Les bébés bisons, c'est vraiment mignon [PV Pierre]

Aujourd’hui Pierre était mâle. La femelle avait grondé comme une harpie quand son père l’avait appelé Ma chérie. Elle ne voulait pas être une louve faible et stupide protégé de manière presque outrageante comme ses deux sœurs ainées. L’une handicapée de tous les bouts, l’autre plus bête que ses coussinets. Hors de questions qu’elle finisse stupide dans un cocon d’argent. Elle ne voulait pas tout avoir quand elle le demandait, elle voulait faire des efforts pour obtenir l’objet de ses désirs. Elle était une tête de mûle, mais elle était loin, très loin d’être méchante. Elle s’était envolée après s’être engueulée avec son père. Un battement d’aile, et on ne la voyait déjà plus.

Diable qu’elle aimait planer dans le ciel, sentir le vent dans ses poils et dans la barbiche qu’elle se laissait pousser. La jeune louve humait l’air, et parfois observait le sol. Les oreilles pointées en avant et le regard curieux. Elle aimait regarder ce qu’il y avait en bas. Elle aimait voir les troupeaux qui s’éloignaient des zones froides. Les oiseaux qu’elle croisait de temps à autre, les nuages dans lesquelles elle fonçait, laissant une trainée de lumière dans son dos. La femelle aimait sa vie. Alors qu’elle planait au dessus de la vallée comme un rapace, elle vit une bête de son espèce s’éloigner de la meute pour rejoindre un terrain de chasser.

Elle pencha la tête, fixant le loup qui se mit en position de chasse. Il allait vraiment s’attaquer à un bison tout seul ? Il était fou… Même un groupe de trois adultes évitait ces monstres qui piétine tout sur leur passage. Elle roula des yeux avant de plonger vers lui, fendant l’air comme un faucon avant de se poser devant lui en déployant ses deux paires d’ailes, un vaste sourire aux babines.

« Bonjour ! »

Lança-t-elle avait joie en repliant ses ailes sur son dos. Oh il allait sans doute pas être content de son arrivée qui avait fait partir la proie. Mais bon la piste étant fraîche l’animal sera très simple à poursuivre, si tant est qu’ils ne trouvent pas mieux sur le chemin. Mais elle ne voulait pas qu’il s’attaque à un petit prêt du troupeau, c’était trop dangereux. Quelque par Pierre cherchait à protéger son camarade, mais elle ne pourrait pas l’expliquer et préféra presque feindre qu’elle était là par hasard.

« Je peux chasser avec toi ? »

Proposa-t-elle toute souriante. Elle savait se faire discrète, elle pouvait attaquer depuis les airs, suivre une proie depuis les hauteurs et indiquer la bonne direction à son partenaire terrestre. Elle était sûre de pouvoir l’aider malgré son jeune âge.

Salut ouai, c’est un bon début, mais il n’est pas très convaincu cela dit. Remuant sa longue queue, il l’observe se redresser et regarder les bisons. Sa queue s’agite frénétiquement, un signe de joie, celle de Pierre a cessé de bouger depuis longtemps déjà. Il attend les oreilles dressées de savoir ce que son camarade va faire, espérant qu’il ne va pas foncer comme un con dans les pattes des bisons. Faire un concours, de quoi, de chasse ? Quelle idée stupide. Pourquoi faut-il toujours être meilleur que quelqu’un d’autre ? C’est tellement primaire et animal. Enfin, en il espère ne pas devenir comme ça un jour.

Il secoua la tête avant de se retourner vers la lande et les bisons. Les observant, le troupeau se déplaçait à cause de son arrivée en fanfare enfin, l’un d’eux était à la traine. Un papi, comme dirait Pierre. Un sourire effleura ses babines.

« Je ne souhaite pas faire de concours, par contre, j’ai trouvé notre victime »

Il pointa le bison malade à son camarade, avant de remuer lentement sa queue. Lança un regard à son compatriote, reculant vers lui, avant de souffler à son oreille.

« Moi j’attaque par les airs pour le déstabiliser et l’occuper, toi, attaque les pattes ! S’il peut plus courir il pourra moins se défendre ! »

Pas con le gamin, l’idée de dérouté son ennemi pendant qu’un autre ennemi l’attaque lui semblait la meilleure idée qui soit. Comme ça le bison ne sera pas vraiment où attaquer et où défendre. Après avoir donné son idée, il décolla, silencieux comme un rapace, s’envolant, avant de fendre l’air en pointe vers le bison. Lui griffant la totalité du flanc avant de se relever dans les air pour s’éloigner de lui et être hors de portée de cornes.

Pierre planait comme un rapace au dessus de la bête. Fixant sa réaction et la fuite du troupeau, c’était parfait, splendide, les deux coups donnés avaient réussi à ébranler l’animal. Pierre était content de travailler pour sa meute, c’était tout ce qu’il désirait, une vie simple, mais une vie de don de soi et de bienveillance. Il remuait sa longue queue, voyant son collègue lâcher prise pour reculer, mais cela n’empêcha pas le Bison de charger son camarade.

Ah ça non ! Hors de question que son super compatriote du jour ne soit blesser à cause d’une tête dure stupide. Certes Pierre aimait les animaux, mais il préférait la vie de son camarade à cet animal. Il fonça à toute vitesse sur le flanc du bison alors qu’il chargeait, plantant ses crocs dans la chair avant de remonter pour lui arracher de la chair et de la peau. Il voulait le déstabiliser, aider Violette, lui donnait assez de temps pour esquiver l’animal. A condition que celui-ci l’esquive d’ailleurs.

Dans tout les cas le coup était porté, l’animal était touché, est-ce que ça avait permis de défendre le jeune loup qui était son partenaire de chasse du jour ? Est-ce que ça avait foiré ? Du ciel Pierre scruté la plaine, cherchant Violette, prêt à venir le soutenir en cas d’autre pépin.

Pierre observait la scène de haut, avant de voir son collègue foncer comme un imbécile et se faire percuter par le bison. Mais… Mais il est con où il l’a fait exprès ? Le jeune loup n’était pas certain de comme prendre l’action de Violette, il avait roulé des yeux en poussant un profond soupir. Songeant à de l’inconscience du danger ou même de la bêtise. Mais il n’avait pas envie de faire l’éducation d’un jeune de son âge, il n’avait de toute façon rien à dire, à part lui donner peut être un ou deux conseils quand il se sera poser. Histoire que son compatriote ne se fasse pas tué stupidement. Pierre ne voulait pas voir les siens mourir, souhaitant les aider et les protégés toujours mieux et toujours plus longtemps.

Sa queue ondulant dans son dos, le jeune loup avait finit par se rapprocher pour aider son collaborateur quand le bison s’agita vivement. Farouche et têtu, s’accrochant à cette vie que les deux jeunes avaient décidé de lui prendre. Pierre vis seulement le train arrière musclé et massif se lever vers lui avant qu’il ne lâche un couinement en se prenant un violent choc dans les flancs.

« Sale bête ! »

Râla le violet en se posant calmement et en dévoilant les crocs. Il était mécontent, mais il ne pouvait pas voler en ayant du mal à respirer le mouvement de ses ailes étant alors un peu trop douloureux pour ses cotes. Il replia ses dernières sur son dos avant de bondir sur le dos de la bête pour planter ses crocs dans le cou de l’animal avant de tirer d’un coup sec et de sauter plus loin, s’éloignant au maximum du bison pour éviter de se prendre un autre coup.

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Il était en colère l’enfant de Judas, il sentait celle-ci le traverser par vague violente. Il ne devait pas y céder pourtant, il le savait bien l’enfant. Si le petit des pères marginaux était du genre à avancer contre tout ce qui se présentait sous son nez, il était aujourd’hui prit d’une rage qui ne lui ressemblait pas, et avait parfaitement conscience qu’elle devait être calmé avant d’attaquer à nouveau. Violette n’était pas pour rien dans l’agacement qui le rongeait depuis les entrailles. A quoi bon se mettre en danger inutilement face à une proie qu’ils auraient pu avoir si ils avaient été plus organisés, et surtout moins… irréfléchi. Cela énervait la tête qu’était Pierre.

Finalement le jeune individu se posa et fixa le bison. Les crocs légèrement dévoilés commençant à se calmer alors que celui-ci fonçait sur Violette, chaque chose en son temps. Donner sa façon de penser au jeune loup viendra après avoir mise à mort la proie qui se débattait encore. Pierre eut soudain une idée et décolla avant de filer à toute vitesse et de replonger vers le bison, glissant sous son corps massif toutes griffes sorties, lui déchirant le ventre et les tripes avant de se redresser en catastrophe et de se laisser glisser sur le flanc après avoir fini dans la pelouse. Pierre releva la tête pour voir la bête s’effondrer enfin et mourir. Elle ne se sera pas laissée faire, mais elle aura trouvée meilleure qu’elle, la bête. Le loup se releva, secoua son plumage, avant de se diriger vers Violette.

« Pourquoi tu t’es laissé blesser comme ça ? Tu aurais fais quoi s’il avait été plus violent et que tu aurais fini gravement blessé, hein ? »

Réfléchis-y un peu. Pierre avait été inquiet mais le dire, l’admettre, hors de question. Le jeune loup aux longues plumes noires secoua son plumage qui doubla de volume avant de le toiser d’un regard hautain.

« Crétin, recommence pas ce genre de stupidité »

Lui lança-t-il d’un ton dédaigneux alors que c’est vraies pensées était : Idiot, fait plus attention à toi s’il te plais. Mais c’était Pierre, et parfois il était incapable de dire ce qu’il y avait vraiment dans son cœur. De dire exactement ce qu’il pensait. Alors il disait autre chose, voir même tout l’inverse, fallait s’y faire, c’était Pierre.Laissant sa queue onduler, il retourna vers l'animal puis posa son regard en direction du camp. Désormais il fallait ramener cette chose. Et un tas de chair et de muscles morts pesaient plus lourd que quand la créature était vivante... Alors il lança un regard à Violette, l'air de lui demander s'il voulait aider.