Que le manteau de la nuit vous recouvre de ses étoiles ▒ libre !

Imaginaire a écrit:

Susie

On ne pouvait plus se faire les dents sur de la caillasse en paix…
Les pitreries de ses frères sortirent Susie de son activité et la déterminèrent à aller leur apprendre une bonne leçon : s'il était question de rapport de force, la louvette devait forcément s'en mêler. Et, si possible, sans avoir recours à la force physique. Dans l'idéal, elle se voulait tellement intimidante qu'elle n'ait pas à en venir aux pattes.
Mais bon, tant qu'à revenir vers eux, autant se rendre utile. Elle lâcha un soupir et adressa un regard au tas de minéraux. Elle entreprit d'en entreposer plusieurs dans son bandana, en tenant l'extrémité la plus éloignée de son cou du bout des crocs.

Une fois revenue près de sa fratrie, elle laissa tomber le tas de pierres le plus bruyamment possible. Elle se dressa ensuite de toute sa hauteur, un sourire dément distordant sa gueule et laissant apparaitre les crocs qu'elle avait particulièrement imposants, son regard en revanche caché sous sa frange. Et elle attendit. Silencieusement. Le genre de silence qui en vient à devenir dérangeant, tellement il paraît inhabituel, anormal, hors contexte ; et qui amène incontestablement à faire taire ceux qui étaient jusque-là trop bruyants et souvent dissipés.

Codage par Libella

Ce ne fut pas un loup qu'elle connaissait qui vint à elle, mais en revanche ce fut un autre congénère ailé. C'était cependant là leur seul point commun physiquement parlant. La louve qui arrivait était toute vêtue de noir, d'or et d'un peu de blanc. Son pelage, comme les plumes de ses ailes, était lisse et serré, luisant à la lumière solaire. Hedwige ne put toutefois s'empêcher de remarquer que, comme sa mère Eva, l'inconnue avait des pattes arrières qui ressemblaient à celles des volatiles. Si celles de la Pie étaient longues et crochues, ici en revanche elles étaient épaisses et palmées. Sans doute particulièrement adaptées au mode de vie des Raeders, dont elle portait l'odeur un peu âcre sur le poil. Puisque c'était un Raeder que la Nakhu cherchait, c'était très bien.

"Je ne suis pas sûre..." Répondit-elle évasivement, un peu pour cacher qu'lele ne savait pas exactement ce de quoi il s'agissait. "C'est un paquet pour vous... Quelque-chose que vous avez demandé à mon père... à l'Oracle Ajani."

Mais à peine avait-elle ouvert les babines pour répondre à sa seconde question qu'une silhouette familière émergeait de l'eau, non loin. Ann, la Sorcière. Les oreilles d'Hedwige se redressèrent légèrement. Même si cette louve était étrange, au moins c'était une tête connue. Elle parla avec ce même ton un inhabituel qu'elle avait employé lors de leur première rencontre, mais son visage et son allure étaient nettement moins intimidants maintenant que la tachetée se trouvait perchée sur de hautes pattes, telle une cigogne. Ou peut-être était-ce simplement car la pirate avait revêtu un visage avenant, et qu'elle ne lisait dans ses yeux nulle malice. Hedwige avait encore la candeur de croire ce que disaient les yeux, et sa tension retomba légèrement.

"J'ai ceci pour vous." Dit-elle en désignant le paquet du museau. "Père m'a dit... Que vous l'aviez demandé."

Puis, avisant l'agitation et le chantier qui régnait sur la plage au-delà du bras de mer, elle suggéra un peu timidement :

"Je peux aider... pour le transporter sur votre île. Et pour d'autres choses aussi."

Elle déploya légèrement ses ailes comme pour illustrer le pourquoi il serait évidemment plus simple qu'elle s'en charge. Puis elle baissa un instant le regard, inspira, et le releva pour le poser dans celui d'Ann.

"Je suis également envoyée pour parler à votre chef... Il y a eu un incendie, à la Bibliothèque.." Elle laissa passer un court silence. "Les choses vont changer pour les Nakhus."

Et le travail avançait, et la tour de pierre s'érigeait lentement, au fil des heures toujours un peu plus hautes. Ann était si fière de voir les pirates travailler ensemble, elle était si heureuse que de voir une si belle cohésion d'équipage. Nulle doute qu'à partir d'aujourd'hui, la tribu ne pourrait que progresser.

Elle sourit à la fille d'Ajani, tête et oreilles vers l'avant, comme dans un signe de respect, de gratitude pour la mission effectuée à bien.

« Je te remercie petite mouette. Ou plutôt jolie chouette. Comme convenu, nous, pirates, devrons à ton père le service de son choix pour ce précieux artefact. Tout comme je te donne ma parole de sorcière que je te suis redevable pour son transport. Ton aide nous serait très appréciable, oui ! Mange d'abord, nous avons du poisson séchés, fumés ou crus sur des écorces de l'autre côté. »

Elle s'apprêtait à repartir à la nage, quand la voix de la louve ailée lui revint. Elle se tourna à nouveau vers elle et fronça les sourcils.

« Notre Capitaine n'est pas encore rentré. Il était en voyage chez vous, ces jours-ci. Dès qu'il sera revenu, vous en discuterez. Si c'est urgent, je t'écoute... »

Qu'avait-il bien pu se passer ? Dire que quelques jours en arrière, elle y avait été avec ses moussaillons. Elle avala sa salive, le gorge sèche. Quels changements pour les Nakhus ? Et en quoi ceci les concernait, eux forbans ? Elle attendait la fin de cette discussion, pour ré-inviter l'Aviaire à les rejoindre sur Morne-Oeil et reprit le travail sous le soleil déclinant.

De leurs côtés Mary et Eros s'esquivèrent pour aller remplir leurs ouailles discrètement tandis que les louveteaux, eux, finissaient finalement de se chamailler avec aucun vainqueur. Makara se retrouvait avec un trou à l'oreille dont sa mère ne serait sûrement pas très fière et Cimerii lui, portait sur l'épaule les traces sanguinolentes des griffes de son cadet. Se positionnant à l'opposer l'un de l'autre en se regarder le plus méchamment possible, ils reprirent leurs souffles.
L'enfant pâle comme la lune se remit rapidement à travailler, cimentant les pierres à l'intérieur de l’édifice qui se construisait toujours plus haut, la pénombre à l'intérieur de la tour se faisait plus impactante et donc plus bienvenue pour lui qui supportait mal l'ardeur du soleil estivale. Ainsi de ses coussinets il lissa les joints de ciments au mieux, en grimpant les nouvelles marches une à une. De son côté Makara pestait contre lui-même ne n'avoir pas su battre son frère et préféra rester dehors à observer, non loin de la louve frisée. Il lui jeta d'ailleurs un regard en coin, l'étudiant plus soigneusement maintenant qu'il en avait la possibilité.

Etape 2 Construction - 7/10 avant mes dés
Dé 1 Ann +2
Dé 2 Mary 0
Dé 3 Eros -1
Dé 4 Cimerii +2
Dé 5 Makara 0

10/10
PHARE TERMINE Merci à tous !