Ouvrir le dialogue (Limule - Abysse)

C'était en pleine journée. Une journée bien lourde, en tout cas dans le corps d'Abysse c'était la braise qui irradiait ses tripes. Il était en colère, comme jamais, il avait besoin de savoir, de comprendre, et en avait encore marre de tout ce qui se passait en ce moment. Lui qui pensait pouvoir arranger le plus de chose possible ici, et bien c'était raté. On lui avait menti? Cacher des choses? Ou alors il était encore trop con pour comprendre ce qui se passait?

Soufflant du museau, il quitte le bateau sur lequel il était assis avec détermination et se mit à chercher la seule qui pourrait l'aider. Enfin, aidé, plus lui donné les infos, et des réponses... Limule. .C'était la capitaine, il avait confiance...enfin.. Il grogna contre lui pour ne pas laisser ses émotions prendre le dessus sur ce qu'il était. Un loup qui réfléchit, gentil et bienveillant qui réfléchi un peu avant de croire ce qui allait à l'encontre de ce qu'il savait. Même si il l'avait fait avec l'autre sotte.

Cherchant à l'odeur la capitaine, il se mit à réfléchir à ce qu'il allait bien lui dire. Comment il allait lui dire, car mine de rien, Abysse n'aimait pas ça du tout. QUand enfin il sentit l'odeur, ses pensées tombèrent comme des mouches. Pouvait-il dire tout ce qu'il avait entendu? Ne risquait-il pas de se faire rire au nez? Et si les Raeders étaient bel et bien des voleurs, meurtriers? Son coeur se mit à battre, il avait envie de se dégonfler, sentant ses pattes tremblées avant de se reprendre.

Non, il voulait savoir...c'était mal ça? C'était...elle était là, pas loin. Autant quand il l'avait senti il était terrorisé, autant revoir en boucle les paroles de la louve le poussait à avancer.

Une fois en face d'elle, il s'arrête, la tête basse et les oreilles plaquées sur son crâne.

"-Capitaine Limule, moi peut vous parler un petit moment?" Fit le canonnier d'une voix calme et basse. Oh mon dieu, comme il était angoissé.. Il avait peur de ce qu'il allait dire, de ce qu'il allait peut être entendre..

Le temps était venteux, comme toujours sur l'île perdue au milieu de l'Océan qu'était Morne-oeil. Limule aimait beaucoup ce temps malgré les inconvénients, elle avait parfois l'impression qu'elle était si légère que le vent pouvait l'emporter au loin pour parcourir le monde. Ah si leur Navire n'était pas dans ce triste état qu'elle avait quasiment toujours connu, sans doute pourrait-il les emmener loin de tout, loin de ce monde, ses voiles gonflées par ce vent au gré de l'aventure.
Ce n'était pourtant par pour le vent que la louve blanche se trouvait actuellement au cœur de l'île, ni pour les proies, quelques lézards endémiques étaient bien peu intéressant quand on était une excellente pêcheuse. Mais au fil du temps, certains chemins avaient été volontairement oublié, effacés, des grottes avaient été scellées. Personne ne voulait les retrouver, par méconnaissance, par crainte, par raison, certains endroits devaient demeurés ignorer de tous. Pourtant, Limule tendait l'oreille à la recherche de voix, essayait de se remémorer le chemin.
Cependant, les pas qu'elle entendit ne fut pas ceux qu'elle cherchait, la voix, basse, timide, presque penaude non plus et derrière elle vint se tenir Abysse dont le stress évident se sentait à l'odeur comme se voyait à la vue. Limule pencha la tête, inquiète.

« Oui bien sûr. Que se passe-t-il ? »

Abysse ne savait même pas par quoi commencer. Son regard cherchait quelque chose qu'il ne pouvait même pas voir sur le sol avant de redresser la tête pour "regarder" Limule, cela faisait plus sérieux quand même.

Peut-être commencé par ce qui lui semblait étrange, ce qui lui avait déranger à la première minute? Il hésite, tellement avant de se lancer. Il n'aimait pas être comme ça, il se dégoûtait lui-même, mais la colère prenait le dessus malgré tout. C'était insupportable. Jouant la franchise, il ne passe pas par quatre chemins, voulant aller direct droit au but, après tout, pourquoi faire traîner la chose. Ca l'Angoissais encore plus de toute façon.

"-Moi avoir été sur les terres Nakhus pour emprunter des livres! Des livres pour Naiade! Moi pensais que nous étions la bienvenue chez eux! Deux loups que moi avoir croisé ont dis que moi pouvais aussi y aller, à la bibiothèque! (oui il le dit comme ça). Mais quand moi avoir été avec Chima en toute gentillesse, une louve à clairement dit que moi venais voler! Que nous étions des voleurs! Moi avoir essayé de lui faire comprendre que non, que nous étions pas comme ça! Elle n'a pas voulu croire! Elle a continué!" Il plaqua ses oreilles.

"-Pourquoi être si méchant si on est bienvenus? Eux avoir de la tolérance limitée, me souvient bien que elle avait dis ça! Moi savoir pourquoi y aller dans ce cas? Moi ne pas être un voleur... nous non plus pas vrai? Les raeders ne pas être des voleurs?!" Il finit par se taire. De toute façon il ne savait plus comment dire la suite pour l'instant, et cela aiderait peut-être Limule à lui dire le pourquoi de la réaction de cette idiote.

Etait-ce ça qui tracassait autant le mâle ? La réalité des choses ? Ce qu'il lui narrait, un jour la gentillesse, le lendemain le coup de couteau dans le dos, c'était l'histoire des Raeders. Ça se répétait inlassablement et au final ils évoluaient en fonction, se détournant de leur nature de loup pour devenir créature de l'Océan, se détournant du Continent qui les haïssait chaque jour un peu plus, refusant d'accorder confiance aux mensonges qui se dévoilaient toujours à un moment.

« Nous n'avons jamais été véritablement les bienvenus Abysse, pas avant, pas plus après malgré leur visite la bouche en cœur dans une proposition de paix. Si nous avons accepté une relation neutre avec les Nakhus, si nous avons accepté de traiter avec le Continent, ils ne sont pas nos alliés pour autant, nous ne le sommes pas non plus. Certains se montreront polis et avenants, beaucoup ne prendront pas la peine de cacher la haine à notre égard. Sur la balance de l'équilibre, ce que nous représentons est à l'opposé de ce que représente le Continent, il ne cessera jamais de nous haïr et la paix véritable n'existe pas. Tout n'est que mensonge en attente d'être dévoilé. »

C'était triste mais c'était ainsi. Limule avait accepté les propositions de son frère mais ne faisait toujours pas confiance ni à lui, ni à sa meute, à raison.

« Il faut aussi garder en tête que nous ne vivons pas sur Morne-oeil, nous lui survivons. Les loups ne sont pas fait pour ce genre de milieu et chaque jour de plus passer ici en est un arracher la fin. Les plus faibles fuiront, disant que ceux qui restes ne sont que les fous. C'est sans doute vrai, mais il en faut, il faut que nous supportions nos maux pour l'équilibre du monde. Morne-oeil reste une île pauvre et parfois, pour survivre, toujours, un jour de plus, il faut prendre sur le Continent. Notre rang chapardeur ne porte pas ce nom pour rien, les méthodes employés sont censés être peu regardés. »
Elle leva son regard bleu vers l'horizon, songeuse.
« Ceci dit, mis à part l'incident provoquer par Kéran, je ne crois qu'on ait volé quoique ce soit un jour. C'est un mal dont on nous a toujours accusé sans qu'on ne l'ait un jour véritablement exercé. »

Bon, c'était tout à fait le contraire de ce que pensait Abysse pour le coup. Lui pensait qu'avec cette "réunion" tout serait plus beau, plus joyeux, et que les deux groupes seraient unis, avec un effort amical entre les deux venant de tous. Lui était même heureux de pouvoir aller chez eux et partager et était même content de les voir venir en retour. Mais visiblement c'était faux, et ça le peinait encore plus. Car au final, ça revenait au point de départ et il se demandait pourquoi avoir fait tout ça..

Les loups du continent, la plupart était finalement tellement mauvais, toxiques.

Baissant la tête, il écoute la suite des choses.. Prendre sur le continent pour survivre.. Survivre? Lui ne voyait pas trop en quoi il devait survivre lui. Y avait un peu d'eau à boire, la mer, les poissons, quelques souris. Quoi demander de mieux? Peut-être que ça manquait de diversité de proies, peut-être. Mais lui n'avait connu que les choses de la mer. Peut-être aussi que ça manquait de chose à faire, mais sur une île comme ça y avait tant à faire, comme réparer le bateau, construire.. Et puis même le bateau, si les autres prenaient la peine de l'aider à le réparer ils ne seraient pas tous là à se plaindre mais seraient en mer à partir à l'aventure. Ils auraient sans doute même pu trouver une île mieux qu'ici, un endroit loin des autres, avec de plsu belles choses.

Mais bon, on revenait au même, que pour Abysse ils ne volaient pas le continent, surtout en terre libre. C'était libre?

"-Oui, nous allons prendre sur le continent, mais nous n'allons pas sur les terres de meutes prendre! Enfin, quoi que même sur les terres libres, vouloir manger te coûte de la peau..." Fit le loup en soufflant la dernière phrase. Oui, il l'avait encore au travers de la gorge cette attaque pour une proie soit disant chassée par un autre loup et "volée".

Puis il songea aux médaillons...les coeurs? Il fronça les sourcils. Voilà le sujet auquel il était le plus mal.

"-Et puis moi veux savoir la vérité! Le médaillon que toi m'avoir donné pour pouvoir partir sur d'autres terres, c'est vrai que vous avez tuer pour les avoir? Avoir volé des coeurs? Détruits des iles? Si des vies ont été prises, alors moi ne veux plus l'avoir! Moi...moi ne saurais pus savoir comment vous voir, vous êtes ma famille.." La colère prenait le dessus avant de sentir la tristesse, si des vies ont été prise pour leur permettre à eux de pouvoir de temps en temps partir faire des balades et VOLER, alors lui ne prendrait plus ce médaillon, et ne verrais plus les raeders de la même façon. Il avait fui sa vraie famille de tarer, ce n'était pas pour venir aimer des tueurs.

Elle sentit la colère alors que les questions sur une histoire pourtant si connue fusaient. Les Raeders ne l'avaient jamais caché mais sans doute qu'on ne pouvait véritablement la connaître si on ne s'y était jamais intéressé... jusqu'à ce qu'un Continental vous la reproche pour appartenir à une meute que personne n'apprécie.

« Il est vrai que ceux qui ont connu ces événements, ceux qui ont vécu cette époque, se font maintenant de moins en moins nombreux. »

Son regard bleu s'accrocha sur le mâle, il n'y avait pas d'animosité, pas de sentiment qui répondait à cette colère mais il n'y avait pas non plus cette chaleur amicale qu'elle avait toujours présenté à Abysse, juste son regard aux iris froide qui remplaçait au fil du temps et des conversations, la petite louve joyeuse qu'elle avait été avant.

« Nous sommes partis sur trois îles, l'Île Chuchotante, l'Île aux Roses et l'Île Abysse, là où se trouvait trois cœurs. Mais les avons-nous vraiment volé ou est-ce l'Océan qui l'a été bien avant l'existence des Raeders ? La magie qu'ils contiennent n'a toujours marché qu'avec celle de l'Océan, les îles n'ont pas bougé, n'ont pas changé, elles sont toujours là, toujours visitable mais nous, nous avons obtenus des choses en plus : le droit de marcher un peu plus longtemps sur le Continent sans avoir à sentir notre sang et notre chair brûlés, nous avons gagné un nouveau navire quand bien même nous n'avons su l'entretenir. Les îles elles n'ont rien perdue mise à part leur fierté de n'avoir su garder plus longtemps ce qu'elles avaient dérobés à l'Océan. Alors quand ces cœurs nous ont été repris, est-ce qu'au final, ce n'est pas lui et nous qui avons été volé deux fois ? Pourtant si tu demandes à un Continental, il t'affirmeras que c'est nous les voleurs, parce que malgré qu'ils aient beaucoup, l'idée de perdre quelque chose, même si ça ne leur a jamais été destiné, leur est insupportable. »

Son regard se fit alors plus intense, plus perçant, plus méfiant également.

« Mais avant d'arriver à ces quêtes pour obtenir cette magie, avant d'être délivrés, oui, effectivement, certains crimes ont été commis. Les Raeders ne les ont jamais caché, ils font partis de leur histoire et leur ont permis d'être ce qu'ils sont aujourd'hui. »
« Abysse, que penses-tu de l'espoir ? Ne penses-tu pas que comme chacun, il est l'élément clé pour continuer ? Celui qui permet de faire un pas encore et de garder la tête haute. Avec le désespoir on ne peut que sombrer et disparaître quand avec l'espoir on est poussé à essayer encore et encore jusqu'à atteindre ce que l'on cherche. Je ne désapprouve pas ce sentiment mais je sais à quel point il peut être dangereux, même si jamais personne ne penserait à s'en méfier.
Morne-oeil est une île maudite et même pour ceux qui l'habitent, elle peut nous rendre fou si on y demeure enfermer trop longtemps, ses maux ont toujours été difficile à supporter, ils l'étaient bien plus avant. Pourtant, même s'il n'y a pas de portes de sorties, les loups continuent d'essayer de la trouver et d'espérer. Ils essayent des choses, la magie dans les livres, la puissance des dieux. » Elle s'arrêta quelques secondes, avant de reprendre d'un ton plus grave. « … et lorsqu'il n'y a plus d'idées, lorsque tout semble avoir été tentée, certains, dans cette dernière lueur d'espoir, dans ces derniers désirs de sauver eux et ceux à qui ils tiennent, dans celui d'offrir un avenir, ils se tournent vers d'autres choses, la magie noire, ou des sacrifices. Des loups ont été tués, et j'abrite un démon. »

Nouvelle pause, plus longue cette fois-ci, pour laisser le temps au mâle de digérer les paroles, avant de reprendre.

« On peut blâmer ces Raeders de ne pas avoir trouver d'autres solutions, on peut les blâmer de ne pas avoir eu de meilleur idée, on peut désapprouver ces actes mais ça ne changera pas les pages déjà écrites. Ils ont espéré, ils ont essayé et au-delà de tout ça, ils ont réussi. Quelqu'un est venu, quelqu'un à répondu à ce dernier appel, Céto l'a fait. Les Raeders ont toujours prôné la liberté, on leur a toujours prise, Morne-oeil est une prison qui dévore la raison et l'âme. Pourtant, cette île est notre maison et la magie du médaillon offert, celle de Céto qui a été appelé, celle des cœurs qui ont été retrouvé, nous permet à nous maintenant, de vivre cette liberté quelques années encore. Ces loups qui ont commis ces crimes, l'ont fait pour les Raeders, pour leur offrir un avenir. »

« Les choix que l'ont fait et tout les actes qu'on entreprend, qu'ils soient bons ou mauvais, seront un jour blâmer. Tout ce que l'on peut faire c'est d'essayer de faire mieux que nos prédécesseurs et de continuer à faire survivre les nôtres du mieux que nous le pouvons. Aucun sacrifices n'a été fait de nouveau après les premiers, il n'est pas dans mon intention qu'ils soient reproduis avec moi à la tête des Raeders. Nous pourrions renier notre passé, enfermé à nouveau les Raeders sur l'île serait si arrangeant pour les épargner du Continent, mais je ne suis pas dupe, ils ont besoin de leur liberté, Morne-oeil ne ferait que nous tuer à petit feu, signant la fin de notre meute. »

« Ce passé existe et restera inchangé, car il ne peut être modifié. Tu peux l'accepter ou non et toujours il nous sera reproché, toujours, par ces mêmes loups qui avaient la nette intention d'exterminer toute notre meute lorsqu'ils sont venus en nombre sur notre plage. Tu peux également le refuser mais dans ce cas... »

Un pas, deux pas, léger, comme toujours, vif mais silencieux et Limule se retrouva à quelques centimètre du mâle, son museau si proche du siens, tout comme comme sa poitrine où battait son cœur dans un rythme régulier et calme, ses grands yeux bleus plongés dans ceux presque aveugle du loup abyssale.

« Tu es actuellement le Raeders de cette nouvelle génération en qui j'ai le plus confiance Abysse mais je suis fatiguée d'être déçue, d'être inquiète et de croire. Alors dis moi, à cet instant, en sachant tout cela, en connaissant notre passé au delà des rumeurs, continueras tu à croire et à faire confiance aux Raeders que tu voudrais nommer famille et en moi qui suis votre Capitaine ou souhaites tu te détourner de nous comme d'autres l'ont fait avant ? »

Abysse tourna la tête en écoutant le début. Peut-être qu'il était finalement pas prêt à écouter, qu'il avait peur ou tout simplement qu'il ne voulait pas? Dans tous les cas, il devait rester là et savoir, c'était important pour lui et la suite des choses. Savoir s'il devait rester avec sa famille ou....partir..? Mon dieu, rien que d'y penser, il avait envie de vomir, de hurler.

Et c'était partit. Limule se mit à lui raconter et Abysse écoutait attentivement chaque mot qu'elle prononçait. Tout du long il tentait de se faire l'image, de se faire l'idée de toute cette histoire. Et plus elle parlait, plus il pensait que cela semblait logique si elle lui disait la vérité. Pourquoi la magie marcherait ici et pas chez eux? Le mâle plaquait ses oreilles sur son crâne, c'était donc juste une histoire de fierté de leur côté? Du dégoût de voir leurs iles dénudées des choses appartenant à sa mère? Mais...c'était horrible dans ce cas d'insulter des loups pour ça?

Et puis oui, l'espoir il savait ce que c'était. Quand il avait dû quitter tout le monde, les siens, et devait vivre tout seul dans l'océan telle une simple crevette. Il avait espoir de trouver des loups, l'espoir de trouver à manger tous les jours, et de ne pas mourir manger ou de maladie. L'espoir de ne pas sombrer lui-même dans la folie ou de se faire mourir tel un idiot. Mais, comparé à eux, cet espoir-là, finalement, était si petit. Lui ne savait pas s'il aurait pu faire du mal à quelqu'un au point de le faire mourir comme ça pour sa propre survie... Enfin, c'était en partie son autre lui qui parlait, celui qui était rester solitaire depuis si longtemps, qui voulait qu'une chose que tout le monde soit bien. Une question se posait maintenant dans son esprit, le ferait il pour sa famille? Pour ceux qui a accepté les différences? Ses babines tremblèrent.

Elles tremblèrent car il ne cessait tout de même de penser que ces choses, que la chose qui était à son cou, était là grâce à des pauvres innocents.. Que des loups avaient commis des choses pour ça.. Abysse semblait perdu, se sentant si mal en tentant de suivre difficilement le reste jusqu'à la sentir si proche de lui si brutalement. Sa tête se redressa, soudain crispé, tendu comme si il avait la gueule d'un adversaire sur sa gorge..

Il écoute. Les yeux fixe droit devant lui. Quand elle eut fini, il restait silencieux pendant de longues minutes. De longues minutes où il se pensait à tout ça, réfléchissant durement. Après quoi, il ouvre enfin la gueule.

"- Vous...." Il baissait les yeux. "Vous...vous avez fais du mal à des gens...cela être contre mes principes.." Il tournait la tête, parlant doucement et bas. "Moi pense que c'est monstrueux de faire ça... pour son bien à soit!"

Abysse sentit les larmes montées. C'était ce qu'il pensait, que les Raeders d'avant étaient des meurtriers, des idiots profonds, ou prêt à tout. Il songeait à partir de l'ile.. Oui. Sincèrement, quitter les loups qui commettait le fameux mal, fuir PunkWolf, loin de ces frustrés et de ces égoïstes. Fuir tout le monde, encore une fois pour ne pas souffrir des autres.

Mais plus il réfléchissait..

"-Mais....mais moi n'aime pas les choses du passé! Alors moi ferme les yeux. Si....si toi dis que c'était avant, que vous ne le faites plus maintenant, moi vous fais confiance." Ou tout simplement qu'il se sentait bien ici ,et qu'il avait pour une fois la chance d"avoir une vraie famille. Etait ce un idiot profond? Le mâle vert espérait avoir la vérité, ne pas se tromper sur la confiance aveugle qu'il lui donnait car il l'aimait tout simplement, car il l'aimait elle, et puis les autres. Et sa famille en priorité.

Si tout ce qu'elle disait était avant, il se sentait un peu soulagé. Et en colère contre les continentaux qui les attaquaient pour des erreurs d'avant. Pourquoi ne pas toutner la page comme elle dit? Repartir sur de bonnes bases avec les nouveaux? Ca le dépassait.

"-Moi vous aimes quand même... vous ne pas m'avoir rejeter! M'avoir appris des choses. M'avoir offert une nouvelle vie! Grâce à vous moi avoir eu ma propre famille! Jamais moi oserais vous tourner le dos! Jamais! Promesse d'Abysse." Il finit par pleurer. Qu'il était faible.. "Désolé..." Sa tête retomba mollement sur l'épaule de Limule, fermant les yeux dans l'espoir de sentir un corps près de lui. Oui, il devrait digérer l'histoire des Raeders, oui il devrait essayé de ne plus y penser même si cela serait dur. Mais en retour, il voudrait tout de même changer les choses, faire de cette meute une meute normal, espéré que les esprits des membres d'ici avaient réellement changer sur tout ça. Et ce même si il devrait parcouir le monde, ou aller discuter avec les autres pendant des années. Tout le monde avait droit à une chance, surtout si le but était de changer en bien.

Aux premières paroles du mâle, à ses premières hésitations et ses doutes, Limule se fit plus froide, peut-être même qu'elle se serait fait plus hostile, parce qu'à cet instant, elle s'attendait véritablement à ce qu'Abysse décide de se détourner d'eux et les quitter pour les finir par les haïr comme le reste du Continent. Elle s'attendit à être une nouvelle fois déçue et abandonnée, peut-être que le mâle était finalement trop faible lui aussi pour accepter qui ils étaient, qui ils avaient été.

« Le passé ne peut-être oublié ou renier, il fait partout de nous, à participer à faire ce que nous sommes aujourd'hui. Tout ce qui as été fait l'as été pour que notre futur soit différent. On peut le désapprouver mais il est là, il est existe, on nous le reprochera toujours quand bien même ce n'est pas nous qui avons écrit ces lignes. S'il ne nous satisfait pas, il est encore plus important de le retenir pour ne pas se risquer à faire les mêmes erreurs. »

Les Raedes avaient choisi l'avenir de leurs enfants à celui d'inconnus, ils étaient critiqués pour ça mais Limule restait persuadé d'une chose, à cas égal, les meutes du Continent auraient pu faire la même chose.

Mais Abysse était un loup raisonnable, il connaissait sa place et malgré sa fragilité, il demeurait bon Raeders. La louve blanche le destinait à quelque chose mais lorsqu'il fondit en larme pour s'affaisser sur elle, alors qu'il avait émis ses doutes, alors qu'il avait sans doutes été à deux griffes de les quitter, elle comprenait quelque chose : il n'était de toute évidence pas encore prêt, s'il devait l'être un jour. Alors, à ce mâle plus grand qu'elle et pourtant si fragile qui pleurait contre son épaule, elle déposa une patte dans son dos, le lui tapotant doucement avant de reprendre d'une voix plus douce.

« Morne-oeil est à un pas du Néant, nous marchons dans les ombres quand le Continent marche dans la lumière. Les puissances qui régissent ce territoire sont différentes de celles qui règnent sur les terres des autres meutes. Pourtant, notre existence est importante pour ce monde quand bien même les autres ne la comprennent pas. Accueillir, sauver, offrir une nouvelle vie, c'est notre rôle. Nous sommes le dernier filet avant le pas funeste, la dernière chance de se rattraper. Tout ceux qui n'ont plus rien, ceux que tous rejettent, un jour s'échouent jusqu'ici. Une dernière chance contre un sang maudit. Ceux qui y sont né en sont les gardiens destinés, s'enfuyant s'ils échouent.

Serviteurs de l'Océan, gardiens des dernières âmes, détenteurs du sang maudit, jouant aux côtés des fous et des démons. Tel est notre rôle, pour l'équilibre du Monde. »

La tête contre son épaule, il songe à ses paroles. Le passé fait ce que nous sommes. Abysse réfléchissait tellement car elle avait tellement raison la petite louve. C'était grâce à son passé à lui qu'au final il les a trouvé ici. Sans son départ de sa tribu jamais il n'aurait rencontré Sayuri, puis Naiade. Jamais il ne serait arrivé sur ces terres, sur cette plage. Sans son passé, sans doute, il ne serait pas le loup amical et serviable qu'il était aujourd'hui, prêt à faire plaisir et planter les graines du bien autour de lui. Comme c'était beau et angoissant à la fois ce genre de chose.

Non, il ne pouvait pas en vouloir finalement aux Raeders de ce passé. Surtout que ceux avec qui il vivait à présent n'étaient pas dans cet épisode sombre, en quelque sorte. Ses larmes cessèrent peu à peu.

Au passage de se rattraper, il se redressait, assit bien droit en face de la louve pour regarder le bloc d'ombres qu'elle était. Son rôle... leurs rôles. Abysse fermait les yeux un instant. C'était ce qu'il voulait, aider ceux dans le besoin, lui voulait faire vivre la meute, sa nouvelle meute. En y repensant, il pourrait même essayer, véritablement, de changer les mentalités du continent aussi. Mais il voulait un avenir remplit de lumière pour son groupe aussi.

"-Les Raeders sont pour moi des loups bien plus importants que les continents! Toi avoir raison, toi être une très bonne louve!" Il lâcha un fin soupir pour relâcher toute sa colère accumulée, la tristesse pour laisser place à un véritable soulagement. Il comprenait à présent tout. "Moi fera tout pour faire mon rôle et faire comme vous dans le futur pour les autres perdus! Désolé Limule d'avoir pensé mal! Et merci pour les explications!!" Un sourire pointa sur ses babines.

Sujet: Re: Ouvrir le dialogue (Limule - Abysse) Dim 06 Sep 2020, 16:09

Était-elle vraiment une bonne louve? Était-elle une bonne personne. Limule aurait tendance à dire non mais elle s’efforçait d’être une bonne Capitaine. Elle était contente de l’être suffisamment pour qu’Abysse, malgré ses doutes, choisisse de continuer à la suivre, Elle, les Raeders.
Elle hocha la tête aux paroles du mâle.

« Je suis contente d’entendre que tu resteras avec nous. Les Raeders auraient souffert de ton départ. »

Il était un bon élément, aussi bien par ses talents pour la survie dans ce milieu, que par sa bonne humeur et son enthousiasme. Sans doute était-il trop doux, trop idéaliste pour ce monde mais ce n’était pas un si mauvais défaut. Limule se releva.

« Il n’y a pas de mal à douter parfois, si ce n’est qu’un instant. Il faut simplement savoir faire ses choix et les assumer ensuite. »

Et elle était contente que son choix soit eux. Limule avait des choses à demander à Abysse, mais sans doute qu’il était trop tôt encore. S’il avait eu des doutes, mieux valait qu’ils soient totalement dissipés pour qu’elle puisse lui offrir toute sa confiance.

Sujet: Re: Ouvrir le dialogue (Limule - Abysse) Dim 06 Sep 2020, 17:30

Le mâle ne pouvait que sourire. Et encore plus, même si cela pouvait sembler méchant, quand il entendit que son départ pourrait faire souffrir. Cela lui donnait une certaine impression qu'ici, au moins il était important pour le groupe. Qu'il n'était pas rester inutile et indifférent aux yeux des autres. Bon il avait sa compagne et ses petits, mais qui ne serait pas content de voir cela plus large? Ca lui faisait plaisir, beaucoup même. Ou alors c'était une mauvaise chose que sa personne puisse faire souffrir les autres dans un départ? C'était complexe tout de même.

Il la sent se relever.

Oh que oui, les choix sont difficile, surtout quand on ne sais pas du tout ce que cela pourrait donner par la suite. Mais elle avait raison. Il sentait que la discussion allait bientôt se finir, qu'il ai pu avoir ce qu'il voulait savoir, être mieux éclairer. Bon, il avait encore des choses à digérer, mais ça, c'était une autre histoire.

"-Encore merci pour tout Limule!" Il ne savait pas si elle avait encore quelque chose à lui dire, lui signaler ou lui confier. Le mâle restait donc un instant-là, avant de sourire. "Si moi avoir d'autres questions, moi pourrais venir encore te voir?" Il espérait que oui.

» La tresse et l'abysse [PV Abysse]
» Ouvrir les yeux (Uma)
» Renforcement [PV Limule]
» Ouvrir ses chakras [Vash']
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