Sweet Dreams are memories [libre]

Les événements avaient pris une drôle de tournure ici. La louve bouillonnait de rage. Lorsqu’elle s’écrasa au sol la tête la première manquant de se briser la nuque. Encore un coup de ce solitaire, une fois de plus, il tentait d’attenter à sa vie et il était magicien était certain. Si elle retombait dessus dans d’autres conditions, elle montrerai ce qu’elle valait vraiment mais aujourd’hui, il avait de la chance. La chute l’avait un peu sonnée. Elle était écroulée comme une bête fauchée par son assaillant lors d’une bataille. C’est lorsque La gravité cessa de faire des siennes lorsqu’elle reprise ses esprits encore un peu secouée par le choc. Elle était restée là, étendue sur le flanc, la tête contre le sol sablonneux. Vexée, douloureuse et aussi épuisée. Sa quête de vengeance l’avait menée bien trop loin et il était temps d’y renoncer pour un temps. Elle ne savait si c’était la honte ou le poids de son propre corps qui lui semblait le plus lourd à porter. Avant que Geb la remarque, elle s’était glissée une nouvelle fois entre les buissons épineux de la savane avant de filer en direction de son territoire. Tout en laissant quelques touffes de poils derrière elle. Elle avait filé. Elle s’était surprise malgré le poids et l’engourdissement de ses membres et de son corps à courir le long de la piste qu’elle avait empruntée précédemment. Son souffle était court et sa tête lui tournait depuis un moment lorsqu’elle chuta et dégringola d’un rocher.Cette chute mis un frein à sa course. Elle traîna encore un moment dans la savane avant de la quitter non sans remord de n’avoir pu glisser ses crocs dans la gorge de son ennemi. Il devenait son obsession. Mais rien de plus normal, chaque héros à son rival de toujours. Elle avait trouvé le sien et elle rêvait désormais de l’éliminer. Le faire disparaître aurait été particulièrement jouissif pour la louve, mais à l’heure actuelle, elle était plutôt déçue de sa performance et d’elle-même. Elle se pensait plus combative, plus puissante, mais il fallait revenir à l’évidence, elle était encore jeune et elle manquait cruellement d’expérience de terrain. Ce n’était pas quelques solitaires égarés raccompagnés à la frontière qui allaient lui permettre de faire ses preuves. Aujourd’hui elle avait été égoïste et inutile. Elle n’avait même pas réussie à obtenir l’attention de son père… ni même une écoute à vrai dire. Elle le regrettait profondément. Peut-être avait-il d’autres préoccupations que les siennes. Peut-être l’avait-elle gênée dans sa tâche, elle n’en savait rien. Si elle avait été plus calme alors peut-être aurait-elle compris, mais lui aurait-il pris le temps de lui expliquer ? Le problème c’était bien ce solitaire. Mais le comportement de la louve cette nuit ne l’avait pas honoré.

Il faisait tard lorsqu’elle parvient au limite de son territoire traînant toujours ses coussinets au sol rougeâtre, épuisée par cette longue nuit de veille.  Elle avait failli à sa tâche, plutôt que de libérer sa haine pour le solitaire, elle aurait certainement du penser à son pauvre frère qui avait disparu. Peut-être en danger, peut être mort, elle n’en savait rien. Elle était un peu perdue tant les évènements qui se succédaient lui semblait surréaliste. Allait-elle devenir folle ? Ou l’était-elle déjà ?  Elle n’était pas digne d’être une Etelkrus, la honte lui souleva le cœur. Ça faisait mal, sa fourrure picotait de part en part du bout de ses pattes à la pointe de ses oreilles. Impossible pour elle de rentrer au camps tout de suite comme si de rien était soumise au regard et au jugement de ses proches. Si elle pouvait faire quelque chose pour venir en aide à son frère, elle voulait le tenter. À ce moment même, elle était si épuisée qu’elle doutait qu’elle puisse aller bien plus loin. Son objectif, c’était rejoindre le temple de son Dieu pour pouvoir lui susurrer une prière pour son frère.
Elle finit par ouvrir les yeux après une ou deux inspirations. Elle avait l’impression que cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas dormi comme ça malgré le réveil brutal, elle se sentait détendue et c’était bien la première fois depuis des semaines. Pourtant son instant de détente ne dura pas longtemps. Un grondement rauque retentit soudainement, secouant le monde par la même occasion. Une fois, deux fois , trois fois,... encore et encore. Son cœur se serra dans sa poitrine. Elle était terrifiée, tremblante. La surprise l’avait faite bondir sur ses quatre pattes, la queue en panache. L’épuisement de la veille, elle l’avait presque oublié, mais son corps était engourdi comme après une longue course le long de la frontière, certainement avait-elle trop forcé la nuit dernière pour son état encore limité. Lorsqu’elle fut pleinement consciente, elle retint son souffle. Elle n’avait aucune idée de l’endroit ou elle se trouvait. Une brume épaisse s’élevait à une cinquantaine de centimètre du sol. La louve du baisser la tête pour pouvoir observer autour d’elle. Le sol semblait rougeâtre comme la flore de la Rougelande proche de l’endroit ou elle s’était assoupie, sauf que ce territoire ressemblait à tout sauf à une plaine giboyeuse. La vie semblait avoir quitté les lieux depuis un moment. Pas d’arbres, pas de plantes, aucunes bêtes. La louve utilisa son odorat pour tenter de une odeur familière, mais rien. C’était « vide » de vie. Aucune trace au sol non plus trahissant un passage. Rien. Avait-elle été mangé par le monstre elle aussi… peut-être que Joaquin était le monstre finalement, il aurai profité de son sommeil pour se glisser dans le temple de son dieu et l’aurait dévorée tout entière sans mâcher. Après tout ce qui s’était passé ici, ça ne l’étonnait pas tant que ça, cet individu ne l’inspirait pas de tout façon, les étrangers étaient tous dangereux, elle en était persuadée et elle tirerai bien une leçon de ces mauvaises expériences à l’avenir … si avenir il y aura. Aucune certitude à ce sujet, peut-être resterait-elle coincée ici dans ce cauchemar sans que personne ne puisse lui venir en aide.

Elle n’aurait pu dire à ce moment là à quel point son monde lui manquait, mais elle le regrettait c’était certain. Quelques secondes plus tôt, elle dormait lovée encore entre les pattes de Kiro, son dieu, son favori, sous la voûte de lianes protectrices de l’arbre mère qui lui semblait auparavant un endroit de paix et de calme, un abri pour les âmes égarées, une belle cage dorée pour ses doutes et ses faiblesses qu’elle ne pouvait montrer à personne d’autre qu’au dieu lui-même. Là-bas c’était son monde, son univers, cet endroit qu’elle aimait particulièrement et où elle se sentait bien, en sécurité. Elle avait espérer enfin avoir la paix, une bonne nuit de sommeil réparatrice, avoir tiré un trait sur les tragiques évènements qui s’étaient produits dernièrement. Mais elle s’était aussi trahie par elle-même et avait douté. Comment pouvait-elle penser perdre tout ça, quitter sa famille, vivre seule parce qu’elle les avait déçu et qu’elle se sentait incapable de faire face à cela. La pierre semblait se dérober sous ses pattes dans des râles effroyables. Le sol tremblait, il vibrait comme une bête mi-humain mi-monde, une âme monde effroyable dont les nombreuses gueules fumantes risquaient de l’avaler comme si de rien n’était. Ces tremblements firent suinter la terre par ses pores, une eau verte et bleue sortaient pas les entailles qui se dessinaient de toute part. La jeune louvette craignait d’être emporté par le tumulte effroyable qui se préparait, des gouffres grondants de nouveaux, des chemins qui lui semblaient maintenant fort étroits alors que les geysers crachaient tout leur soûl. Une odeur d’alcool brûle s’étendit partout autour de la louve qui fronça le nez lorsque l’odeur et les vapeurs vinrent lui brûler les yeux, les narines et la gorge. La douleur fut vivre, elle se sentit étouffer. Toussant plusieurs fois afin de remplir ses poumons mais l’air restait pestilentielle. La louve glissa son museau proche du sol ou l’air lui semblait plus respirable. Tête basse, elle s’avança précautionneusement une patte après l’autre. Elle était agile et rapide, c’était ses qualités et elle était reconnue pour cela, elle ne doutait pas que si elle prêtait une attention particulière au moindre de ses pas, elle saurait se sortir de cet empilement de pierres et de roches escarpées qui se couvraient maintenant d’une masse visqueuse qui semblait dévorer tout ce qu’elle touche hormis la pierre.

Une nouvelle fois, elle se tordit de douleurs, la douleur l’atteignit à l’estomac, vive, une sueur froide lui coula le long de la colonne vertébrale alors qu’elle s’était perchée sur une pierre suffisamment large pour lui fournir un appuie suffisant. Elle se pencha vers le vide, observant de ses yeux ronds l’immense vide qui semblait sans fin. La brume était haute, suffisamment haute pour lui laisser

plop

D’un coup, elle ouvrit les yeux. Elle était étendu sur une large pierre froide, les yeux encore mis clos le poids du sommeil emplissait son regard perdu. D’un seul coup un bruit encore ce monde, cet affreux cauchemar  ? Non, ses boyaux se tordaient par la faim. Rien d’étonnant puisqu’elle n’avait pas mangé depuis un bon moment maintenant. Mais pour manger encore aurait-il fallu qu’elle sache elle se trouvait à ce moment là. Une fois de plus, elle était perdue, mais cette fois-ci ce n’était pas un rêve brumeux dont on se tire simplement en prenant conscience de ses absurdités non ces choses étranges qui se produisaient actuellement étaient réelles. Elle était ailleurs. Dans une autre partie du territoire, une partie qu’elle ne connaissait pas, des centaines de couloirs, de grottes, de méandres, plus qu’elle ne pourrait jamais explorer ou connaître. Et partout cette odeur qui lui donnait la nausée, une odeur qu’elle connaissait. Elle ne n’avait pas souvent sentie, mais elle l’avait déjà croisée. Elle avait simplement oublié. La louve n’était pas rassurée. Encore une farce, … elle se sentait en danger et en état de faiblesse proche du malaise. Elle tressaillit. Immobile quelques secondes le souffle court et à l’écoute du moindre mouvement. Et si les dieux se jouaient d’elle ? Les avaient-elle déçus au point qu’ils ne puissent plus la reconnaître comme une adepte porteuse de glowstick et l’avaient-ils condamnée à être punie encore et encore. La jeune louve ne voulait pas perdre foi en ses dieux. Ils étaient grands et puissants, elle avait foi en eux de tout son être et c’était pour eux qu’elle s’efforçait de chasser les ennemis et les traîtres de son territoire. Elle porta un coup d’œil sur son glowstick, il était lumineux, la lumière l’envahissait et elle compris, son pouvoir s’était activé, elle n’était désormais plus prisonnière de ses cauchemars, mais de retour dans un rêve classique, son rêve à elle. Enfin pourrait-elle trouver le sommeil. Ce qui la surpris c’est qu’habituellement lorsqu’elle rêvait, elle se trouvait chez elle au castel, alors que là, elle n’y était certainement pas.

Elle avait faim. Mais elle n’était pas prêt de trouver de quoi se remplir la panse. Ça, elle ne le savait pas encore, si elle avait été chez elle, il est sûr qu’elle aurai bien trouver quelque chose à se mettre sous la dent, mais ici, la situation était critique et le prochain repas allait devoir attendre. Elle ignorait ce qu’il se passait ici, tout ce qu’elle savait n’était que des rumeurs et des histoires. Son ventre gronda une nouvelle fois alors que la louve ouvrit les yeux au milieu du Gouffre.

La louve mit quelques temps avant que ses yeux lui permettent de percevoir autour d’elle. Elle dut cligner plusieurs fois des paupières tant la lumière l’avait agressée. Chose étrange quand tu penses être installée dans le temple ombragé de ton dieu. Ici c’était lumineux, à découvert. Prenant compte doucement de la réalité qui s’étendait autour d’elle, la louve sauta sur ses quatre pattes. Le pelage gonflé. Un rêve ou une punition divine ? Pourquoi alors qu’elle avait humblement imploré son dieu de venir en aide à son frère comment avait-elle pu l’offenser ? Peut être son excès de zèle à l’égard des solitaires qui s’était retourné contre elle, ou le fait probablement déçu les attentes de son dieu.

Elle était perchée sur une pierre au milieu d’une coure caverneuse. Des parois s’étendaient de chaque coté, la louve eut tout de suite une mauvaise impression, elle ne connaissait pas ce lieu et les hautes parois lui donnait le sentiment d’être prise au piège dans une cage. Encore un rêve douteux certainement. Comme si le rêve précédant ne suffisait pas à la remplir d’effroi. Elle avait froid dans le dos. Et cette odeur, ça empestait. Mais aucune trace de souffre, de lave ou de moiteur, non ici la puanteur ennemi était omniprésente. Une odeur qu’elle connaissait bien en tant qu’épée puisqu’elle avait de nombreuses fois patrouillé autour des frontières. Les lazulis. Ça empestait les cohortes ennemis, la louve s’attendait alors à combattre, le poil gonflé prête à combattre. Si la nuit avait été courte, la louve se sentait tout de même d’attaque. Prête à défendre sa peau quoi qu’il en coûte. Elle était assez sereine malgré tout comme si les difficultés qui s’enchaînaient dernièrement l’avait rendu perméable aux embrouilles. Qu’est-ce qu’elle pouvait craindre de plus, grièvement blessée quelques semaines plus tôt par un solitaire, laisse pour morte, la prochaine étape n’était autre que la mort. Le plus important à ces yeux à cet instant était le lutte pour sa survie.

Subitement, elle fut interpelé par une femelle. La louve blonde se retourna subitement foudroyant la loupiote du regard tout en plissant le museau. Son assaillante n’était autre qu’une loupiot de quelques mois, rien d’un guerrier assoiffé de sang qui venait pas la chasser, pourtant la louve en était certaine maintenant, elle n’était plus chez elle et si c’était un rêve, il était de mauvais goût comme si elle n’avait pas déjà assez de problème avec les solitaires.

«  Où Sommes-nous ? » Cracha-t-elle dans un grondement alors que son poil se remettait en place doucement. La curiosité était un vilain défaut, pourquoi aurait-elle donné son nom à une gamine louche appartenant à un clan adverse.

La louve lui lança un regard dégoûté… La gale… génial en plus elle était tombée sur une gamine crasseuse. Beurk. Comme si elle mangeait ce genre de chose. Si déjà elle pouvait éviter d’attraper sa maladie ce serait déjà pas mal.

«  C’est un rêve non ? Je m’endort à un endroit et je me réveille ici, ça ne peut être qu’un rêve ou une mauvaise blague… je me serais quand même pas faite capturée par les Lazuli pendant mon sommeil quand même, au milieu du temple de mon dieu !?  »

Si la louve était certaine qu’elle n’était plus chez elle ici, il y avait de l’incompréhension. Qu’est-ce qu’il se passait ici ? Trop de choses étranges s’étaient produites ces derniers temps, bien trop à son goût de quoi rentrer chez elle et rester terrée sur sa litière pour les semaines à venir. Si elle avait su, elle n’aurait jamais suivi son père alors que celui-ci était sorti du camps.
«  Je dois rentrer chez moi. »

La louve se redressa sur ses quatre pattes fièrement comme le faisait les deux protagonistes qui l’accompagnaient. Sans pour autant leur manquer de respect, sa queue restait basse balançant de temps en temps de gauche à droite tandis que la louve restait calme. Son regard passait de l’un à l’autre, méfiante. Ils auraient pu l’attaquer après tout, ils étaient plus nombreux, mais vu leur jeune âge, elle en doutait, quel intérêt d’attaquer quelqu’un qui pouvait leur porter secours. Mais comment ? Elle ne le savait pas encore. Elle voulait bien se plier à leur volonté et leur apporter de l’aider, mais la tache semblait compliquée si même eux ne savaient plus vraiment comment remédier à ce problème.

«  Je vous aiderai. »

ce n’était pas vraiment comme si elle avait le choix que de leur venir en aide puisque les aider, c’était aussi pouvoir rentrer chez elle.

«  Si je suis apparue ici, cela doit être pour une bonne raison, Kiro a du me conduire ici afin que je vous aide » avait conclus la jeune louve.

A moins que ce ne soit pour la punir, après tout, elle n’en savait rien. Elle était loin de pouvoir devenir les pensées d’un dieu, surtout le sien qui était si imprévisible. Elle haussa les épaules. Ce n’était pas vraiment la volonté de s’en sortir qui lui manquait, mais elle manquait d’informations. Comment aider des loups qui ne savent pas comment s’aider eux-même alors même qu’on est extérieur au conflit et que évènement paranormaux.

« Comment tout ceci à pu arriver ? » Elle jeta un coup d’oeil en l’air percevant le lointain dôme vert qui lui servait de voûte céleste aux loups.