Ne plus revenir l P.V. Littie

C'était l'heure de son créneau, son créneau avec Daisy. Alexandrine allait dans les longs boyaux du Castel la patte bien plus légère et hésitante que d'habitude. Elle flottait, au dessus du sol, alors que ses yeux fous, rouges mais pas que de couleur de prunelles, fixaient mille points et aucun à la fois. Ses pattes tremblaient, son coeur battait à mille à l'heure alors qu'une chape de fatigue la tenait au creux de ses doigts. Elle n'avançait plus que par automatisme, bouffée par l'épuisement. Son corps se mouvait seul, sans une injonction de sa tête.

Cette nuit, elle avait vu les lycaons. Puis Noé, qui l'avait pansé et recouvert ses plaies de bandages, avait tenté de la faire dormir, mais elle avait refusé. Elle avait vu sa mère revenir, alors que le ciel s'embrasait d'or et de flammes, elle était restée avec elle, jusqu'à ce que sa soeur, ses frères, sa mère arrive, qu'elle soit là, entourée de sa famille, au chaud, dans le cocon qu'ils avaient tissé tous ensemble.

Mais elle n'avait pas dormi, alors que l'astre rayonnant continuait sa course dans le ciel. Parce qu'au creux de son coeur, au creux de son corps, quelque chose subsistait et l'empêchait d'aller se reposer. Elle ne comprenait pas exactement quoi, encore, n'arrivait pas à placer de mots, d'émotions, de sensations sur ce qui l'étreignait. Mais c'était là. C'était là et ça la bouffait.

Ca l'empêchait de dormir malgré son exténuation évidente. L'adrénaline avait déserté son corps, et pourtant quelque chose la poussait en avant. Lorsqu'elle franchit mécaniquement la Salle des Trônes pour laisser son regard glisser sur le loup gris et blanc, les mots se pressèrent à ses babines. Elle se hâta, les tremblements se changeant en petits pas rapides alors qu'elle se hâtait vers sa cible, les yeux toujours grands ouverts et fixés sans ciller sur Daisy.

Elle se plaça face à lui, debout sur les doigts de ses pattes rassemblés en un minuscule cercle, avant de se caler plus confortablement, pour jeter un regard nerveux par dessus son épaule, sans même savoir ce qu'elle cherchait, chat aux aguets. Elle se pencha vers Daisy, et les mots enfin lui échappèrent.

Il a failli ne pas revenir. Comme la Grosse Bamboo.

C'était une confession, un aveu, qui n'attendait pas de réponse. C'était un fait qu'elle voulait voir accepter. Elle ne voulait pas être plainte, être rassurée ou être étouffée, non. Elle avait juste besoin de le dire, besoin de le dire à quelqu'un qui comprendrait.

Alors elle se tenait là, dans l'attente sans rien attendre, simplement présente, le corps perclus de sommeil et les nerfs à vif.

Ne plus revenir

▬ ft. Alexandrine

Printemps 2020.
10 mois.

Pepper est assise et elle lui tourne le dos. Elle lui parle d'une voix grave et Désastre sait que quelque chose la tourmente. Il en fait de même. Il l'écoute. Leur créneau est presque achevé et il n'en reste que quelques minutes, mais... Elle n'aurait rien à débriefer, parce qu'ils ne se sont pas battus.
Elle a accepté la peur de la douleur, à moitié, et maintenant elle le muscle par des positions qu'il mime en miroir d'elle, en face à face, dans un circuit intense qui le dépense. Il se dit qu'il doit le montrer à Alexandrine, dans le créneau qui suivra.
Une idée que balaye Pepper, par les mots qu'elle prononce.

« Désastre, ta routine ne sera pas tenue aujourd'hui, il faut que je te le dise.
- Mmh. »

Il serre un peu les dents. Il n'aime pas, quand change les créneaux, quand ses habitudes se perdent et que soudain... Soudain, il se trouve démuni. Il est rassurant de savoir où aller à quelle heure, qui il allait voir, dans ces mêmes activités qu'il refaisait chaque jour, ce circuit si bien rodé.
Il ne comprend pas encore pourquoi, il se questionne mais ne demande. Elle lui portera la réponse, il le sait dans le souffle que reprend Pepper.
C'est drôle ce coeur qui se pince un peu, quand elle prend la parole, Pepper.

« Sir Tawana et jeune dame Alexandrine nous sont revenus blessés, Anette aussi. Elle leur aura rendu justice, en partant tués les lycaons qui s'en seront prit à eux...
Tous sont rentrés et ils sont en vie, mais ton mentor ne se chargera plus de toi jusqu'à sa rémission. Tu prendras les créneaux de celui-ci pour trouver tâches à faire auprès des autres panseurs.
Mais pour une fois, tu t'adapteras.
Et tu resteras davantage avec Alexandrine au matin, si celle-ci en éprouve le besoin. Elle est ton amie, n'est-ce pas ?
- Oui.
- Bien. Elle traverse une épreuve difficile.
Fils, veilles sur ceux qui perdent leur force comme Anette le fit pour moi. »

Elle se lève et le laisse sans un autre mot ni un contact. Elle a prit le soin de le prévenir, pour ne pas le perturber. Ses mots valent pour ordres, et c'est ainsi qu'elle ne le retrouverait surpris et désœuvré face à la nouvelle qui doucement se répandait.

Il se fait pour tâche d'aider Alexandrine, maintenant.
Il ne sait encore comment... Il en a simple intention.

Désastre ne s'est pas relevé, quand était parti Pepper, restant à cette même place au sein de la salle des trônes. C'est ainsi qu'elle lui vint, Alexandrine. Avec les yeux rouges et fatigués, parce qu'elle n'avait pas dormit ou qu'elle avait pleuré. Peut-être les deux.
Sûrement les deux.
Mais elle était venue, pourtant. Elle était là, prête à tombée, se forçant à tenir debout sur des pattes qu'elle rassemble sous elle. Puis elle se penche, lui tend le cou.

Il a failli ne pas revenir. Comme la Grosse Bamboo.

« Je sais. »

Ça vaut pour tout.
Il sait, que mentor Tawana eut manqué de mourir, pour ainsi ne plus pouvoir rien enseigné et demander repos. Il sait aussi ce que ça fait, Désastre.
Il ne dormit plus pendant trois jours, ne s'écroulant que de fatigue, quand la Grosse Bamboo tomba des montagnes. Il revoyait souvent le corps qui rampe et se jette dans le vide, quand les dragons noirs et moches cherchaient à arracher ses membres.
Elle avait disparu.
Tawana était revenu.
C'est sans doute pour ça qu'il ne parvenait à s'inquiéter, Désastre. Il savait que tout irait bien, il ne pouvait plus s'en faire pour lui.
Mais pour elle ?
Il sait que les blessures ne saignent pas toutes ; il en possède qu'il n'arrive toujours pas à soigner et il sait qu'elle a les mêmes.

Il sait aussi qu'il n'est pas bon, pour l'aider de ses mots. Il ne sait se répandre en paroles de réconfort qui pousse vers l'avenir, en un épandage de positivisme et d'optimisme. Il ne sait pas mentir, comme ça, sur des choses qu'on espère sans savoir si elles arriveront ou non.
Il ne peut même pas lui faire un câlin, parce qu'il ne peut plus la toucher.
Aussi Désastre fait ce qui lui semblait être le plus censé. Du bandeau serré sur sa patte où il cache un bandage et range des plantes, il en sort un petit sachet semblable à celui du thé, contenant des fleurs séchées et broyées de passiflore.
Il lui donne.

« Pour calmer la peur. »

Un peu.
Désastre n'est pas bon pour réconforter, non. Mais il essaye d'aider.
Ses yeux la fixe et ne se détache plus d'elle.

Il sait.

Evidemment, qu'il sait. C'est pour ça qu'elle est venue, qu'elle n'a pas évité leur rencontre maintenant devenue habitude, qu'elle n'a pas couru jusqu'à la Moere comme elle le ferait sûrement après, pour aller se lover entre les branches de l'arbre de Kiro, qui resterait à jamais sa première maison, et l'endroit où elle souhaitait se reposer, pendant que ses mères veillaient sur elle. C'est pour ça qu'elle se tient là, frissonnante face à lui, son corps encore debout alors qu'il ne le devrait pas.

Lorsqu'il tend vers elle le petit sachet, elle hésite. Elle ne veut pas oublier, elle ne veut pas atténuer la douleur, elle ne veut pas dormir, elle ne veut pas fuir tout ce qui s'est passé, comme le lui avait déjà proposé Noé. Elle souhaite faire face, embrasser la scène, la tourner et la retourner dans sa tête jusqu'à ce qu'elle comprenne ce qu'elle aurait pu faire de mieux. Ce qu'elle avait raté. Mais c'est Daisy, et elle ne peut pas le lui refuser comme elle l'a refusé à Noé.

Alors elle saisit le sachet, qu'elle glisse dans son col où il se love aisément entre ses deux épaules. Ca n'est pas idéal, mais il y restera jusqu'à ce qu'elle trouve de quoi l'infuser, un coin tranquille où se reposer. Une cache du Castel, peut-être, où elle pourrait se faire oublier ?

Mais dans combien encore rentrait-elle sans que ne puisse aisément l'y repérer et venir la chercher ?

Elle détourna le regard. Elle ne fixait plus le loup gris strié de blanc, mais les pierres du Castel qui dansaient autour d'elle. Depuis quand ? L'amertume teintait ses paroles, quand elle grinça :

J'ai raté tellement d'opportunités ce soir, Daisy. S'entrainer sert-il à quelque chose quand à la moindre épreuve rien ne se passe comme il le faut ?

C'est la colère et un sentiment de défaite qui l'envahit. Elle n'a rien pu faire. Rien. Toutes ses tentatives s'étaient soldées d'échecs. Etaient-ce ses idées qui avaient été mauvaises, ou n'avait-elle pas sur les mettre en oeuvre ? Avait-elle oublié de prendre en compte les paramètres qui avaient mené à sa défaite, lorsqu'elle avait identifié le terrain ? Au souvenir du bâton qui glissait et glissait encore sur la pierre qu'elle souhaitait déloger sans jamais réussir à faire levier, ce même sol sur lequel elle avait glissé lorsqu'elle avait tenté de décoller, elle sentit poindre les larmes au bord de ses yeux.

Ses babines se tordirnt d'un rictus alors qu'elle tentait de les contenir, puis abandonnait pour les chasser d'un geste rageur de la patte.

Elles ne revinrent pas.

Les crocs des lycaons ne me font pas peur.

C'est une évidence qui pulse dans tout son corps, l'abreuve, la fait vibrer. D'un souffle, elle continue, à peine audible malgré la résonance de la salle des trônes.

Mais la souffrance de Tawana, lorsqu'il s'est enfoncé les côtes, lorsqu'il s'est fracturé l'antérieur...

Elle l'avait ressenti au plus profond d'elle-même, d'une vivacité peu commune, décuplée presque qu'elle ne soit pas sienne. La détresse du loup doré avait résonné dans son corps et dans son corps telle une alarme jusque là méconnue.

Ne plus revenir

▬ ft. Alexandrine

Printemps 2020.
10 mois.

Lorsqu'elle prend le sachet de thé, il se demande s'il l'a suffisamment aidé. S'il doit poursuivre dans cette tâche, si la mission est longue est périlleuse.
Il n'a jamais aidé personne. C'est la première fois, lorsque lui se faisait souvent aidé par autrui. Par Tawana, pour soigner l’hypocondriaquerie. Par Alexandrine, pour la peur du mal. Par Pepper, pour entretenir la routine et ne pas le perturber.
Le faire en retour n'est pas évident. Quand savoir lorsque cela est suffisant ? Où le lire ? La situation est nouvelle mais il veut s'appliquer.
Il se rend aussi compte qu'il impose des choses difficiles aux autres, maintenant, et il y réfléchira.

Elle tourne la tête, et c'est de la colère qu'il croit percevoir. Elle est fâchée, il tend le cou en restant assis, baissant sa tête dans une position de vautour. Le rouge de ses yeux ne la lâchent pas, il cherche à comprendre ses paroles.

« Mmh. »

Il penche la tête, dans une expression nouvelle. La gueule est entrouverte, les paupières tombantes. Il réfléchit un vague instant et répond.

« Tu ne t'es pas entrainé à ça, je pense. On ne s'entraine pas à côté de quelqu'un plein de sang. Ça change beaucoup de choses, parce que...
...
On s'inquiète ?
Et on fait des erreurs. Mais on les retient, pour devenir plus fort. »

Les yeux se plissent un peu, il referme sa gueule et masque ses crocs. Il ne pense pas, qu'elle se soit un jour entrainé à se battre avec l'inquiétude, non. C'est évident. Lui non plus, d'ailleurs : Pepper lui avait apprit bien des choses, pourtant. A se battre dans le noir pour ne rien voir, sous la pluie battante qui brouille les sensations et les sens, sur un sol qui glisse et même dans l'eau. Mais jamais avec un ami blessé, non.
Il se dit que cela doit être compliqué.
Il ne peut pas imaginer à quel point, mais il sait que cela doit l'être.

Alexandrine est grande, son cœur l'est aussi.

Des larmes coulent sur ses joues et soudain il se sent touché. Touché en plein cœur, c'est ça. Il a délié ses muscles et s'est redressé, en appuie sur ses pattes avants quand les postérieurs sont cloués au sol. Il a hésité à s'approcher, maintenant il ne bouge plus.
Elle lui dit alors qu'elle n'a pas peur des crocs de lycaons.
Mais c'est de la souffrance de Tawana, dont elle se retrouva impactée.

« Oh. »

Il se recule, se remet bien comme il faut, mais laisse ses membres plus las, sans la stricte position qu'il pouvait bien prendre. Il ne s'attendait à cette confession, et maintenant il ne sait pas quoi en faire.
Il est mauvais, pour l'aider, et il s'en désole un peu. Il ne peut pas lui dire qu'il comprend, car c'est un mensonge et qu'il n'est en capacité d'en dire un. Il n'a pas le droit.
Désastre ne lui offre que cette véracité qui lui vient.

« ...Elle s'est éteinte maintenant, sa souffrance. Tu as été cherché de l'aide, c'est pour ça.
...
Je crois que tu ne pouvais pas faire plus, tu ne pouvais pas gagner contre les lycaons. Mais tu as essayé de faire autre chose, que tu as réussi parce que vous êtes en vie et que les lycaons ont perdus. Tu as...fais de ton mieux ? Et faire de son mieux, c'est mieux que rien. »

Elle n'est pas dans ses pleines capacités, encore. Elle n'a pas la force et l'expérience d'un adulte. Elle ne pouvait pas gagner, contre les lycaons.
Lui a pleine conscience des siennes et sait lorsqu'il peut gagner et lorsqu'il va perdre. Il sait que bientôt, il finirait par perdre devant Alexandrine.
Peut-être déjà maintenant.
Sûrement déjà maintenant.

S'entrainer avec quelqu'un pour qui on s'inquiète. S'entraîner à plusieurs, dans des conditions difficile ? C'était une idée. Qu'elle n'était pas prête à mettre en oeuvre tout de suite, mais plus tard peut-être... Un pan de son coeur pourtant lui hurlait que non. Non ! Mettre quelqu'un d'autre en danger ? Et puis quoi encore ! Mais elle ne pouvait pourtant pas leur refuser le droit de vivre, à eux, alors qu'elle mordait cette dernière à pleines dents...

Accepter ses erreurs.

C'était tellement difficile. Il y avait comme une digue tout autour d'elle dans laquelle elle risquait de tomber à chaque instant. A chaque erreur. Elle doit les éliminer, une à une, pour ne plus en faire. Plus jamais. Comme MamAnette, prendre toujours les bonnes décisions. Comme Tante Pep, servir et protéger. Comme Sheina, aimer et accompagner. Tant de hautes figures qu'elle pouvait observer de ses grands yeux envieux et innocents... Tant de modèles, si difficiles à atteindre. Ils étaient si loin, tous ! Et ses confrères de moindre stature s'éloignaient aussi. Floyd, toujours plus fort, toujours plus colère. Tita, toujours plus agile et insaisissable. Narcy, toujours plus calculateur et impossible à surprendre. Daisy, loin, si loin devant en tous points.

Elle sent que ses mots sont maladroits. Qu'il les cherche, qu'il les tisse pour elle, pour la rassurer, lui remonter le moral, qu'il tâtonne. Elle renifle et lui offre un pauvre sourire, alors qu'elle s'affaisse un peu plus sans changer de position.

Merci, Daisy.

Son ton se durcit.

Mais faire de son mieux, c'est bien mais ça n'est pas suffisant. A quoi ça sert de faire de son mieux, si les gens crèvent quand même.

Elle attend, un instant. Puis se redresse.

Merci. Désolée, je ne pense pas pouvoir m'entraîner aujourd'hui... Et probablement pendant plusieurs jours. Je vais rester un peu à la Moere. Tu peux venir, si tu veux, mais pas la peine de réserver les créneaux. Enfin, fais comme tu veux.

Elle s'excuse, encore.

Désolée.

Elle n'a pas été de meilleure compagnie, et elle le sait. Elle s'en rend compte, maintenant, qu'elle n'a été que gémissements et amertume. Etait-ce l'image qu'elle voulait donner d'elle ? Etait-ce là le masque de louve invincible qu'elle espérait copier, en se plaignant au premier désagrément ?

Elle faisait pitié.

Elle plissa le museau, et lui jeta un dernier regard d'excuse avant de filer à petits pas rapides, silencieuse petite souris à la recherche d'une fissure.

Ne plus revenir

▬ ft. Alexandrine

Printemps 2020.
10 mois.

Est-ce que cela fut suffisant ?
Non, lui souffle une voix à l'oreille sourde.

Elle le remerciât sans qu'il ne comprenne pourquoi, elle parle de gens qui crèvent et il ouvre la gueule, lève ses sourcils. Le terme le surprend. Pourquoi dit-elle ça ?
Elle est toujours en colère, elle s'énerve et elle se lève. Et puis elle s'excuse et tout s'agite. Elle devient tempête, lui spectateur du chaos qu'elle dans ses mots et ses gestes.
Ils ne se verront plus, quelques jours ; Pepper lui a dit d'aider Alexandrine. Ses pupilles se font petits points qui scrutent son départ, il retient son souffle et se laisse en apnée.
Puis relâche l'expiration dans un murmure qui lui parviendra peut-être.

« Mais personne n'est mort, Alexandrine. Personne n'est mort. »

De qui parlent-elles à cet instant présents ? Il ne sait plus. Mais il repense à la Grosse Bamboo, et peut-être devrait-il s'en vouloir pour sa chute dans les montagnes, comme semblait s'en vouloir Alexandrine pour cette situation qu'elle ne pouvait maîtriser. Il se dit pourtant qu'il ne peut pas, parce que ça n'était pas sa faute.
On ne choisissait pas les évènements de sa vie.
Il n'était que trop bien placé pour le savoir, imprévu jusque dans sa naissance.

Elle s'en va, se retourne dans un dernier regard qui fait côtoyer les quatre iris rouges.

Puis elle disparait et il baisse la tête.
Reste assis et attend maintenant.

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