Va, vis et apprends ➼♖ Leiddy Family

Pour une fois, elle ne fut pas la première éveillée, à gesticuler, à brailler, à bondir sur son vieux père.
Elle était étrangement calme, Onyx, profitant tranquillement de ce matin un peu spécial. Le dernier matin qu'elle passerait à la maison, blottie contre ses sœurs. Le dernier petit déjeuner en famille. Avant un moment, du moins. Et autant elle était folle de joie, à l'idée de découvrir le monde, découvrir d'autres personnes, chose qui avait toujours été un peu compliquée, lorsque l'on était enfant de Solitaires, et savait où ses pattes la mèneraient lorsqu'elle partirait, de son côté... Autant la maison et ses parents lui manquaient déjà.
Chose qu'elle se garderait bien d'avouer.

Elles sourit et s'élança à son tour à l'extérieur, courant après Agathe, faisant semblant de vouloir lui voler sa queue... Chose qu'elle avait bien trop souvent faite. Chose qui l'amusait, toujours un peu trop. Comme à son habitude, elle criait, elle riait, laissant exploser sa joie sans pudeur et sans craindre de gêner qui que ce soit.
C'était fou, comme elle était heureuse.

L'adolescente s'arrêta, essoufflée, lorsqu'elle aperçut la silhouette de son père, adossé non loin de là. Son père qui prononçait les mots attendus, avec une voix toujours si pleine d'amour.
Son sourire manqua de disparaître, à cet instant. Mais pour lui, elle le conserva et, d'un bond, vint écraser son petit, mais puissant, corps contre son torse.
Il allait lui manquer, son papa.

Oh, bien sûr qu'ils se reverraient, non mais oh ! Fallait pas la prendre pour une fille ingrate qui abandonnait son papa et sa maman, la famille c'était... tellement important. Mais ça faisait trop bizarre, tout ça, tous ces changements, woah, c'était des choses qu'elles même peinait à s'expliquer, de même que ce petit pincement qui la prenait au cœur.
Qui partirait sûrement, lorsqu'elle entamerait son voyage. Peut-être.

Pour ne pas pleurnicher, par ce que ce serait mal venu et qu'elle était une grande fille, Onyx rit, encore, et sa voix fut un écho à celle de son père.

- Joyeux anniversaire aux meilleures louves de la savane... C'est à dire nous même !!

Bizarre. Habituellement en bougeant de la patte à cet endroit, Prudence aurait dû entendre Agathe bougonner. Pourtant, le silence complet. Curieuse, la Licorne entrouvrit une paupière, puis l’autre en constatant l’absence de sa géante de soeur. Ah ? En levant une patte, elle constata la présence de son petit serpent qui siffla, s’enroulant sur lui-même. P’tit grincheux. La louve s’étira, passe une patte sur ses épis avant de suivre l’odeur menant vers l’extérieur. Ils étaient tous là.

Ah oui c’est vrai.
C’était aujourd’hui.

Leikn avait suivi Teddy dehors, avançant doucement avant de glisser son museau sous la gueule de son Bélier. Parce qu’elle le sent inquiet pour les filles, inquiet pour leurs aventures à venir. Elle aussi, l’était. Car elle savait que dehors, dans le vrai monde le danger était partout, plus encore pour les Licornes qu’elles étaient. Pourtant, ils ne pouvaient les enchaîner à leurs côtés, elles avaient besoin de faire leurs propres découvertes. Les yeux de la louve plongent dans ceux du mâle, pressant doucement sa patte de la sienne, avant de sourire doucement à ses filles.

« — Joyeux anniversaire, mes Licornes. »

Prudence encore un peu endormi, vint s’appuyer sur Agathe, souriant. Un an. Une année que leurs pattes foulaient ces terres, qu’elles embêtaient leurs parents avec leurs bêtises et leur énergie infatigable. Un an maintenant.

Et au lieu de penser au futur,
Au lieu de penser aux au revoir,
Prudence se contente de profiter du moment présent.

« — Alors, pour nos un an, on vous offre notre plus belle bêtise ? »