Enfant d'ailleurs, enfant de nulle part | Libre | Mido
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Ehnala » Coriace
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Sujet: Enfant d'ailleurs, enfant de nulle part | Libre | Mido Mar 02 Juin 2020, 13:53
Si les Terres Désolées affichaient au grand jour une face désertique, asséchée par le trop long règne du Dôme et l'absence de pluie qui en avait résulté, ses souterrains étaient des plus intéressants. La dernière journée de voyage s'acheva pour Perrine et Rowena, et elles s'étaient donné rendez-vous au crépuscule pour reprendre la route des terres Etelkrus. Elles avaient fiat quelques découvertes intéressantes et garni leurs sacoches de quelques variétés de plantes et d'herbes que ce dérèglement climatique avait fait naître. Il serait bientôt temps de remettre les voiles vers le Grand Castel afin de ramener leurs trouvailles, et éventuellement affiner ce que la meute savait déjà de l'état des terres autrefois aux Lazulis. Pour sa part, elle avait trouvé ce qu'elle espérait y trouver, et un peu plus même. Restait l'apogée de cette expédition : la découverte de cet endroit que l'on appelait la vasque de la Lune, et qui renfermait le temple du dieu Mido.
Elle avait longuement réfléchi, avant même de suggérer l'idée de cette expédition à sa comparse de route, à ce que pourrait signifier les dieux pour elle. Elle avait été brièvement éduquée par Oxomo selon un précepte simple : les dieux de ces terres étaient comme ses loups. trop faibles, trop pacifiques, incapable de comprendre la beauté de la violence, la nécessité de la guerre, la noblesse du sang fait couler. Mais désormais, Oxomo était morte, et bien des choses s'étaient passées. Et notamment ce dôme. Un dieu avait été offensé et avait puni ceux qui l'avaient ainsi cru trop faible en les soumettant à une épreuve qui avait à jamais marqué leur vie et leurs terres. Il avait envoyé à eux une violente créature, et désormais il portait une réputation de divinité susceptible, haineuse, méprisante. Un dieu qui avait puni les infidèles, voilà qui changeait la donne. On murmurait qu'il maudissait ceux qui avaient l'audace de franchir les portes de son temple sans être digne de porter sa couleur. Elle avait entendu beaucoup de rumeurs ces derniers jours, au gré de ses errances silencieuses, et en avait appris de Perrine également. Elle avait noté, trié, analysé chaque information au fur et à mesure de leur arrivée. Et cela avait levé les derniers doutes dans son esprit : elle devait au moins aller voir ce qu'il en était. Ce dieu hautain et intelligent, à l'opposé complet de ceux à la force brute qui veillaient sur les Etelkrus, lui permettrait peut-être de trouver un écho d'elle-même dans ce panthéon que Mère haïssait tant. Peut-être avait-ce été là son erreur.
Elle avait cheminé sans peine jusqu'à trouver le petit lac au coeur d'une dépression, dans les terres arides. Etonnement, l'endroit paraissait moins desséché que le reste du territoire, mais il était complètement désert. Des empreintes et des odeurs anciennes striaient le sol à certains endroit, mais elle était presque certaine d'être la première à mettre les pattes ici depuis au moins quelques jours. Elle parvint sans encombres à l'entrée terrier qui menait au temple. Dès qu'elle le franchit, le ventre frôlant le sol, elle eut la sensation que l'air sur son museau se refroidissait. Bientôt, deux hautes colonnes entrèrent dans son champ de vision. Elle laissa derrière elle sa sacoche et sa cape. Inutile de s'encombrer ici. Inutile de se cacher. On disait que les dieux savaient lire dans les esprits, savaient connaître un loup sans avoir besoin de l'entendre ou de le regarder. A quoi bon tâcher de camoufler ce qu'elle était, alors.
Elle s'approcha d'un pas mesuré. Elle éprouva la majesté des lieux du regard, la sentit peser sur son esprit. Des os gigantesques jonchaient le sol dans les ombres, comme de placides géants endormis. Elle qui était si insensible à ce que renssentaient ses camarades mortels éprouvait ici une sensation étrange. La sensation que ce qui couvait dans ces lieux était de facto quelque-chose d'extrêmement puissant. Un peu à l'instar de ce qu'elle éprouvait à l'égard d'Annette - du respect, sans affection - mais démultiplié. Ses prunelles finirent par s'accrocher à la haute statue, qu'un bac lumineux éclairait d'une lumière verte et crue. Elle ne dit rien. Elle n'usait pas de mots lorsque ce n'était pas nécessaire. Mais une fois n'est pas coutume, son regard laissait filrer un peu de ce qui agitait son esprit. Un respect agrémenté d'une touche de curiosité. La pierre devant-elle, effigie maladroite, abritait-elle réellement un dieu ? Son regard resta figé, longtemps, sur les yeux creux de la statue. Comme pour guetter ce qui allait venir. Comme dans l'attente d'une pichenette, qui la ferait pencher d'un côté ou de l'autre.
Mido » Timid'
» Nombre de messages : 112 » Age : 58 » PUF : Le raptor » Date d'inscription : 25/02/2012
Sujet: Re: Enfant d'ailleurs, enfant de nulle part | Libre | Mido Mar 09 Juin 2020, 18:04
Enfant d'ailleurs
Pensais-tu réellement qu'il suffisait de se présenter à lui, pour obtenir apparition ou signe de vie du grand divin? Tu es une grande inconnue, Rowena, une mortelle qui ne vaut un moindre ersatz d'attention de sa part. Tu ne dis rien, tu n'as rien accompli et tu n'as rien pour lui. D'un rien. C'est de cette façon que le dieu te gratifie donc de cette visite, à l'image de ce que tu lui renvoies.
Toi qui te fis élevée par une fleur de nave, qu'il aurait sans doute transportée pour des pensées si imbéciles. Celle qui jugeait les divins faibles, mais qui pourtant avait décidé de marcher sur leurs terres. Sottise. Toi qui resta dans une meute où manquait la réflexion et où l'ingéniosité n'était gère une vertu prônée, où subsistait des dieux aussi épris des mortels que Yurai elle-même. A les couvrir de cadeaux, de gratification, à s'y abaisser pour recevoir quelques miettes de louanges... Bêtise. Toi qui est issu de ces deux choses là, qui prétend t'en éloigner mais n'en est pourtant qu'un produit ; il te faut en plus côtoyer celui qui de peu aurait pu être marqué, il y a des loups que le dieu ne sait apprécier et sa haine s'étend à d'autres par leur biais.
C'est bien mal que tu commençais auprès de lui, Rowena. Prend garde à tes actions et à tes pensées à partir de maintenant...
Penses qu'il est faible, et c'est marquée que tu t'en iras. Penses autrement, c'est juste le temps que tu auras perdu. Parles...Et nous verrons bien.
Ehnala » Coriace
» Nombre de messages : 6395 » Age : 29 » PUF : Nala » Date d'inscription : 24/05/2010 » Personnages : ~
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Sujet: Re: Enfant d'ailleurs, enfant de nulle part | Libre | Mido Mar 18 Aoû 2020, 16:15
Le silence s'étendit sur de longues secondes, alors que ses sens étaient aux aguets. Pourtant, rien ne vint troubler la quiétude de ce lieu reculé. Au moins était-ce le signe que le dieu qui l'habitait ne cultivait pas suffisamment l'ire pour maudire ou expulser le moindre de ceux qui posaient les pattes ici. Devait-elle voir dans cette absence complète de manifestation une attente ? Un simple mépris froid ? Le fameux calme avant la tempête que tout le monde aimait tant citer sans pour autant l'avoir connu ? La seconde options lui paraissait la plus probable, ou au moins était-ce celle à laquelle elle-même s'identifiait le plus. Elle n'avait rien fait qui justifie que Mido se plie même à la moindre des politesses à son égard. Et elle supposa donc qu'il était de sa responsabilité d'ouvrir le bal d'une potentielle conversation. Elle avait déjà accompagné de loin certains de ses congénères Etelkru dans leurs expéditions pour prier les dieux, et ils faisaient preuve d'une dévotion assez terrible à constater... Etait-là ce que cette divinité là attendait également ? Les oreilles de Rowena frémirent légèrement, comme sous le souffle d'une froide bise.
Elle finit par s'avancer légèrement vers la haute statue, en un cliquetis de griffes sur la pierre froide du sol. Une myriade de pensées naissaient dans son esprit, soigneusement triées l'une après l'autre, incommensurable et silencieuse richesse. Cette approche était pour elle la dernière possibilité, la dernière porte ouverte au culte des dieux de cette terre. Le Raptor était le seul en lequel elle pouvait un tant soit peu se reconnaître. Elle finit par s'asseoir face à la statue, ses prunelles froides toujours plongées dans les méandres lumineux de la fontaine, dans les arabesque de lumière qu'elle dessinait sur les pieds de la figure de pierre. Le silence continua un long instant, avant que sa voix ne vienne le rompre pour mettre des mots sur ce qui habitait son esprit.
"Seigneur Mido. Bien que ceux de ma meute ne soient d'ordinaire pas les bienvenus en ces lieux, c'est à vous que je viens aujourd'hui. Je n'ai su trouver ma place, ni parmi les loups, ni auprès de vos frères et soeurs, chez les Etelkrus."
Elle laissa échapper un soupir, laissa s'entrouvrir la meutrière qui donnait sur son âme. Elle avait la certitude que si les dieux étaient réellement ceux que l'on décrivait, le présent aurait sans nul doute déjà lu dans son esprit qui elle était, contemplé son histoire de son oeil critique, déjà jugé si elle était ou non digne de son attention.
"Feu ma mère Oxomo vous avait renié, vous et vos semblables. J'ai longtemps partagé ce point de vue, je le reconnais... Mais je crois aujourd'hui que c'était une erreur. Tout comme il fut une erreur des anciens lazulis d'éveiller votre courroux par l'irrespect, l'indiscipline, la sottise."
Elle redressa les yeux en direction de ceux de la statue.
"Je ne souhaite pas cependant servir un dieu qui cherche chez ses enfants des capacités physiques uniquement. Je sais que ce ne sont pas là mes atouts... J'aimerais croire que ma palce est auprès de vous."
C'était sans doute l'aveu le plus sincère qu'elle aie fait de ces dernières années. Pour une fois, elle laisasit tomber le masque. Ici point de société, point d'autres loups devant lesquels il fallait avoir le bon comportement, dont il fallait se méfier, qu'il fallait comprendre, analyser, manipuler. Ici elle pouvait être elle-même sans craindre que quelqu'un d'autre la voie, puisque si dieu il y avait, toute cette mascarade ne l'aurait pas plongé dans l'illusion.
"J'ignore cependant ce que je dois faire pour aller sur ce chemin." Un mot. Une indication. Une pérueve, une quête, n'importe quoi.
N'importe quoi qui puisse donner un peu plus de sens à son existence, diriger vers quelqu'un le respect qu'lele tentait d'avoir pour ce monde, pour ces dieux, sans parvenir à trouver parmi la création quelqu'un qui en soit digne à ses yeux. Le Mido qu'on lui avait décrit paraissait si bien accordé. Peut-être était-ce trop beau, trop facile, et ne serait-ce là qu'un nouveau coup de crocs dans l'âme de la jeune louve. Mais peut-être y avait-il quelque-chose à chercher, à creuser. A dessiner.
Mido » Timid'
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Sujet: Re: Enfant d'ailleurs, enfant de nulle part | Libre | Mido Mar 18 Aoû 2020, 23:34
Enfant d'ailleurs
Tant de temps est prit, pour que tu trouves tes mots. Lui n'en a a perdre, car ce temps là n'est pour lui qu'une poussière dans son existence. Quand, pour toi... Il est temps véritable. Tu ne suscites chez lui l'intérêt, pour cette réflexion si longue prise pour aboutir à de telles paroles ; pour ta venue sans effort. Pour ce fait avéré, que tu n’ai pas assez réfléchi, avant d'ici poser patte. Pas à son goût, du moins.
Pourtant il t'écoute d'une oreille. Il saisit peut-être occasion de poser là griffe sur toi, mortelle misérable. Il se moque de tes mots. Tu parles d'une mère qui aura renier, sans pour autant jamais avoir eu dévotion. Tu parles d'une meute où tu ne te sens à ton aise, pourtant tu y restes. N'est-ce pas de bêtises faites ? Il était un dieu qui n'appréciait les faits dérogeant à ses valeurs. Mais de valeurs, possédais-tu ? Aussi, il se moque de cette place, dont tu ne trouves légitimité. Tu ne le dis pas haut et fort, c'est peut-être pour ça... Avec lui, on ne peut savoir ; il possède l'esprit complexe d'un dieu meurtri par l'amertume et l’orgueil, portant sur vous un regard empli de présomption.
Vous, mortels. Lui, tout puissant.
Tu attends de lui une aide, pour faire de ta vie quelque chose de moins misérable. Ton existence ne possède pas de but, il le sait. Tes respirations sont vaines, tu pourrais mourir demain que cela n'importerait pas à grand monde. A un père, peut-être. Au croque-mort, qui se retrouverait en charge d'un corps de plus. Le reste...
Une vive douleur te saisis soudain dans l’œil droit. Comme si une griffe avait tracé sur ta cornée une plaie, ou plutôt... Une demi-marque.
Oh, Rowena. C'est ce dont tu te retrouves désormais affublé, toi qui choisi Mido comme divinité. Ta vision est perturbé par un vert, plongeant l'endroit dans une ambiance maladive. Une voix tonne. Il n'apparait pas, mais il te semblerait presque sentir le souffle du Raptor peser contre ta nuque.
« Toi qui n'es que vie de faible valeur, porte désormais cette moitié de marque. De celle qui te cachera de la vue de mes frères, de mes sœurs, pourtant ne laissera à mes disciples le plaisir de te soumettre. Puisque telle est ta volonté, tu me seras donc accordé. »
La brûlure est encore vive, il n'estompe le mal qu'il t'inflige. Il n'en a que faire, de ta souffrance. Tu te dois de la supporter, accepte cette condition tienne d'inférieure existence.
« Tu cherches ton chemin, mortelle pathétique, aussi je t'en offre un. Le suivre t'accordera ma bénédiction. Le quitter, te laissera ma complète malédiction. Par tes capacités d'esprit, tu te devras de t'assumer. Ne joue aux disciples de la Tigresse, car ce n'est elle que tu vins quérir. Ne prend d'alliés que ceux qui pousseront plus haute ton intelligence. Cette marque te guidera vers ta place. S'étendra, si tu n'es à la hauteur de mes valeurs. Disparaitra, quand le temps de ton retour ici viendra.
Accepte la, ne la crois être faiblesse. Et maintenant existe. »
Il n'ajouta rien de plus, tout n'était sujet qu'à ta réflexion. Celle qu'il te laisse, alors que la lumière verte s'estompe autour de toi. La marque reste, tu ressens un peu de douleur qui elle aussi tend à disparaitre.
Tu as compris, n'est-ce pas. Pour être digne d'être sa disciple, il te faudra devenir.
Notes : - La demi-marque fait que les dieux ne peuvent ni voir, ni entendre Rowena ; les avantages conférés au glowstick verts à son égard sont cependant rendu inactif. - Il lui est conseillé de trouver place où elle ne doute pas, conduite par la douleur ou l'absence de celle-ci au travers de la demi-marque. Elle sera plus facilement guidé vers les quêtes et Event nécessitant usage de l'ING, incité sur ce chemin. (à développer dans tes réponses inRP, en raison de sa présence ou autre, ni le Mido ni le MJ ne l'avertiront)
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Sujet: Re: Enfant d'ailleurs, enfant de nulle part | Libre | Mido
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