produite par un lourd animal qui se réceptionnait à l'endroit où il s'était tenu un instant auparavant.
Il planta ses yeux rendus soudainement vifs dans le regard mordoré de la lionne. Elle était énorme et magnifique. Puissante et terriblement dangereuse.
Justice aurait probablement pu passer sans encombre et rejoindre la frontière s'il avait continué tout droit sans s'arrêter, mais Justice avait eu le malheur de s'arrêter trop près de ses petits -et il allait désormais devoir en payer le prix.

Le fauve découvrit ses longs crocs alors que sa gueule s'ouvrait de toute sa largeur pour pousser un rugissement courroucé.
D'un pauvre loup morne et fatigué Justice s'était métamorphosé en animal vif et attentif, prêt au combat alors que tous les systèmes de son cerveau semblaient se reconnecter les uns après les autres pour gérer l'urgence de la situation. Le feu de l'adrénaline avait explosé dans son système nerveux, éclaircissant ses pensées instantanément et embrasant ses muscles pour les préparer au combat.
Son esprit passa en automatique, les circuits se mirent en tension. Ses babines se retroussèrent sur ses longs crocs effilés et à son tour il laissa entendre un grondement puissant.

Il vit les muscles rouler sous la peau veloutée de la lionne et sut qu'il n'avait plus que quelques instants pour réfléchir rapidement et faire son analyse de la situation avant de se lancer dans un combat durant lequel aucune faute ne serait permise. Pour la première fois depuis plusieurs mois, il allait devoir rappeler à lui tout ce pour quoi il avait été forgé - et c'était à nouveau une question de vie ou de mort.
Il élimina immédiatement la possibilité de simplement foncer tête baissée pour abattre son corps contre celui de la lionne, leurs poitrails s'entrechoquant pour se confronter uniquement de toute la puissance physique de leurs muscles. Il n'était pas bâti pour, et le félin était d'une carrure bien plus imposante. Elle aurait rapidement le dessus et il ne s'agirait que d'une affaire de secondes pour qu'elle ne l'écrase sous ses pattes et ses mâchoires. Non, Justice allait vaincre en utilisant l'atout de sa plus petite taille et de sa finesse pour échapper à sa force brute, et il allait vaincre grâce à ce pour quoi il avait été modelé. Il n'avait pas été choisi pour représenter la caste des Soldats de son clan, ces grands monstres de muscle aux crocs d'argent; mais parmi les autres mâles, les guerriers plus classiques, il avait tout de même excellé par ses aptitudes. Justice était plutôt fort malgré tout dans sa catégorie, oui; mais on avait surtout éprouvé son endurance. Il avait survécu à leurs rites vicieux, aux infections, à ses camarades, à des jours entiers envoyé dans des terres stériles, à la poussière, aux maladies, à sa fuite. A Légion.

Son regard se durcit, et c'est le moment que choisit la lionne pour se jeter sur lui d'un bond souple et précis. Justice esquiva d'une rapide foulée de côté, le coup d'envoi de leur valse envoya une gerbe de poussière autour d'eux, et les deux danseurs se mirent en piste pour leur duo mortel.

Le loup commença le long travail d'épuisement qui lui permettrait d'asséner des coups à son tour quand la lionne se serait épuisée de ses premiers assauts brutaux. Enchainant les bonds et les dérobades avec la précision d'un athlète ayant calculé ses pas et répété sa chorégraphie, ne manquant pas le moindre mouvement de son adversaire afin d'en anticiper les répliques, Justice menait la danse en se jouant des attaques spectaculaires mais grossières de son opposant. La lionne se savait puissant, et malgré ses feulements irrités et frustrés de voir son jouet lui échapper à quelques centimètres à chaque manœuvre, elle restait farouchement déterminée à attendre une erreur de sa part pour lui abattre sa lourde patte sur la nuque.

Mais Justice ne fatiguait pas. Justice était prêt, Justice avait fait ça mille fois, Justice pouvait encore tenir des heures.

C'est en s'enfonçant dans une nappe d'une fumée blanche, épaisse et suffocante qu'il se rappela d'un détail important sur son environnement. Il venait d'ailleurs de se réceptionner au bord de l'un de ces détails.

Les failles.

Après la brève accélération cardiaque que lui provoqua la sensation de se tenir tout près d'une profondeur insondable, son esprit se focalisa surtout sur les bénéfices que les failles pouvaient lui apporter. Un avantage de terrain non négligeable. La lionne était bien plus lourde que lui - et bien qu'elle ne manque pas d'une certaine agilité à sa manière, elle risquait d'être probablement facilement déstabilisée s'il se servait intelligemment de la géographie du terrain.

Un nouveau bond l'éloigna de la déchirure qui avait ouvert le sol et il recommença à calculer sa trajectoire en fonction de ces ravins desquels émanait cette épaisse fumée. Et le bal reprit. Les deux partenaires enchainaient leurs enjambées. Le fauve était toujours aussi vigoureusement opiniâtre dans sa volonté à l'attraper, assénant ses redoutables coups de griffes, soulevant la terre et la poussière, faisant trembler l'atmosphère de ses rugissements courroucés. La mère protectrice qu'elle était ne devait pas saisir pourquoi le loup, malgré ses nombreux avertissements et ses attaques menaçants, persistait à rester dans la zone. Pourquoi il n'avait pas détalé d'ores et déjà. Il aurait probablement pu la semer, et elle aurait perdu un repas; mais elle aurait surtout accompli sa mission initiale : protéger sa progéniture de la menace étrangère.
Pourtant, Justice demeurait continuellement à sa portée, il ne se dérobait pas de leur duel, il ne quittait pas la piste.
Il aurait pu, oui.

Mais quelque chose pulsait dans ses veines, quelque chose qui alimentait ses muscles, quelque chose qui l’empêchait de battre en retraite. Lui-même ne le savait pas. Lui-même se demandait par brefs bribes de pensées pourquoi il ne s’esquivait tout simplement pas hors de cette valse mortelle, lui qui n’avait rien de particulier à gagner. Mais le fil de ses réflexions se retrouvait rapidement interrompu par les flammes de l’action, par la poussière qui l’aveuglait et l’asphyxiait temporairement. Et ce sentiment malsain qui le poussait à continuer reprenait le dessus.
Il ne s’esquivait pas des combats.

Il les remportait.

Un coup de griffes acérées passa à quelques millimètres de sa patte arrière, ne laissant que la caresse du déplacement d’air le frôler. Il l’avait laissé se rapprocher suffisamment, désormais. Mais cela faisait quelques minutes déjà que le loup bondissait et tournoyait, s’arrachant toujours aux charges de son adversaire, et probablement commençait-elle à se lasser et à perdre de sa vivacité et de ses réflexes. C’était le moment qu’il avait choisi, c’était le moment qu’il attendait.

Ses pattes avant prirent appui sur l’un des amas rocheux à sa portée, ses postérieurs se rassemblèrent sous son corps et il se propulsa dans les airs, bien plus loin qu’il ne l’avait fait lors de ses timides et mesurées foulées dansantes, et ses griffes raclèrent la pierre en projetant des étincelles minérales lorsqu’il atteint le rebord rocheux sur lequel il atterrit souplement, faisant immédiatement volte-face.

Pour voler en sens inverse.

Son corps lancé à vive allure percuta la lionne qui s’était cabrée dans l’idée de le poursuivre – mais elle était plus lente et plus lourde.
Les chairs s’entrechoquèrent dans un bruit sourd et il serra les mâchoires pour encaisser l’impact. Son adversaire était bien plus puissant, mais sa force avait beau être immuable lorsque répartie sur quatre pattes solides – elle devenait instable quand le fauve cherchait à s’élever du sol.
Ses antérieurs s’enroulèrent autour de l’épaisse et chaude encolure, agrippant la lionne de toutes ses forces tandis que le même élan accompagna ses crocs se planter dans la chair. Et il se prépara pour le second choc.

Les lutteurs entremêlés s’écrasèrent sur le sol noir en s’écorchant la peau sur les aspérités coupantes, aucun d’entre eux ne voulant lâcher prise –car la féroce mère à son tour s’était contorsionnée pour le saisir, ses lourdes pattes labourant son dos et les dents épaisses cherchant à transpercer le large collier de cuir qui enveloppait son cou dans une étreinte aussi bien douloureuse que protectrice. Il sentait les griffes incurvées déchirer l’épiderme mais il tenait bon, maintenant sa prise, enflammé par le gout du sang qui peu à peu se répandait dans sa gueule. Ils maintinrent leur étreinte sauvage sur les quelques mètres qu’ils roulèrent, puis Justice se redressa d’un bond quand le fauve eut l’audace de le délivrer de ses muscles puissants en voulant asséner un coup qui l’aurait assurément envoyé au tapis – au lieu de ça, le canidé fila sur le côté et tournoya à nouveau, laissant un instant de répit à la lionne pour qu’elle se relève d’une poussée de reins – avant qu’il ne fonde sur sa nuque.
Elle hurla son irritation d’un cri strident et fit de son mieux pour se débarrasser de cet assaillant qui s’était juché sur son garrot, restant momentanément hors de portée de ses canines développées tandis que les coups de crocs répétés du canidé maculaient peu à peu le pelage doré de sillons sanglants.

D’une brusque embardée et d’un violent coup de patte elle l’éjecta et il mordit le sol à nouveau. Il grimaça brièvement sous la vive douleur qu’il ressentit à l’épaule en heurtant la terre et eut à peine le temps de se préparer à la suite.

La lionne était en colère. Terriblement en colère.

Et sa féroce silhouette fonçait vers lui avec la volonté d’en finir enfin avec ce jeu qu’il avait décidé de mener, jeu dangereux qu’elle avait docilement accepté de partager, avant que désormais sa patience ne se soit tarie. Il avait hésité une seconde de trop – il n’aurait pas le temps de rouler pour s’esquiver à nouveau à son courroux.

Alors il étendit ses doigts aux poignards acérés et fendit l’air devant lui d’un arc de cercle.

Un rugissement furieux et empli de douleur transperça ses tympans sous la pluie de gouttelettes de sang qui retombait finement sur son cou et son visage.
Le corps lourd et musclé s’abattit juste à côté de lui, manquant sa cible initiale, et pour un unique instant Justice ne semblait plus être la préoccupation principale de la lionne qui se débattait avec elle-même, passant ses pattes salies sur sa tête à de multiples reprises, se contorsionnant sur le sol, sa queue frappant l’air et propulsant la poussière dans un rythme effréné et asynchrone.
Sur le côté droit de sa tête que barrait désormais une balafre rouge vif, l’orbite n’abritait plus d’œil mordoré mais seulement un magma de chair retournée et de sang bouillonnant.

Justice se remit sur ses pattes et s’éloigna de deux bonds, se laissant un instant de répit tant que la lionne semblait encore lutter avec l’acceptation de son organe mutilé ; n’appréhendant pas qu’une douleur si intense puisse inonder ses sens. Haletant légèrement, le loup noir reprenait son souffle, prêt à conclure cet acte et le spectacle tout entier en puisant dans l’endurance de ses fibres. Encore un peu d’effort.
Le vent propulsait des grains de sable gris dans ses rafales, lui rappelant ses blessures également – son pelage serait zébré de rouges durant quelques jours.

Le fauve grognait et ravalait des miaulements rauques, désormais ; presque immobile et tassé sur lui-même, étirant à l’infini ce moment de flottement venu s’intercaler dans leur joute cruelle. Les secondes s’égrenaient encore, l’entracte s’éternisant.
Mais la fière reine des savanes reprit vie.
Elle découvrit ses longs crocs jaunis et lui cria sa haine, et tout son corps se mit en branle pour se jeter à nouveau vers lui.

Il partit en sens imposé, s’enfonçant dans la brume épaisse et suffocante.

La poursuite dura quelques instants tout au plus ; leurs foulées martelant le sol à toute vitesse pour l’assaut final, l’un certain de sa réussite, l’autre ignorant qu’elle avalait la distance vers sa fin.

Rompant l’effort en pleine course, Justice pila en une gerbe de terre pour s’aplatir au sol, s’étalant sur le côté d’un vif mouvement.
La lionne, portée par son poids et sa colère vengeresse, ne le vit que trop tard, bien trop absorbée à l’idée de capturer son trophée. Il eut le temps de voir son œil restant s’écarquiller un bref instant quand elle vola au-dessus de lui, traversant l’air épais comme au ralenti, imposante masse déchirant le mur de brouillard.

Mais ses pattes ne rencontrèrent que le vide.

Son rugissement paniqué résonna en plusieurs échos le long des parois, toujours vivant quelques secondes après sa chute et la mort probable de la créature qui avait été suffisamment vivante pour le pousser quelques instants plus tôt, en dégringolant au fin fond de la faille.
Il n’avait pas entendu de choc, mais quand l’écho finit par s’estomper et de dissiper, seul le silence régna en maître.

Justice resta immobile de longues secondes. Ses flancs se soulevaient régulièrement sous l’effort de ses poumons pompant l’air vicié qui flottait autour de la faille. Seule la brise venait désormais l’effleurer, et seuls les lointains cris des oiseaux de passage parvenaient à ses oreilles.
Et les miaulements distants de lionceaux cherchant la trace de leur mère sans comprendre.
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