a brighter love . pv noé

Un pas après l’autre, tête qui se noie dans les nuages. Un pas après l’autre, grandes ailes qui viennent se loger entre ses omoplates. Un pas après l’autre et tu t’envoles. Ciel dégagé, ciel d’un bleu électrique, un bleu qui fait rougir. Ciel dégagé tu planes, tu laisses les nuages te guider, tu laisses tes oiseaux glisser le long de ton pelage en mouvement. Aujourd’hui tu te détends. Aujourd’hui tu n’es pas là pour faire des cartes, pour te forcer, pour imiter les réactions de ton entourage. Aujourd’hui tu es toi, tu es le vaste, the fallen titan.

Tu aimerais que les autres comprennent cette sensation, qu’ils tombent dans ton vertige passionné. Bien malheureusement tu es le seul à tanguer entre les océans et les cieux. D’un côté c’est tant mieux pour toi, ici, là où tes cheveux sont fou, où tes yeux sont humides, tu es maîtres. Tu es reine. Tu es roi. Tu es absolument tout et fragile. Tu es une force qui se brise, un battement d’aile dans l’immensité.
Et tu es sur terre. Tu es redescendu sur la terre, sur le lieux des mortels. Ton regard se pose lentement tout autour de toi. Tu es toujours en terres Nakhus, heureusement. Tu ne t’es pas trop égaré.

Puis tu sens une odeur. Un parfum qui s’approche. Quel visage aborder. Pour l’instant, rien. Juste un calme étrange, parfait. Tes longs cils qui tombent en cascade devant tes iris. Tes iris qui sont miel, qui sont or et chaleur et pourtant ne dégagent que frissons et hiver. Tu t’assois, inclinant légèrement la gueule de côté. Tu crois reconnaître ce fumet. Tu l’as déjà vu quelquefois, ce soigneur, ce médecin des âmes des corps et des coeurs. Alors tu attends qu’il se présente à toi. Car tu ne feras pas le premier pas, tu n’es pas doué pour cela.

Noé. Tu te souviens de son nom quand son odeur vient imprégner ton espace. Tu l’observes sans le fixer, tu l’écoutes calmement et avec patience. Il te propose une proie pour laquelle tu n’as pas d’intérêt. Tu restes un moment là, immobile et tu prend enfin les devants.

-C’est bien mon prénom. Non merci, je ne veux pas de lapin.

Tu fini par t’assoir sur le sol, ramenant ta queue contre ta cuisse. Tu ne sais pas vraiment comment il te voit ni ce qu’il pense de toi. Tu ne sais pas s’il fait parti de ceux qui murmure ou ceux qui, comme Momon, comprenne. Tu le sais soigneur, tu le sais médecin mais c’est tout. Tu ne t’intéresse pas vraiment aux autres et tu es toujours très jeune, tu n’as pas eu le temps de faire tes marques dans cette meute.

Narancia tu remarques cependant que comme toi il aborde un pattern des cieux sur le dos. Ca pique un peu ta curiosité. Rare sont ceux qui partage les cadeaux du Vaste.

-Tu n’es pas un très bon chasseur.

Tu as bien remarqué l’état de son pelage malmené par l’effort d’avoir essayé de chasser de longues minutes durant mais aussi par l’âge avancé de ce lapin qui ne fera que faire maigrire ses comparses que les nourrir. Bien-sûr sa remarque n’est pas faite pour blesser, c’est un simple constat sans arrières pensées et tu n’es pas fait pour adoucir tes dires.

Tu restes un long moment silencieux. Il n’a pas l’air méchant. Enfin qui es tu pour apporter ce genre de jugement, toi qui ne vois pas l’utilité du bien et du mal, qui ne vois pas le noir et le blanc, qui voit une immense tâche de gris qui te brûle les yeux.

-Je suis soigneur, moi aussi. Je pourrai me soigner, si je  venais à perdre une patte, il me suffirait de … Et tu t’emportes dans une explication de comment gérer la situation, quoi appliquer pour désinfecter, comment arrêter le sang, ect

Oui, toi et le second degré ce n’est pas une très grande amitié. Puis tu t’arrêtes dans ton monologue, comprenant rapidement qu’il ne demandait absolument pas ce genre de détails. Tu baisses alors un peu le museau, gêné? Peut-être.

-Excuse moi. Je ne voulais pas t’ennuyer.

Narancia tu lèves les yeux de nouveau vers le ciel et laisse ton esprit s’y calmer un instant.

-Tu te plais ici ?

C’est d’une voix rêveuse que tu tentes ta chance de nouveau pour cette discussion un peu chaotique.

Tu observes ses rougeurs rejoindre son pelage et tu t’approches alors, silencieux, tu effleures le front de ce loup bien inconscient avec ton museau, écartant ses mèches brunes d’un souffle. Il n’a pas de fièvre. Car oui Narancia, tu as prit cette gêne pour une faiblesse physique. Tu te recules alors, t’asseyant à nouveau sur le sol.

-Je vois. C’est une bonne chose alors. Oui, je suis née au sein des Nakhus.

Ta queue balance de droite à gauche lentement, comme une douce valse. L’autre semble nerveux, tu ignores pourquoi. Encore faudrait-il que tu saches ce qu’est la nervosité sociale.

-D’où viens-tu ? Tu étais dans une .. autre meute avant la notre ?

Tu inclines légèrement la tête sur le côté, curieux de savoir son histoire.