Jeune pousse - Teddy

Il y avait un monde, qui le séparait de cette portée qui avait, depuis peu, quitté cette tanière et lui. Cette portée qui, jamais, n'avait trouvé le moindre problème à s'exprimer, fort, de bon matin alors qu'à peine le soleil se levait pour envelopper la savane de ses couleurs chaudes.
Lui, Ted, demeurait silencieux, une ombre discrète qui, le long des murs se mouvait. L'on aurait pu l'oublier, si l'on ne s'en souciait pas.
L'attention n'était pas quelque chose qu'il cherchait. Il aimait ces matins calmes, tranquilles, faire quelques pas vers la sortie sans chercher à s'éloigner, se posant là, paisible, pour admirer ce ciel orange, presque semblable à la couleur de ses yeux.
Par ce qu'il était bien, ici, bien mieux qu'au terrier, le louveteau laissa un mince sourire étirer les coins de ses babines, alors que sa petite tête se posait tranquillement sur ses antérieurs. Juste un instant.

Il restait un enfant, Ted.
Ce fut pour cette raison que cette herbe folle, un peu plus longues que les autres, bercée par cette brise matinale, éveilla son intérêt, faisant se redresser ses oreilles et battre la queue. Le petit loup se recroquevilla sur lui même et, dans un bond un peu maladroit, s'élança sur l'herbe, la manquant de peu, sautillant, tentant de refermer sa petite mâchoire sur le bourgeon qu'elle portait.

Tout concentré sur son bourgeon, Ted ne sentit pas tout de suite Teddy venir... Et le son de sa voix le fit sursauter.
Rien de bien méchant, cependant : Il avait été plus surpris qu'autre chose, se pensant alors seul ici, avec ses protecteurs occupés, et habitué à son propre silence, il était vite déstabilisé par les bruits un peu soudain, quelques secondes avant de se remettre de cela, et d'offrir un mince sourire au loup brun.
Il observa la forme magique... Et en fut comme émerveillé, oubliant tous les enjeux, le défi. Oubliant d'esquiver.
Et il rit, lorsque la chose le chatouilla, rejetant la tête en arrière, plissant les yeux.

Libre comme l'air, il roula sur le ventre et observa le glowstick de Teddy. C'était vraiment joli, ça brillait et il aimait bien ces petites choses là. Il s'approcha doucement pour le toucher du bout de la patte, à la façon d'un chaton avec une pelotte, curieux.
C'était donc quelque chose de magique... Il se demandait quelles couleurs étaient présentes sur ces terres, comment les obtenir, la diversité de pouvoir qu'elles offraient.

Mais puisqu'il n'était pas très bavard -pas du tout même-, il se contenta de l'observer avec un air singulier.