Nouvelle histoire · Libre

Nouvelle histoire

Poser une patte, puis une autre.

Il ne sait pas s'il aurait dû aller par là, quitter la forêt qui ressemble au moins un peu à celle d'où il vient. Il n'aime pas ce nouveau paysage, une étendue avec quelques pauvres brins d'herbes perdus dans une terre sèche et des roches tristes. Ça ne lui inspire pas confiance, alors il quitte son ornement de bois et pousse sa capuche sur la tête. Il n'a pas envie de faire une insolation.

Inspirer, expirer.
Poser une patte, et se stopper.

Il a mal aux pattes, les éraflures de la matinées se remettent parfois à saigner à cause de son acharnement. Il essaye de se mettre à l'ombre et panse tant bien que mal les petites perles rouges qui naissent entre ses poils. Peut-être que celles-ci ne feront pas de cicatrices. Il lave toujours bien ses plaies, mais elles finissent quand même par se couturer. Il devrait peut-être apprécier ça, à défaut d'un tableau virginal causé par un nouveau cycle.

Il ferme les yeux.

La soif rend sa langue pâteuse quand il ouvre la gueule pour soupirer.
C'est une nouvelle histoire qui doit commencer, une où peut-être la malédiction pourra être brisée. Cette terre lui semble pleine de magie... Mais l'incertitude est pourtant là, et la fatigue le rend grognon. Tout reste encore à écrire, et c'est déjà épuisant.

Son mal être avait duré plus d'une journée. De longues heures atroces, à subir cette douleur qui irradiait dans son crâne. A se forcer à ne pas s'arracher ses cornes. A être vulnérable ! A se terrer comme une vulgaire proie. Détestable situation. La nuit avait apporté un peu de fraicheur bienvenue. Peu à peu la souffrance avait diminué. Mais cela avait été si long. Une expérience qui le dégouta profondément de remettre les pattes dans le grotte du Raptor. Parce que çà venait forcément de Lui. Il lui avait sûrement transmis une maladie ou un truc comme çà. En même temps, l'eau là-bas était verte. Pas étonnant qu'il ne fut pas nomal ce Dino. Heureusement pour Fenouil, ses Ancêtres lui avaient apporté leur protection. Il n'était pas mort. Personne ne l'avait attaqué. Il avait survécu à cet horrible mal de tête.

Le voilà donc de nouveau opérationnel. Bien campé sur ses quatre pattes. Pressé de quitter ces ruines qui renvoyaient tant les rayons du soleil. Trop de blanc. Mauvais pour la tête. C'était qu'il avait soif en plus ! Et faim ! Il avait perdu un peu de poids avec tout çà. Mais c'était plus les entrainements loupés qui l'agaçaient. Fallait qu'il garda toujours la forme. Toujours avoir un corps prêt pour le combat. Et il avait perdu plusieurs jours.

Il décida de rattraper son retard en courant. Histoire de bien réveiller ses pauvres muscles. Çà tirait. Ils étaient restés trop longtemps peu sollicités. Il avait l'impression d'avoir vieilli. Il n'aimait pas çà non plus. Il se mit alors à improviser quelques bonds. Course, saut, reprise de la course, encore un saut. Ce fut avec cette étrange méthode de déplacement qu'il laissa définitivement les ruines derrière lui.

Il rejoignit rapidement la Plaie du Monde. Zone morte. Peu de cachettes. Peu accueillante pour un Sans-Tribu. Mais avec un champs de vision excellent pour anticiper toute approche de Prédateur. La présence de nombreuses failles lui permit d'adapter son exercice de façon plus ardue. L'échauffement était terminé. Maintenant, il pouvait s'amuser à bondir au-dessus de blessures de la terre. Il passait moins pour un débile avec de vrais obstacles. Même si il n'y avait pas de spectateur.

Enfin, pas sûr de cette dernière information. Parce qu'au moment où ses pattes atterrirent de l'autre côté d'une énième crevasse, ses yeux remontèrent. Pour vérifier l'horizon et assurer sa sécurité. Comme après chaque saut. Et là, il y avait un truc qui clochait. Un truc blanc dans ce paysage moche. Il pensa encore à des rochers. Mais les rochers çà bougeaient pas. Pas tous seuls. Et il n'y avait personne pour les pousser derrière. Donc, c'était pas des cailloux.

Il ralentit sa course et comme il voulait vérifier si c'était dangereux pour sa vie, il prit la direction de la chose. Chose qui devint silhouette au fur et à mesure de sa progression. Encore quelques mètres et son regard bleu finit par comprendre. Un bête loup. Au pelage clair. Tout simplement. Pas de menace immédiate.

Ce fut son état qui l'intrigua et le força à ne pas faire demi-tour. Il y avait une odeur de sang dans l'air. Machin devait être blessé. Il voyait pas sa tête en plus. Il n'avait pas l'air en méga forme non plus. Mais il n'était pas assez proche pour s'en assurer. Toujours une histoire de prudence. Il finit par s'arrêter et par interpeller directement l'autre.

"T'vas mourir ?"

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Une ombre.
Pas celle où il se repose. Elle appartient au corps d'un autre être qui s'est approché, dont il n'a même pas sentit l'odeur. Ou n'a-t-il pas prêté attention ? Il ne sait dire tant les deux peuvent être possible. La constatation l'oblige à relever la tête de ses petites coupures et découvrir... découvrir.

Une corne en plein milieu du museau, et comme disques derrière les oreilles qui se couvrent de piques. Il met bien une seconde à comprendre qu'il s'agit d'un morceau de son anatomie, que ce n'est pas un ornement comme lui. Dès qu'il réalise cependant une sueur froide s'empare de son corps et ses yeux s'ouvrent gros comme des soucoupes. Il n'arrive qu'à se recroqueville et s'écraser sur le sol face à cette présence qui l'intimide, l'effraie, le soumet.

Toute pensée s'échappe, surtout face à la question. Après quelques respirations intenses c'est l'inconscient qui prend le relai, parce que toute question exige réponse, c'est ce qu'on lui a appris. Hélas, quand l'inconscient est aux manettes il s'étale encore, et encore pour pallier à la panique.

"Je- Oui ? Non, pas là maintenant. J'aimerais mieux pas mourir, si c'est possible de pas m'encorner par pitié."

Ses yeux blancs sont vissés sur le sol, la cape blanche remonte sur ses épaules claires et laisse voir les cicatrices, par dizaines. Sa position ne cache absolument pas sa queue brisée en deux endroits. La patte avant droite qui a une drôle de forme s'étudie pour qui a plus de cinq de QI comme ayant subie le même sort. Ça, avec son corps tout chétif sous le poil ondulé.
Il aimerait bien ne pas mourir encore, ce serait bien.

Enfin, si ce loups si étrange le veut bien.

Ah bah, il ne s'attendait pas à une réaction de soumission comme çà. Sa question n'était pas effrayante pourtant. Et il n'avait même pas montré ses crocs. Il avait peut être été surpris ? Il y eut un petit moment de flottement. Et Fenouil se mit à penser qu'il n'obtiendrait pas de réponse de ce petit qui voulait se planquer dans le sol. Hé ! Peut être qu'il n'avait plus de langue ! Ou qu'il avait pris un sale coup dans la gueule ! C'était pour çà qu'il cachait sa tête !

Ah non. Il venait de prouver le contraire. Il savait parler. Même si ses mots n'exprimèrent que de la peur. Des bonnes paroles de gros trouillard. De faible inutile. Mais ce corps qui se dévoilait lui offrait d'autres informations. Ses yeux de glace se posèrent sur chacune des cicatrices, puis sur l'une de ses pattes et sa queue. Bref, il le scannait du regard sans gêne. Cherchant à savoir dans quelle case ranger cet individu. Intéressant ou pas ?

C'était un cas difficile. Il n'avait pas le stature d'un combattant. Pourtant il était marqué comme un jeune guerrier. Preuve qu'il avait dû tout faire pour survivre un jour supplémentaire. Et qu'il avait réussi vu qu'il se tenait devant lui. Alors, pourquoi il restait comme çà ? Il ne méritait pas d'être là ou quoi ?

"Arrête de t'enterrer. T'es vivant. Pas besoin de t'achever."

Cà servait à rien de creuser sa propre tombe. Il redeviendrait poussière bien assez tôt. Une rencontre avec un Prédateur et crouic ! Fin de la vie.

"Il est dans l'coin celui qui t'a amoché ?"

Devait-il s'attendre à voir débouler un ennemi ? Fallait rester en alerte et pas s'asseoir même si il en avait envie. Il aimerait bien pouvoir au moins boire un coup avant de devoir engager un combat.

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Il est si bizarre, ce loup.
Il ne sait pas s'il doit s'inquiéter de la façon qu'il a de le scanner de haut en bas. Mais comme l'autre n'esquisse aucun mouvement vers lui il n'y a plus que deux possibilités : soit il a compris qu'il n'y avait pas assez de viande sur ses os pour être un bon repas, soit il ne cherchait pas à s'en faire un repas tout court. Il fronce les sourcils quand le loup étrange parle, incertain du sens de ses mots.

"Je m'enterre p-"

Oh, il voulait peut-être dire qu'il se minait tout seul. Ça a déjà plus de sens que l'interprétation littérale. Il veut rectifier quand, trop tard, l'autre mâle est passé à et chose et a posé une nouvelle question. Habitué aux conversations qui changent trop vite pour lui, Lùgh rebondit. Si celui qui lui a fait ça est là ? Ce n'est pas une personne, ou un prédateur. Mais cette réponse est un peu longue, un peu trop chargée de choses à expliquer. Il ne sait pas si l'autre comprendrait, ou a envie d'entendre son monologue... il n'est pas certain de vouloir tout déballer non plus. Puis il ne saurait même pas par quel bout le prendre.
Alors...

"Non."

Ses oreilles se baissent un peu plus loin dans sa capuche, et il sent déjà ses yeux s'humidifier.
Tant d'anxiété, tant d'anxiété. Il se redresse un peu, histoire d'avoir l'air moins enterré comme dit l'autre, et parce qu'il a besoin de bouger quand c'est comme ça. Avec une inspiration, il ose reposer ses yeux sur celui qui lui parait géant et moitié prédateur.

"... Tu es qui ?"

C'est bien, un nom, c'est une bonne base pour une discussion.

Cette réponse ne pouvait pas lui faire plus plaisir dans ce moment-là. Pas d'ennemi furieux à craindre. Pas d'énergie à dépenser dans une haute vigilance. Il pouvait souffler un petit peu. Se remettre de ses sauts au-dessus des failles. Penser un peu à lui et oublier les dangers du monde extérieur. Temporairement. De toute façon, nul ne pouvait passe inaperçu sur cette plaine. Ses sens l'alerteraient bien assez tôt en cas d'arrivée menaçante. Il se permit de se concentrer un peu plus sur son blanc congénère. Pour lui accorder un peu d'attention dans ce désert de solitude.

"Un Sans-Tribu."

Oui, c'était l'étiquette qui lui collait le mieux. Même si il ne l'aimait toujours pas. C'était si difficile de sortir de cette case. Çà faisait tellement d'années qu'il parcourait en vain ces terres. Jamais il n'avait trouvé trace des siens. Peut être qu'il devrait accepter et se résigner ? Mais ne serait-ce pas faire preuve de faiblesse ? Il ne pouvait pas être faible. Sa fierté l'interdisait. Mais il n'avait pas envie de penser à çà. Il ferma ses paupières, faisant barrage à ses pensées. Avant de les rouvrir et de faire des efforts de sociabilisation. Çà lui ferait penser à autre chose tiens.

"Et toi ?"

Il remarqua qu'il cherchait moins à faire qu'un avec la terre. C'était mieux. Même si tout ce qui émanait de cet inconnu n'était pas fameux. Il était vraiment vraiment tendu. Encore plus que Fenouil dans un lieu totalement inconnu et dangereux. Oh ! C'était sûrement çà ! Il devait être perdu ! Bon, il avait pas choisi la meilleure zone pour se perdre. C'était triste ici. Pas très vivant. C'était peut être çà qui lui faisait tellement peur. La peur de l'inconnu, du vide et du silence. La peur d'être aussi exposé. Alors la solution était simple : bouger.

"J'ai soif. Viens ?"

Il se rappelait qu'il avait brièvement croisé un point d'eau. Quelque part. Dur de se souvenir de l'emplacement exact. Il subissait la douleur de son mal de crâne lorsqu'il l'avait vu. Mais çà n'avait pas été une hallucination, çà il en était sûr. Il suffisait de chercher un peu. De s'aider de son environnement. Ils pourraient parler en marchant si l'autre le souhaitait. Bon, fallait d'abord savoir si il était capable de se déplacer avec ses blessures. Et si il le voulait.

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Sans-tribu.
Ce n'est pas un nom... C'est un état. Et cette appellation lui rappelle bien plus que ce que l'autre peut bien imaginer. Le mot "tribu" il connait. Mais ce genre de terme lui évoque une histoire, qu'il n'est pas certain reflète la vie de ce loup si différent. Il a envie de poser la question pour voir s'il y a similitudes. Il s'en fait retourner une avant cela, et une proposition.

Pour la curiosité... Il se lève.
Peut-être aussi parce qu'être en présence d'un loup grand et cornu, aussi nouveau cela soit-il et un peu effrayant aussi, est mieux que la solitude. Ses pattes emboitent au mieux la foulée et il déglutit. Il ne sait pas comment aborder le sujet ou comment obtenir son nom du coup... Il visse un peu plus sa capuche pour recouvrir ses oreilles et inspire.

"Tu as été-" Il se coupe. "Chez moi, les... sans-tribu sont ceux qui ont été bannis. Tu as été banni de la tienne ?"

Avec un peu de contexte, la question est plus compréhensible.
Il a la pensée après-coup que ce n'est peut-être pas le bon genre de question à poser. Est-ce que ça va l'énerver ? Il va finir par l'encorner et l'envoyer valdinguer dans les failles s'il dit une bêtise. Il baisse le cou pour se prémunir d'un sale regard grâce à sa capuche et se met à baragouiner.

"Désolé ça me regarde pas, pardon je veux pas énerver aah..."

Il a si chaud.
Ses coussinets commencent à être un peu poisseux. Il faut... il faut qu'il change de sujet si l'autre ne veut pas répondre. Avoir des meilleures bases et la meilleure base c'est avec un prénom.

"Moi c'est Lùgh-"

Maladroit, mais il y a pire.

Il n'était pas si amoché que çà. Il venait de se lever pour le suivre. Tant mieux pour lui. Parce que ce n'était pas Fenouil qui l'aurait porté. L'entraide spontanée, il ne connaissait pas. Très peu pour lui de jouer au gentil avec les inconnus. Il ne le ménagea d'ailleurs pas, prenant son allure de marche habituelle.

Il s'immobilisa brusquement quand la question se répercuta contre son crâne. Lui, banni ? Quelle grossière idée ! Il était fier de son appartenance. Il avait toujours respecté la Matriarche et les Ancêtres. Il portait un nom bordel ! Piqué au vif par cette hypothèse, il avança sa lourde tête vers celle cachée de son camarade. Claquement sec des mâchoires tout près de ce qu'il supposait être l'emplacement de son museau. Unique signe d'avertissement. Il refusait de porter cette étiquette.

"Les bannis sont morts."

Dévorés par des Prédateurs car ne disposant plus de la protection de la Tribu. Il n'y avait qu'ici, que survivre ne nécessitait pas de vivre en groupe. Pas assez de dangers. Pas assez d'épreuves. Vie monotone et ennuyeuse. Peu trépidante. Il se retrouvait obligé à se trouver lui-même ses propres obstacles et divertissements. Comme pour le Spinosaure. Ou comme maintenant. Le voilà à marcher accompagné d'un être aux mots offensants. Qui tenait compagnie à qui ?

Les excuses ne tardèrent pas. Sincères au vu de son comportement soumis. Suffisantes pour faire souffler et reculer le loup-dino. L'insulte n'était pas volontaire. Pas besoin de correction. Il reprit son déplacement et reporta son attention sur le paysage. Il lança son regard bleu à la recherche du cours d'eau. Ils ne le voyaient pas encore. Mais il était là, coupant la plaine en deux. Fallait juste s'avancer encore pour deviner sa silhouette.

"Fenouil. Ma Tribu, je l'ai perdue."

Et ce n'était sûrement pas le petit Lùgh qui pourrait l'aider à la retrouver. Çà sentait à des kilomètres qu'il n'était pas du coin. Même ses mots l'avaient dit. Son fameux chez-lui. Et pourtant, il était seul. Deux errants dans un coin sinistre.

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Il a très bien fait de présenter des excuses.
Le claquement de mâchoire a suffit à lui faire regretter de ne pas les avoir présenter plus vite même. Il a tenté ensuite de cacher le petit début d'hyperventilation qu'il a eu en reculant un peu plus encore dans sa capuche. Tout en maudissant les bois décoratifs de l'empêcher de la visser devant son museau. Il est glacé de l'implication qu'ont ces mots sur le sort des bannis de chez lui. L'évidence de terres difficiles lui vient, qui explique la robustesse de ce loup et ses traits : ce sont des moyens de défense et d'attaque, là d'où il vient. Il est peut-être ici non pas d'avoir été banni mais pour chercher une terre plus clémente ?

Fenouil le coupe net dans sa réflexion, répond sans s'en rendre compte à la question interne de Lùgh.
Ce dernier ne sait pas si "perdu" est pour le coup un euphémisme. Et loin de lui l'envie de l'insulter à nouveau avec des paroles ou une question inconsidérée alors il reste silencieux une seconde tout en continuant de le suivre. Il darde les yeux autour de lui, en quête de quelconque problème qui viendrait de sa tare. Pour s'occuper d'une part, et de l'autre parce que s'il est trop distrait par la conversation il sent déjà un glissement de terrain pour former une nouvelle faille et une chute dedans.

Rien ne se passe.
Seul le silence occupe l'espace, peut-être le léger bruit du vent qui balaie cette terre dégagée. La nervosité ne le quitte pas, le silence en présence de quelqu'un a toujours été un signe de... de colère. Il se râcle le plus discrètement possible la gorge.

"... Ils sont beaucoup, dans ta tribu ?"

Il ne sait pas pourquoi il demande ça. C'est mieux que de poser la question qui lui est passée par la tête de "Perdue comment ?" alors soit, cette question ce sera.

Difficile d'être discret par ici. Le bruit de gorge attira simplement le regard interrogatif de Fenouil. Allait-il sérieusement lui demander la permission pour parler ? Tout çà parce qu'il avait claqué des dents ? Çà allait vite être chiant. Il n'était pas chef lui. Il s'en foutait de ce que faisaient les autres. Tant que çà venait pas perturber ses attentions. Ni mettre sa petite vie en danger. Ah, Lùgh se lança enfin. Apportant une nouvelle question. Il était bien curieux lui.

"Après les éclosions, oui. Après les attaques des Prédateurs, beaucoup moins."

D'une cinquantaine de têtes, ils pouvaient passer à une trentaine. Les petits étaient trop vulnérables, même avec leurs partenaires désignés. S'occuper d'un bébé, notre loup-dino n'en avait pas eu le temps. Il n'était pas assez âgé. Enfin, çà c'était il y a bien longtemps. Si il était encore chez lui, il n'aurait pas échappé à cette tradition. Il aurait eu un ou plusieurs jeunes dans les pattes. A devoir tout leur expliquer et leur apprendre les rudiments de la survie. Mmmh pas sûr que cela lui aurait plu. Il manquait souvent de patience. Heinly en avait d'ailleurs fait les frais. Chimaera un peu moins. Çà dépendait de leurs comportements en fait.

"Pourquoi tu t'caches ?"

Sa question englobait à la fois ce qu'il avait sur sa tête, mais aussi son attitude. Il se demandait toujours si l'autre était défiguré. Même si il ne comprendrait pas cette volonté de cacher une cicatrice. C'était une fierté ces marques sur le corps. Tout comme ses peintures étaient un signe d'appartenance et de croyance. Çà servait à montrer qui on était réellement.

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Les éclosions.

Pourquoi parle-t-il de ça, quel rapport avec un œuf ? Il a l'impression d'avoir un vide soudain dans la tête, à moins que... À moins que ce ne soit un pendant aux prédateurs qui tuent, qui mangeraient les bannis et les éclosions seraient celles des proies ? Plus de nourriture pour plus de survie, il peut comprendre ça. La survie de sa tribu dans son milieu hostile dépend de leur environnement et oscille beaucoup. Très bien.

La question suivante le paralyse un centième de seconde, avant qu'il ne reprenne sa foulée.
Ce genre de question, il a appris que ce n'était pas souvent une vraie interrogation. Il a appris. Alors, sa patte tordue droite se relève et dégage la capuche. Il ôte aussi le cercle des bois et les fait tenir dans le tissu abaissé désormais. Plus au naturel, les oreilles déchirées et les cheveux bouclés à l'air, il pose ses yeux blancs sur Fenouil.

"Je l'avais mise pour le soleil."

Il faut expliquer, pouvoir justifier de son action.
Son regard repasse vers le sol pour regarder où il met les pattes, parce qu'il ne manquerait plus qu'il tombe pour de vrai. Fenouil doit déjà le trouver bien bête, à se cacher dans sa capuche. Il a chaud de honte, encore plus que des rayons sur son pelage clair.

La réponse attendue fut encore mieux. Car elle se traduisit par un geste. Son congénère lui dévoila sa tête. Fenouil put analyser ce visage et rassasier sa curiosité. Il fut presque déçu. Il n'était pas si amoché que çà. Il avait bien quelques cicatrices regroupées sur le museau et une autre autour d'un œil. Des morceaux d'oreilles en moins. Mais rien de grandiose. Ah si, son regard était blanc. Comme son pelage. Et il possédait lui aussi ces touffes de poils sur son crâne. Le truc qui une fois mouillé devait t'empêcher de bien voir. Décidément il ne comprenait toujours pas l'intérêt d'avoir ce qu'ils appelaient des 'cheveux'.

"T'es pas moche."

Un simple constat. Plus pour lui-même que pour l'autre. Et puis, la véritable raison de cette attitude lui fut donnée. Le Soleil. Voilà le coupable. Voilà ce qu'il cherchait à fuir. Quelle étrange idée. Lui, le loup-dino il l'aimait bien. Il était habitué à vivre avec sa présence. Par contre, il craignait le froid. Tout l'inverse de Lùgh apparemment. Il devait être fort pour se planquer dans la neige.

"Faut bouger la nuit. Ou vivre dans la forêt cachée là-haut."

Il tourna la tête pour désigner les vagues silhouettes des montagnes au loin. Il se rappelait de son bref passage dans la Sylphe. Un endroit sombre et brumeux. Là-bas, il ne risquait pas d'être embêté par le soleil. Par contre, qui savait quels dangers rôdaient ? Faudrait analyser le terrain avant de s'y abriter. Un léger éclat droit devant eux, lui apprit qu'ils approchaient du cours d'eau. En tendant l'oreille, un léger frémissement pouvait être audible. Ils n'allaient pas tarder à pouvoir faire une halte.

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T'es pas moche.

La honte le quitte un peu, et il observe Fenouil à nouveau. Pas qu'il se considère laid, même barré de cicatrices comme il est ; l'entendre donne une petite note d'appréciation à son propre égard en plus. Ce n'est pas un compliment qu'a fait l'autre. Mais ce n'est pas négatif non plus.

Fenouil évoque ensuite une stratégie qui n'a pas effleuré l'esprit de Lùgh : voyager de nuit. Une idée simple et efficace pour éviter le soleil. Il contemple, lui qui a assez peu voyagé de nuit. Il se sait effrayé des choses qui peuvent rôder la nuit, surtout quand il ne connait pas ce qui peut exister par ici. C'est une possibilité à considérer cependant. Il cligne des yeux quand il entends parler d'une forêt cachée.

Il suit son regard tout en continuant d'avancer vers l'eau. La curiosité l'anime un peu plus, lui fait tendre une oreille.

"Elle est comment, la forêt ?"

Il a bien envie d'en entendre plus, ainsi il pourra s'y rendre et peut-être constater de lui-même donc. Après avoir fixé un peu il passe les yeux à nouveau devant lui histoire de ne pas se blesser à nouveau. L'eau se profile désormais et il se met à trotter un peu : il a soif également.

L'onde claire fait du bien quand il la rejoint, il pose les pattes dedans sans s'inquiéter de la température, et se met à boire à grand coups de langue.

Le loup-dino donna une brève description de la forêt, n'indiquant que les points nécessaires à la survie. Les détails avaient peu d'importance.

"Sombre. Brumeuse. Beaucoup d'eau et de proies."

De quoi combler tous les besoins vitaux. Çà pouvait ressembler à un parfait refuge. Mais il y avait ce brouillard. Il n'aimait pas trop sa présence. N'importe qui pouvait s'en servir pour s'y cacher. Proie comme Prédateur. Élément naturel à double tranchant en somme. Peut être qu'il aurait l'avantage avec son pelage roux pour se camoufler dans cet environnement ? Tout n'était que brun et feuilles rousses là-bas. Plein de champignons aussi. Pas de soleil ni de neige. Çà bougeait pas. Stabilité qui pouvait être rassurante pour certains individus. Comme Lùgh et son immense stress.

Le cours d'eau recherché apparut pleinement. Son congénère accéléra l'allure, retrouvant des forces cachées. Çà arrivait souvent lorsque l'on approchait d'un but. Çà donnait des ailes comme disait l'expression. Fenouil le rejoignit et commença par un sommaire décrassage. Il se roula entièrement dans l'eau, laissant la rivière emporter les derniers vestiges de sa 'maladie'. Temps pis pour ses peintures. Il aurait tout le temps de les refaire.

"Pourquoi es-tu ici ?"

Qu'est-ce qui pouvait pousser un animal blessé à se balader dans un zone aussi vide ? Et surtout, pourquoi ne pas être resté avec la tribu qu'il avait évoquée ? La Tribu c'était la protection et la vie. La solitude c'était la mort ou le déclin.

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Fenouil dit sombre, brumeux et beaucoup d'eau et proies.
Lùgh entend protégée, fraiche, abondante.

Loin du soleil et ses coups de marteau mortels, rafraichie par la brume comme celles des matins par chez lui et humide comme il en a l'habitude, et qui regorge de quoi manger ? Ça sonne comme étant le meilleur endroit de la terre. Pourtant le dinosaure le dit avec un certain dédain. Il se demande pourquoi. Enfin, ce n'est peut-être pas son truc ? Si lui ça lui parle parce que ça ressemble un peu à ce qu'il a connu... Peut-être que lui veut quelque chose de semblable à son environnement de base aussi ?

Trop de questions, pas assez de courage pour les poser, et déjà un changement de sujet.
L'autre loup continue d'être simple et efficace avec ses questions ; celle-ci cependant fait frissonner Lùgh qui est encore les pattes dans l'eau. Une sueur froide qui agite son échine. C'est honteux, c'est trop lourd à dire, ça prendrait trop de temps. Il n'a pas envie de se replonger dans tout ça...

"Je sais pas, je m'ennuyais."

Mensonge.
C'est une raison comme une autre, chez la plupart des gens. Il essaie de jongler avec ce qu'il vient de dire, balbutie un peu ses premiers mots suivant avant de stabiliser plus ou moins sa voix avec un petite rire dépréciatif.

"Puis bon, faut bien être indépendant à un moment où un autre non ? Voir un peu la vie."

Ouais.
Voir la vie. Tout ça, tout ça. La culpabilité de dévier de la vraie raison lui mange le cœur, une chaleur de honte, ce sentiment qu'il ne connait que trop souvent. Il est bien content d'avoir du poil, sinon on verrait sans doutes son cœur battre à la chamade avec son embarras.

L'ennui. Fenouil n'avait pas eu ce luxe chez lui. L'ennui, il l'avait découvert en arrivant ici. L'éternellement recommencement des journées, sans grand rebondissement ni survie acharnée. Juste chercher de quoi bouffer, de quoi boire et un endroit où dormir. C'était d'un barbant ! Bon, d'accord, il exagérait un tout petit peu. Il avait quand même fait quelques rencontres qui sortaient de l'ordinaire. Mais toujours trop courtes. Il ne savait pas s'attacher aux autres. Toujours sa méfiance habituelle.

"Çà bouge pas trop ici."

Encore moins lorsque l'on était des Sans-Tribus. Il fallait se débrouiller pour créer son propre divertissement. Peut être bien qu'il retournerait jouer près de ce qu'ils appelaient les 'frontières'. Pour un shoot d’adrénaline et un vrai combat. Çà pourrait l'occuper quelques jours. Il suffirait de redescendre vers le Sud et de choisir dans quelle zone il irait faire son provocateur. C'était facile.

Les dernières paroles de Lùgh interrompirent sa baignade. Il recherchait l'indépendance ? Çà voulait dire qu'il ne l'était pas dans sa Tribu ? Qu'il était dépendant et donc un poids ? A moins qu'il ait raté le rituel. Peut être même qu'il n'était pas adulte. Ou qu'il lui manquait un truc pour être comme les siens. Il le fixa à nouveau du regard. A part une gueule amochée, il ne voyait rien de dérangeant.

"T'as pas de rite de passage ?"

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Ça bouge pas trop ici.
Il suppose que vu ce qu'il a dit, c'est une réponse censée. Il devrait peut-être répondre quelque chose comme "dommage alors" ou une variation. À la place il se courbe un peu sur lui-même, car le calme lui est favorable et il ne peut pas l'exprimer maintenant. Il se remet à boire en attendant, peut-être que ça rafraichira la chaleur que cause son mensonge.

Il se retrouve cependant obligé de regarder Fenouil à nouveau.
C'est là qu'il remarque que le jaune qui adornait son corps s'en va dans l'onde. Il regarde la couleur tourbillonner vivement dans le courant une seconde en réfléchissant à sa réponse. Un rite de passage. Il fronce les sourcils, parce qu'il y en a beaucoup, des rites. Il se rappelle brutalement au contexte la seconde suivante ; ils parlaient d'indépendance. Il veut parler du passage à l'âge adulte alors. Il se retrouve à devoir jongler un peu.

"Quand on peut commencer à avoir des petits, on est considéré adulte et on prend une tâche. Un rôle. Mais ça veut pas dire indépendant comme partir, être seul. C'est le moment où on s'intègre. Moi je voulais... partir."

Il mord une babine, parce qu'au final il a réussit à broder sans un réel mensonge.
Ce n'est pas faux, car au final personne ne part de sa tribu, ou ils en changent juste. Les seuls qui finissent sans famille sont bel et bien les bannis. Et il voulait bien partir volontairement à contrario de les perdre comme Fenouil. Il passe de l'eau à l'autre mâle et penche la tête.

"... C'est un rite de chez toi, le jaune sur le corps ? Tu cherches ta Tribu, du coup ?"

Il n'a pas pu retenir la seconde question, passée sans filtre ; il a vraiment eu envie de demander plus tôt, et comme il a pu enchainer elle s'en est venue. C'est sans doutes mieux de la poser comme ça cependant, ça éclairera sur comment il a été séparé des siens, si c'était une façon de dire qu'ils ont tous été cueillit par les prédateurs de sa terre.

Il attends malgré tout, un peu anxieux. Il ne veut pas déclencher à nouveau un coup de crocs vers lui.

Les coutumes des autres étaient bien différentes des siennes. Celle de Lùgh lui parut même si facile. Il suffisait de laisser le temps faire son œuvre. Pas d'épreuve à passer, pas de combat pour sa vie. Juste attendre. Çà devait cruellement manquer d’adrénaline. Il n'aurait pas du tout aimé vivre là-bas. Finalement, c'était pour çà que le blanc était parti. Malgré sa faible stature, il voulait côtoyer le danger. Pour se prouver qu'il était capable d'être indépendant, capable de survivre par ses propres moyens face aux menaces. Un bon objectif. Mais qui ne pouvait pas durer pour le restant de la vie. Sauf si il décidait de s'établir ici. Sur ces terres trop calmes, trop sécuritaires. Il aurait plus de chances de réussir à vivre seul.

Son regard bleu glissa à son tour sur les mouvements de l'eau. Observant ses peintures corporelles se faire emporter. Ce n'était pas bien grave. Elles avaient joué leur rôle. Elles l'avaient protégé pendant son étrange maladie. Nul n'avait profité de son état de faiblesse. Il avait survécu à ces derniers pénibles jours. Il dénichera bien de l'ocre, de l'argile et de la craie. Surtout qu'il comptait retourner dans les montagnes.

"Oui. L'Espoir."

La couleur du Soleil, d'une nouvelle journée gagnée, de la chaleur... Une bonne couleur. Même si elle ne lui avait jamais permis d'atteindre son but final. Retrouver les siens. Et c'était justement la question qui lui fut posée. Il lui semblait pourtant avoir été clair. Quand on perdait quelque chose, on cherchait toujours à le retrouver. Malgré tout, son regard se détourna de la rivière pour se poser sur un horizon sans fin. Bientôt, il fêtera ses quatre années de recherches. Quatre longues années de fouilles intensives. Sans grands résultats. Sauf pour la découverte du Spinosaure et des arbres géants chez les Pisseurs Fous du Sud. Mais c'était tout. Seul être de son espèce dans un Monde qu'il n'était pas fait pour lui. Monotonie dégradante. Son entêtement le sauvait de la dépression. Mais pour combien de temps encore ?

Il grogna avant de secouer sa grosse collerette. Il n'aimait pas penser à çà. Il n'aimait pas cette sensation d'être voué à l'échec. Tout ce temps perdu. Toute cette foutue solitude. Stop ! Il plongea sa tête entièrement dans l'eau. Coupant net ses pensées dérangeantes. Cerveau mit sur off. Seul le corps existait. Car un loup-dino ne respirait pas sous l'eau. Il retint sa respiration le plus longtemps possible, grimaçant sous les caresses du liquide. Quand il ne tint plus, il ressortit précipitamment sa tête. Peintures dégoulinant sur le museau. Cœur battant à tout rompre, respiration saccadée. Il préférait largement cette mélodie. Qui lui chantait qu'il était encore vivant.

Cerveau lavé. Corps aussi. Il était bien mieux maintenant. Prêt à de nouveaux affrontements. Tant que l'on n'abordait plus le sujet sensible. Il put à nouveau regarder son congénère. Il se concentra sur lui. Lâchant quelques mots pour briser le silence qu'il avait créé.

"Endurcis-toi. Ou trouve un partenaire."

Parce que même là, il puait la peur. Ce n'étant pas en vivant comme une Proie que l'on survivait. Fallait qu'il apprenne à devenir un Prédateur si il voulait devenir indépendant. Sinon, il allait se faire rouler dessus.

Nouvelle histoire

Un rituel d'espoir ?
Il n'a jamais entendu parler de telle chose. C'est peut-être une fête comme eux organisent ? C'est peut-être leur équivalant de la renaissance des plantes, l'espoir que ça apporte. Le jaune des fleurs, du soleil. Ou peut-être que c'est pour la saison chaude, bien plus baignée de soleil et où les jours sont les plus longs.

Fenouil se tait pour son autre question.
Pire il grogne, et Lùgh prend peur une seconde de l'avoir offusqué à nouveau et d'avoir les dents vers lui. Rien de cela n'arrive. Il observe le mâle plonger à la place. Ah. Tant mieux quelque part. Mais il n'a plus qu'à supposer que Fenouil ne veut pas répondre. Il baisse les oreilles, il n'aurait pas dû demander et il le lui fait comprendre, juste autrement que par un second coup de mâchoire ou le laisser en lambeaux. Magnanime.

Un autre conseil tombe.
S'endurcir ou trouver un partenaire. Lùgh ressent souvent de l'embarras, de la honte, quand il couvre les choses, qu'il ne veut pas les dire. C'est une vague chaude dans sa gorge et son torse. C'est ce qu'il ressent à nouveau avec ces paroles. Juste décuplé, donc insoutenable. Ses yeux tombent sur le sol même et immédiatement des larmes toquent à ses paupières. Il a l'habitude de les tenir à distance et contenir les tremblements qui le prennent.

Ce qu'il entend, ce qu'il comprend, est qu'aux yeux de Fenouil...
Il est un incapable.
Ça fait mal.

Chose qu'il va bien se garder de dire.

Quand il sent que rien ne tombera de ses yeux et qu'ils ne seront guère vitreux, il redresse la tête. Sa voix ne tremble pas, elle est plutôt devenue le plus petit montant détectable de poussive. Avec un mouvement rapide de la tête il la hoche, pour accompagner ses paroles évasives.

"Mh." Puis après un battement. "Je vais y aller. Au revoir."

Lùgh sort de l'eau.
Ne se retourne pas une seule fois quand il se met à trotter pour traverser la Plaie à nouveau. Il ne réfléchit pas mais instinctivement il se dirige vers la Sylve. Il essaye surtout, surtout, de ne pas réfléchir à la fin de leur échange.

[Ça conclue le RP de mon côté, merciii il était grave chouette I love you

]

ʊ Nouvelle histoire

L'absence de réplique de Lugh lui apprit que celui-ci ne possédait pas de fierté. Pas de courage de se redresser pour le contredire. Reconnaissant sa faiblesse. Baissait-il la tête à chaque fois qu'on l'attaquait ? Pourtant, malgré son corps marqué, il était bien là. Réel et vivant devant lui. Donc, il devait savoir un minimum se défendre. Ou alors il était expert en fuite. Ou encore, il avait une arme secrète. Étrange personnage.

Fenouil reporta son regard sur l'onde frémissante. Avec tout çà, il n'avait même pas pris le temps de boire. C'était pourtant pour combler ce besoin vital qu'il était venu jusqu'ici. Le trajet jusqu'à sa prochaine destination serait long. Alors, il pencha le museau jusqu'à la surface du l'eau pour la laper.

Une de ses oreilles se redressa aux derniers mots du blanc. Son départ affectait peu le loup-dino. Il se contenta de suivre sa silhouette s'éloigner du regard. Il était habitué aux rencontres éphémères. Il l'avait conduit jusqu'à un point d'eau, c'était le but. Maintenant, chacun retournait à sa petite vie de Sans-Tribu.

Peut être que leurs routes se recroiseraient ? Ou peut être n'était-ce que leur première et dernière rencontre. Qu'importe. L'esprit du roux était déjà occupé à planifier son prochain voyage. A étudier les meilleurs axes pour sa Survie.

Codage par Libella sur Graphiorum

[Fin pour moi aussi et je suis contente que mon intervention t'ait plu :3 ]

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