Quand le chaos s'échappe - Te Hari

• 3 ans et demi •
F A E I

Il avait laissé un mot à sa sœur au petit matin à l'entrée de la tanière familiale, ne parvenait à se faire à l'idée de la croiser déjà. Il le fallait pourtant. Bientôt deux lunes avaient passées, Pam était rentré sain et sauf, et la situation était plus venimeuse que jamais pour lui. Il avait fait un peu de chemin, parvenant à réprimer ses sentiments défectueux à l'égard de celle qui avait toujours partagé sa vie alors qu'il l'évitait depuis leur dernière confrontation. Cela ne pouvait plus durer, car tôt ou tard Tawana se rendrait compte de ce qui se passait et la culpabilité qui étouffait Dag n'aurait pu le sauver. Bien qu'il n'ai jamais eu peur de son père, il se haïssait tant à ce moment qu'il ne pensait pas possible que les autres n'en fassent pas de même. Écrasé par un nuage orageux, il avait passé la journée dans un état proche d'un zombie jusqu'au moment du rendez-vous qu'il avait fixé. Il espérait à la fois que la louve tachetée se présenterait, tout comme il priait dur comme fer pour qu'elle ne vienne pas. Que pouvait-il lui dire de plus ? Que pouvait-il faire si ce n'est s'enfuir loin ? L'idée de prendre quelques temps a étudier à la Bibliothèque chez les Nakhus, et donc de sortir du cocon du Castel, de se changer les idées et de rencontrer d'autres loups lui semblaient la plus correcte. Il lui suffirait de terminer son apprentissage auprès de Tawana pour ensuite prétexter vouloir compléter ses connaissances par les innombrables trésors de savoir détenus par les disciples de la Corneille. Qui lui refuserait cela ? Oui, ce serait la meilleure des solutions. Assis bien droit devant une mare vaseuse où croassait quelques grenouilles brunes, il entendit son pas. Il déglutit et tourna le museau vers sa sœur, forçant un pauvre sourire, bien que tout son corps exprimait la gêne et la honte.

« Salut, Te Hari... »

Ses prunelles de miel brillèrent, humides, mais il ravala ses larmes avec la boule amer dans sa gorge. Il avait tout gâché.

Quand le chaos s'échappe

Il lui avait laisser un mot ce matin avant de partir. Un mot qu'elle avait lu, lui demandant de le rejoindre à la Moere aux Lianes. Ce soir.
Après avoir lu ça, elle sentit son cœur pulser dans sa poitrine un peu plus fort. Son estomac s'étend nouer instinctivement et la queue féline qui s'agite trahissant donc sa nervosité. Te Hari ne comptait pas aller voir son paternelle parce qu'elle n'avait aucune envie de le mêler à sa, bien qu'elle ignorait que celui-ci était presque prêt à poser les questions qui fâchent et mettent mal à l'aise.

Elle devait donc aller le voir ce soir. Ce n'était pas négociable malheureusement. Durant la journée elle avait passer son temps à vadrouiller de droite à gauche, rencontrant des loups qu'elle n'avait jamais encore vu ou à l'inverse les avaient reconnus. Elle avait chasser aussi et pour une fois avait privilégier ses pattes plutôt que ses ailes, une certaine manière de se dégourdir un bon coup et évacuer le stresse qui s'était accumulé depuis ce matin. La journée passe rapidement et étant en période hivernale les jours étaient plus court si bien qu'en fin de journée la nuit commençait déjà à pointer le bout de son nez.
Elle soupire doucement. La lueur de sa Déesse brille intensément comme pour la rassurer caresse aussi le visage un peu tendu. Voici la fille du panseur qui s'élance et s'envole vers les Terres Saintes et plus précisément là où se trouvait toute la famille de Kiro !

Une fois à l'intérieur, les ailes étaient repliée sur les flans svelte. Les oreilles paraboliques analysèrent le son des grillons, de l'eau qui ondule après qu'un animal s'y est déplacé dedans. Elle se devait de se montrer plus sereine, plus forte que ça.
Alors elle s'arrête un instant, inspire profondément pour expirer calmement après quelques secondes. Elle ne devait pas craindre, car il ne pourrait lui avouer pire que cela le petite Viking. L'odeur de celui-ci se loge dans les narines de la démone qui marche en sa direction et avant même qu'elle ne dise un mot il lui avait parler. Parler avec une voix si basse avec un sourire tellement faussée.
Les yeux fumant fixent le jeune Viking.

« _ Bonsoir Dag.» Avait-elle simplement dit. Sa voix avait été beaucoup trop neutre qu'elle l'aurait voulus. Mais tant pis elle ne s'en excuserait pas, et si cela n'était pas réglé elle ne pourrait plus réellement se comporter comme avant avec lui. « _ Tu voulais me dire quelque chose ?»

Ah c'était moins neutre pour ce coup-ci !
C'était plus empreint d'une certaine curiosité douce.

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En fait, maintenant qu'il l'avait face à lui, l'idée se mua en décision immédiate. Il ne pouvait simplement faire taire ses sentiments en la côtoyant tous les jours -même de loin-, il ne pouvait pas continuer à la voir s'épanouir auprès d'Etna sans en ressentir des vagues de frustrations et de jalousie. Il ne pouvait simplement pas se sortir Te Hari de la tête et du coeur en sentant son odeur si douce à chaque endroit où il posait les pattes.

« Ou... Oui. Je... Je m'en vais. »

Son regard d'or agrippa celui de sa soeur, il se sentit soudain brave, confiant. Oui, partir était la solution de repli, mais aussi la possibilité de salut. Se perdre dans un monde fermé comme pouvait l'être la Bibliothèque pour ceux qui oubliaient l'heure à force de dévorer les bouquins. Il avait besoin de ça maintenant. Toute de suite. Il ferait son baluchon ce soir même, irait dire au revoir à son père, et évidemment, lui avouer enfin ce qu'il se passait pour partir l'esprit serein, léger. Quelques lunes d'études intensives devraient bien lui remettre les idées en place, non ?

« Je vais étudier à la Grande Bibliothèque, je dois me perfectionner. Ce... Ce sera mieux ainsi. »

Il inspira profondément, puis laissa ses prunelles ocres dériver vers la mare et les grenouilles, ne sachant quoi dire de plus.

Quand le chaos s'échappe

Le corps est droit, pendant que la queue ondule tranquillement dans l'obscurité et dans les ombres menaçante. Les yeux clignent doucement quand les oreilles eux son dressée à leur maximum. Récoltent donc les première information, celle du départ du frère adoptif.
Cela aurait pût la soulager mais ce fut tout le contraire. Le cœur rate un battement et le regard se voile d'une tristesse certaine, parce qu'elle avait envie de crier de toute ses forces pour qu'on l'entende. Une envie de pleurée parce qu'elle ne savait pas quoi faire, ni quoi dire restant muette comme la carpe, comme cette situation la mettait mal.

Un soupire s'échappe des narines bleuâtre. C'était tout ce qu'elle pouvait faire pour le moment.
Le cerveau tourne à pleins régime, cherche les mots pour le convaincre de rester près d'elle. Qu'il ne l'abandonne pas à son tour, parce que c'était dur l'abandon même justifié.
Les mots qui suivent eurent le dons de faire dérivé son regard du Viking pour les poser sur l'eau calme, qui ondule doucement sous les premiers rayons lunaire. La couleur orange scintille plus fort, elle n'était pas toute seule et elle le savait Te Hari car sa Déesse veillait sur elle et lui donnerai la force de vaincre tout ça.

« _ C'est mieux pour qui au juste ? Pour nous ? Pour moi ? Ou pour toi ? » Les mots étaient sortit par vague, et malgré cette colère et tristesse sourde qui envahissait son cœur, elle devait rester maître d'elle même. « _ La vérité c'est que je ne sais pas quoi te répondre concrètement Dag. J'aimerai te donner cette réponse si je l'avais, mais ce n'est pas le cas.»

Les yeux capturent les yeux de miel, ne les lâche plus parce qu'il doit savoir.

« _ Je pourrais te demander de rester près de moi. Parce que je n'en peux plus de voir les membres de ma famille disparaître les uns après les autres.» Saqqarah est partit juste après sa quête dans le Nord, n'avait dit à personne où il allait. Désastre est partit lui aussi de la même manière après la mort de sa mère. C'était beaucoup à encaisser et à digérer. « _ Mais je ne te retiendrais pas. Je n'ai pas ce droit. Je ne l'ai jamais eu et se serait égoïste de ma part que de ne pas prendre en compte ton besoin. »

La queue avait cesser d'onduler et les yeux s'étaient encore plus attristé.
Non elle n'en avait pas le droit. Elle n'avait pas eut le temps de retenir Lézard ou Grand Frère et certainement qu'aucun des deux ne l'auraient écouté.
Ce n'était pas contre elle et elle le savait, mais au fond elle se demandait quand même, si elle avait une quelconque importance pour ces frères qui partent. Une quelconque grâce à leur yeux.

Le museau se plisse quand le regard lui, devient humide.
Mais elle saura y faire face, encore et toujours.

Parce que la Mentor et le Père le lui avaient enseigner.
Parce que la vie et la poisse qui se jumelle le lui avait montrer.
Parce que la mort de son grand père le lui avait appris.

« _ Alors va.»

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C'était déchirant pour lui de voir la peine causée inonder les yeux de sa sœur adoptive tant aimée. Il se mordit la langue, parce qu'il ne méritait rien d'autre que la douleur pour avoir brisé leur relation si belle, si complice. Il ne méritait rien d'autre que la torture jour et nuit de savoir que le Viking l'avait blessée sans le vouloir en laissant le vice l'envahir. Il déglutit alors qu'il entendait les paroles de Te Hari. Elle avait cent fois raison en pointant que c'était mieux pour lui. C'était sa fuite, son échappatoire à des sentiments qu'il haïssait et ne pouvait plus contrôler. Elle était si belle, si douce, si avenante. Mais elle était sa sœur. Et elle souffrait de voir ses proches s'en aller, encore et encore. Et il le comprenait parfaitement... Mais que pouvait-il faire d'autres ? Lui si faible ? Lui si honteux ?

« Je reviendrais Te Hari. C'est promis. Ton frère reviendra. »

Pas ce mâle abject qui ne savait plus voir la louve avec qui il avait grandit autrement que comme une femelle pour qui battait son cœur. Non pas celui-là. Il jurait de revenir raisonné, d'être à nouveau plein d'idées normales, de rentrer à la maison en simple grand frère. Les yeux humides de la louve tachetée fendillèrent sa détermination, mais s'il craquait maintenant, alors rien n'irait jamais mieux entre eux. Il se devait de ne pas se laisser adoucir par ça, il devait s'empêcher de l'entourer de ses pattes et de la consoler dans un temps où il désirait un autre genre de contact. Il ravala sa propre peine, ne se laissant le droit de la ressentir alors qu'il était le monstre qui provoquait tout ça.

« J'expliquerais à Pam en lui disant au revoir. On se reverra bientôt. »

Il ne tint plus et s'approcha d'elle pour glisser son museau contre son épaule, si elle ne le rejetait pas. Puis dans un salut étouffé, il s'éloigna, tentant un sourire qui n'était qu'une façade, avant de s'en aller pour aller demander l'autorisation aux Alphas de partir dans cette nouvelle quête de lui-même, au travers des apprentissages de médecine. Et puis si elles refusaient, il fuirait comme le lâche qu'il était. Ce qui avait été une idée quelques minutes plus tôt était donc maintenant une réalité, et même lui avait du mal à l'enregistrer. Maintenant que c'était dit, ça devait être fait.

Quand le chaos s'échappe

Elle ne trouvait rien d'autre à dire parce que les mots étaient bloqué au fond de sa gorge. Quand la voix du Viking s'élève les yeux fumant se plongent de nouveau dans ceux miel, voyant cette lueur si déterminer. Il lui faisait la promesse de revenir.
Revenir en tant que grand frère et non pas en un autre qu'elle ne connaissait pas. Et puis étais-ce si simple d'évincer pareille sentiment juste en prenant de la distance ? Bien sûr que non.

Mais Te Hari voulait croire qu'il trouverait Rédemption. Il parle encore et là encore, rien ne sort. Elle sent juste le museau qui frôle son épaule et elle ne bouge pas la fille de Dairo combien même ce contact la brûlait. Combien même ce contact lui faisait mal parce qu'il ne disait plus la même chose. Il passe à son côté et le regard le suit, le voit disparaître dans la pénombre.
Et maintenant ? Qu'elle ce qu'elle faisait avec tout ces sentiments ?
La voilà pris entre deux feux et elle avait bien mal à la tête. Parce qu'importe soit sa réponse elle le fera souffrir déjà qu'elle même souffre parce qu'elle à l'impression que tout est de sa faute.

Elle devait dort et déjà commencer à réfléchir plus sérieusement à cela. Les ailes de cuire élèvent la masse svelte pour l'emporter au loin.
Là où elle serait seule.
Sans bruit.

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