Un nouveau départ || Présage

D'un sommeil léger, encore une fois, tu n'est pas seul. Comme une musique intrinsèquement lié à tous les présages que tu offre à ce monde, les odeurs du monde autour de toi se réveille à leur tours. Tu n'est plus seul dans le désert de tes rêves, ton demi-sommeil est peuplé de voix, de souvenirs et de confidences chuchotées. Et, tombant comme une douce plume sur la neige, ou comme de la suie sur le manteau de l'agneau...la douce voix de la tireuse de carte, te caressant doucement le creux des épaules vers le monde réel, ce monde extérieur que tu repousse encore quelque temps, d'un grondement sourd. À demi endormis, tu commence à prêter une plus grande attention aux sons qui t'entourent.

Les traits de Présage restèrent longtemps neutre. Aucun d'eux ne pipèrent mots de son réveil futur. Il portait sur lui, comme un air sévère. Le regard d'une sale bête qui refuse de sortir de l'hibernation. La gueule de bois, le corps endoloris, et l'impression d'être pris quelques secondes dans le temps, fixe, immobile. Doucement les sensations externe, physique, la perception, l'imagination et la voix commençait doucement à refaire surface à mesures des octaves raclés dans une gorge sèche, assoiffé. Présage s'étira sur le côté physique le moins endoloris en se plaignant d'une nouvelle plainte, plus aigüe et vint caresser ses crocs avec sa langue, comme si elle cherchait à présager la faim possible de son propriétaire. Puis le voile de lumière vint lui brûler les yeux alors qu'il osa enfin ouvrir l'oeil, pour la première fois de la journée.

'' Présage, dit-elle doucement. Présage, le jour est levé. "

Le solitaire, ouvrit donc un oeil patient, tenta de murmurer quelques chose, mais pris un moment pour observer les petits yeux remplis de réveil qui la regardait. Et il regarda aussi la neige, aveuglante, brillant de pleins fouet, l'aveuglant momentanément. Ces mêmes pupilles qui, à l'obscurité procurait un arc, s'illuminait au soleil levant. Il eut une lueur de conscience. Ses lourds yeux, dont l'iris semblait flotter à la dérive, rencontrèrent le petit, tout petit éclat d'empressement dans les yeux de sa sœur. Comment ira le monde aujourd'hui ? Qu'en disent les présages ? Il le savait, il connaissait les présages de la veille et il ne pu s'empêcher de jeter un regard subtile à ses arrières, là où il avait travers les grandes montagnes rocheuses. Et puis traverser à la nage, les grands lacs, à la foulée, dans les grandes forêts et les voilà retrouver sous un pins. Présage trouvait dans le pin, un arbre tragique. La torsion dur et violente des branches, sa toison dur, de minuscules aigrettes en guise de feuille. Un arbre au goût et odeur du terrain sec, caillouteux, de l'odeur de la pierre humide au fond des rivières, de la vie brûlante, comme quelque chose de calciné, comme l'incarnation d'une idée sauvage de l'amour... Et puis sans réfléchir, une vague idée passa dans sa tête. Il était bien temps de se mettre en marche.

-Je n'ai besoin de rien d'autre que de l'instant, présent.

Présage se leva d'un coup, se secouant comme un chien galeux, se grattant maladroitement sous les coudes avant et se mis à son aise, aux côtés de Tarot, les yeux rivés sur le soleil levant. Une légère brise se leva, sous leur pattes la terre semblait trembler, mais l'air de l'horizon n'apportait que les brouillards restants de quelques odeurs déjà éphémère. Perte de repaire.

-Et surtout, je n'ai pas besoin de savoir le plan, je vous fait entièrement confiance.

Et puis un léger titillement sembla s'abriter dans le couvert du vent, comme un rire, un espoir ou un présage se manifestant à l'ouest. Il se tourna vers Tarot, les yeux pleins d'espoir et lui tourna le dos, s'empressant à grand pas dans la neige, prenant soins de déblayer les traces de sa longue queue. Dansait alors en rythme les boucles d'oreilles et les piercings transperçant la chair, par engelure. Ils leur fallait trouver un endroit plus chaud.

-Entends tu la musique de cet endroit ?

Et elle se para d'un magnifique sourire. Celui qui permettait au abeille du coeur de bourdonner si fort. D'un court instant, le sourire de Tarot, ensevelie au profondeur de son coeur, le petit espoir de réchauffement. Il ressentit dans sa chair, comme un courant d'air chaud frétiller sous son pelage si court. Il ressentit la chaleur se transpercer dans les nuages épais et à la fois si volatile autour de lui. Tournant comme des vautours à la recherche d'une proie, d'une carcasse à manger, des os à broyer. Puis il se rendit compte, que la chaleur dans cet endroit ne restait jamais vraiment longtemps. Et il vit, aussi, qu'avec le tempo de ses propres pas, la musique du territoire sur lesquels ils marchaient semblait s'éveiller petit à petit. Paniqué à chaque fois que ses griffes s'enfonçait dans le tapis de neige. Chaque déchirure de champignon éclaircissait, jaûnatre, bleuté, émeraude, comme un éclair de lumière sous la légère surface de la neige.

" Je suis bien d'accord, mon frère. L'instant présent est tout ce que nous avons, autant en profiter.'' souffla t-elle avant de s'approcher de lui, comme une douce brise du dernier été avant l'arrivée de l'automne.

Au loin, entre les quelques champs déjà défrichés, nus, parcemé de neige et de champignon et la lisière de grands arbres au feuillage sombre, s'étendait un vaste morceau de terrain que l'existence des espèce n'avait que timidement entamé. Quelques troncs verts avaient été coupés et utilisés. On aurait que le territoire ne commençait qu'à peine à se réveiller, mais la mélodie était là. Cependant le sol était encore couvert d'un chaos de souches, de racines entremêlées, d'arbres couchés à terre, trop pourris pour brûler, d'autres arbres morts mais toujours debout au milieu des taillis de chanterelle, des redoutables amanites tue-mouches, du chaga bioluminescent sur les arbres, les luciolles Les odeurs lui donnaient des émois et l'immergeaient dans un brouillard luminescent et pailleté. Il se tourna alors vers Tarot et lui donna un second coup d'épaule.

" Oh, je l'entends. Et j'aime bien, souris-je, même si j'aimerais davantage s'il ne faisait pas aussi froid !"

-Ne soit pas si râleuse et regarde.

Et puis, à mesure qu'ils avançait des les tréfonds des territoires, les mycètes se faisait de plus en plus présent, l'odeur d'humidité s'engouffra rapidement dans ses poumons. Le présage qu'il ressentait de cet endroit, était celui de la mort et du renouveau, de la colère et de la déception, mais quelque chose d'autre tournais sur cette étrange plaine qui maintenant, les tenait assez au chaud, une fois la lisière franchis, que Présage se demanda s'il faisait bon d'y rester et qu'est-ce que cette terre pouvait bien lui rapporter. Il lui sembla aussi, que certaines parcelle de terre furent marécageuse et tentait de l'engouffrer. Un regard de dégoût stria son visage alors que l'humidité commençait à lui ébouriffer la crinière.

-Que l'humidité fût ! gronda-t-il avec malveillance.  !

Et devant eux, leurs chemin sembla se fissurer à deux extrémités, mais il était hors de question de se séparer. Dans toutes sa splendeur, Présage tenta de continuer d'avancer, sans prendre la temps de regarder. Il n'était fixer que sur un objectif...Quitter l'humidité environnante. S'étendait à perte de vue, couvert d'une herbe grasse, au vert profond et presque sombre, une ambiance écœurante.

-Je déteste tout ce qui est humide.    .Tout est sale et dangereux - et c'est pourquoi je trouve ça quand même cool comme endroit.