Suivre un autre chemin [Nocera]

Quelques jours avaient passé depuis l'aventure avec Knut, le temps de se remettre de ses émotions, quelques questions persistantes étaient revenues. Jun ne savait pas vraiment à qui les poser, Eva avait été un choix mais... elle avait l'air un peu occupée ces derniers temps, le mâle ocre n'avait pas osé la déranger quand bien même il osa le faire  pour Nocera, louve pourtant loin d'être d'être la plus chaleureuse des Nakhus.

« Je peux te parler un instant ? »

Il l'avait attendu à l'écart, isolé de l'agitation de la meute ou des oreilles indiscrètes bien que simplement à l'entrée du dédale, simple pudeur que véritable envie de ne pas être entendu. Il était là, assis dans l'herbe, grand mâle ocre à l'épaisse armure de pointe, pourtant face à la louve, il n'avait jamais eu l'impression d'être celui qui en imposait. Aujourd'hui ne faisait pas exception, surtout avec son mélange de nervosité et de timidité qui lui faisait baisser la tête, les yeux rivés sur ses pattes avant maltraitant les brins d'herbes plutôt que sur la louve.

« Je... Ysée ne sera jamais suffisamment robuste pour partir n'est-ce pas ? »

ça le peinait, on pouvait l'entendre dans sa voix d'autant plus qu'il ne faisait aucun effort pour le cacher, il aurait été très mauvais à cet exercice de toute façon.

« Je ne voulais pas profiter aussi longtemps de l’hospitalité des Nakhus, j'attendais simplement qu'elle soit suffisamment forte pour partir avec elle... mais elle ne pourra pas n'est-ce pas ? » Il laissa passer un instant de silence. « Ceci dit, je n'ai pas vraiment d'endroit où aller non plus. »
Il releva son regard dépareillé vers la louve.
« Alors je me demandais si rejoindre officiellement votre meute serait une bonne idée ? »
Rapidement son museau repointa vers le sol.
« Mais je ne sais pas si les Nakhus accepteraient... Je ne chasse pas, j'ai encore énormément de lacune sur les plantes... Mais avec Knut, j'ai pu aidé ! Je ne sais pas si je peux être utile à la meute. »

Instant de silence encore une fois, avant qu'il ne relève son regard vers la louve.
« Tu en penses quoi toi ? »