Mon coeur se lie au vôtre (Ajani)

Le jour était tout juste levé, révélant une journée qui serait gris et peut-être pluvieuse, lorsque l'Oracle fut tiré de son sommeil. Il avait passé pour une fois une nuit moins morcelée que d'ordinaire, peut-être parce qu'une part de son esprit était soulagé d'avoir fait les choses correctement pour dire au-revoir à Limule, peut-être parce que les visions apportées par Yurai lui avaient procuré un bonheur et un espoir difficiles à décrire. Il était revenu quelques jours auparavant de son expédition chez les Raeders, et avait été comblé comme toujours de retrouver la silhouette chaleureuse de sa bien-aimée. Dormir contre elle, s'enivrer de son odeur et de sa présence, était un remède puissant contre bien des malheurs de son existence. Il était donc frais et reposé lorsqu'il quitta le nid ce matin-là et s'engagea dans le Dédale pour aller rendre visite à Yurai. Il le faisait sans réfléchir, tant c'était là un trajet qu'il connaissait par coeur. Ses pattes avalaient machinalement la distance alors qu'il songeait aux différentes choses qu'il souhaitait faire dans la journée - chasser, aller faire un tour à la Bibliothèque pour consulter quelques ouvrages anciens, aider à préparer leur action pour déplacer le Spinosaure, se rendre au temple en faisaient partie, entre autre.

Quelle ne fut pas sa surprise, alors qu'il atteignait l'entrée, de voir se découper sur le rond de lumière une silhouette familière, et dont la présence ici était complètement inattendue. Il quitta ses pensées et redressa les oreilles tandis que son pas ralentissait. L'odeur du sel vint chatouiller ses narines, mélangée à celle bien caractéristique du loup devant lui. Il émergea au grand jour pour le rejoindre à l'entrée et lança :

"Abysse ? Tout va bien ?"

Le second Raeder était seul et n'avait pas l'air spécialement heureux. Il avait la tête et la queue basse, le visage allongé en une expression un peu triste et perdue - même si ses yeux et sa large mâchoire rendaient parfois plus compliquée la lecture de ses émotions, l'Oracle en aurait juré. Le fait qu'il soit venu jusqu'ici, comme pour chercher un Nakhu, serra légèrement la gorge d'Ajani de la crainte d'une mauvaise nouvelle. Il s'efforça de garder cela dans les barrière de son crâne, sans laisser autre chose que son aura de bienveillante tranquillité autour de lui.

Le langage corporel d'Abysse répondit bien avant ses paroles : non, de toute évidence il n'allait pas bien. Aplati au sol, faisant paraître la silhouette de l'Oracle encore plus écrasante, il s'approcha de lui et finit par s'asseoir. Le lion blanc le laissa faire, intrigué, et l'écouta sans l'interrompre tandis qu'il exprimait ne pas se sentir bien. Il pouvait y avoir une infinité d'explications à ce mal-être, et il décida de ne pas faire de suppositions trop précises. Simplement d'être là pour Abysse, qui avait de toute évidence besoin d'une oreille attentive.

"Bien-sûr." Répondit-il en s'approchant d'un pas pour gratifier le pirate d'un petit coup de museau affectueux sur l'épaule. "Viens, marchons." Ajouta-t-il doucement en invitant son comparse à le suivre.

Le dédale qui était la porte d'entrée de l'actuel camp Nakhu avait l'avantage d'offrir un abri et de permettre aux loups qui le souhaitaient de s'isoler pour quelque raison que ce soit, sans se retrouver ni au milieu des autres loups de la meute, ni à la merci des intempéries de leurs terres septentrionales. Ils s'enfoncèrent donc dans ces chemins qu'Ajani connaissait par coeur mais qui auraient perdu la plupart des loups. Peu à peu, les odeurs de la meute laissèrent palce à celles de la terre, des profondeurs. Un parfum qui n'était pas sans rappeler celui qui habitait les grottes de Morne-Oeil. Peut-être Abysse sy' sentirait-il plus à son aise. Le lion blanc ne parla pas, laissant tout loisir à son compagnon de route d'ouvrir la conversation lorsqu'il s'en sentirait prêt.

Le silence dura un moment avant que le loup des mers ne prenne la parole. Mais l'oracle attendit, laissant ses pensées suivre le rythme de leurs pas sur la pierre humide, des bruits qu'ils entendaient parfois dans de lointains tunnels, de la respiration de son congénère. Il prit bien soin de ne rien laisser s'échapper d'autre de son aura que l'apaisante tranquilité qui le caractérisait le plus souvent pour être certain de ne pas plonger Abysse plus encore dans de sombres émotions. Il savait que, lors de l'enterrement de Limule, le loup marin avait essuyé de plein fouet la tristesse de l'Oracle. Une part de lui s'en voulait de lui avoir fait subir cela, et il ne souhaitait pas qu'il fasse encore les frais de son pouvoir.

Finalement, la voix d'Abysse brisa le silence. Il commença par parler de Limule, et le lion blanc dut faire un effort tout particulier pour que des pensées qui surgirent aussitôt de lui ne s'échappe rien à l'extérieur. Il faisait toujours le deuil de sa jumelle, même s'il n'avait pas exactement le droit de le vivre comme tout un chacun. Il ne pouvait sy' consacrer qu'en méditant, seul, au cas où ses émotions le rattrapent. Sans doute ne le vivrait-il jamais plus réellement que lorsqu'il s'était autorisé à les laisser s'exprimer, en ce jour triste sur l'île de Morne-Oeil. Son épaule vint se presser contre celle d'Abysse, en un geste de soutien muet. La disparition de Limule étaient une douleur qu'ils partageaient, et ils n'avaient pas besoin de mots pour se comprendre sur ce point-là.

Puis le second Raeder parla de son fils et nouveau capitaine. Avec peine, il lui confia qu'il ne le comprenait pas, qu'il ne comprenait pas sa colère ni son attitude. Ajani avait compris depuis un moment déjà combien le loup bleu était sensible et bienveillant, et cette situation devait être terrible à vivre pour lui. Il tâcha de lui communiquer un peu d'apaisement et répondit prudemment, d'une voix grave et calme :

"As-tu parlé avec lui ? Est-ce que... tu lui as demandé pourquoi il était en colère ?"

Finalemet, la marche s'arrêta après un tournant qui referma sur eux les ténèbres douces des tunnels. Eclairé par les petites plantes phosphorescentes qui brillaient sur les murs, Abysse s'assit contre la paroi, l'air plus abattu que jamais. Sa voix était petite lorsqu'il répondit par la négative, d'un simple mot, aant de rabattre les oreilles et de se taire, le regard dans le vague. L'Oracle s'assit près de lui, sans le quitter des yeux. Abysse était suffisamment intelligent pour savoir que poser la question pouvait l'aider à débloquer la situation, alors il était évident pour le lion blanc que quelque-chose en lui l'empêchait de faire ce pas. Que craignait-il ? Craignait-il que ne se déchaîne contre lui une colère féroce et sanguinaire ? Ajani connaissait peu Chimaera, pas autant en tout cas qu'il ne connaissait le Second, et ignorait s'il était impulsif, violent. Il devait avoir en lui quelque-chose de responsable, pour avoir été nommé Capitaine. Mais d'autres meutes sur le continent leur avaient bien montré que certains chefs étaient sanguinaires et portaient en eux un feu belliqueux.

Alors qu'Abysse paraissait plongé dans ses pensées, les frissons qui le parcouraient finirent par attirer l'oeil du grand lion. Après un instant d'hésitation et alors que le pirate se redressait pour se remettre à bouger, il dégrafa sa cape d'un coup de crocs et la posa sur les épaules du pirate. Elle était grande et lourde - taillée pour une carrure bien plus imposante que celle d'Abysse -, mais au moins elle le couvrirait. Même sans elle, sa longue vie dans le nord avait immunisé Ajani contre la fraîcheur ambiante. Son pelage et sa crinière épaisse le protégeaient presque tout autant que la cape, qui était plus un ornement lorsqu'il ne se trouvait pas dans une terre de grand froid.

"J'ai un fils qui paraît habité de colère, ou de tristesse, lui aussi." Confia-t-il finalement à Abysse, puisqu'il lui semblait inutile d'insister sur le fait qu'il fallait briser la glace. "J'ignore pourquoi, et lors de notre dernière rencontre il s'est envolé avant que je ne puisse lui parler."

Il laissa échapper un soupir silencieux, alors qu'ils reprenaient leur marche à travers le boyau empli de nuit. Avant d'avoir des enfants, il avait eu la candide certitude que les enfants aimaient toujours leurs parents. Peut-être parce que lui-même n'avait pas eu une famille tout à fait commune et qu'il avait aimé ceux qui s'étaient placés comme tels. Mais l'amour revêtait des visages bien différents et bien plus complexes que la simple affection merveilleuse que les histoires racontaient.

"Vous aimez-vous ? Chima et toi ?" Souffla-t-il de sa voix grave.

Abysse avait baissé la tête. Sa silhouette en contre-jour des plantes luminescentes autour d'eux était étrangement déformée par la lourde cape. Il semblait à la fois plus grand, et plus petit, perdu dans ce tissu immense. La broche en forme de Corneille qui y était accrochée faisait jouer sur leurs pelages des relfets turquoises, et dans le noir ondistinguait dans les cheveux de l'Oracle l'éclat violet de son glowstick, ordinairement invisible, cachée dans son épaisse crinière. Le lion blanc laissa s'échapper un peu de son pouvoir pour que son aura se fasse apaisante, fraternelle. Lui ne vivait pas la situation tendue avec Cheza comme un échec, mais comme un questionnement. Une remise en question. C'était sans doute ses nombreuses méditations et sa proximité avec Yurai qui lui avaient donné ce recul-là - peut-être un peu l'âge aussi, puisqu'il commençait à avoir accumulé les années.

Des perles brillèrent au coin des yeux d'Abysse, serrant le coeur de l'Oracle. La situation du pirate était un peu différente de la sienne, puisque son fils était aussi son Capitaine. Un drôle de rapport entre eux - peut-être Chimaera avait-il peur de le décevoir ? Ou se sentait-il obligé de se montrer un peu âpre pour montrer que la dominance n'était plus du côté paternel maintenant qu'il était placé au-dessus ? Mais il doutait fort qu'Abysse eut exprimé à un moment ou un autre le désir de garder l'ascendant sur son fils. Ca ne paraissait pas être son style.

Il pressa à nouveau son épaule contre celle d'Abysse et sa voix grave murmura :

"Ce n'est pas fini. Tu es toujours un père." Il baissa légèrement la tête pour être à la hauteur du loup bleu, et aussi pour que son visage soit éclairé par la lumière des plantes accrochées au mur.

Tant qu'il vivrait et que ses enfants vivraient, il y aurait toujours un moyen de renverser la vapeur, d'apprendre des erreurs commises, d'aller de l'avant.

"Qui sont tes autres enfants ?" Demanda-t-il doucement.

Aux paroles du loup bleu, l'Oracle comprit pourquoi le rejet de Chimaera revêtait une telle importance pour lui. Des trois enfants qu'il avait eus, il était le seul qui lui restait. Ajani n'osait imaginer la peine que cela devait être de perdre un enfant. Il en avait eu une quasi-expérience lors de la disparition de Moineau - dont le souvenir parfois venait encore hanter ses cauchemars malgré les nombreuses années écoulées depuis le drame -, mais elle n'était pas de son sang. Il n'avait pas vu sa compagne la porter, ne l'avait pas vue naître. Si cela devait arriver à nouveau, cette fois-ci l'un de ceux qu'Eva avit portés... Il ignorait comment il réagirait. Et Abysse avait dû supporter en plus de cela le départ d'un autre enfant, cette fois-ci volontairement. Le seul qui était demeuré ne lui montrait pas d'amour. Comme il était injuste qu'un loup si gentil eût à ce point une famille brisée par le destin.

Le lion blanc avait conscience de ne rien pouvoir faire pour effacer le passé ou soulager la peine de son ami. Il resta silencieux un moment, puis dit doucement :

"Est-ce que vous parlez d'eux, parfois ? Avec Chima ?"
Lui ne parlait jamais de Moineau.

Il paraissait inévitable que le Capitaine eût été lui aussi blessé par ce qui était arrivé à sa famille. Avec cette histoire, il le voyait désormais sous un angle un peu différent. Bien-sûr, il n'irait pas aborder le sujet avec lui à moins que le fils d'Abysse ne le lance par lui-même... Mais il voyait à travers sa froideur la marque, peut-être, d'une douleur cachée.

Il avait peur. Peur de son enfant.
Quelle terrible chose ça devait être.
Même si l'Oracle n'était pas extrêmement proche de chacun de ses enfants - de sang ou non - il n'avait pourtant pas atteint ce stade-là. Cheza était une ombre au tableau, Cendres un peu aussi. Mais il était loin d'éprouver à leur égard quoi que ce fut qui ressemblât à de la peur. Son aura se fit un peu compatissante malgré lui, parce qu'il ne trouvait pas les justes mots pour exprimer son soutien à Abysse et le consoler de sa peine. Peut-être simplement car à part en étant présent, il ne pouvait pas avancer à la place de son ami. Il garda le regard sur lui, grande présence silencieuse, alors que ce dernier relevait la tête pour lui demander son avis. L'oracle ne voulut pas répondre à la hâte, parce qu'il ignorait quelles pouvaient être toutes les conséquences de cette réponse. Pourquoi Abysse craignait-il tant son fils ? De quoi avait-il peur ? Qu'il le tue ? Qu'il le chasse ? D'une simple dispute - le loup bleu abhorrait visiblement le conflit, donc c'était une possibilité.

"De quoi as-tu peur, exactement, venant de lui ?" Demanda-t-il doucement.

Il ne souhaitait pas au Second de se mettre en danger, loin de là. Dans son esprit, l'image du Capitaine pirate était flou te incertaine. Il ne l'avait pas assez côtoyé pour pouvoir le jauger et juger de ce qu'il y avait à craindre de lui. Il espéra qu'Abysse avait simplement peur qu'il ne l'aime plus. Mais il pressentait quelque-chose de plus.. sombre. De moins symbolique.

[Pardon, je croyais que j'avais posté mais en fait c'était juste enregistré dans mes brouillons D8]

Son épaule revint presser celle de son ami avec délicatesse, soutien muet bien plus parlant que les mots. Son visage se fit triste lorsque le loup bleu lui répondit sans détours ce qu'il craignait, parce que c'était bien chagrinant à entendre. Comment était-ce possible ? Comment pouvait-on en vouloir à ce point à Abysse ? Il avait du mal à se figurer son ami être suffisamment provoquant, irresponsable ou fier pour que les choses aillent si loin. Pour que l'on aie envie de s'en prendre à lui. Il était tant pétri de bonnes intentions, était d'une si grande gentillesse et d'une si belle sensibilité. Il y avait là un point que l'Oracle ne comprenait pas, et ne comprendrait sans doute qu'en demandant au concerné la raison de tout cela.

Il hocha la tête lorsqu'Abysse lui dit qu'il ne pourrait s'en prendre à lui, car c'était son enfant. Qu'il ne se défendrait pas face à lui, et c'était là quelque-chose que le lion blanc appréhendait évidemment. Il n'avait jamais eu à se poser la question de ce qui se passerait si un membre de sa famille l'attaquait. Lorsque ç'avait été le cas avec Rhaegar, il s'était contenté de le repousser, assez pour ne pas se mettre en danger mais pas suffisamment pour que l'ours noir ne fut blessé. Il s'était fait muraille face à sa colère, afin qu'elle se calme avant qu'ils puissent discuter. Que se passerait-il si Cheza, Nymeria ou même Hedwige ou Miru cultivaient un jour suffisamment d'animosité à son égard pour en venir aux griffes et aux crocs ? Un frisson courut le long de son dos à cette pensée. Il se promit d'y réfléchir, parce que c'était une question qui soudain revêtait une importance.

"Si tu te sens en danger chez toi, tu peux venir ici." Murmura-t-il.
Je te protègerai, voulait dire cette phrase.

"Pour prendre le temps de réfléchir, de... mieux comprendre ? Avant d'aller lui parler." Ajouta-t-il.

Il ne voyait pas le loup bleu s'en aller vivre loin de chez lui, mais les terres Nakhus offraient une retraite paisible et bienveillante, qui permettait de mettre sa vie entre parenthèses pour se pencher avec plus de sérénité sur les problèmes auxquels on faisait face.

"Je peux aussi t'accompagner un jour pour lui parler, si tu veux."

Il offrit un sourire encourageant à son ami.

[T'inquiète vraiment pas aha, ça arrive]

Il avance toujours, telle l'âme perdue qu'il était sans vraiment savoir ou il allait. Son corps était si fatigué, ainsi que son esprit de devoir décortiquer tout, et assembler au max. Abysse ne pensait même plus à présent, si bien que quand Ajani revint vers lui, c'est son regard vitreux qui vint rencontre ceux du mâle en face de lui, il peinait tellement à suivre. En danger? Ici? Il ne savait pas trop, son devoir était de protéger les siens au final, il serait alors aussi un très mauvais second s'il venait à déserter son post. Du moins si c'était pendant un petit temps, donc ce n'était pas possible.

Puis aussi, peut-être que son fils serait encore plus méchant s'il voyait que son père avait été chercher du soutien et de l'aide chez quelqu'un, chez un Nakhus, à l'oracle lui même d'ailleurs. Il prendrait sans doute ça comme une faiblesse, encore venant de son misérable père, ou une simple trahison? Abysse ne comprenait tellement pas les émotions, les sentiments de la même façon que tout le monde. C'était tellement compliqué ce monde ici.

"-Moi ne sais pas, Ajani!" Il le regarde. Il était toujours aussi perdu, mais plus léger, plus soulager. Un peu, son esprit revient doucement, il cherche ses mots tellement c'est compliqué. "Moi dois juste espérer le mieux! Voilà tout!" Ses pattes tremblotes, frôlant limite l'éternuement par son angoisse qui le rendait si fébrile. "Toi être si gentil avec moi.... moi accepte pour aujourd'hui d'avoir un petit endroit pour dormir un peu au chaud. Moi repartira plus tard... moi payera mon séjour, promesse d'Abysse!" Il tentait de toujours faire ses promesses. Oui.

Il était difficile de déterminer si au fond de lui quelque-chose allait mieux ou non ; le loup bleu était par bien des aspects plus subtil et difficile à lire que la plupart de ses congénères. C'était sans doute cette sensibilité qui le rendait si unique et si complexe. Il était sans doute aisé de se rendre compte, pour tout ceux qui le connaissaient, qu'ils n'avaient jamais rencontré pareil loup au cours de leur vie. L'Oracle finit par lui adresser un sourire amical et l'inviter à le suivre jusqu'au Sanctuaire. Il faisait confiance au pirate pour ne pas y guider un jour quelqu'un de mal intentionné - et de toute manière en ne s'y rendant qu'une seule fois il était peu probable qu'il parvienne à donner de précises instructions pour y retourner.

"Allons partager un repas, et demain matin tu pourras retourner à Morne-Oeil, quand le soleil sera de nouveau là." Souffla-t-il en cheminant aux côtés de son ami, toujours revêtu de sa cape trop ongue qui trainait sur le sol et dont lui n'avait pas besoin.

Le soleil finissait toujours par revenir.
Dans le ciel et dans les coeurs.

[Fin pour moi :hearts:]