Le cinquième élément † Libre

-Libre sous conditions : Miraj est dans une zone particulière de l'Atoll, maîtrisé par l'Autre
1 personnage seulement
Pour éviter de casser la temporalité : pas de loup appartenant aux Nakhus, pas de Raeders participants à leur actuel event, pas de loups participant à sa recherche
Après votre post, faite une demande au MJ : Miraj sera peut-être visible, au prix d'un effet tiré au hasard et causé par l'Autre, n'entrainant cependant ni blessure ni mort -

Le cinquième élément

▬ ft. Libre

Été 2021.
3semaines.

Il y a l'eau de la mer, le feu du soleil, la terre de la plage et l'air du vent.

Et il y a toi.

Déguisée, elle l'est encore.
Et encore, c'est en petite sorcière qu'elle l'est.

Le tissu noir et troué, trouvé il y a quelques jours sur la plage, est rabattu sur sa tête et court sur son dos, protégeant sa peau du soleil qui est haut. Elle a reprit un cercle avec une étoile au centre, a placé en son centre un crabe qu'elle attrapa.
C'était il y a deux jours de ça, déjà : elle avait fait attention de ne pas se faire pincer, en ne lui laissant pas le temps de se sentir menacer : Maman lui avait dit, qu'il pinçait à cause de ça. Alors d'un coup de patte, elle l'avait fait volé ! C'était un petit crabe. Il était tombé sur le dos, et de là, elle pu le saisir pour le placer là où

Je !

le souhaitait.

Aujourd'hui, il avait cessé de remuer ses pattes.
Il les tenait immobile, tout contre son ventre.

J'ai pris sa vie.

Pour lui, elle n'est pas émue. Pour la chauve-souris trouvée inanimée sur la plage, elle avait pleuré toute une nuit et le matin aussi.

C'était une amie !

Les vies ne sont pas égales, certaines ne méritent la leur quand d'autres se doivent d'être grandiose.
La tienne tient de ce dernier fait.

Et en même temps qu'elle joue, ses yeux se lèvent vers l'horizon.
Elle s'est habituée aux rencontres. Il fait beau et souvent ils viennent.

Toujours un par un ! Ils sont si seuls.

Prend garde à leur solitude.

Elle aussi, elle tue.

C'est presque si elle attend, maintenant.
Minuscule enfant, si droite sur sa plage.

Dernière édition par Daisy le Mer 04 Aoû 2021, 20:53, édité 1 fois

Emilitia

Sa mère n'avait pas vraiment portée cette plage dans son cœur, trop idyllique elle ressemblait à un mensonge. Elle l'avait comparé un jour à ces lumières dans le sombre de l'Océan qui servait à attirer les proies.
Emilitia n'aimait pas les plages, celle-ci, les autres, justement parce qu'elles étaient des mensonges. Des bandes de désert de sable et de sel n'étant rien d'autres que des déserts en longueur brûlant ceux qui souhaitaient le traverser. Un enfer un temps soit peu qu'on soit une petite créature. Emilitia avait pourtant grandi sur une plage, celle des Raeders.
Elle s'était brûlée le bout des pattes une fois.

Emilitia comptait se rendre sur Morne-oeil à un moment donner, elle avait envie de parler à sa mère un instant. Elle n'était plus, ça ne serait pourtant pas un hommage non plus, il y avait un endroit où elle sentait qu'elle pourrait être entendu. Mais on ne revenait pas chez des loups chez qui on vécu puis disparue ensuite pendant un temps long les pattes vides, ce n'était pas poli.
Emilitia n'avait non plus envie de les voir pour le moment, pas envie de répondre aux questions qui seront posées. Son voyage avait été long, elle prenait le temps d'arriver.

Cette plage, elle ne l'aimait pas mais il y avait quelque chose d'inhabituel qui l'attira. Une énergie nouvelle et inhabituelle, un peu comme les autres lieux qu'elle avait visité tout en étant différent. Emilitia connaissait l'amour que portaient les loups d'ici pour certaines divinités pleine de Lumière, elle craint un instant que ce fut ça. Il fut évident que c'était autre chose. Et il y avait une enfant sur la plage, la louve noire marchait dans cette direction à l'origine, elle finit par se trouver à proximité, apercevant le dessin tracé au sol.
Elle s'arrêta, prit le temps de s'asseoir.

« Que fais-tu ? »
Emiltia n'avait croisé pas grand monde ces dernières années.
« Les êtres de votre monde et leurs rituels... Vous ne pouvez pas laisser les autres dans leurs plans ? »

Le chaos s'abat.

Emilitia a déjà repéré Miraj par son aura, et pour cela, le prix sera différent.
En plus de l'effet né au hasard, tiré parmi une liste, Emilitia attire l'attention de l'Autre.

L'effet se déclenche, similaire à ce qui est arrivé à Fenouil, mais encore différent. Un clone apparait.
Là où l'original est noir, la copie est blanche. Où elle porte un masque, la copie n'en possède pas. Elle n'a pas de Lumière divine, mais elle ne porte pas l'emprunte du démon. Son caractère est plein et entier, capable de conversation... sans jamais pourtant pouvoir s'éloigner.

(Le double ne sera pas joué par le MJ, mais il peut rester silencieux. L'effet étant fort, demander au MJ pour arrangement s'il est trop inconvenant.)

Le cinquième élément

▬ ft. Emilitia

Été 2021.
3semaines.

Elle vient à une, elles viennent à deux.
Un battement de cils est suffisant pour les voir se dédoubler. Mais ce n'est pas comme avec le loups à corne, non ! C'est autrement cette fois-ci. Parce qu'elles sont deux mais pas identiques.
L'une est noire, l'autre est blanche.
La noire attire davantage son attention.
L'attire, tout simplement.

Ça vient de tout au fond de moi, cette attirance.

Comme si elle répondait à ce qu'elle était.

Miraj avait bien fait, de tracer ce cercle dans le sable.
Sa queue remue doucement dans le sable, lissant les aspérités de celui-ci dans le sillage de ce mouvement.

« Je joue à appeler une rencontre ! »

C'est ce que je préfère faire, comme mon Oncle ! Jouer...

Elle esquisse un sourire aux dents longues et pointues.

« Et toi, et vous ? »

Elle fixe surtout le masque, sans chercher les yeux.
Puis fixe le visage découvert, s'y attarde pourtant moins.

Dernière édition par Daisy le Mer 04 Aoû 2021, 20:54, édité 1 fois

Une chose inhabituelle se produisit. Pas étrange, Emilitia en avait déjà rencontré des choses peu commune à ce monde, Drippir en était une. Pas anormale non plus, la louve noire n'était pas hostile à ce qui venait de se produire. Face à elle, un double au pelage blanc, une louve qui n'est pas mal à l'aise à l'idée qu'on regarde l'âme au fond de ses yeux, elle ne portait pas son masque.

« Elle n'est pas démon. »
Elle n'était pas lumière non plus.
«J'aurais peut-être été comme elle si je ne l'étais pas non plus. »

Et le masque se baisse vers la louvette lorsque celle-ci explique, ça crispe Drippir, laisse totalement indifférente Emilitia. Petit geste du museau vers son double blanc, l'indiquant.

« C'est de toi ? »
« Non. »

Bien qu'il y avait un certain lien, mais elle, l'Emilitia blanche, était un peu plus qu'une invocation au sein d'un petit pentacle tracé dans le sable. La blanche sans doute aurait voulu défié un instant l'originale du regard, parce que les démons, ça s'invoquaient via cercles magiques, parce qu'elle voulait être sans doute un peu plus que la copie mais la noire ne s'intéressa pas vraiment à elle.

« Je reviens sur mes pas. Je souhaiterais rendre visite à ma mère. »

Emilitia était une bonne fille.

« Tu as réussi à invoquer quelque chose ? »
« Hé l'incite pas ! »

Le cinquième élément

▬ ft. Emilitia

Été 2021.
3semaines.

Face à elle, elle ne cesse d'observer l'opposition entre la dame en noire et la dame en blanche.
Malgré le masque, il est facile de penser le visage de la noire comme identique à celui de la blanche, et cette curiosité assouvie par ce fait la détourne de ce qui aurait pu se trouver derrière, ainsi que de l’exigence de voir à quoi elle aurait pu ressembler. Miraj se satisfait de ce qu'apporte chacune des louves, de ces clones opposées.
Elles n'étaient pas anodins.
Comme ne pouvait l'être ce fait, que de croiser toutes ces rencontres loin de la normalité de chacun, qui au jour où elle y sera propulsée, se voudra

Bien m'ennuyer !

L'extrémité de ses oreilles s'agitent, elle écoute le fragment de conversation entre elles deux en passant de l'une à l'autre, pour revenir sur la noire.

Toujours plus proche de l'obscurité que de la lumière.

Elle aussi, est revenue de quelque part. Pas d'aussi loin qu'elle, car peu peuvent se vanter de tel voyage ! Mais elle s'imagine déjà un pays inaccessible, qui se dessine sur cette terre vue de loin durant ses quatre ans de mort.

« Elle aussi, habite ici ? »

Elle n'a pas vue de louve comme elle. Mais elle n'a pas tout vu, encore.
Ses pattes sont trop courtes et son endurance trop faible, pour l'emmener au cœur de l'île ou au bout de celle-ci.
La question qui s'ensuit provoque chez elle un petit rire, alors que l'enfant bouge d'une patte à l'autre.

« Toi ! »

Elle peut parler de l'une comme de l'autre, l'importance est moindre.
Les yeux bleus regardent à nouveau le cercle tracé.

« Mais ce n'est pas un cercle très fort, celui-là, il ne ramène pas de l'Au-Delà. »

Ce n'est point celui que je traça pour toi.

Ses épaules se haussent : ce n'est pas une fatalité, ce n'est pas ce qu'elle cherchait.

Dernière édition par Daisy le Mer 04 Aoû 2021, 20:59, édité 1 fois

[Emilitia n'a pas enlevé son masque, désolée si ma réponse n'était pas très claire.]

« Non, elle y venait simplement de temps en temps. »

Elle avait habité plus loin sur une autre île rattachée à ce continent et cet océan, et elle se trouvait maintenant plus loin encore. L'ironie faisait que la louvette aurait pu connaître ce nouvel endroit.
La tête de la louve noire se pencha légèrement sur le côté à sa désignation pour l'invocation.

« Moi ? »
« On l'aurait senti si ça s'était vraiment produit. »
« Ce n'est pas aberrant. »

Ce n'était que le hasard qui faisait qu'Emilitia se trouvait là à ce moment précis mais l'idée qu'il avait été même légèrement poussé par le petit cercle tracé dans le sable avait un côté amusant. La louve noire n'aurait su dire pour sa copie blanche cependant qui s'impatientait -ce genre de chose ne devait pas beaucoup l'intéresser.

Emilitia se leva, s'approcha du dessin pour le complété du tracé de trois autres petits cercles autour, suffisamment éloigné pour pouvoir les effacer sans toucher au premier s'ils ne plaisaient pas.
Ce n'était qu'une imitation de ce qu'elle avait pu voir dans son voyage et tenter de comprendre. Ce qu'elle avait rajouté n'était peut-être pas non plus destiné à faire revenir qui que ce soit de l'Au-delà non plus. Emilitia n'avait que peu de réponse à la signification de ces signes.

« Il est incomplet de toute façon votre truc. »
« Drippir dit que ça ne marchera pas. »

Emilitia commença à effacer un de ses cercles, prenant toujours soin de ne pas abîmé l'original, pas d'invocation de l'au-delà aujourd'hui.

La louve blanche bâilla.

-Autant pour moi, c'est corrigé du coup !-

Le cinquième élément

▬ ft. Emilitia

Été 2021.
3semaines.

Elle hoche la tête, souriante enfant.
Elle y venait.
Cela résonne tout au fond d'elle, dans le plus grand des fragments qui compose l'assemblage qui fait d'elle Miraj.
Elle appartient au passé, comme elle y appartenu un jour aussi. Son parent ne se résolu pourtant à l'y garder, et l'amena au présent quand bien même c'est iel alors, qui se contraint au passé. Elle, la dame noire (comme la dame blanche, sans doute aussi ?), semblait accepter ce fait.

La mort, ce n'est pas si terrible, même si vivre est bien plus amusant. Je dirais que c'est reposant !
Je me suis assez reposé.

Qu'elle accepte de prendre part à son jeu la fait piétiner trois fois sur place, la faisant passer de sa patte gauche à la droite puis inversement.
Elle n'aimait que peu, la contradiction, sauf lorsqu'elle s'affichait aussi clairement à ses yeux.

Et quand elle se dresse alors, la dame en noire, c'est elle qu'elle suit du regard. Elle trace dans le sable trois cercles supplémentaires, des formes qui lui font admettre que
« Ça ressemble un peu plus au dessin dans mon rêve, comme ça ! »
Elle aurait dû appeler ça cauchemar, mais pour ne finalement connaître que ça, elle se voulait donner nom plus positif à ce qui ne l'effrayait pas autant que le loup noir qui se jette sur elle. Lui, était un cauchemar. Un vrai.

Drippir dit que ça ne marchera pas.
« Qui est Drippir ? »
Fut la première question qui se posa en elle.

Pour le reste de la phrase... Elle hausse les épaules en regardant le dessin, penche la tête sur le côté.

« Il a raison ! Il manque encore toutes les autres formes, et les symboles aussi. »

Et le sang, et beaucoup de choses encore. Ce n'était qu'un simulacre, quelque chose qui amenait un vivant et qui ne faisait revenir un mort.

Ce n'était peut-être pas si faux, si ça ressemblait au rêve. Alors Emilitia, plutôt que d'effacer, continua un petit peu, cherchant dans sa mémoire pour ajouter et affiner quelques lignes dans une attitude très calme, presque détendu, comme si elle dessinait pour s'apaiser. Ça pouvait contraster avec le but de ces lignes et de ces cercles, dans tout les cas son attitude contrastait avec l'excitation de l'enfant, comme son pelage contrastait avec celui de son double qui s'était assise plus loin par dépit.

« Drippir, c'est lui. »

La louve noire désigna l'insecte qui n'en était pas un qui voletait autour d'elle, présence bien plus semblable à un moucheron agaçant qu'à un véritable compagnon de voyage. C'était pourtant le siens.

« Des runes, malheureusement je ne les connais pas toutes, ni les mots qu'elles forment. Il manque aussi du sel, des pierres et des plantes à faire brûler. »

Les ingrédients non plus, elle ne les connaissait pas tous, elle n'avait vu que des traces de rituels. Des oubliés, des incomplets, et un qui avait enfermé le démon qui l'accompagnait.

« Si nous agrandissons le cercle, la porte sera plus grande. »
« Bien sûr faites donc... »

Elle permettrait aux choses de passer plus facile si elle finissait par s'ouvrir. N'était-ce pas risquer ? Combien de corps brûlés et déformés avaient-elle trouver autour de rituels qui avaient mal tourné? Emilitia ne craignait pas ces choses là, la moitié de son être n'appartenait pas à ce monde. Et l'enfant ? La louve noire n'était pas incapable d'éprouver de l'inquiétude pour elle.

Drippir lui quitta les alentours d'Emilitia pour aller bouder autour de la copie blanche

Le cinquième élément

▬ ft. Emilitia

Été 2021.
3semaines.

Lui est quelque chose qui se rapproche plus des chauves-souris qui lui trouve toute sympathique, plus que d'une rencontre habituelle. Elle observe et elle sourit à cette espèce qui relève presque plus d'une conséquence d'un cercle plus que de la terre ou du ciel. Sa présence la fascine.
On dirait presque un membre de l'Au-Delà.

Ou l'inverse de celui-ci ?

Elle ne connait pas l'inverse, n'a vécu que dans l'Au-Delà. Plus longtemps qu'elle ne vécut ! Celui-ci lui est plus connu encore que la plage : il lui faudra vivre plus de quatre ans, pour inverser cette tendance. Et l'âme, à ce moment, persistera à avoir le double de l'âge du corps.

Tant que je vis assez pour tout vivre !

Tu dois accomplir.

Elle parle de runes et Miraj ajuste sa position. Il y a le partage de deux âme en elle, apportant des sensations. Comme celle de savoir, sans que le savoir ne soit accessible pour autant : inaccessible, mais voir des traits mêlés aurait pu différencier ceux usés de ceux ignorés. Elle plisses ses yeux bleus et cherche la réponse, de traits qu'elle trace aux hasard dans le sable, efface puis retrace, dans l'évocation qu'elle cherche.
En même temps, bien sûr, qu'elle écoute la dame noire.

« Elles ne me viennent plus à moi non plus. »

Elle continue, plisse parfois les yeux en s'approchant d'une rune, creusant davantage autour de cette forme et des traits mêlés.
Si nous agrandissons le cercle, la porte sera plus grande. Mirah hoche la tête.

Il faisait une pièce entière.

« Thurisaz. »

Un trait droit, un triangle isocèle accolé.

« Il y avait elle, dans le cercle. »

Convaincue, elle hoche la tête.

Je sais que j'ai raison.

Sa tête se penche un peu sur le côté, elle n'a pas oublié ce qu'elle a dit. Tout, ce qu'elle a dit.

« Tu t'y connais beaucoup ! Tu en as fais, toi aussi, tu en as vu ? Ou... »
Presque elle vibre.
« On en a fait un, pour toi ? »

Y a t-il d'autres comme moi ?

Tu es unique.

Le temps que la petite cherche, gratte, efface, recommence, Emilitia le cercle plus grand, englobant les plus petits. Ce si le premier devient trop petit, il suffira de le coupler avec des copies pour complété le tout. La jeune louve cependant ne retrouva pas ce qu'elle cherchait, c'était embêtant mais pas si étonnant. Elle était jeune, un simple louveteau, il y avait moins de temps de vie jusqu'à aujourd'hui pour avoir appris.

« Si nous ne savons pas, il faudra trouver quelqu'un ou quelque chose qui sera en mesure de nous apprendre. »

Emilitia finit par s'asseoir, ça n'était pas si dramatique, mais le cercle d'aujourd'hui ne mènerait pas à grand chose. La louve noir le pensait dés le début, il manquait trop d'éléments, continuer à tracer le rituel était amusant cependant. La jeune louve exclama alors un nom, elle avait trouvé une des runes.

« C'est un début. Ce n'est cependant pas suffisant. »

Une voix neutre dans laquelle ne pointait pas vraiment d'émotion. Emilitia constatait bien plus qu'elle ne félicitait. Elle n'était pas déçue non plus, une rune avait pu être placée.

« Je les ai vu seulement, les cercles et les rituels. Anciens, toujours à demi effacés, certains inachevés, tous sur la route des démons. Ce n'est pas un hasard, l'instinct est guidé par l'essence qui le constitue, il est attiré par ce qui lui ressemble. »

Du moins, ça marchait comme ça pour elle, plus elle penchait vers le démon, plus ses pas la guidait vers eux.
Emilitia dût prendre un temps de réflexion pour la dernière question.

« Pour moi non, le rituel ne m'était pas destiné. Cependant la porte n'a pas été fermée. »

Peut-être qu'elle l'était maintenant ? Peut-être que sa mère l'avait fait ? Emilitia n'avait pas de réponse à ces questions.

« Et toi ? »

Le masque blanc la fixait de ses quatre yeux dessinés. Si elle posait la question, sans qu'elle méritait d'y répondre également.

Au milieu du duo, la louve blanche essaya de revenir dans la partie. Son existence serait sans doute courte, elle n'allait pas la consacrer à rester assise.

« Bon, vous avez fini de gribouiller dans le sable ? »

Le cinquième élément

▬ ft. Emilitia

Été 2021.
3semaines.

« Il y a les livres, mais ils ont peut-être brûlés. »

Elle hausse ses épaules. Ce n'était que des livres, d'autres possédaient peut être ce savoir et saurait le dispenser. Elle continue de tracer dans le sol. L'âme majeure dispose de ce savoir, c'est dommage.
Au moins la dame en noire veut bien continuer à jouer avec elle, et son petit cercle a l'air de plus en plus sérieux, même si Drippir dit qu'il ne marchera pas. Peut-être que d'un doigt posé dessus, son Oncle pourrait le faire devenir quelque chose ?
Elle plisse les yeux, se les frotte un peu.
Elle n'est pas fatiguée. C'est juste qu'il y a de la lumière, elle y est trop sensible.

Ce n'est pas suffisant.

La réussite se base sur des acquis absolus.

Il faut encore y travailler !

Elle hoche la tête, en accord avec elle.

« Ratés, ou pour ne pas être réutilisés. Ici ils n'aiment pas trop ça, non non non ! »

Dans un état de conscience second, elle voit la patte qui nettoie la craie et le sang du sol pour l'effacer. On ouvre le cercle et l'énergie n'y circule plus. Fini ! Le cercle est mort.
Des mots elle en retiendra surtout un : démons.
Elle est d'engeance démoniaque, quand elle est chaotique.

Nous ressemblons nous ? Alors, nous attirons nous ?

D'une certaine manière, elle croit que oui.

Ce sont des choses contre quoi ils luttent, les autres. Les démons, le chaos et la mort. On les repousse, on cri et on a peur.

Sots, sont ceux qui ne veulent comprendre.

Une porte laissée ouverte sur un rituel qui n'était pas pour elle.

C'est curieux !

Il est possible qu'elle veuille en savoir plus.

« C'est mieux qu'elle ne le soit pas ? »

Ce qui brillait jadis de vert affute l'intelligence et veut en savoir plus. L'enfant passe pourtant à autre chose ; pour ça elle ne cherche obligation d'une réponse.
Elle peut parler d'elle, alors elle parle.

« Oui ! Il était fait rien que pour moi. Pour ne plus rester dans l'au-delà. »
Un autre trait dans le sable. Ça ne donne plus grand chose. Elle sourit pourtant :
« La vie est plus amusante. »
La mort, pas vraiment effrayante. Elle veut vivre, toutefois.
Vers la dame blanche, elle redresse soudain la tête. Elle est revenue parmi elles, s'impatiente.

Miraj fronce le museau.

« Tu veux faire autre chose ? »

« Nous trouverons une autre solution. »

Si les livres avaient brûlé, il faudrait en chercher d'autres. S'ils n'existaient pas, trouver la transmission orale, si elle n'existait plus, les gravures sur la pierre, les fresques des ruines restaient une valeur sûre bien que difficile à comprendre. Elles avaient été nombreuse à expliquer les mythes et l'histoire dans les endroits qu'elle avait visité. N'y avait-il pas de ruines anciennes sur ces terres, détentrices d'un savoir oublié selon une certaine volonté ? Il y avait celles de cette zone morte qui accueillaient ceux qui arrivaient ou s'en allaient par le Nord, Emilitia avait vu des traces de veilles pierres.

La louve noire ne continue pas les cercles, elle recule, observe l'ouvrage commun. Le tracé avait un côté hybride, composé d'un mélange de plusieurs type de rituels venant de brides de souvenirs, les siens, ceux de la jeune louve. Les tracés formaient tout de même des formes assez jolies.
Emilitia prit le temps de répondre tendit qu'elle observait ce résultat et la jeune continuer l'ouvrage.

« Non, il faut que la porte soit fermée à chaque fin de rituel. Le temps abîme et efface, la magie s’éteint mais elle peut aussi devenir instable, certains êtres se retrouvent coincer entre deux plans. » Comme Drippir, c'est surtout lui qui insistait pour que les portes soient fermées. « Je me demande également si un plan n'essayerait pas de dévorer l'autre si la porte reste ouverte trop longtemps. »
Comme certains éléments dans le ciel. Il y avait aussi le risque que le rituel dévore à petit feu celui qui l'avait fait s'il ne le terminait pas mais Emilitia estimait que ce n'était pas une réponse suffisante, la bêtise des autres ne la concernait pas, tant pis s'ils en mouraient.

« Oh ? L'Au-delà ? »
Ce n'était pas vraiment une question, bien plus l'éveil d'un certain intérêt, Emilitia n'attendait pas de réponse. Elle enchaîna d'ailleurs assez vite à la suite des paroles de la louvette.
« C'est parce l'âme est encore jeune. »
Elle a encore besoin de voir, certaines étaient épuisées et Emilitia pensait qu'elles n'auraient pas voulu revenir.

La louve noir tourna la tête vers la blanche au dérangement. Cette dernière agita le bout de la queue et des oreilles dans un léger agacement face à l'ennui.

« Bouger un peu au moins, je sais pas. Cette île est grande non ? On va pas rester assis tout le long à creuser des lignes dans le sable, si ? » Rendre la vie plus amusante comme disait la gamine.
« J'appréciais cette activité. »
« J'apprécierais que vous l'arrêtiez avant que ça n'invoque quelque chose de trop gros pour nous. »

Le cinquième élément

▬ ft. Emilitia

Été 2021.
3semaines.

Elle est de celles qui restent déterminées, elle est de celles qui ne se veulent fatidiques. La résolution de la solution est possible, à qui sait s'en donner tous moyens.

J'ai trouvé une autre solution et tu revins.

Ces mots s'ancrent un peu plus dans ce terreau fertile qu'elle se veut être, où fleurissent les états des deux âmes et ce qu'on lui apporte.

Il ne faut pas abandonner. Jamais !

Elle sourit.
Et écoute, les oreilles dressées vers elle. Elle a des discussions que les autres n'ont pas eu, comme elle n'aura les mêmes discussions que les autres...quand ceux-ci parlaient. Ce n'était pas toujours le cas ! Ce n'était pas grave.
Miraj savait se passer de mots.

Elle se recule elle-aussi, en face à face avec la dame noire.
On dirait qu'elles participent à un rituel, comme ça. Ça lui fait un peu plus pensé à son rêve, même si il leur faudrait se rapprocher un peu plus jusqu'à rentrer dans le cercle. Elle avance d'un pas puis de deux. Mais pas plus ! Marcher sur les traits reviendraient à les effacer, parce qu'ils ne sont pas tracés sur un sol solide : elle a bien vu, la façon dont les vagues ou le vent efface les traces de ses pas, elle est petite mais elle a comprit.
Il ne faut pas être bête.

Je ne suis pas bête !

Et pour le devenir moins encore, d'écouter avec attention ce qu'elle a à lui apprendre.

La magie est une chose connue et accepté par toutes les parts.
Les portes et les plans, des notions inconnues qui se veulent être acceptées comme étant existantes. Elle n'y montre aucun scepticisme, pourquoi en avoir ? Elle fait le rapprochement avec son Au-Delà et les plans de la Dame Noire. L'Au-Delà, peut-être, en est lui-même un. La réalité, un autre.
Y avait-il une porte mal fermée, pour elle aussi ?

[...]

« Si tu trouves la réponse à cette demande, je veux bien la savoir. »

Elle aussi est curieuse. Elle s'éveille à des connaissances nouvelles ; elle se dit qu'il n'y a qu'elle pour les lui apprendre.
La question l'éveille.
La phrase qui s'ensuit lui vaut hochement de la tête en guise d'accord.

« Peut-être ! Et celles qui ne le sont plus restent en repos dans l'Au-Delà. Ce n'est pas si terrible, là-bas, mais tout y est trop calme. »

Elle trouve que c'est néanmoins dommage, ceux qui gâchent leur vie en ayant peur d'y monter trop tôt. Pourquoi vivre, alors ?

Je ne les comprends pas !

La Dame Blanche veut bouger et Miraj penche la tête sur le côté. Ça, elle peut comprendre... Ses pattes sont petites mais elle a déjà visitée un peu cette île, elle sait là où elle veut aller puisqu'elle n'y a jamais été.
Ses yeux reviennent sur leurs dessins : elle le regarde tant qu'il existe.

« Je l'aimais bien aussi ! Mais on peut marcher dans la jungle, je ne sais pas encore si c'est amusant. »

Elle se tourne vers le cœur de l'île. Là où elle s'abrite du soleil quand il devient agressif, à l'ombre des palmiers, avant que le tout ne se mue en végétations denses et sauvages. Les chauves-souris viennent de là, peut-être y a-t-il des grottes qui apporteraient solution aux runes ?

J'espère que oui !

Emilita hocha la tête en signe d’acquiescement.

« Si la réponse est trouvée un jour, je la ferais savoir. »

Ça sonnait un peu comme une promesse sans en être véritablement une. Une promesse de se recroiser dans le futur peut-être ? Emilitia avait apprécié cet instant avec l'enfant. Avec elle, elle avait eu une impression d'être sur une longueur d'onde similaire, chose pas toujours évidente avec les autres rencontres.

« Elles en ont probablement besoin. »

De calme, ces âmes qui logeaient dans l'Au-delà. Un repos mérité après une vie à se battre pour la maintenir tout en essayant d'être heureux. Ce n'était pas forcément évident, tous n'y arrivaient pas, sa mère avait échoué. Elle, elle n'avait pas vraiment d'avis sur la question.
Relevant le museau, elle voit l'enfant commencer à partir vers la jungle, son double blanc cherchant à suivre avec enthousiasme. Bon, hé bien soit, pourquoi pas, Emilitia n'avait pas vraiment d'objectif pour la journée d'aujourd'hui. Elle prit tout de même soin de briser le cercle qui avait été tracé, effaçant une partie en aplanissant le sable via le passage d'une patte.

« Ne prenons pas de risques, nous laisserons volontairement une porte ouverte un autre jour. »
« Tu n'as même pas intérêt. »

Et la noire suivit le petit groupe.

Le cinquième élément

▬ ft. Emilitia

Été 2021.
3semaines.

Si cela sonne comme une promesse, pour Miraj s'en est une. Parce qu'on ne peut pas l'oublier, parce qu'on ne peut pas ne pas répondre à l'une de ses demandes : ainsi est habituée l'enfant qui n'en est pas tant une.

« Merci ! »

Pour ça, il faut être polie. Pour ça, il faudra aussi songer à un échange : elle trouverait d'autres questions et leurs réponses, sur des faits susceptibles de l'intéresser elle.
Sa queue ondule, elle hoche la tête à l'évocation du besoin de ces âmes en repos. Les morts auraient ce besoin, quand les vivants vivraient d'envies.
Envie. Rien que le nom s'accorde à la vie.

C'est pour ça, que je ne pouvais pas rester là-haut ! J'avais trop envie.

« C'est vrai ! »

Il n'y a après tout qu'aux morts, qu'on souhaite le repos éternel. Ce besoin de ne faire plus que dormir, quand on persifle près des vivants quand ceux-ci dorment trop. Elle n'aime pas dormir, pour les cauchemars et cette impossibilité de vivre : il le faut pourtant, c'est une enfant.
La fatigue n'est pas, pour le moment.
Elle peut continuer à marcher, pour s'enfoncer avec elles dans l'obscurité de la jungle qui se découvrait à elle.

Une terre inconnue. Une expérience.
Elle est reine de la plage et étend son royaume ! A moins qu'il ne soit déjà sien ?
Les yeux bleus viennent sur la dame noire.
Elle ne revendique pas de terres, à la place elle voyage.

« Elle coupa aussi le cercle de sa patte, celle qui me trouva en même temps que Maman. »
Dans l'éveil maladroit, elle se souvient de ça. C'est une pensée plus qu'une parole ; comme elle, n'en vient à attendre de réponse à tout ce qu'elle dit.

Ramassons ricin, lierre grimpant et cigüe tachetée.

Ses yeux parcours les plantes qui grimpent le long des arbres.

Quelque part ici, les prémices de ta venue indésirée.

Le parcours dans la jungle lui semble être un pèlerinage.

« Tu crois qu'il y a des prédateurs ? Je ne conanais que les chauves-souris, qui viennent d'ici. »

Elle ne s'éloigne pas. Elle ne veut pas finir seule.

Emilitia marche à l'arrière tandis que sa doublure blanche, bien plus enthousiaste, marche à l'avant. Et la noire remarque une chose, alors qu'à chacun de ses pas dans la luxuriante végétation tropicale, les plantes se flétries, pourrissent, se parent de tâches noires pour les plus grosses, conséquences de la vie de ce monde face au démon, la louve blanche elle, ne laisse rie derrière elle mis à part quelques branches cassées après avoir marcher dessus par inadvertance ou absence de considération. Si Emilitia ne s'était pas beaucoup poser de question sur l'apparition de ce double, il était plus qu'évident qu'elles n'étaient pas tant similaire.

L'attention fut à nouveau sur l'enfant à sa question.

« Au moins quelques uns oui, à différentes échelles. »
« Faut pas avoir peur, c'est pas la petite bête qui mangera la grosse »
« Je suis une petite bête. »
« Ce n'est pas non plus impossible qu'il y ait des "grosses bêtes". »

Emilitia était plus pragmatique à cet instant, bien moins dans le jeu que la blanche. Elle avait voyagé, elle avait vu des animaux plus gros qu'un loup. Leur espèce ne dominait pas tous les territoires.

Le cinquième élément

▬ ft. Emilitia

Été 2021.
3semaines.

C'est un don qu'il n'aurait pas été étonnant qu'elle est elle aussi, que ce flétrissement de la végétation qui survient à chaque pas de la dame noire. Miraj regarde dans les siens et ceux de la dame blanche : il ne s'y passe pourtant rien. Elle vient de la mort mais ne peut ainsi la causer, s'en trouve seulement associé de trop prêt pour que certains veuillent la garder vivante.

C'est fascinant !

Elle l'envie un instant, comme pour toute chose qu'elle n'a pas. Ceci lui passe cependant bien vite, quand elle se souvient des plantes qu'elle ramassait parfois pour jouer à faire quelques décoction, en y mêlant de l'eau de mer dans un trou creusé sur la plage. Elle ne pourrait plus faire ça, si elle aurait ainsi causé le désagrègemment de la flore ! Elle n'aurait eu plus que la cendre entre les pattes.

C'est mieux comme ça.

Elle se décale un peu de la formation qu'elles entretiennent à trois (à quatre ! Drippir compte aussi), pour de grands pas marcher dans ceux flétris de la noire.
L'herbe morte lui pique les coussinets, les fleurs craquent et se dispersent en de minuscules particules grises.
La sensation lui déplait un peu, elle cesse vite pour revenir à petits pas rapides près d'elles.

La réponse à sa question lui fait hocher la tête, elle reste assurée.

« Tu les as déjà vu, ils sont comment ? »

Son regard se braque droit vers l'avant.

« Mon Oncle nous protègera, si une grosse bête nous fait du mal ! »

Son évocation seule suffit à lui faire croire à son invincibilité. Il avait retourné un loup de dix fois sa taille au moins, pour elle ! Un prédateur, il n'en ferait qu'une bouchée.
Ses yeux se portent sur tout ce qu'il y a autour d'elle, lève les yeux vers ce ciel qu'on ne voit presque plus. Elle n'a jamais été aussi loin, dans la jungle.
Elle n'a pas peur.
Puis l'enfant s'arrête, devant une plante qui n'est pas inconnue et appelle à elle une sensation de déjà-vue, aussi forte que celle qui l'habite depuis qu'elles cheminent sous le dense feuillage.
C'est toxique, elle n'y touche pas.

« Comment tu fais, si tu ne peux pas cueillir les plantes ? Drippir le fait pour toi ? Ou toi aussi, tu ne te soignes pas ? »

Quand elle a mal au ventre, quand une petite plaie subsiste sur sa patte... Maman ne peut rien faire, même avec les plantes, même avec toute sa volonté. Elle reste dans son mal jusqu'à ce que celui-ci passe, elle ne sait pas pourquoi.

« Dans ce genre de forêt... » Emilitia prit le temps de réfléchir un peu, faisant une liste simple des prédateurs de ce genre de zone tropicale. « Ce n'est pas le genre d'endroit que j'ai le plus arpenté mais sans doute qu'il y aura des insectes, des araignées, des serpents, des... »
«Des rapaces ! Des crocodiles ! »
La blanche restait toujours plus enthousiaste que la noire, son existence avait été plus courte après tout.
« … Des jaguars. »
C'était eux qu'Emilitia craignait le plus, ils étaient plus puissant que des loups seuls. D'ailleurs la noire s'arrêta un instant, scrutant la végétation, oreilles en avant de voir quelque chose s'enfuir vers la cime.
« Il y aura toujours quelque chose pour dévorer quelque chose d'autre, tout décrire serait long. »

Une chose interpella Emilitia cependant, bien plus que l'ombre qui s'était enfui. L'enfant parlait d'un oncle. Ah, bien qu'il était évident qu'elle ne serait pas en pleine forme et seule à son âge, la noire avait un instant omis la possibilité de loups adultes,. Ils ne seraient pas ravis de savoir l'enfant dans la forêt avec une inconnu, une erreur qu'il fallait rattraper, Emilitia n'avait pas envie qu'on lui pose des problèmes.

« Il faudra que l'Oncle sache où nous sommes pour ça. Nous devrions retourner sur la plage avant qu'il ne soit inquiet. »

Et qu'il décide de prendre en chasse le groupe.
Le soucis avec la vie de solitaire, c'était qu'il fallait conserver un nombre d'ennemis bas, Emilitia n'était pas la plus apte à remporter d'éventuels affrontement. La louve noire fit demi-tour, marchant sur ses propres pas pour inciter le groupe à faire de même. Elle prit cependant le temps de répondre à l'enfant encore une fois.

« Je n'ai jamais pensé à demander à Drippir... »
« J'suis pas là pour t'assister. »
« Je les cueille avec les dents ou je me débrouille sans. »

Et puis, elle faisait partie de ceux qui ne tombaient pas si souvent malade.

Le cinquième élément

▬ ft. Emilitia

Été 2021.
3semaines.

A chaque animal énoncé, Miraj hoche la tête d'un air entendu. Insectes, araignées et serpents, rapaces et crocodiles. Jaguar. A l'air de la dame noire, elle considère que cet animal se veut être le plus dangereux d'entre eux tous.
Et quand des fragments de l'autre en elle peuvent s'attacher à beaucoup de ces animaux, que quelque chose vibre pour les rapaces qui vivent dans un gouffre, l'inconnu demeure autour du jaguar.
Les yeux bleus scrutent encore le visage caché, retenant son souffle.
Puis elle hoche la tête.

« C'est vrai. Des quelques choses qu'on imagine même pas. »

Des monstres, des êtres difforment qui se déforment et d'un coup pourrait abattre un jaguar. Des choses que l'on ne voit qu'une fois dans sa vie, tant mieux se dira-t-on souvent.
Elle penche sa tête à gauche et à droite. Elle se dit qu'elle pourrait en imaginer, d'un quelque chose capable de manger n'importe qui. Elle jouerait à être lui, sur sa plage.

Ton esprit est d'imagination fertile.

Mes jeux sont infinis !

L'évocation de son Oncle lui fait dresser les oreilles et le museau vers elle. Elle a l'air surprise, d'ainsi devoir cesser de marcher dans cette jungle qu'elle visite pour la première fois pour devoir retourner sur la plage.

Je ne veux pas, nous n'avons pas encore tout vu !

La déception se veut un instant poindre en elle, avant qu'elle ne la laisse passer au profit de la correction qu'elle se doit apporter. C'est parce qu'elle ne sait pas, la dame noire ! Ni la dame blanche, d'ailleurs.
Une patte avant se lève et montre d'un mouvement vague leur environnement.

« Oh non non non ! Il ne s'inquiètera pas, il sait toujours où je suis ! On a pas besoin de retourner sur la plage, on peut continuer. »
La suite est annoncée non sans une pointe de fierté, qui brûle dans sa voix et sa poitrine.
« Mon Oncle est partout et il viendra tout de suite, si on me fait mal ! »

C'est pour ça que je suis invincible.

Aussi, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?
Aujourd'hui elle découvre plus qu'une rencontre : elle profite du cœur même de la jungle.

« Oh ! Il n'y a donc que tes pattes, qui font tout flétrir. »

C'est une peine un peu moins grande à porter, sans doute, quand sa bouche ne fait pourrir les végétaux... La viande, aussi ? Elle se pose la question de si elle touche du vivant, maintenant.
Se décale d'un petit pas, sans la quitter des yeux, cette dame noire.

Emilitia, attentive à l'explication et bien loin de l'ignorée suivie du regard le paysage montrer de la patte de la jeune louve bien plus par automatisme que cherchant à véritablement voir quelque chose apparaître entre les arbres. Un oncle omniscient qui sait tout et est partout à la fois. L'idée était loin d'être saugrenue dans ce monde et la noire ne chercha à remettre en cause les paroles de l'enfant, aussi jeune soit-elle.

« Soit, alors il ne sera pas dérangeant de continuer à visiter cette jungle. »

Emilitia craint un instant que cet oncle ne soit de nature divine, du moins de cette divinité avec laquelle elle n'était pas compatible mais il était évident qu'elle l'aurait ressenti... et n'aurait pas eu la permission de s'approcher d'aussi prêt de l'enfant.
Les Dieux ne laissaient pas non plus leurs protégés tracés pentacles et rituels -en théorie.
Un démon peut-être ? Le regard de la louve noire coula sur Drippir mais celui-ci était occupé à se chamailler avec la copie blanche, il avait l'air de l'apprécier. Si Emilitia n'avait pas sa réponse, elle doutait un peu de cette origine aussi.

« Qui est cet Oncle ? »

Il avait fini par la rendre curieuse.

Elle fit un signe négatif de la tête par rapport au sujet qui la concernait.

« Il n'y a pas que les pattes, les ailes sont faite d'une essence plus condensée. Je ne pense pas qu'il soit conseillé de les toucher. »

Mais jamais personne n'avait vraiment essayé. La louve noire les ouvrit et les ferma à plusieurs reprise pendant son explication via des mouvements similaires aux ailes des papillons.

Le cinquième élément

▬ ft. Emilitia

Été 2021.
3semaines.

Oh !
Ainsi elle accepte la poursuite de leur expédition, dans cette jungle qu'elle ne connait pas encore. Quand de la plage elle ne découvre plus que les coquillages nouveaux posés par la mer durant ses sommeils, ici est une collection de découvertes et de vagues réminiscences, d'un appel à marcher sur d'autres pas

Les miens, emprunt encore de fariboles.

L'évocation de l'Oncle dresse ses oreilles et fait naître une lueur enchantée dans ses yeux bleus. Elle remue doucement la queue, se laissant pousser par cette joie et toute l'affection ressentie pour lui.

Mon Oncle, c'est le meilleur des oncles !

Il lui semble toujours avoir été présent, aussi loin que remonte sa conscience de vivante : morte, il fut même entraperçu. Et quand d'autres s'effaçaient, lui...

Il est toujours là, pour moi !

« Mon Oncle ? Qui est-il... Il est...Grand, et violet, avec les yeux en spirales multicolores ! Il est...unique ! Oh ! Et magique aussi. Il a des cornes, des ailes de chauve souris, des pattes de loups à l'avant mais des sabots à l'arrière. Il change beaucoup de forme, il n'est jamais pareil ! »

Il arrive toujours à me surprendre !

L'enfant s'enthousiasme. Elle tourne sur elle-même, marche à reculons pour faire face à la dame noire en même temps qu'elle lui parle.
« Il sait faire beaucoup de choses, plus que tous les loups de la terre ou de la mer que j'ai rencontré ! Comme se téléporter, amener de la neige sur la plage, se changer en poussière, se faire pousser des tas de membres... Me faire des amis rien qu'à moi et faire mal à ceux qui me font mal ! »

Dit ainsi, il tenait davantage du monstre. Pour l'enfant, il était représentation de jeu et d'amour. D'un membre important de sa famille.
Miraj hoche la tête.
Elle est convaincue, qu'il n'y a pas d'espèces plus spécifiques et géniales que celle de son Oncle. Que personne ne peut rivaliser avec ses pouvoirs, tant ils sont variés et spéciaux.
Elle achève ainsi, dans ce qui est pour elle une vérité incontestable, observant en même temps les ailes qu'elle bouge sur son dos et qui elles aussi nécrosent les fleurs, même autre chose.
Elle n'est pas folle : bien que curieuse, elle ne se risquera à y toucher.

« Tu plairais beaucoup à mon Oncle. »

Parce qu'elle aussi, elle est spéciale.
Elle le sent, elle le sait : elle s'en doute mais un doute suffit à la convaincre de tout, Miraj. Et parce qu'elle l'aime bien, aussi : c'est aussi important, dans l'appréciation qu'à son Oncle des autres, elle en est persuadée.

L'enthousiasme qu'avait l'enfant avait quelque chose d'amusant, d'autant plus qu'elle décrivait un être qui n'avait définitivement rien à voir avec les divinités bien plus légitimes et acceptables aux yeux de la majorité. L'Oncle que la jeune louve semblait tant aimé avait une description bien plus semblable à celle d'un cauchemars qu'aurait un enfant plus lambda mais bien loin d'effrayer ou de repousser Emilitia, sa curiosité s'en fit plus grande.
La louve noire ignorait toujours si la créature nommée ici Oncle était un démon ou non. S'il ne l'était pas, il était au moins un être qui s'en rapprochait grandement alors elle voulait bien partager cet enthousiasme qu'avait l'enfant.

« Il serait sans doute intéressant de le rencontrer un jour. »

Aujourd'hui ou un autre, peu importait, mais la curiosité d'Emilitia avait été bien trop éveillé pour qu'elle ne le fasse pas. Les rituels inachevés du monde semblaient bien moins intéressés à côté de cette perspective de rencontrer un tel être et peut-être, un démon un peu plus grand que Drippir.

Le cinquième élément

▬ ft. Emilitia

Été 2021.
3semaines.

Il serait sans doute intéressant de le rencontrer un jour.

Diantre...

Le sourire se fit immense. S'étendant de chaque côté de sa gueule, soulevant ses pommettes, faisant plisser ses yeux si bleus. Elle a un geste vague de la queue, loin de l'agiter cette fois-ci ; avant que celle-ci ne se fige au dessus de son dos. Par sa longueur, la rose, presque, lui frôle les omoplates.

« Je l'appelle maintenant ! »

Elle ne posait point là de question, ne faisait que répondre à cette curiosité légitime qui se lisait dans les yeux de la louve. A tous ! Miraj aurait aimé présenté son Oncle.

Il est si amusant, je l'aime tellement !

Il est probable qu'elle en venait même à aimer davantage son Oncle à Maman, même si Maman occuperait alors une seconde place de choix, indétrônable d'une autre façon. Les moments passés avec lui se voulaient plus nombreux dans sa mémoire, plus spéciaux.

Je lui ressemble un peu plus, c'est pour ça.

Que tu tiennes de moi aurait été un vœu cher.

Tournant le dos à la dame noire, à la dame blanche et à Drippir, l'enfant-louve à l'âme-adulte redresse la gueule et crie alors.

« MON ONCLE ! »

Je veux te voir !

Ceci est un caprice : aujourd'hui, elle veut le présenter à cette amie nouvellement faite, à cette rencontre intéressante. A celle qui sans doute l'intéresserait lui aussi, elle en est certaine.
Il l'a habitué, à répondre à ses caprices.
Elle n'a dans l'idée qu'il déroge aujourd'hui à cette règle.

Cinquième élément

Il est un peu loin, c'est dur de t'entendre.
Mais il entendra toujours son nom.

Il s'élève depuis le sol comme une ombre. Il est tout fait de particules comme d'habitude, bien qu'elles donnent l'impression d'être perdues dans un liquide vu leur déplacement. Ses yeux tourbillonnants s'ouvrent d'un coup et sa tête fait deux tours avant de se bloquer sur Miraj.

"Me vOIlà, encORE !!"

Juste après, il se fixe sur Emilitia. Un sourire immense, déluré, se dessine sous ces spirales multicolores et sa tête se penche de quarante-cinq degrés. Sa forme qui est une qu'il aborde le plus souvent, bien qu'à chaque fois un peu changée, se modifie. À la place des ailes membraneuses qui disparaissent dans une petite explosion, naissent des petites ailes flottantes.

Comme celles de la louve noire.
D'ailleurs, la louve blanche n'est plus là.

"Ha, tes ailes sont rigolotes, je les emprunte !!"

Emilitia a bien encore les siennes pourtant.

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