LUMIERE. ▒ Bébés&Amma puis Nakhus ?

Spoiler:

ANN
▒ 6 ans+ ▒
F A E I
MAKARA
ψ 4 mois ψ
F A E I
CIMERII
▒ 4 mois+ ▒
F A E I

Le Phare est allumé pour la première fois. Sa lumière turquoise est visible du continent.

C'était si dur. Et pourtant si nécessaire. Le mer soudain était devenu rouge, et pour la première fois, la peur s'était emparée de la sorcière. Elle l'avait repoussée, enfermée solidement dans un coin de sa tête pour n'offrir à ses petits mousses que son sourire de mère comblée. Elle s'était hâtée alors d'emporter l'une des torches de son antre de Maitresse des Rituels et l'avaient placée tout en haut du phare, dans le mécanisme commandé à Fergus par la biais de son cousin éloigné, l'Oracle Nakhu. C'est lui qu'elle prévenait aujourd'hui, du moins, c'est le signal qu'elle essayait d'envoyer pour son peuple. Activant le roulement de l'artefact de ferraille, qui grinça un peu avant de se lancer dans un balancement régulier qui fit tourner le miroir autour de la flamme turquoise, surnaturellement increvable. Le phare était enfin mis en marche, pour la première fois. Et c'était aussi beau et éclatant que profondément angoissant : il était symbole d'une époque dangereuse pour les Raeders. Après avoir contemplé son œuvre, celles de tout l'équipage réunit -ou presque-, elle bondit les marches quatre à quatre pour redescendre en vitesse. Elle chercha ses enfants, les rassembla et leur expliqua ce qu'ils devaient savoir, ce pourquoi elle les obligeaient aujourd'hui à suivre l'Aviaire pingouin sur le continent. Ne souhaitant mentir, elle raconta, en résumant, l'affrontement qui s'annonçait depuis longtemps. La mer rouge en était le glas. L'arrivée de Paquot suivit de peu ce premier acte et elle demanda à la louve noire et blanche de partir avec les petits. Sur le continent, Amma resterait avec eux jusqu'à ce que qu'Ajani arrive, s'il tenait sa promesse, et qu'un loup priant la Corneille ne restent avec eux. Ils leur étaient formellement interdit de revenir sur Morne-Oeil sans qu'un Raeder soit venus les chercher. Sans qu'elle ne revienne elle-même, ou leur père, les chercher. Rassurante et sûre d'elle, elle ne laissa transparaître rien d'autre que son amour et sa volonté farouche. Alors pourtant qu'lele n'était pas sûre de les revoir.

Lorsqu'ils s'éloignèrent elle les salua avec un grand sourire. Lorsqu'ils ne furent plus en vue... Une douleur si perçante lui brisa le coeur. Echo de son angoisse jaillissant enfin librement, réponse à ses peurs qu'elle ne pouvait plus taire. Elle eu si mal que son souffle se suspendit et que des larmes vinrent mouiller ses joues. Ses moussaillons, ses petits, ses bébés, que peut-être elle n'entendraient plus rire ou se chamailler, que peut-être, elle ne pourraient plus bercer le soir en chantant des odes à la piraterie. Elle se sentait si faible maintenant, si éprouvée, si inquiète pour leur avenir qu'il lui fallu de longues minutes pour se remettre d’aplomb, pour se redresser, pour se détourner des silhouettes tant aimées de ses rejetons. Si elle avait su, un jour, à quel point elle découvrirait la souffrance que causait l'éloignement de la chair de sa chair, elle n'en aurait pas cru ses écoutilles. La respiration rauque, la gorge amère, elle ferma les yeux et pria l'Océan de tout son être pour qu'il n'arrive rien aux minis-Raeders. Elle pria aussi de toute son âme pour qu'au moins si malheur devait frapper les loups des mers, que ses petits ne perdent pas leurs deux parents. Elle priait si fort l'Océan que ses crocs lui firent mal d'être tant serrés. Mais elle devait avoir foi dans l'Océan, comme elle l'avait toujours eu. Il protégerait ses futurs navigateurs. Forcément. Pour eux, elle irait jusqu'au bout, pour eux, elle se battrait corps et âme s'il le fallait. Elle se détourna enfin pour rejoindre Chimaera, le Capitaine, car désormais le temps leur était compté.

***

Cimerii était obéissant et surtout compréhensif, malgré le sourire de 'Man, il sentit qu'il ne fallait pas discutailler. Il acquiesça et s'assura en tant que frère premier-né et plus grand de quelques centimètres, que la troupe exécuta les directives de la sorcière. Il seconderait sans soucis leur gardienne du jour pour discipliner les récalcitrants -chose qu'il adorait faire parce que la plupart du temps cela signifiait embêter Susie et Makara-, dans un sourire entendu, il fixa d'ailleurs les deux énergumènes sus-nommés et attendit tranquillement qu'ils prennent le chemin du continent.

De son côté Makara ne broncha pas, étonnement. Il voyait là l'occasion d'une aventure sur les terres d'un autre monde et donc la possibilité de s'éclipser une fois là-bas du chien de garde nommé par 'Man. Il sourit donc en retour à Cimerii, de tout ses petits crocs effilés et les queues bien hautes, vint s'asseoir à côté de leur cheftaine de voyage. Il préparait son plan d'évasion pour dès qu'ils auraient poser pattes sur le sable de l'autre bord du bras de mer. Il comprenait bien le danger et le besoin de les mettre à l'abri, il savait que ce n'était pas à leurs âges qu'ils allaient être utile, alors autant mettre à profit ce temps et  gagner d'autres compétences et expériences pendant que les grands réglaient ce problème là.