Sour Candy — Joaquín

Faire de l’alcool. Le solitaire brun en voulait pour sa consommation personnelle. Leikn s’en moquait bien de ce que lui pouvait en faire, elle espérait que cela ne transforme pas ce refuge en sanctuaire de dépravés… M’enfin, du moment qu’il en laissait comme convenu une partie pour désinfecter les plaies, c’était déjà ça de gagné. Les yeux bleus fixent le loup.

« — Par quoi doit-on commencer ? »

Essayons d’être efficaces.

Le regard de Joaquín balaya pensivement les alentours, avisant l'espace, les possibilités qu'il offrait, fuyant les corps qui déjà s'organisaient pour apporter un peu de vie à ce cratère moribond pour aller quêter les recoins les plus abrités sur soleil et des intempéries. Il leur faudrait trouver un endroit au frais.

— Il va falloir des cuves pour chauffer et fermenter, des... mh... barriles pour laisser vieillir si on veut boire, quelque chose pour broyer plantes — chez moi nous utilisons una tahona, ce sont les plus forts qui la tractent ou des burros si on en a. Pour distiller...

Il pencha légèrement la tête sur le côté, les yeux plissés. C'était un détail auquel il n'avait pas vraiment pensé auparavant, quelque chose dont on faisait l'acquisition chez lui par le biais des forges implantées là par les colons de jadis, quelque chose dont il cernait le principe, mais qu'il n'était pas capable de reproduire, lui-même. En tout cas, pas correctement.
Il se sentit stupide.
Mierda.
Il lui fallait trouver une solution. Une idée germa soudain dans son esprit, un vague souffle, comme une inspiration. Il la contempla quelques instants de plus, avant de reprendre :

— Je sais peut-être où je peux trouver un alambic.

Puis d'ajouter, enfin :

— Le mieux serait de trouver un endroit frais et isolé dans les grottes où installer tout ça. On peut peut-être trouver des cuves naturelles, il resterait la tahona et les barriles, je ne sais pas si on peut en trouver ou si il faut les faire.

Il espérait avoir été compréhensible. Au moins assez pour amorcer la machine.

… Comment dire… D’accord Leikn pouvait comprendre que le solitaire avait une technique ancestrale pour faire de l’alcool, mais tout ce qu’il demandait… ils en avaient à peine la moitié ici. Le gouffre n’était plus habité depuis des années, il leur faudrait construire des barils, quand au reste… pour broyer ses plantes ne pouvaient-ils pas faire ça avec autre chose ? (Puis bon vu la carrure de crevette de Leikn, il allait pas devoir compter sur elle pour tracter quoique ce soit…)
Au moins trouver un endroit frais, ça, ça serait pas trop compliqué.

« — Les barriles nous devrons les faire si tu y tiens vraiment, c’est pas le genre de chose qui pousse aux branches des arbres. »

La disciple d’Ao soupira légèrement.

« — On peut explorer un peu les galeries pour tenté de trouver des cuves naturelles… qui sait. »

L’ancienne Lazuli avait vécu ici et ne se souvenait pas d’un tel lieu, mais peut-être qu’après toutes ces années, des passages s’étaient créés et de nouveaux lieux pouvaient être découverts…

(Lancé dé ING pour les recherches)

Après plusieurs minutes en silence, Leikn aperçu des salles, mais aucune sans cuves... Finalement après quelques pas supplémentaires, la Licorne pénétra dans une salle qui pouvait correspondre aux demandes du solitaire. Petit bémol, les fameuses " cuves " n'étaient vraiment pas profondes...

« — Hum... ça fera l'affaire ? »

Il n'y avait pas besoin d'être particulièrement doué dans la lecture d'autrui pour deviner l'incrédulité chez la louve. Lui-même s'était interrogé sur la nécessité d'un tel cérémonial, alors qu'il n'était qu'un tout jeune louveteau découvrant progressivement l'entreprise familiale.
Ca ne devait pas être si compliqué que ça de broyer quelques plantes.
De les laisser mijoter dans un coin.
Pour obtenir un liquide qu'il n'avait guère envie de goûter tant l'odeur qu'il dégageait était désagréable.
Il s'était questionné, trop jeune pour réellement juger à l'époque, mais avait suivi docilement les instructions de son père, lorsque, quelques mois plus tard, on l'avait un peu plus clairement introduit au processus de fabrication du téquila.
Et puis, à mesure que les jours, les semaines passaient, s'étiraient en mois, les questionnements et réticences avaient peu à peu laissé la place à l'acceptation. Les actions et gestes précis et répétitifs qui lui avaient paru incongrues tout en le fascinant lorsqu'il était gosse étaient devenus siens.
Siens à protéger. A défendre.
Siens à faire perdurer.
Siens à transmettre.
Sans qu'il ne sache trop à quel moment précis exactement, cet héritage avait achevé de s'insinuer en lui. Ils s'étaient revendiqués l'un l'autre. N'étaient devenus qu'un.
Et c'était cet héritage qui parlait désormais à travers lui, alors que son esprit carburait encore et encore pour trouver comment faire, comment adapter avec si peu de moyens.
Comment protéger. Comment défendre.
Faire perdurer.
Et, peut-être, comment transmettre.

(Dé également)

Son équipière du jour paraissait bien plus à l'aise que lui dans le dédale de galeries et l'agencement d'alcôves que recelait le Gouffre. Il la suivait au petit trot, s'éloignant parfois légèrement pour explorer les parages, l'oreille tendue pour ne jamais perdre sa trace.
Mais il ne trouvait rien.
Lorsqu'il la rejoignit dans une salle un peu plus vaste que les autres abritant des cuves potentielles et qu'elle lui demanda si cela pouvait convenir, il hésita un moment, longeant en silence lesdites cuves tout en dardant un oeil attentif dessus. Il finit par revenir se poster face à la femelle avant de hocher la tête.

— Je pense que ça peut marcher.

La production se ferait juste plus lentement, mais il n'était de toute manière pas sûr que beaucoup de locaux soient friands d'alcool. Ce n'était pas comme si l'endroit était un repère d'ivrognes : ça serait largement suffisant, même en divisant le tout en deux lots, dont un destiné à des fins médicales.
Se dirigeant vers le passage qui menait à la sortie, il se stoppa pour l'attendre.

— On peut aller chercher du bois pour faire los barriles. En tressant des feuilles je pense qu'on peut réussir à remplacer les anneaux de métal qu'on utilise chez moi pour les maintenir ensemble...

Ca allait être chiant, mais à moins qu'il n'existe miraculeusement un forgeron dans les parages, ça devrait suffire.
Resterait ensuite le problème du broyage des plantes.
Et celui de l'alambic.
Joaquín prit une profonde inspiration. Au moins, ses jours seraient bien remplis.

[ Bon le but c'est que ça dure pas mille ans non plus du coup je me dis qu'ils peuvent chercher du bois et de quoi "tresser le tout ensemble" avec des pc réussite et Jo peut tenter de plier le bois et d'attacher tout ça avec des dés réussite basés sur ses PC FOR ? Je sais pas trop comment ça marche mais vu mon karma aux dés ça rajouterait une chance pour que ça marche et donc que ça dure moins longtemps, je sais pas si c'est clair ]