Planter l'avenir | Feat. Harmakhis

Pour ne pas s’enquiquiner sur des petites choses, et surtout parce qu’il n’avait clairement pas envie de rester sur du négatif, Saqqarah avait amené des plantes pour soigner Harmakhis, puis il était resté dans l’ombre, avant de repartir. Tawana allant mieux, même sir le reptilien restait très présent pour son mentor malgré leur relation souvent houleuse, le jeune mâle faisait son possible pour ne pas être une gêne, mais un soutient. Cependant, il avait finit d’étudier toutes les plantes d’un certain ouvrage qu’il avait dévoré en quelques nuits blanches. Et il s’était mit en quête de certains plants.

Il se souvenait de son aventure avec Kerguelen, elle était gentille cette femelle, peut être qu’il la recroiserait un jour. Alors que le vent jouait dans ses poils sombres, le jeune loup continuait ses recherches. Songeant à ses dernières aventures. Il réfléchissait aussi de plus en plus à un dieu à suivre, mais il ne savait pas encore qui, mais pas la renarde… ça il le savait. Mais pouvait-il demandé un autre glowstick que ceux de sa meute ? Il en doutait fortement cela dit.

Le loup sombre secoua la tête à cette pensée, avant d’arriver là où il avait rencontré la louve, la marche lui avait fait penser à des tas de petites choses inutiles et superflus. Mais il se mit rapidement en quête  des lieux où il avait balisé quelques mois plus tôt. Avec la pluie récente et la vie qui revenait, les lieux avaient dû commencer à reprendre un peu forme. Il avait décidé aujourd’hui de planter. Il avait observé les Panseurs planter ce dont ils avaient besoin. Il avait retenu la technique. Il s’engagea sur le chemin, le pas tranquille, humant les odeurs des derniers passages. Avant d’enfin trouver la marre, elle avait un peu grossi et ce n’était pas plus mal.

Il déposa sur le sol son écharpe dans laquelle il avait mit les graines et les boutures avant de commencer à faire son travail, s’employant à trier convenablement les plantes avant de dresser les oreilles en entendant un souffle, et un pas régulier se rapprocher, un odeur forte d’huile et le parfum des panseurs. Mêlant tout cela avec une odeur familière et un bruit d’écailles, il poussa un soupir.

« Bonjour Harmakhis, tu vas mieux ? »

Demanda-t-il quand même à son frère, cela dit sans le regarder, se remettant à son tri des plantes. Il ne serait pas contre un peu d’aide de la part de son frère cadet. Mais ne le forcerait pas non plus. C’était Saqqarah qui était en tord, il le savait très bien. Sa joue lui faisait mal quand il pensait à l’attaque de son frère, mais il savait que c’était plus moral que physique.

Le jeune loup reptilien gardait les oreilles à l’horizontal. La queue contre son corps. Il s’arrêta dans son tri, levant la patte avant de la reposer contre son buste en écoutant son frère. Il va mieux, mais il a mal à la patte. Rien que Saqqarah ne sache pas déjà. Il aurait dû se reposer plus longtemps. Profiter que les autres s’occupent de lui, et ne penser à rien. Il aurait dû prendre soin de lui-même en somme. Le jeune loup poussa un profond soupir. Agitant les oreilles.

Il se faisait du souci pour Harmakhis, peut être à tord cela dit. Mais l’incapacité de son frère a vivre avec autrui lui portait énormément de soucis. Il s’inquiétait de l’avenir de son jeune frère, et il espérait qu’il trouverait le moyen de vivre heureux et bien. Il souhaitait le meilleur pour son cadet, mais savait qu’il ne pourrait pas le guider toute sa vie, ni être toujours là pour lui.

« Ne force pas trop, ce serait dommage d’aggraver tes blessures. »

Remarqua-t-il d’un ton impassible sans trop d’émotion, remuant lentement les oreilles avant de fermer les yeux. Se relevant finalement pour se retourner vers son frère, rouvrant les yeux pour poser son regard sur le cadet.

« Et puis, je préfère savoir que tu vas bien… »

Observant Harmakhis qui se dandinait sur place, Saqqarah se sentait presque blessé de la gêne de son frère. Faisait-il si peur que son frère se sentait mal à l’aise ou inquiet en sa présence ? ça en était presque triste. Affligeant et blessant surtout, mais Saqqarah avait vite retrouvé en mémoire pourquoi il ne voulait pas de lien avec autrui.

Le jeune loup ne ressentait pas d’excuse de la part de son frère, elles étaient bafouées par ses raisons de s’être montré violent. Mais il devait comprendre. C’était son devoir de grand frère. Il se releva finalement s’approchant de son frère avant de le décoiffer affectueusement.

« Oublie donc tout ça, c’est du passé. »

Il ne lui en voulait pas de toute façon. Il aimait trop son frère pour être en colère contre lui et pour être violent ou agressif, ou même lui en tenir rancœur. Ce n’était pas nécessaire, c’était stupide, presque ridicule même. Et puis la rancune si elle restait le rongerait sans raison, et il n’en voulait pas.

Une plaie… La famille est une plaie enfoncée dans la chaire, qui fini par pulluler et s’étendre dans l’âme en laissant une odeur de moisie et de pourrie. Harmakhis était entrain de devenir une plaie de plus. Même si Saqqarah tenait à lui et ne voulait ni le perdre ni le voir souffrir. Il se voulait rassurant, mais n’y parvenait plus. Lui aussi avait besoin parfois qu’on le rassure. Il observa son petit frère, l’écoutant. Il essayait oui, mais combien de temps essaira-t-il ? Et s’il abandonnait ? Il agita les oreilles.

« C’est bien oui. Tawana est quelqu’un de bien. »

Oui, ça il le savait son mentor était quelqu’un de bien, de fantastique même. Il avait beaucoup de respect et d’affection pour lui. Il aimerait rassurer son petit frère aussi bien que le faisait son mentor avec lui. Mais il n’avait pas les mots, pas le courage, et peut être même qu’il n’avait pas l’envie. Il agita les oreilles en observant son cadet. Il se dandinait dans son mal être. Les yeux mis clos, Saqqarah l’observa avant de souffler longuement.

« Harmakhis, sincèrement, passe à autre chose, ne te torture pas pour ça. Je suis ton grand frère, je serais toujours là pour toi. »

Même si il se faisait insulter, mordre ou maudire par son frère, il serait là. Chaque fois qu’il lui demandera de l’aide. Il ferait cet effort, c’était sa responsabilité, son devoir. Les oreilles pointées vers lui. Il le vit approcher et regarder ce qu’il faisait avant de sourire doucement.

« J’avais trouvé ce point d’eau avec Kerguelen, je pensais replanter quelques plantes qui peuvent pousser dans ces conditions, bien sûre que tu peux m’aider. »

Il allait commencer à reprendre son travail quand il s’arrêta. Un soupir lui échappant. Il tourna la tête de trois quart vers son frère. L’observant avant de mettre les oreilles à l’horizontal. Légèrement mal à l’aise.

« Tu n’as rien d’autres que tu voulais me dire, ou que tu gardes pour toi ? Il faut dire les choses qu’on pense tu sais… C’est pas quand les gens ne sont plus là qu’il faut se décider à parler »

A sa propre remarque Saqqarah se demanda s’il se parlait à lui-même, ou si il parlait vraiment à Harmakhis. Mais il n’ajouta rien, attendant une réponse de son frère.

Saqqarah c’était replongé dans sa besogne même s’il écoutait son frère. C’était très important pour lui de l’écouter. Essentiel même. Mais il avait besoin d’être occupé en même temps. Une vieille manie d’incapacité à resté statique quand il parlait. Il ne fallait pas prendre ça pour de l’irrespect, c’était sa façon à lui de fonctionner. Autant dire que le prendre mal serait ridicule et lui ferait surtout de la peine.

Mais il tourna vivement la tête vers son frère en l’écoutant. Quoi ? être là pour lui ? Ahah quel humour. Saqqarah n’avait besoin de rien. Vivre en autarcie et en ermite ne le dérangerait sans doute pas. Mais il était retenu ici, par un seul loup, qui lui faisait d’ailleurs face. Il étira un sourire fugace à la fin de sa phrase.

« Parler n’est pas très utile avec moi Harmakhis, je sais que les mots sont une chose difficile qui peut être interpréter, surtout avec toi. Alors je préfère les actes, en ce qui te concerne bien sûr. Mais, je te crois, et j’apprécie ta bienveillance »

A sa question sur son sentiment Saqqarah se releva et l’observa, agitant les oreilles. De la peine mêlé à de la joie ? Hum… il remua doucement et nerveusement sa queue.

« J’aurais dis de la mélancolie, mais je n’en suis même pas sûr, ta question est difficile petit frère. Nommé un sentiment c’est pas aisé surtout quand on ne le ressent pas. »

Oh ce n’était pas un reproche, juste un constat. Il lui avait répondu en souriant, sur un ton légèrement amical. Il ne voulait pas le blesser, mais Saqqarah n’avait pas la science infuse, et il ne connaissait pas forcément ce genre de chose et n’avait pas un champ lexical extraordinaire sur les émotions. A la question d’Harmakhis le corps tout entier de Saqqarah vibra sous la surprise.

Jamais personne ne lui avait demandé comme il se sentait. On lui avait demandé s’il allait bien, mais il savait que la question était plus de l’ordre de la bonne conduite que du réelle intérêt. Mais chez son frère elle était différente. Et il ne sut pas du tout comment lui répondre. L’espace d’un instant un grand silence se fit alors qui fixait Harmakhis.

« Je n’en sais rien… Je ne fais pas très attention à l’état de mon moral, mais physiquement je suis un peu fatigué, j’ai encore oublié de dormir… »

Oui Saqqarah arrivait à oublier de dormir. Il n’oubliait jamais une plante, un nom, un ordre, ou des chiffres. En fait il oubliait peu de chose. Mais dormir… c’était devenu fréquent qu’il fasse des nuits blanches. Son corps semblait s’être habitué à ce rythme mais jusqu’à quand ?

Il avait fini par demander à son frère ce qu’il avait d’autre à dire, le voyant dans son mal être, avant de l’entendre. Peur de les perdre. A il ne fallait pas s’attacher aux autres, le risque était la peur, puis le stress, ou la douleur. Il agita les oreilles à la demande d’Harmakhis avant d’étirer un sourire.

« Non, je ne t’apprendrais pas. Je t’aime comme tu es petit frère, et je ne souhaite pas te changer, alors si quelqu’un n’aime pas ce que tu es, j’irais juste lui dire que tu es mon frère, et que tu es fantastique comme ça, et que c’est largement suffisant »

Point final ! Il avait rien à dire d’autre, aucun argument. Il n’apprendrait pas à Harmakhis à être différent, ou plus adroit avec les mots. De toute façon, la vie s’en chargera très bien d’elle-même. Donc non hors de question de lui apprendre. Il faut laisser au temps faire ce qu’il veut. De plus, Harmakhis était à ses yeux très bien au naturel.

Saqqarah était redevenu silencieux, il ne savait plus quoi dire, il ne savait jamais trop quoi dire de toute façon. Il savait très bien que pour apprendre à gérer ses émotions et à aimer les autres, il fallait créer des liens. Se disputer, se réconcilier, se pardonner, avancer. Il agita les oreilles aux paroles de son frère, sa question le fit sourire, avant qu’un rire ne lui échappe. Il n’y avait pas que lui qui avait un problème pour comprendre les autres, au moins c’était rassurant. C’était peut être même familiale qui sait !

Il secoua doucement la tête en calmant son éclat de rire avant de regarder son jeune frère. Enfin jeune, pas tant que ça, tout comme il avait quelques jours de moins que Fafnir, Harmakhis avait seulement quelques jours de moins. Une histoire d’œuf si il avait bien comprit. Toujours aussi étrange, les loups ne pondent pas pourtant…

« J’ai bien des émotions Harmakhis, mais je ne prend pas le temps de les analyser ou de réfléchir dessus en même temps que je parle aux autres. Je ne fais pas d’introspection. Mais je suis vivant alors heureusement que je ressens un tas de choses. »

Saqqarah était toujours aussi troublé qu’on lui demande comment il se sentait, même Tawana ne l’avait jamais fait. Pas sûr que ça l’intéresse de toute façon. Il était un peu égoiste et il le savait. Il secoua la tête, il fallait qu’il change ça aussi. Qu’il parvienne à se contenter de ce qu’il a déjà, c’était le mieux pour vivre bien, pour vivre heureux, et pour n’embêter personne. Mais il ne sut pas bien répondre à la question de son frère, et à sa réponse il secoua la tête.

« Je dormirais cette nuit, ne t’en fait pas pour moi j’ai l’habitude »

Il s’était énervé s’en faire attention, il avait haussé la voix et vider son sac sur son frère. Il ne l’aiderait pas à changer, il l’aimait comme ça. Mais il vit le regard de son jeune frère se mouiller de larmes et regretta aussitôt sa franchise précédente. Il se sentit frémir, trépignant sur ses pattes en baissant les oreilles. N’osant pas trop s’approcher.

« Pa… Pardon… Je voulais pas te faire … »

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que déjà Harmakhis l’étreignait dans un calin. Encore plus choqué que tout à l’heure, Saqqarah répondit pourtant à l’affection de son frère, le serrant un peu dans ses pattes. Ils étaient mal à l’aise tout les deux, incapable de savoir comment bien montrer l’affection qu’ils éprouvaient. Mais Saqqarah ne doutait pas de l’affection d’Harmakhis pour lui. Il n’en douterait plus jamais. Il laissa son frère mettre fin à leur étreinte maladroite, plus soulagé que vexé car il ne savait pas comment gérer, avant d’entendre sa demande et de hocher la tête.

« Bien sûr, attend je te montre comment faire »

Il lui présenta les si plants à replanter. Ils en feraient chacun trois comme ça, c’était bien réparti. A moins qu’Harmakhis lui demande de l’aide pour faire le premier qu’il tenterait. Saqqarah s’approcha du bord du plant d’eau, retournant un peu la terre et la creusant à peine avant de planter son petit pied de plantes et de recouvrir de terre sans tasser.

« Voilà, c’est tout simple ! Et c’est pas grave si tu n’y arrive pas du premier coup ! »

Il ne voulait pas qu’il se mette la pression, c’était inutile, et ça n’avancerait à rien de toute façon.

Saqqarah c’était plongé dans ses plantes, déconnectant en partie de ce qui se trouvait autour de lui, donc de son frère. Il savait faire deux choses à la fois, mais il ne savait pas parler et agir, c’était des choses qui lui demandaient trop de concentration et souvent il ratait son action si il parlait en même temps. Cela dit il pouvait parfaitement écouté et agita les oreilles un sourire effleurant ses babines à la conclusion de son jeune frère avant qu’il ne mette la tête en arrière pour croiser son regard.

« Merci »

Lança-t-il calmement à Harmakhis avant de se relever et de reprendre une autre plante tout en réfléchissant à sa réponse avant de lancer un petit coup d’œil à Harmakhis.

« Je ne fais pas d’introspection quand il y a quelqu’un avec moi, parce que ça fausse mon jugement, je préfère faire cela quand je suis seul »

Il se remit à planter un autre plant, laissant faire son frère avant de sentir un coup de queue dans ses flancs. Se relevant en se décalant sans broncher, il agita les oreilles en entendant l’excuse de son frère. Lui lançant un petit regard.

« C’est rien voyons. Il n’y a que ceux qui font rien qui ne cassent rien ou ne rentrent dans personne »

Remarqua-t-il avant de voir le plant de son frère. Hum il y avait de l’idée mais ce n’était pas encore ça. Il termina de faire son propre plant avant de se relever et d’étirer ses pattes, s’approchant du travail d’Harmakhis.

« Y a de l’idée frérot, mais on y est pas encore, je te remontre »

Il retira la plante de ce qu’Harmakhis avait fait et replanta calmement en remuant la queue de droite à gauche. Il trouvait ça facile, mais il avait apprit tout seul dans les livres. Ce n’était pas comme le combat, c’était plus doux et plus agréable. Il n’y avait pas de danger et on ne blessait personne. Ça lui plaisait. Il termina de replanter avant de prendre un nouveau plant, le tendant à son frère.

« Aller réessaie, je te regarde. Je sais que tu peux y arriver »

Il voulait l’aider, lui apprendre, ça lui faisait plaisir de passer du temps avec lui. Même si il est un peu râleur, Saqqarah aimait sa famille, vraiment profondément. Il fallait juste l’apprivoiser, parce qu’il avait un caractère de cochon qu’il n’assumait pas toujours.

Saqqarah termina sa plantation et sa démonstration avant de se redresser et d’écouter la question de son frère. Qu’avait-il apprit ? Sur lui-même… Qu’il se mentait à lui-même et n’était que rarement naturel avec autrui. Qu’il en souffrait beaucoup, mais qu’il préférait ce taire plutôt que d’embêter les autres. Il avait découvert que sa sœur l’agaçait mais qu’il tiendrait toujours à elle. Mais qu’il préférait Harmakhis. Il avait découvert qu’il détestait parfois son comportement et avait envie de se baffer. Qu’il ne savait pas du tout ce qu’il voulait, et que l’avenir était un vaste océan, aussi profond que sombre et inquiétant. Il hocha alors la tête.

« Oui pas mal. »

Répondit-il avant d’encourager son frère et de le regarder faire. A encore rater, trop peu profond cette fois. La plante risque de s’arracher au moindre coup de vent. Il commença à planter sa bouture avant d’écouter son frère tout en se concentrant sur lui, se plantant sur ce qu’il était entrain de faire manuellement. Il se retourna avec une autre bouture et chatouilla la truffe d’Harmakhis.

« Non j’ai regardé les autres faires, et j’ai juste eus des coups de bols depuis tout à l’heure. Regarde ma bouture là, elle fait la tête »

Remarqua-t-il en montrant la plante qui penchait vers la petite marre et qui tenait à peine. Il ria avant de secouer la tête.

« Faut que je recommence aussi, t’inquiète pas, c’est dur de toujours y arriver. Et c’est pas parce qu’on y arrive au début qu’on y arrivera toujours. Faut pas se reposer sur nos lauriers »

Lui dit-il avant de le regarder, remuant doucement la queue avant d’aller déterrer la plante qu’Harmakhis avait mal planté. La posant prêt de lui avant de pointer les oreilles vers son frère.

« On va faire ça tout les deux, tu creuses un peu, et je remettrais un peu de terre, ou gratterais plus si il faut. Puis je mettrais la plante, et toi tu remettras la terre. Comme ça, on aura travaillé ensembles, ça te va ? »

Lui proposa-t-il en remuant la queue.

Saqqarah remuait lentement sa queue, aidant son frère pour son dernier plant, plus qu’un et ils en auront terminés ici. Ils pourront aller replanter ailleurs. Ils pourront faire mieux aussi. Il l’écouta, avant de le fixer, et de pouffer de rire, finissant par éclater d’un rire doux et clair. Il avait oublié que son frère prenait les choses au premier degrès, qu’il fallait lui expliquer sinon c’était pas compréhensible pour lui. Au pauvre Harmakhis, Saqqarah se sentait presque mal de ne pas y avoir pensé.

« Pardon Harma… Se reposer sur ses lauriers c’est une expression qui veut dire qu’il ne faut pas rester sur ces acquis, que c’est pas parce qu’on a réussi une ou deux fois qu’on y arrivera toujours, et qu’il faut continuer de faire des efforts. »

Lui expliqua-t-il calmement un sourire aux babines. Il l’adorait, son frère, c’était un frère, un ami et un confident, mais aussi le seul membre de sa famille qui ne lui avait pas entièrement tourné le dos en le laissant pour compte. C’était son précieux petit frère, son épine dans sa patte, son talon d’Achille.

Il planta dans le trou fait par son frère et reboucha sans écraser la plante avant d’entendre la proposition de son frère. Relevant la truffe vers lui, son regard éclairé par une joie nouvelle. Il hocha la tête.

« Avec plaisir Harmakhis, je serais ravi de faire plus de choses avec toi ! »

Il était content, très satisfait, il remuait sa queue. Se levant pour aller faire le dernier plant, il creusa, et laissa son frère placer la plante et reboucher. Ils avaient fini, il opina de la truffe, maintenant que c’était fait !

« Bon, et bien je crois qu’on finit, on rentre ? Ou tu veux qu’on aille faire autre chose avant de rentrer ? Je suis tout à ta disposition ! »