Helga – antidaté – âgée de 1.5 ans

Helga

La déesse apparut, et la brune lui sourit en s’inclinant légèrement pour marquer son respect. Puis les instructions furent dispensées : rapides. Trouver une sortie et ne pas se faire attraper. Au premier abord, pas des instructions trop complexes, mais sans doute était ce moins simple que ça pouvait en avoir l’air.

Précipitée dans le noir, la brunette se dit immédiatement que ce serait moins drôle que prévu. Helga était de celles qui, après avoir raconté une histoire de monstres aux petits un soir autour d’un petit feu, cachait bien toutes ses pattes sous sa paille lors d’aller dormir. Elle n’était pas bête, elle savait bien que les monstres n’existaient pas, mais elle ne pouvait s’empêcher un peu d’appréhension dans le noir.
Elle sentit la roche froide sous ses pattes, mais ses yeux sont inutiles. D’habitude, après quelques secondes, ils s’habituent au noir, mais ici, il n’y a rien à voir même après quelques secondes. Elle bouge ses oreilles, pour capter tous les bruits possibles. Elle entend la bête, et l’envie de se cacher dans la paille de sa tanière l’attrape immédiatement. Elle respire profondément, le plus silencieusement possible et s’accroche au ressenti de la roche sous elle pour se calmer. Dans le noir, un soupir discret est un ouragan à entendre.
Elle note rapidement que la bête semble écouter la colombe pour se déplacer. Mais vers où ? Helga se penche pour posa la tête contre le sol, et reconnaît que les vibrations des pas de la bête sont plus intenses lorsque la colombe crie. Ah, colombe traîtresse, tu me vends à l’ennemi. Mais comment vois-tu ? Elle s’habitue à sentir via ses coussinets les pas de la bestiole, pour reconnaitre dans quelle direction elle va.

Le corbeau, lui, n’as pas émis de son depuis son arrivée. Si la colombe est danger, le corbeau est-il allié ? Alors, pour voir s’il est là pour l’aider, comme l’image de la déesse violette le pourrait, elle fait un pas pour se reculer du monstre.

Imaginons

Cela semble être une bonne idée, qu’Helga fasse son maximum pour retenir sa respiration ; dans cet espace restreint chaque son est en effet amplifié.
Cela ne suffira pas, cependant, puisque la Bête a l’air de majoritairement faire confiance à la Colombe pour progresser.
Heureusement pour la petite louve, cette créature semble également être un peu bête, puisqu’elle ne marche jamais complètement en ligne droite et doit s’y reprendre à plusieurs fois pour maintenir sa trajectoire.

Cela lui laissera plus de temps.

Voilà que Helga a elle fait un pas en arrière, pour tester son idée.
Le Corbeau s’agite, mais ne croasse pas.

Malgré le noir perçant, elle peut quand même sentir son regard sur elle.
Comme s’il attendait quelque chose de différent.

N’oublie pas l’objectif premier.

Helga

Toujours pas de bruit du corbeau ? Il n’indique alors surement pas l’échappatoire à la bête. Mais qu’indique-t-il ?
Si la colombe montre le but de bête, peut être que le corbeau montrera le sien : la sortie. Pour que ce soit une épreuve, rien de mieux que ce soit le monstre qui bloque la sortie, non ? Helga sentit le sol trembler sous ses pattes. Si elle avait raison, dès qu’elle ferait un pas vers le monstre, elle ferait un pas vers la sortie, le corbeau lui dirait, et le monstre saurait qu’elle était sur le point de s’échapper.

Alors il fallait être rapide elle sentit autour d’elle avec ses pattes, aussi silencieusement que possible, et trouva un petit caillou et le jeta derrière elle. Il tapa dans un autre rocher, et le bruit résonna immédiatement autour d’eux. Helga en profita pour se déplacer vers le coté, rencontrant un mur de pierre. Elle sentit le tremblement dans le sol de la bête qui avançait vers le bruit, et se glissa immédiatement sur le côté, longeant le mur aussi silencieusement que possible, vers la colombe.
Mais au-dessus de sa tête, la colombe lança son cri, et la bête se retourna. Les tremblements se firent plus forts, mais ce n’est pas la bonne direction. Puis soudain, la colombe chante, elle se tourne, cette fois ci, probablement dans le bon sens, un pas, les tremblements sont forts.

Mais une brise légère lui caresse le pelage. L’air frais, la sortie ? Helga voulait courir, mais le bruit alerterait la bête, et elle était déjà sur le bon chemin. Alors elle ressembla tous ses efforts de raconteuse d’histoires du soir, se redressa et imita le roucoulement de la colombe. La bête semblait hésiter, aucun pas ne se fit ressentir, mais soudain elle changea de trajectoire, et la colombe la rappela. Mais elle avait tout un tour à faire sur elle-même, à présent.

Helga se faufila en silence vers la source de l’air frais. Avait-elle trouvé la sortie ? Elle n’y voyait toujours rien, marchant vers le courant de l’air aussi silencieusement que possible. Espérant que bientôt, le noir se transformerait en lumière.

Imaginons

Le raisonnement est bon.

Si la Colombe guide effectivement la Bête vers son but, qui est d’attraper la louve, le Corbeau guidait lui les pas et la destinée de la jeune Helga.
Car à quoi bon simplement fuir la Bête si ce n’était que pour tourner en rond indéfiniment jusqu’à l’épuisement ?

La succession des idées et des tentatives se fait ensuite fluide. La louve ayant rassemblé les pièces du puzzle, elle détourne avec brio l’attention de la créature et se rapproche du chemin à prendre, encouragée par les croassements du corbeau qui se sont animés et qui surgissent, de plus en plus réguliers, comme pour soutenir le rythme.
Les derniers mètres à parcourir.

Si Dairo n’est pas là en apparence, elle a bien évidemment assisté à toute la scène dans l’omniscience qui est sienne - et c’est avec un sourire accompli qu’elle accueillit le retour d’Helga, une fois qu’un grand flash blanc l’ait happée et ramenée dans le temple.

 « Eh bien ! Tu as su me maintenir en haleine, et tu m’en vois ravie. Tu ne t’es pas contentée d’attendre les indications de celui qui devait te guider, tu t’es aussi emparée des autres forces qui pouvaient t’amener à ton but… Non, vraiment, c’était bien mené. »

Le regard de la Renarde se fait chaleureux ; l’épreuve de la fille d’Athelstan et de Lucie avait bel et bien été une réussite. Nul doute qu’elle ferait une excellente disciple, prête à se débrouiller de n’importe quelle situation sans perdre le fil.

« Bon, ce n’est nullement la peine de faire durer le suspens plus longtemps, je pense que tu l’as compris - je t’accueille volontiers parmi mes disciples, Helga. Porte fièrement les valeurs qui sont miennes, sois digne fille de la Renarde. »

La Déesse relève le menton, toisant avec une forme de fierté chaleureuse sa toute nouvelle recrue, et disparut dans un tourbillon d’étincelles enflammées.
Lesquelles, au lieu de se dissiper, se rassemblèrent en un autre point pour former le glowstick de la louve.

Helga

Et la lumière fut.
Soudain prise dans un éclat de lumière, elle ferme les yeux de surprise, la lumière la brulant après tant d’obscurité. Quand elle rouvre les yeux, après plusieurs clignements, elle est dans le temple, et la déesse Renarde est apparue devant elle.
Son visage s’illumina de joie, en réalisant qu’elle avait réussi. Un grand sourire se peint alors sur son museau, et ses yeux vairons brillèrent de bonheur. Elle avait réussi !

La déesse disparut en un tourbillon d'étincelles et un glowstick descendit lentement à sa place, que Helga prit dans sa patte.

Elle n'avait pas composé de rimes pour ça, alors, d'un voix légèrement tremblante d'émotion, elle souffla un :
"Merci!"

Elle attacha le glowstick à son épaule grâce à une chainette, et s'inclina, avant de prendre le chemin du retour à la maison. Tant de choses à racconter.
Tant de choses à vivre.
Tant de choses à imaginer.