Sur la plage abandonnée...[Libre]

Coquillages et crustacééééés. Bon Skald n'avait pas tellement connaissance de la variété française mais que voulez-vous on ne résiste pas au cliché... Elle se promenait avec son flegme habituel, elle aimait bien se rouler dans le sable comme une loupiotte. Quand elle secouait ses ailes ensuite cela volait dans tous les sens on aurait dit une mini-tempête de sable et cela l'amusait beaucoup. Hé, il fallait bien s'occuper ! Ensuite elle se calait dans le sable et profitait de longues heures du soleil.

Cette chaleur sur sa peau lui rappelait les années avec sa fratrie, blottis les uns contre les autres pour se tenir chaud. Skald pensait souvent à eux, espérant qu'ils se portaient bien. Le sort de ses parents par contre, l'indifférait au plus haut point. Ils avaient, à ses yeux, plus eu un rôle de géniteur voire de naisseur que de vrai parent. Parfois elle s'interrogeait, se demandait si elle quitterait les terres quelques temps pour tâcher de les retrouver et leur montrer qu'elle allait bien, qu'elle s'était bien développée même si ce n'était pas grâce à eux. Mais bien souvent son esprit chassait cette pensée, une petite voix lui susurrant dans l'oreille qu'ils l'avaient sans doute oublié, peut-être même pensaient-ils avoir plané au point d'avoir imaginé avoir une portée ? Cette pensée énervait Skald, car parfois cela lui triturait l'esprit pendant des heures. Et elle se jurait que si, un jour, elle avait des louveteaux, elle serait une mère responsable. Pas la meilleure, mais au moins fiable....

Changement de côté ! La louve roula sur le dos, étirant ses pattes lentement au-dessus d'elle avant de se laisser retomber de l'autre côté. Il fallait bien cuire de manière répartie enfin ! Elle avait presque envie de s'endormir tellement elle était bien calée, mais elle était bien trop exposée pour cela. Avec sa veine, un prédateur passerait par là !

>> Il avait nagé. Na-gé.

Tabralt n'aimait pas vraiment nager. Son épaisse fourrure l'alourdissait quand il avait déjà du mal à se maintenir en surface à cause de sa simple carrure, et mettait un temps interminable à sécher. No fun, donc.
C'est pourquoi ils 'était lui même surpris lorsqu'il s'était avancé dans l'eau salée. Ce n'était pas dans ses habitudes, mais il s'était fixé l'objectif d'explorer le territoire, et l'eau bleu qui scintillait au soleil était par ailleurs plus tentante que les rivières et les fjords à l'eau glacée de chez lui. Nager dans de l'eau salée lui parut également plus facile que dans l'eau douce, et il eu moins de difficulté à maintenir sa tête et ses épaules hors de l'eau, du moins la plupart du temps. Son aversion pour la natation s'en trouva légèrement, très légèrement réduite.

Ses pattes touchèrent enfin le sable blanc de la plage et il s'extirpa des flots, non sans soulagement, avant de s'ébrouer vigoureusement, hérissant son pelage déjà hirsute la plupart du temps. Au moins, avec ce soleil, il sècherait vite, même si le sel allait probablement coller ses poils entre eux et lui faire conserver cette apparence ébouriffée jusqu'à ce qu'il pleuve ou qu'il daigne se jeter dans une rivière. Bof. Pas grave.
Tabralt termina de secouer ses poils aux quatre vents et se mit à marcher le long de la côte. Au centre de cette espèce d'île en forme de croissant, se trouvait un vide circulaire rempli d'eau de mer et bordé d'une forêt luxuriante, qui contrastait avec la blancheur du sable, par ailleurs doux et fin sous ses pattes. Il suivait la courbe de la plage, sentant l'eau s'évaporer de son dos en une chaleur humide.
Finalement, après quelques minutes de marche, le nez au vent, il avisa quelqu'un d'autre un peu plus loin dans le sable, auparavant caché par la forêt et la courbure de l'île.

Une louve au pelage d'une couleur indéfinissable, entre gris et sable parsemé de tâches plus sombres, se roulait dans le sable, les pattes en l'air. Ah oui, elle avait aussi une grande paire d'ailes roses et duveteuses. Bien sûr. Tabralt ne savait pas ce qu'il se passait entre lui et les loups ailés, mais à ce stade ils devaient représenter presque un tiers de ses rencontres. Lâchant un léger soupir par ses narines, il fit quelques pas de plus pour tenter d'observer la louve tout en restant à une distance prudente. A part ses ailes roses, elle était toute simple, lui rappelant même les louves de chez lui, tant pas son pelage sans fioritures que par la faible présence d'accessoires, limités ici à quelques piercings, un collier et des bandelettes aux chevilles. Et ça, couplé à l’absence de bijou lumineux -glowstick, qu'ils disaient- et les ailes mises à part, ça faisait du bien.
Le gris s'arrêta à quelques mètres de la louve, comme d'habitude incapable de décider si il préférait s'en aller avant qu'elle ne le remarque ou si il avait envie d'engager la conversation.