ça t'apprendra à boire aussi jeune ! [Défi RP]

Skavelden avait cette très mauvaise manie de voler dans la cale du navire l’alcool précieux de Kéran. Parfois il buvait directement sur place et partait avant le retourner du vieux loup. Parfois il emportait carrément la bouteille. Aujourd’hui il avait choisi un rhum de haute qualité, un grand cru, comme disait son capitaine. Il avait bu sur le chemin en direction de la plage. Il aimait trop observer la mer. C’était apaisant pour lui. Cependant le soleil lui tapait sur le crâne et l’alcool lui montait à la tête. Skavelden se souciait très peut des effets de la liqueur sur lui. Il se fichait même de clamser. De toute façon, la vie était faite pour être vécue, peut importe la manière dont on la vivait. C’est ce qu’il pensait souvent. Se couchant sur le dos, il chercha à boire une dernière goutte mais rien ne vint étancher sa soif. Il reposa la bouteille en râlant, remuant lentement la queue.

« Shit, flemme de retourner en chercher »

Hoqueta-t-il avant de se faire mouiller les cheveux par l’océan qui léchait le bord du sable. Il tourna la tête vers l’eau, l’idée de boite un peu de ce liquide salée le traversa. Mais non ce n’était pas bien ! Lécher mère en plus ! Une véritable honte. Oh il méritait de se faire mordiller la patte pour être puni, ça il le savait. Observant l’eau un long moment, il remarqua une silhouette passé à proximité, un volatile qu’il fixa en plissant les yeux. Ah ils sont deux ? Ils volent très proches l’un de l’autre, ce n’est pas un peu dangereux ? Il mit les oreilles à l’horizontal, un peu perplexe. Hoquetant une nouvelle fois. Il entendait les cris hautement désagréables des oiseaux marins. Ah ils étaient insupportables ceux là ! Ils emmerder le silence de la mer et de sa tranquillité actuelle. C’était d’un énervant. Il grogna, aboyant en sautillant sur place. Essayant de faire partir les mouettes.

Des mouettes ? Il fixa les oiseaux, ça ne ressemblait pas à des mouettes, c’était des oiseaux continentaux, des pigeons ! Des enfants du loup pigeon ?! Ah non pitié il allait encore se retrouver à vomir avec une patte indésirable dans la bouche. Il machouilla dans le vide en fixant ces vils créatures. Mais ce sont des mouettes ou des pigeons ? Ils ont le bruit de mouettes quand même. C’est vraiment étrange tout ça. La nature est bizarre parfois. Il marcha le long de la plage, remuant doucement sa queue, hoquetant et tanguant. Ah il sentait la migraine monter à sa truffe. C’était doucement douloureux. Mais il savait que la violence de la douleur allait être de plus en plus importante. C’était comme ça que ça fonctionnait il n’était pas idiot du tout. Il en avait parfaitement conscience.

D’habitude il n’avait pas autant mal au crâne après avoir bu. A c’était si désagréable. Le jeune loup renifla avant de trébucher, s’étalant sur le sol sablonneux. Il recrachant le sable qui entra dans sa truffe avant de sentir un spasme le traverser. Il recula la tête, ouvrant la gueule, sentant le liquide acide et chaud de l’alcool a peine digérer se déverser sur ses babines. Et dire que gros pigeon coloré n’était pas là pourtant il avait bien vomit. Il ravala avec dégoût ce qui restait dans sa gueule avant de contournait avec répugnance la tache de son renvoie avant de se glisser comme un zombi sur le reste de la plage. S’effondrant sur le flanc, il sentit son corps tressauter sous un soubresaut avant de voir les pigeons mouettes voler autour de lui. Il agita nerveusement une patte. Combien étaient-ils ? Il renifla, leur criant des phrases hachées qui n’avaient absolument aucun sens.

Non seulement il voyait ces espèces de gros oiseaux approcher en lâchant des cris désagréables, mais en plus de ça, il n’arrivait pas à se relever et à voir clair le paysage autour de lui. Il tenta de ravaler sa salive qui lui échappait en quantité conséquente. Hoquetant de temps à autre, des tremblements lui traversant les pattes et le dos. Ah, est ce que c’est ça ce qu’on appelle des convulsions ? Ses pensées se faisaient toutes floues, disparaissant comme de sable sous les vagues salées.

Pourquoi des pigeons étaient-ils là ? Ce n’était pas un animal du continent normalement ? Ah réfléchir, chose ardue à l’heure actuelle des choses. Il se redressa pour vomir une fois de plus. Mais ne fut pas capable de se déplacer et se coucha à côté de l’odeur insupportable de ce qu’il venait de recracher. Ah il allait sentir bon en rentrant tient. Les yeux mis clos, haletant la gueule pleine de bave, il vit un pigeon se poser pas loin. Il le chassa d’un coup de patte incertain, patte qui termina dans son vomi avant qu’il ne râle un peu. C’était tellement dégoûtant. Il observa un oiseau à quatre pattes approcher. Un loup ? Non ça avait une face de volaille. Il grogna, le reconnaissant pas la femelle qui s’occupait pourtant régulièrement de lui.

Le corps parcouru de tremblement, Skavelden voulait juste dormir. Ou que la marée monte et l’emporte avec sa migraine. Ah ça faisait tellement mal. Il mit les oreilles en arrière. Même son grognement était bafoué par son état, ressemblant à un mélange de gémissement et de hoquet. Il ouvrit la bouche pour articuler à l’oiseau de partir, puisqu’il n’était pas capable de se lever et de se défendre. Mais l’oiseau se rapprocha et lui coinça les pattes pour qu’il cesse de se débattre avant de le tirer plus loin, l’éloignant du bord de l’eau.

Plus il s’agitait plus il sentait ses forces s’envoler et sa conscience s’éteindre. Il ne se rendit pas vraiment compte qu’il avait sombré dans l’inconscience la plus total, son corps continuant parfois d’être secoué de spasmes ou de tremblements. Il se réveilla de nombreuses heures plus tard, dans la soirée. Sa tête le faisant encore souffrir, mais il avait terriblement mal à la tête. Il observa le pigeaon loup, qui peu à peu prenait les traits de Naïade. Ah le pigeon géant c’était elle ? Il se redressa en plaquant une patte sur sa truffe, par les dieux de la mer, comme c’était douloureux. Il tenta de se relever, les pattes tremblantes et la vue encore trouble. Il avait encore envie de vomir. Se sentait mal et incapable de réfléchir. Il vit la louve lui sourire, se retournant pour s’éloigner, sans doute voulait-elle rentrer. Il avait vu ses babines s’agiter mais n’avait strictement rien entendu ou rien comprit, il ne savait pas vraiment.

Il la suivit d’un pas lent et incertain, chancelant sur ses petites pattes. L’équilibre flou du jeune loup l’obligea à s’arrêter, s’asseyant sur la plage. Quand il bougeait il avait la sensation que tout ce qui se trouvait autour de lui était tremblant, grésillant. Les sons lui faisaient mal au crane, la lumière bien que faible du soleil couchant lui semblait insupportable, brûlant ses iris fatiguées. Au loin la louve était redevenue floue. Il voyait nette dans un périmètre restreint. Il savait qu’il était entrain de décuver. Il avait encore envie de vomir. Il chercha un buisson en allant sur la partie herbeuse de la plage, s’arrêtant devant une pousse avant de vomir. Ce qu’il avait du vomir tout à l’heure dans la journée était sans doute le surplus que son estomac ne pouvait pas contenir. Il se mit à régurgiter à s’en faire mal, jusqu’à ce que son organisme ne ressorte plus que de la bile. Le souffle court et le corps tremblant, il recula doucement se lécha maladroitement les babines.

Il avait soif, et faim maintenant. Mais il avait la bouche pâteuse et l’esprit tout embrumé. L’alcool pouvait donc être si violent que cela ? Il se demanda s’il pouvait en mourir, de cet alcool qu’il aime tant. Son corps tremblant légèrement alors qu’il rejoignait Naïade. Il ne savait pas qu’il aurait des migraines toute sa vie. Non seulement ça mais il se sentait mal de l’intérieur, il n’arrivait plus à réfléchir, tout était très vague et floue dans son esprit. Comme un espèce de trou noir. De toute façon il ne se souvenait pas vraiment de sa journée. Il ne se souvenait même pas avoir voler à Keran. A il allait se faire tirer les oreilles en rentrant. Si le vieux loup de mer acceptait de le gronder et non pas de le chasser. Qui sait peut être que Kera ne le voudra même plus dans sa meute ?

Il secoua la tête, trainant des pattes, l’esprit embrumé par l’alcool, il espérait ne pas perdre sa place dans la meute. Il renifla, tremblant un peu. Comme si un froid étranger et inconnu venait de couleur dans ses veines, de s’y insinuer pour ne plus repartir. Ce n’était pas très agréable, mais c’était là quand même, comme ce mal de tête, et ces vibrations qui courraient sous sa peau et faisaient trembler le pelage de son dos. L’alcool était dans son sang, dans son cerveau, partout en lui. Il en était imprégné, et même après avoir décuvé, cela restera ici. Dans son corps, à jamais en lui…