Stress - Défi Rp, Solo

Allez, lève toi.
C'était si difficile. Si difficile, qu'à peine ouverts, ses yeux bleus se retrouvèrent à nouveau voilés par l'épais rideau qu'étaient ses paupières. Lorsque Holly parvint à se tirer de son lourd sommeil... Il faisait déjà bien jour. Elle ouvrit la gueule, effarée de ce retard. Il allait falloir carburer, si elle souhaitait faire son quota, niveau proies. La surprise passée, la louve bleue pesta contre elle même et, surtout, contre cette malédiction qui lui pourrissait un peu trop la vie à son goût... Ce qui était le principe même d'une malédiction, me direz vous.
La jeune louve s'ébroua et mit un peu d'ordre dans ses cheveux avant de quitter sa tanière. Il faisait, déjà, étonnement, grand soleil. Et malgré ce réveil difficile, elle devait bien reconnaître qu'il était agréable de sentir sur son pelage les rayons de cet astre brûlant.
Un mince sourire vint étirer les coins de ses babines. Il fallait relativiser.

Son regard balaya les environs. Croiserait-elle la route d'Alexandrine, ce matin ? Peut-être qu'elle pourrait l'emmener à la chasse avec elle, histoire de passer un bon moment entre amies. Espoir vain, hélas, il n'y avait trace de son amie ailée dans les environs. Elle devait sûrement s'entraîner avec Désastre, comme elle le lui avait expliqué, un jour, il y avait longtemps.
Cette pensée la fit rire. Non, ça ne faisait longtemps qu'à l'échelle de sa vie, encore si courte.

N'ayant plus rien à faire ici, elle laissa derrière elle le grand Castel. Du moins, pour le moment, elle y reviendrait évidemment plus tard dans la journée lorsque tout son travail serait fait. Chose étonnante, aujourd'hui, elle ne se sentait pas vraiment motivée... La faute peut-être de cette journée qui n'avait pas très bien commencé ? Peu importait ses états d'âme, en tout cas, elle ne pouvait se permettre de se prélasser lorsque d'autres se donnaient corps et âme à la tâche. Alors, une fois assez loin du camp pour ne pas être entendue, et accessoirement de passer pour une folle, elle se donna des paroles d'encouragement.
Et pour ne pas perdre davantage de temps et pouvoir rentrer avant que la nuit ne tombe, la louve se mit à trottiner vers sa destination.

Destination sans grand suspens, par ailleurs : Une fois de plus, ce fut à la Rougelande que ses pattes fines la menèrent. Elle sourit, encore, lorsque son corps s'enfonça dans les grandes herbes aux teintes chaudes. Elle y trouva le courage qui lui avait manqué, un peu plus tôt et, truffe au sol, partir en quête de proies.
Du moins, jusqu'à tomber sur une imposante montagne de proies, justement. Elle ouvrit des yeux ronds. Wow, mais qui avait fait cela ? Et, surtout, comment cette personne allait-elle s'y prendre pour ramener tout cela en une fois au Castel ? A coup sûr, ils devaient-être plusieurs.
Holly contourna la pile, à la recherche de congénères.

C'est alors qu'elle croisa la route de Perrine... Perrine qui était tombée dans les pommes. Wow, mais que lui était-il arrivé ? Surmenage ? C'est qu'elle avait quand même bien chassé ! Holly n'eut guère le temps de se poser davantage de questions sur la situation, étant donné l'urgence : Il lui fallait vérifier si sa camarade Etelkrus allait bien.... Ou du moins, vérifier si elle n'allait pas trop mal, plutôt. Le terme était plus juste.
Repoussant le chapeau de paille de sa congénère, qui ne lui serait pas bien utile dans ce genre de cas, elle colla son museau au dessus de sa gueule. Bon, elle respirait, c'était déjà bon signe. Pour le reste... Elle n'y connaissait pas grand chose, en soins, à vrai dire. Il valait mieux donc la ramener au Castel, là ou des panseurs performants pourraient s'occuper d'elle.
Juste au cas où, Holly prit la parole.

- Perrine, tu m'entends ? Eh oh ?

Hélas, mais sans que cela la surprenne outre mesure, elle n'eut aucune réponse de la louve pastelle.
Elle tourna la tête de gauche à droite, à la recherche d'une aide qui pourrait tomber du ciel, là, tout à coup, par ce que l'on ne savait jamais. C'est alors qu'elle les vit, ces oiseaux charognards qui tournaient, planaient, au dessus de la montagne de gibier. Holly se redressa, le poil hérissé sur son dos, grognant, aboyant.

- Allez vous en !

Mais ils n'en avait pas grand chose à faire, d'elle, pauvre louve sans ailes, ces animaux.
Ah, si seulement Alexandrine avait été là ! Elle les aurait fait dégager fissa ! Et puis, elle était si forte qu'à elles deux elles auraient pu ramener les proies et Perrine à la maison... Hélas, son amie n'était pas là et il faudrait donc composer sans elle. Et vite, avant que la nourriture soit volée. Ce n'était pas là le seul problème, d'ailleurs : Il y avait aussi le soleil, brûlant, qui risquait de faire tourner la viande.

Comment était-elle censé faire ? Elle devait bien l'avouer, Holly, elle commençait à perdre espoir : Comment une louve de sa constitution pourrait-elle ramener Perrine au camp sans flancher ? Et faire ça, cela voulait dire abandonner les proies. Elle avait du mettre longtemps, Perrine, pour accumuler tout cela. Le clan ne pouvait, de toutes manières, pas cracher sur autant de nourriture non plus.
Allez, Holly, réfléchis, ça va forcément venir. Tu vas forcément finir par avoir une idée correcte...

Avant toute chose, il lui fallait mettre Perrine en sécurité.
Alors Holly la fit basculer sur le côté, histoire qu'elle ne s'avale pas la langue, tâchant de la traîner dans un endroit un peu plus ombragé, sans lâcher la montagne de proies du regard. Là, sous cet arbre, ce serait bien. Pour le moment, du moins.
Elle gronda en voyant l'un des rapaces descendre un peu trop bas à son tour et revint en courant vers eux, bruyante, s'agitant dans tous les sens pour les faire fuir.

Hélas pour elle, elle ne devait pas être très effrayante puisque le rapace ne remonta pas dans le ciel, ayant même l'audace de se saisir d'un lapin, entre ses serres. Putain, qu'est ce qu'elle pouvait détester ces bestioles. Elle grogna, encore, plus pour elle même cette fois ci. C'était une si mauvaise journée ! Rien ne l'épargnait.
Elle leva les yeux au ciel, excédée.

Allez, il lui fallait au moins sauver ce qui pouvait être sauvé ! Il y avait une petite grotte, non loin de là, si sa mémoire ne lui jouait pas des tours ! Alors Holly prit dans sa gueule un lapin et jucha sur son dos ce qu'elle pouvait. C'est à dire, pas tout. Et bien sûr, les prédateurs se faisaient plaisir, piquant déjà sur la viande restante pour s'en gaver avec satisfaction.
Holly maugréa. Mais soit, il ne fallait pas traîner en chemin.

Abandonnant le reste, elle trottina vers la grotte, grognant lorsque les oiseaux s'intéressaient un peu trop à elle... Ou plutôt, à son chargement. Son agacement fut plus grand encore lorsqu'elle sentit l'une des proies glisser le long de son flanc pour finir sa course, si l'on pouvait nommer une chute ainsi, sur le sol. Noooon ! Il lui fallait faire plus attention, si elle ne désirait pas rentrer avec un seul pauvre petit lapin, celui dans sa gueule, plus précisément. Alors elle ralentit, un peu, toujours grondante lorsqu'elle se sentait menacée. Elle allait s'en sortir, oui, tout irait bien. Son regard se posa sur Perrine... Il ne faudrait pas qu'elle s'éloigne trop d'elle non plus. Du moins, tant qu'elle resterait inconsciente.

Enfin ! Elle l'atteignait, cette fameuse petite grotte. Bon, ça ne cassait pas trois pattes à un canard, mais au moins elle pouvait entreposer ses proies et les préserver de ces prédateurs célestes. Essoufflée, elle les laissa tomber. Sur le tas de gibier, plus loin, il ne restait déjà plus grand chose. Aaah ce que cela pouvait l'agacer !

Miracle, cependant ! Les oreilles d'Holly se redressèrent sur son crâne et elle pointa la tête en avant en flairant une certaine odeur. Certains des siens étaient dans les environs ! Elle était sauvée ! Bon, d'accord, les mots étaient sûrement un peu fort puisque sa vie à elle n'était pas en danger... Mais quand même ! Elle ne pouvait que se réjouir de cette aide providentielle.
La tête levée vers le ciel, elle poussa un hurlement, espérant les voir vite rappliquer.

Ils étaient deux. Elle ne s'attarda pas davantage sur leur identité et vint au devant d'eux, restant tout de même à une distance raisonnable de Perrine et des proies. Elle les salua d'un hochement de tête, polie malgré tout, malgré l'urgence.
Elle leur montra la louve évanouie du menton.

- Bonjour. Pourriez vous m'aider à la ramener au camp, s'il vous plait ? Il y a ses proies à prendre, aussi.

Ça, elle s'en chargerait, laissant plutôt les deux mâles, quand même plus musclés qu'elle, porter Perrine.
Ensemble et, après toutes ces émotions pour Holly, ils pourraient tranquillement rentrer au clan. Il lui tardait de retourner se coucher, tiens, bizarrement.