Le cuir était prêt à devenir vêtements. Eva observait les peaux qui trainaient au sol face à elle. Cendres, à côté d'elle, était curieux des transformations qu'elle allait appliquer au cuir. Etait-il vraiment possible de transformer ce tes d'objets inutiles en quelque chose de mettable, un manteau, des coussins ou qu'en savait-il ? Apparemment oui, et sa mère allait le lui prouver.
Elle saisit la première peau, celle d'un renard polaire, et commença à tracer avec une pierre de charbons des traits suivant les patrons qu'elle avait trouvé à la bibliothèque. Sur ce dernier, un énorme "CHAUSSURE" était inscrit en lettre capitales. Quelle drôle d'idée, vraiment, mais Cendres avait déjà senti la morsure de l'eau glacée sur ses coussinets. Il imaginait bien celle de la glace, beaucoup plus agressive, moins tolérante. Alors soit. Il fallait donc faire des
chaussures. Lorsque ce fut fait, Eva découpa le cuir aidée d'une pierre tellement effilée que poser une patte dessus suffisait à faire jaillir une fontaine de sang du coussinet. Elle jetait de fréquents coups d'oeil au patron pour être sûre de ne pas se planter. Mmh. Ca devrait bien se passer.
Cendres observait toujours. Et Eva, focalisée sur son travail, ne voyait que ce dernier. Lorsque le cuir fut découpé aux bonnes proportions, elle se saisit d'une énorme aiguille et d'une pierre en demi-sphère. Elle se pencha sur son ouvrage, posa l'aiguille dessus, et tapa avec la pierre. Au bout d'un moment, l'aiguille finit par traverser le cuir pour faire un point très propre.
Bien.Pour une première fois, ça n'était pas trop mal. Elle contempla ensuite le patron, et gloussa :
Fils, j'espère que tu vas me donner un p'tit coup de main, parce que sinon j'en ai pour plusieurs semaines.Cendres eut un fin sourire et acquiesça sans rien dire, avant de saisir à son tour une peau pour tracer, au côté ne possédant pas de poils, le motif au charbon à son tour. C'était plus délicat qu'il n'y paraissait, et surtout il eut rapidement les coussinets entièrement noirs. Il grimaça et se gratta la truffe.
Eva l'observa et pouffa de rire :
Ah ben t'es beau comme ça ! Faudra te laver après !Il grimaça mais ne répondit rien, et se remit à l'ouvrage. Il n'avait jamais été particulièrement bavard, de toute façon. Eva ne s'en inquiéta pas.
[Merci de ne pas répondre tout de suite je le finis et je l'ouvre bientôt : D]