Wild and Wise

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Tu pénètres dans ces lieux Pepper. Aveugle, cela ne devrait pas changer grand chose pour toi. Et pourtant, même toi, tu sens que quelque chose a changé. Tu entends bien moins qu'à l'habituel. Les odeurs ont disparues. Et quand Désastre parvient à se faufiler à son tour, il à l'air d'être à une centaine de mètres de toi. Alors que tu n'as pas bougé.

La sortie se déplace.
Ou est-ce tes sens qui te trompent ?

Il ne la quittait jamais vraiment.

Le disciple de Kiro observa la lumière orange venue jusqu’à lui, dégageant une forte odeur d’agrumes. Une étoile apparaissant dans l’esprit du loup qui ne broncha pas.

Tu réponds comme toujours à son appel , à la petite reine hein Narcisse ? Parce que t’aimes bien être son larbin !
Si c’est le cas, ça fait de toi aussi son larbin…
Peut-être bien, mais quand je sors, tu sais très bien que je n’obéis qu’à ma propre volonté…
C’est bien pour cela que tu ne sors pas, Phénix. Pour éviter les débordements.

L’assassin se téléporte aux côtés de son alpha.

Ils sont nombreux aujourd’hui.
Assez pour faire fuir les plus couards.
Trop pour passer inaperçus.

Et ça c’était une chose que Narcisse n’aimait guère.

Ses yeux dorés fixent tout à tour chacun des membres. Commençant par celle qui connaissait le moins. Meshret. Enfant ils s’étaient parlés, mais c’était il y a bien longtemps. Venait ensuite Hollyhock qui accompagnait Alexandrine. Le disciple de Kiro aurait probablement dû se réjouir pour les deux louves, mais il n’oubliait pas que sa soeur s’était absentée en partie à cause de la Conseillère. Venaient ses soeurs. Alex et Anita. Il n’avait pas besoin de les saluer, après tout ils se croisaient assez souvent…  Puis Désastre. À lui, Narcisse accorda un mouvement de tête pour le saluer, son ami.

Mais ils n’avaient pas de temps à perdre en bavardages car déjà s’enfonçaient dans l’obscurité. En bas régnait un silence, presque pesant pour ceux qui n’en avaient l’habitude, apaisant pour ceux qui entendaient trop.

Le fils d’Anette resta à proximité de Pepper, la surveillant pour être sûr qu’elle ne soit pas perdue en ce lieu nouveau.

(Lancé de dé)

Il monte alors le grondement.
Tout droit sorti des ténèbres.

Tss. Comme si cela suffirait à leur faire rebrousser chemin.

Ce fut sans la moindre hésitation qu'Holly répondit à l'appel de Pepper par l'affirmative.
La volonté de son Alpha provoquait chez elle bien peu de questionnements : Ses désirs étaient des ordres et, lorsqu'elle avait besoin d'elle, c'était avec honneur et fierté qu'elle se tenait aux côtés de la petite Reine.
Elle lui devait tant, après tout.

Laissant ce genre d'émotions de côté, puisque là n'était pas l'instant, elle prit connaissance des lieux.. Qui lui disaient très vaguement quelque chose. Ce ne devait pas être très loin de ce tombeau antique, dans lequel elle était déjà venue avec Tawana et qui s'était effondré durant le voyage au Nord.
Elle salua d'un mouvement de la tête ses congénères, Narcisse, Meshret, Désastre, Pepper, Anita... Alex, sa douce, à qui elle sourit.

Elle les connaissait tous plutôt bien, à l'exception de la fille de Joy avec qui elle ne s'était, pas particulièrement, sentie d'atomes crochus au point de la cotoyer régulièrement. Cela n'avait pas d'importance, cependant, et ne les empêcherait pas d'œuvrer ensemble dans cette exploration dans les profondeurs sombres commandée par la petite Reine.

Holly inspira et emboita le pas de la louve bleutée.
Au grondement, son échine se hérissa et elle observa les environs, à la recherche de quelque chose... D'une bestiole possiblement hostile. Elle ne vit rien.
Un autre bruit. Ceux de pas, maintenant. Ils étaient suivis, observés, ou au moins, leur présence n'était plus un secret. Ce qui n'était pas bien étonnant, étant donné leur nombre.

C’était une petite étoile, comme celle gravée dans ses pupilles. Orange, comme la couleur du glowstick qu’elle portait.

C’était l’étoile qui appelait, l’étoile qui demandait, l’étoile qui faisait se lever les têtes et vibrer les cœurs. C’était l’étoile de Pepper, de sa tante, de son Alpha.
Bien-sûr, qu’elle accepta l’appel.

Comme les autres au moment elle se laissa emporter sans crainte, inspirant avec plaisir l’odeur d’agrume qui envahit ses narines.
Et puis l’instant d’après, sans pouvoir réellement dire comment c’était arrivé, elle fut là. A leurs côtés. Les fidèles de Pepper et de leur meute étaient là – même sa sœur, et c’est un sourire franc qu’elle adressa à tous ceux qui, elle l’espérait, auraient un jour autant d’enthousiasme à les suivre pour le futur. Quand le futur s’appellerait Holly et Anita.
Devant leur assemblée forte et soudée s’offrait à leurs regards les vestiges éboulés de ce qui avait été un vieux tombeau. L’endroit où les apprentis de Pepper auraient dû mener une dernière valse concluante contre les mystères qu’il abritait. Désormais il n’était plus – mais il avait révélé sa carcasse. En s’effondrant, les galeries étaient apparues. Noires, longues, gigantesque serpent endormi dans les entrailles du sol.
On les disait insondables, mystérieuses, dangereuses. Habitées de présences incommodantes et frôlant l’irrationnel. Et leurs profondeurs versaient carrément dans le surnaturel.
Du moins rapportaient les quelques qui avaient pu s’y enfoncer.
Mais leur groupe n’avait pas peur, leur groupe vibrait pour l’aventure et les sensations, pour la découverte et la sensation d’accomplir. Leurs muscles frémissaient à l’unisson sous l’excitation de la convocation et l’appel exaltant de celle qui les avait formé et mené tant de fois à la victoire.

Ces souterrains ne demandaient qu’à révéler leurs secrets – et ils seraient tous ravis de les retourner à coups de griffe.

Elle pénétra à son tour dans le ventre ouvert des falaises, concentrant son regard sur le chemin à suivre.
Avant de se laisser absorber par une obscurité de plus en plus pénétrante.
Si épaisse qu’elle semblait désormais leur coller à la peau, alors qu’à force d’avancer ils s’étaient faufilés à travers une crevasse sans même le remarquer.

Ici, même l’obscurité semblait différente. Plus intense et s’insinuant dans leurs corps.

Plus la moindre goutte de lumière pour venir ici les guider. Même la lumière de Kiro peinait à percer le monde devenu néant autour d’eux.
Anita sentait la présence de ses coéquipiers, mais plus rien ne semblait vraiment les relier à la réalité telle qu’il la connaissait à la surface.

Cet endroit était… Un endroit dans lequel ils n’auraient pas dû être. Un lieu dans lequel ils n’étaient pas invités.

L’attention se porte sur les soeurs, alors que l’assassin ralentit sa marche pour voir si tout allait bien. L’endroit peut être déroutant. À l’abris des bruits extérieurs. Difficile de croire que l’on était encore sur les terres Etelkrus et non pas dans une représentation de l’enfer. La queue féline se dresse, alors que les prunelles dorées se posent sur Anita, puis sur Alexandrine, cette dernière découvrant ce qui s’apparente à une mue. Comme les serpents. Visiblement, ils tomberaient sur plus gros en continuant de descendre.

Le grondement monte encore des profondeurs.
Alors que dans les ombres semblent dissimulés biens des trésors.

Tu ne veux pas ressortir ?
Non.

Le Phénix s’agite. Il n’aime pas cet endroit, vide de lumière, vide de vie même à part ceux de leurs compagnons. Les babines de Narcisse frémissent, il est presque amusé de constater que son Oiseau est effrayé à l’idée d’être coincé ici, quant-il est coincé en un loup.

L’Épée retourne auprès de son alpha, se glissant derrière elle, dans ce qu’il aurait deviné être son ombre si la lumière avait été présente. À défaut, il se contenterait d’écouter la respiration de la bleue, de percevoir ses mouvements pour mieux deviner sa présence, comme elle le lui avait appris.

(Lancé de dé)

L'attention du Phénix se porte sur quelque chose dans l'ombre.
Narcisse aperçoit alors ce qui l'intéresse.

« — Trouvé. »

Petit monstre qui n'aura guère de chance.

Juste pour cette fois, une intervention quasi divine. Contre vous.
Tu les trouve, Narcisse. Mais eux aussi, t'ont trouvé. Et si tu n'en vois qu'un ou deux, tu apprends, bien trop vite et bien trop tard, qu'ils étaient plus.

Un petit couinement strident.
Et te voilà à terre, les mustyls te harponnant de leurs crocs et griffes les flancs.

La louve bleue plissa le museau, amusée face à la nouvelle trouvaille de sa douce. Un petit coup de museau affectueux sur la joue, et elle se permettait une petite taquinerie.

- Tu vas avoir assez de place sur ton corps pour toutes les porter ?

Une plaisanterie de bien courte durée, hélas. Narcisse venait de trouver quelque chose.
Et avant même qu'ils puissent réagir, élite formée qu'ils représentaient, voilà que les bêtes noires se jetaient sur son collègue, le mettant au sol.
Ca ne durerait pas. Ils auraient sûrement mieux fait de rester terrer, ces petits mustyls.

Sans une hésitation, la louve bleue s'élança en avant, percutant les prédateurs, tentant de les faire lâcher Narcisse.