Le défi d'une chasse [Défi RP Meshret]

Meshret c’était levée très tôt, bien avant l’aube même. La jeune femelle, les oreilles pointées vers l’avant, remuait lentement la queue. Elle était sortie de la tanière familiale où tout le monde dormait encore. Puis avait commencé méticuleusement ses entraînements matinaux. Elle était motivée à partir toute la journée pour revenir avec sa première proie digne d’un vrai chasseur. Elle voulait rendre sa mère fière d’elle. Et prouvait qu’elle pouvait se rendre utile à toute la meute. Elle se sentait de moins en moins utile, entre Saqqarag qui avait son mentor et partait étudier des journées entières, et qui s’occupait déjà depuis très jeune d’aider chez les Panseurs. Elle a part embêter le monde, elle ne servait pas à grand-chose.

Mais elle s’entraînait des heures entières très régulièrement. Et elle tenait absolument à montrer qu’elle était capable de faire quelque chose. De plus, elle avait déjà un an, même quelques semaines de plus. Il était temps de montrer ce qu’elle vaut, et aussi de trouver un mentor. Mais qui, cela restait encore à trouver. Après un échauffement. Elle alla déjeuner rapidement, ne pas s’encombrer l’estomac était toujours préférable. De plus elle risquait de se sentir lourde et d’être ralentit si elle avait le ventre trop plein. Après ce petit casse croute, la jeune louve fila. Avant l’aube, les oreilles dressées et la queue s’agitant doucement.

Dans la fin de nuit fraîche, elle s’éloigna de la maison. Elle ne comptait pas partir trop loin non plus, au cas où sa mère ou son père la chercherait. Elle ne tenait pas du tout à les effrayer ou les inquiéter. Elle décida alors de s’attaquer à la faune sauvage de la Dent de  Roc. Au début elle songea à de petits rongeurs. Ils étaient vifs, difficile à attraper, et surtout nombreux. Elle pouvait en ramener plusieurs. Mais la proie lui semblait trop maigre et indigne d’elle, alors non. Sous les premiers rayons du soleil, à chercher une piste, la femelle entendit les cris des marmottes effrayées sur son passage. Elle entendait quelques oiseaux qui se réveillaient. Elle cherchait une piste qui soit à son niveau.

S’arrêtant vers midi, elle s’installa sur un morceau de montagne tranquille, sentant le vent des cimes dans son pelage. L’odeur de la nature. Le territoire vaste s’étendant sous son regard. Elle se sentait bien. Elle était chez elle. Et elle travaillait pour ceux de sa meute, ce qui la rendait fière d’elle-même. Elle savait qu’elle devait encore faire des efforts pour autrui et mettait tout en œuvre pour être digne de cette très grande famille. Les oreilles en avant, c’est en voyant un busard passer avec du poisson qu’elle songea à la pèche. Elle se mit alors en quête d’un court d’eau. En plus elle avait une petite soif. Elle s’engagea alors sur la piste de l’eau, elle connaissait un courant à une petite trotte de là. Il ne lui faudrait pas plus d’une demi heure pour y arriver. Souriante, elle se désaltéra avant de fixer les poissons argentés qui passait dans le courant.

Quand soudain, elle entendit des bruits de cornes se heurtant violemment. Mais bien sûr ! Des chamois ! C’était la proie idéale ! Ils ne sont pas très grands, ils vont vite, mais quand ils sont concentrés ils ne sont pas aux aguets. Et en plus de ça, les petits sont plus léger et  moins dangereux. Il lui en fallait un jeune. Un jeune qui soit un peu éloigné du groupe. Elle traversa la rivière en remuant la queue, se camouflant pour se diriger vers le territoire occupé par le troupeau. Ils étaient là, les grands gaillards à se rentrer dedans. Il y avait des femelles aussi, et quelques jeunes. Mais ils étaient tous à proximité de leur mère. Ce n’était absolument pas une bonne idée d’énerver une mère chamois. C’est un peu comme une mère Joy en colère. Dangereux, et ça ne s’arrête pas tant qu’elle ne vous est pas rentrée dans le lard.

Mesdames des hauteurs, soyez donc tranquille, la femelle n’attaquera pas vos petits. C’est à la fois irréfléchi et inconscient. Les oreilles basses, elle s’engagea sur une autre piste. Elle ne rentrerait pas les pattes vides. C’est hors de question. Il fallait qu’elle essaie. Alors qu’elle s’éloignait, un bêlement lui fit dresser les oreilles. Elle chercha l’animal, s’engageant à suivre ses cris désespérer avant de voir le jeune entrain de monter toujours plus haut en s’éloignant toujours plus du troupeau. Il semblait fuir quelque chose. Mais quoi ? Elle huma l’air, dressant la truffe. Un ours ? Sérieux ! Elle se gonfla de courage ! Voler la proie d’un ours, c’était à la fois audacieux et complètement fou ! Mais elle voulait s’y tenter. En espérant cela dit que l’ours en question ne soit pas un adulte. Sinon… Ce serait la fin pour elle, alors que sa vie commence à peine.

Elle s’engagea sur la piste, discrète, observatrice. Elle remarqua un jeune ours. Ouf, il n’était pas très grand et semblait peu expérimenté. Quoi qu’elle ne l’était pas vraiment plus que lui. Elle lui lança un regard, elle gagnerait contre lui ! Elle gagnerait parce qu’elle deviendrait disciple d’Aka, elle deviendrait Grizzly ! L’ours n’en ai qu’un cousin, et il est plus petit, et plus faible. Elle deviendrait bien meilleure ! Elle serait la fière et forte enfant du Grizzly ! Elle se l’était promit enfant déjà.

Le jeune chamois continuait de gambadait dans une frayeur extrême. Pauvre bête, il était acculé de deux côtés. Ses prédateurs ne comptaient pas le lâcher. Il était trop alléchant. Meshret ne pouvait pas prendre la proie à la truffe de l’ours. Il fallait qu’elle le sème, qu’elle oblige la petit cabri à partir dans une autre direction. Elle se décida à bondir dans sa direction, l’effrayant d’avantage, le forçant à courir de toutes ses forces, et surtout à repartir vers le bas.  Elle détala à la suite de l’animal désoeuvré. Elle s’imaginait Saqqarah lui gronder de ne pas blesser un si jeune animal. Un sourire aux babines, elle passa à quelques mètres de l’ours qui se retournait pour essayer de suivre la proie. Cette bête était plus lourde, plus grosse, moins rapide qu’elle et le jeune chamois. En partant vers les hautes sphères de la montagne le chamois aurait pu les semer. Dans un paysage trop rocailleux Meshret aurait sans doute abandonné. Le danger de tomber plus bas et de mourir ou d’agoniser ne lui faisant pas envie, elle aurait évité le risque.  

Mais en le faisant redescendre dans les bois, vers la vallée, il devenait une proie beaucoup plus facile. Au milieu des cèdres et des chênes, la femelle était beaucoup plus habile. Elle entendait l’ours grogner dans son dos. Il suivait encore, mais il soufflait comme un bœuf. Devant eux, le jeune herbivore bondissait à toute vitesse. Il était d’une rapidité extrême. Mais il finirait bien par s’épuiser. Elle dérapa devant un pin mort qu’il venait de sauter, se glissant rapidement sous son branchement avant d’entendre des branches craquer. Elle se retourna vivement, l’ourson peinait à passer en dessous parce qu’il était trop large. Et au dessus il se prenait les épines de l’arbre en plein visage. Il fallait qu’il le contourne, ce qui allait le ralentir. La femelle ricana et reprit sa course.

Merde où était donc partie sa proie ?! A se moquer d’un ours, elle en avait perdu un chamois ! Vite vite ! Il lui fallait retrouver sa piste de toute urgence ! Elle huma l’air et écouta le sous bois avant de percevoir l’odeur de l’animal et de détaler en sa direction. Elle aperçu bientôt à quelques mètres d’elle son pelage clair au milieu de la forêt d’épines. Il fallait absolument qu’elle le rattrape, ou l’épuise. A moins que… Elle bifurqua en voyant un autre obstacle, passant à son côté avant de chercher à mordre ses flancs. Elle n’était plus très loin de lui. Il donna un vif coup de pattes arrière dans son visage. D’un bond agile elle esquiva en secouant la tête. Enfin il chuta, la réception de son saut avait été mauvaise. Il se releva en catastrophe, bêlant comme un malheureux alors qu’elle s’approchait dangereusement en salivant.

Il ralentissait, le souffle court, l’air désemparé. Les yeux exorbités de peur. Elle allait y arriver, il le fallait. Elle n’avait pas fait tant d’efforts pour rentrer sans cette putain de proie ! Elle le voulait se chamois. Elle avait même réussit à semer un ours pour lui. Elle attendit le bon moment, se rappela de la leçon d’Annette avant de lui attraper la gorge car elle était à porter de crocs. Oh ce n’était peut être pas le bon coin à attaquer. Mais elle ne voulait pas le rater. Et elle ne rata pas.

Ses crocs se plantèrent dans la chair fraîche. Si profondément qu’elle sentit le sang de l’animal lui dégouliner dans la mâchoire. Elle enfonça ses crocs, il lui était rentré dedans et elle était tombée avec lui. Mais elle n’avait pas lâché sa prise. Couchée sur le flanc, elle le sentait se vider de ses forces. Avant que son corps ne s’immobilise. Elle relâcha lentement sa prise, se léchant les crocs. Elle se releva en secouant son pelage et ses babines. Transpirante, le souffle éreinté. Elle fixa son butin avec une fierté non dissimulée. Les yeux brillants de joie. Elle ramassa sa digne proie et commença à rentrer.

Maintenant que l’adrénaline retombait, Meshrete sentait ses pattes lui faire mal. Ses muscles tiraient et ses coussinets la faisaient souffrir. Quand elle s’arrêtait quelques secondes ses pattes avant tremblaient comme des feuilles qui tombent en automnes. Elle ne connaissait pas la saison mais sa mère lui avait expliquée. Alors elle imaginait. Elle s’arrêta à au court d’eau, buvant à grandes lampées avant de repartir avec son trophée. Rentrant sous un couché de soleil de feu. Des couleurs rouges et orangés se mariaient dans une danse délicate et éclatante. La couleur rouge de ce ciel de fin de journée lui remplissait le cœur de joie. Elle avait la sensation que c’était là Aka qui la félicité pour sa première véritable prise.