Cheval de guerre [Libre]

→ SAMAËL : Pas facile de se faire une place chez ces bourrins Etelkrus hein ? M’enfin tu baisses pas les bras, t’es même bien déterminé à faire tes preuves. Alors qu’est-ce qu’on va te trouver… patrouille c’est ennuyant, surveillance du castel encore plus… ah que dirais-tu de chasser pour la meute, une proie bien imposante, qui en jette (de quoi fermer le caquet de quelques sceptiques tu vois ?). En plus de cela tu réponds aux demandes de tes alphas … (250 mots minimum)

Samaël

Samaël alternait entre patrouille et surveillance, surveillance et patrouille, donnant de sa personne pour se faire une place parmi les Etelkrus. Quand bien même ces deux activités demandaient de se faire à plusieurs, le prince sentait qu'il stagnait. Il n'avait pas l'impression que le problème venait totalement de lui, le clan avait changé depuis son premier séjour et la fierté patriotique si forte sous les deux alphas qui avaient vu sa première intégration semblait s'être essoufflée, en témoigne les contestation ouverte lors d'un ordre général lors de l’événement autour de l'enfant bâtard disparu. Ce n'était pas pour arrangé le mâle brun, pas avec ses projets d'avenir mais il avait traversé trop de choses -notamment deux tentatives d'assassinat, participer à la création d'une armée rebelle, une trahison, une exécution, plusieurs voyages dans le désert blanc et une damnatio memoriae- pour se laisser arrêter par une déprime général chez ce peuple pri... rustre.
Sauf que Samaël se lassait un peu des patrouilles. Alors il remplirait aujourd'hui un autre rôle assigné à son rang, celui de chasseur.

Dans son pays d'origine, les autres animaux étaient relativement petits, milieu oblige, bien qu'il suffisait de traverser le désert pour trouver quelques savanes aux proies plus conséquentes. Mais personne ne traversait le désert.
Ici, les bêtes étaient petites comme grosses mais trois lapins et deux faisans n'attirerait l'oeil de personne. Un chevreuil serait certainement bien vu, Samaël ne devait pas oublier qu'il était seul, mais serait oublié dans la minute suivante. Le mâle brun avait remarqué également un amour nouveau des Etelkrus pour de sortes de créatures monstrueuses à tête aquatique et corps terrestre, une hérésie de la nature que Samaël n'avait pas eu la moindre envie du monde de toucher, il ne le ferait pas non plus cette fois-ci.
Cherchant une idée, supprimant tout de suite celle des bisons qui broutaient l'herbe de ces landes, son attention fut quelques instants attirés par quelques hennissements. Là, profitant des grands espaces et de la nourriture facile, un troupeau de chevaux sauvages avait décidé de faire halte sur ces terres. Un peu à l'écart, un mâle avançait en boitant, quelques traces rouges sur son corps et d'autres similaires sur un autre indiquait le perdant d'un combat hiérarchique. Les blessures semblaient fraîches, sans doutes les deux étalons étaient-ils encore épuisés. Ça, ça impressionnerait les Etelkrus.

Un cheval restait une grosse proie et Samaël restait... disons qu'il ne rentrait pas dans la catégorie montagne de muscles. Il n'était ni d'en l'endurance, si dans la force pure, savait cependant se montrer vif et agile. Frapper, n'avoir besoin de le faire qu'une fois, s'il parvenait à passer sous le ventre de la bête pour lui ouvrir...
Il se glissa au travers des hautes herbes, s'approchant comme un serpent jusqu'à la proie choisie avant de fondre en dessous pour lui mordre le ventre, cherchant à perforer l'estomac. Cri de panique, le troupeau détala, la proie choisie voulut faire de même, rua pour se débarrasser de son agresseur canin. Samaël lâcha rapidement, chercha à mordre la patte boiteuse pour faire tomber le cheval. Il sentit sous ses crocs le tendon lâcher, sentit également le sabot qui vint le prendre en traître de son côté aveugle. La bête s'écroula, la chute, mauvaise, épargna le loup brun de plus d'effort.
Samaël, soufflant, admira sa prise non sans satisfaction.

« AH ! T'aurais pas fait ça hein !Es-Salêh ! Pas mal pour celui à qui t'as retiré son nom !»

Il s'adressa au ciel, hurlant ses paroles pour extérioriser le reste d'adrénaline... quelques frustrations également. Il se calma bien vite, scrutant les alentours dans une crainte d'avoir été entendu avant se sentir quelque chose de froid sur la partie aveugle de son visage jusqu'au cou. En y posant une patte, il y sentit la peau ouverte, son pelage s'imbibant du sang.
La blessure n'aurait sans doute pas de conséquence si traitée.
Elle existait cependant, le cheval ne l'avait pas loupé.

Aplatie parmi les hautes herbes, Anita guettait les déplacements d'une silhouette ocre.

Quelques mois auparavant, les couleurs fauves de ce pelage se seraient fondues à merveille dans les déclinaisons chaudes que prenaient la lande ; mais le passage de l'automne en avait abattu la vivacité et la levée de l'hiver avait terminé de débarrasser la vaste plaine de ses teintes chatoyantes. Désormais le tapis d'herbe était majoritairement d'un vert usé parfois entrecoupé de brun ou de jaune, et le poil de Samaël n'en était que plus aisé à suivre lorsqu'il se faufilait sur ses pattes légères à travers l'océan de verdure.
De toute évidence, le mâle était en chasse et avait pris pour cible un troupeau d'ongulés. Il se déplaçait avec aisance, s'approcha de sa proie avec une maîtrise conférée tant par sa constitution fine que par l'entraînement qui se devinait de son vécu. La chasse était un art exigeant et une danse soutenue.
Et à chaque foulée qu'il dédiait à sa tâche, à chaque repos dans la mesure, Anita se rapprochait à son tour. En chasse, elle aussi, mais pas pour s'attaquer à un cheval.

La louve profita de la débandade bruyante qu'il provoqua par son attaque pour gagner de nombreux mètres, bondissant dans son dos quand le son de la lutte s'intensifia et qu'elle entendit l'herbivore se débattre puis chuter.
Dès lors que le silence revint accompagné d'un nuage de poussière, l'hybride avait de nouveau disparu dans la couverture épaisse de végétation, le souffle suspendu.
Il cria, dérangea quelques oiseaux qui n'avaient pas encore fui malgré l'agitation.
Anita sourit à son regard qui balaya alors les herbes sans la remarquer, son attention bien vite détournée par le sang qui imprégna un côté de sa tête - là où un sabot avait dû l'entailler.
A nouveau il ne regardait plus en sa direction, et elle était si proche.

Vive et efficace, Anita s'arracha de son couvert dans un saut puissant et ouvrit ses ailes pour se porter plus loin et plus haut encore avec la fluidité d'un geste maintes fois répété.
Elle ne toucha le Bouclier que d'un coup de patte entre les omoplates qui lui fit aussi office de rebond pour filer hors de sa portée et accomplir sa trajectoire aérienne d'une courbe qui la fit atterrir un peu plus loin devant le mâle - elle ne tenait nullement à se prendre un coup de crocs bien placé si le loup surpris, en adversaire potentiellement redoutable, se retournait brusquement en pensant se défendre d'une attaque.

Les quatre pattes à nouveau au sol, elle pivota pour lui faire face, sourire amusé sur les babines.

— Mais où est donc le binôme qui t'aurait aidé à transporter cette lourde proie avant qu'un charognard ne te la dispute et qui aurait pu hurler pour prévenir le clan d'un besoin de renfort si cette blessure avait été plus mauvaise et t'avais assommé, faisant alors de toi un second plat de choix ? Ou encore qui t'aurait prévenu et défendu de cette attaque sournoise.

Ses yeux brillèrent d'une lueur malicieuse en même temps que son sourire suffisant dévoila la pointe de ses crocs et elle le toisa quelques secondes. Au ton de sa voix, il était évident qu'il ne s'agissait pas d'une réelle réprimande et qu'elle s'amusait bien davantage à le taquiner qu'à le juger.
Cassant finalement sa posture altière pour se rapprocher de Samaël, elle approcha son museau du côté de sa tête pour mieux voir la blessure.
Le sang avait mouillé une bonne partie de sa joue et de son encolure, mais elle savait que la tête saignait toujours beaucoup même quand la plaie était superficielle. Les panseurs le répétaient souvent.

— Il va falloir comprimer avant de t'amener voir un panseur.

Ses yeux violets revinrent dans les siens - enfin, celui qui voyait encore.
Il avait bien sur lui quelques bandages ou d'autres éléments pour pouvoir s'occuper de toute petite blessure que l'on pouvait se faire en solitaire, n'est-ce pas ?

Samaël

Surpris, Samaël le fut effectivement. Pelage gonflé et d'un naturel bien plus sur l'esquive et la défensive que sur l'attaque, il fit un vif bond sur le côté tout en se retournant avec d'en faire un second similaire lui rendant sa place initiale lorsqu'il entendit une voix derrière lui.
Anita!
L'information mit un certain temps à monter au cerveau, le temps de laisser l’adrénaline redescendre et le palpitant se calmer un peu. Elle lui avait fait une de ces peurs ! Une punition taquine sans doute en réponse à la faute commise au vu des remarques qui suivirent. La louve par son expression semblait bien plus s'en amuser que de véritablement le réprimander mais Samaël à cet instant avait l'impression d'être un adolescent qu'on venait d'envoyer en caserne. Lui qui avait eu pour objectif d'impressionner les Etelkrus, c'était raté, l'Alpha ne l'était pas. Il voulut répondre, trouver des arguments, il savait que les autres partaient aussi seuls parfois mais... Il ne fit que rabattre ses oreilles en arrière et força un sourire comme un solitaire qui venait de se faire prendre la main dans le sac à traverser les frontières et qui essayait tout de même de s'en sortir.

« C'est une faute, je m'en excuse. Je m'assurais d'avoir un camarade la prochaine fois. »

Expression désolée, avant qu'il ne redresse les oreilles lorsque la louve approche son museau de sa blessure. Le mâle brun voit mal son visage à cause du côté aveugle du sien, mais à ses paroles, il laisse un petit temps de réflexion avant d'agiter une épaule pour en défaire un morceau d'armure de cuir.
Comprimer la plaie n'est-ce pas?
Son général lui avait donné un conseil une fois, et Samaël par jeu d'épaule, laissa finalement tomber dans l'herbe un carré de tissu en lin dans lequel était planté une aiguille et du fil enroulé. C'était petit basique mais pouvait s'avérer utile en temps de guerre, c'est ce qu'on lui avait dit.
Sauf que le kit portait encore enfermé sur lui une odeur tenue d'encens et de sable.
Samaël resta figé quelques instants face à la petite bande de tissu enroulé, indécis, avant de la reprendre et la replacer à cette place d'où le loup brun l'avait fait tombé.

« Ça peut attendre. Il fait froid, il n'y aura pas d'insectes pour pondre dedans. »

Y en avaient-ils capable de ça ici ?

Sans réelle surprise, le loup préféra adopter une position discrète et conciliante suite à ses remarques plutôt que de les accepter avec un sourire et une réplique de même teneur.
Elle ne put s'empêcher de souffler par le nez, amusée - et aussi un peu désolée - de l'air contrit du mâle.
Bien entendu, elle aurait pu faire le choix de se comporter avec lui de la même manière qu'avec la majorité des membres de son clan et se montrer sous son jour insouciant, désinvolte et peu regardant des règles à condition que personne ne se mette inutilement en danger - et elle considérait Samaël capable de cela malgré la blessure dont il venait d'écoper.

Mais ce loup venu de loin l'avait toujours intriguée et elle avait d'autant plus fait attention à ses manières quand il lui fut présenté pour les réintégrer, à la façon aussi dont il avait l'air de considérer les siens.
Elle avait perçu un certain besoin de noblesse et un attachement au paraître, et cela tombait bien - Anita aimait jouer des apparences et se tenir à des rôles de surface face à ceux qu'elle connaissait encore peu et qui semblaient nécessiter un peu de présentation, comme sa mère l'avait appelée.

Il y avait un passé à creuser chez le loup sable, et petit à petit, elle creuserait.

Le morceau de tissu qui tomba parmi les herbes n' échappa pas à son regard attentif et elle haussa un sourcil quand il retrouva sa place derrière l'armure de cuir plutôt que sur la plaie à laquelle il semblait destiné.
À sa remarque elle réprima un sourire et secoua le museau de gauche à droite, lentement.

— Pourquoi ne pas utiliser ce que tu avais préparé ? Ce bout de tissu avait l'air parfait pour remplir la tâche.

Au final l'interrogation était sincère. Elle imaginait mal que Samaël ait sorti de quoi faire office de bandage par hasard, pile à l'endroit où il dégagea l'épauliere pour le faire tomber sans avoir besoin de chercher.
La mention des insectes pondeurs n'avait pas manqué de l'interpeller néanmoins et de rabattre l'une de ses deux grandes oreilles.
Il lui faudrait demander à Dez ou Tawana s'ils avaient déjà eu connaissance de ce genre de cas.

— On n'a peut-être pas ces insectes là, mais le panseur qui me donna cours de premiers secours m'enseigna de prendre soin des plaies ouvertes sans les laisser traîner. Nos poils et nos cheveux peuvent regorge de saletés. Et j'aime à écouter à sa juste valeur l'expérience de ceux qui ont des connaissances.

De la poussière, de la terre - plein de particules qui viendraient se coller dans sa blessure dans les heures qu'il leur faudrait pour avoir l'attention d'un panseur s'il ne la couvrait pas.

Samaël

Il ouvrit la gueule, pour répondre mais... il ne savait pas vraiment comment un chef de clan auprès duquel il devait faire ses preuves prendrait la raison véritable. C'était parce qu'il y avait encore ce fragment de chez lui sur ce morceau de tissu, des odeurs qu'il n'avait senti que là bas, un dernier souvenir véritable qu'il n'était pas encore près à sacrifier.
On ne chouinait pas auprès de son Général, on ne chouinait pas non plus face à un chef de clan barbare, aussi pri... lointain soit-il.

« C'est sans doute mieux de le conserver pour un cas plus critique. »

Le mâle brun jugeait son excuse acceptable. Cependant Anita avait aussi des arguments plus que valables, et qui embêtèrent sérieusement Samaël sur le moment.

« J'ai une autre solution. »

Il rattacha alors ses longs cheveux plus en arrière, cherchant à faire rapidement une natte épaisse afin que sa tignasse ne l'embête pas puis il enleva le tissu rouge qu'il portait au coup afin de le plier autrement, maîtrisant le drapée pour aboutir sur une coiffe entourant sa tête et une partie de sa nuque, serrant un peu le tout pour compresser la blessure contre le tissu rouge. Ça le dérangeait moins de le salir celui-ci, il ne portait déjà plus l'odeur de son pays natal depuis longtemps et Samaël le portait depuis tellement longtemps qu'il avait cessé d'être un vêtement précieux à cause de l'usure. Le mâle brun le laverait au retour, ce n'était pas un problème.
Il fit mine ensuite de s'intéresser au cheval, cherchant à clore le sujet sur sa blessure, ou sur le morceau de tissu qu'il n'avait pas voulu sacrifier pour.

L'hésitation lui fit hausser les sourcils, mais la réponse suivante vint suffisamment vite pour ne pas réellement éveiller de soupçons de sa part.
D'autant que l'explication lui paraissait très valable. Sans doute qu'elle aussi aurait préféré garder un morceau si bien préparé et muni d'une aiguille pour recoudre la plaie dans l'éventualité d'un besoin plus urgent que cette plaie superficielle. Aussi hocha-t-elle la tête et demeura-t-elle silencieuse pendant qu'il trouva une solution alternative, se défaisant de l'un des autres tissus pour le nouer autour de sa tête.
Sa patte avant droite se porta machinalement vers sa guêtre au niveau du poignet, là où camouflés par l'accessoire de cuir, des bandages étaient enroulés en cas de similaire situation. Elle s'était apprêtée à le sortir pour dépanner le loup sable mais elle avait été bien plus intéressée de voir de quelles ressources lui-même disposait et n'en fut pas déçue.

Quand il eut terminé, elle valida d'un signe bref de la tête avant de suivre son regard vers la proie qui reposait un peu plus loin. Ah, oui.

—  C'est une prise plutôt impressionnante pour un loup seul de ta carrure.

Ce ne fut pas dit sur le ton de l'insulte - après tout, à part être un peu plus grande que lui, Anita était globalement du même gabarit. Ses épaules étaient fortes et plus imposantes que ne le laissaient deviner le reste de son corps effilé, grâce à la génétique de sa colossale mère, mais il fallait se rendre à l'évidence : les loups comme eux avaient tendance à ne pas se frotter à des créatures qui au corps à corps pouvait les aplatir.
A moins d'être certain de pouvoir frapper vite et de ne jamais se retrouver coincés.

Anita se leva et s'approcha du cheval pour en faire le tour, ses yeux détaillant le corps du puissant animal. Puis, sans même retourner vers Samaël son regard, elle lâcha une phrase innocente.

— Cet Es-Salêh, qui est-il ?

Elle laissa s'étirer un fin sourire sur ses babines avant de finalement ramener ses iris violet sur son visage, lentement. Ils étincelaient d'espièglerie.

Elle avait bien dit qu'elle creuserait.

Samaël

Samaël se dirigea lui aussi vers sa proie, réfléchissant à comment la déplacer. Ça, il n'y avait pas vraiment pensé sur le coup, peut-être en retirant les viscères... ça attirait tout les vautours du coin.

« L'occasion était bonne, je suis plutôt habitué aux gazelles en général. »

Et aux fennecs mais ça risquait de paraître petit pour des loups habitués à des animaux de plaines.
Il ne prit pas mal la réflexion sur sa carrure -pour une fois qu'il ne prenait pas la mouche diraient certaines mauvaises langues- il savait qu'il n'était pas un gros gabarit, même parmi son peuple d'origine à tendance plutôt fine. Il avait ses techniques pour compenser, ne se serait de toute façon pas très bien vu en lourd et épais.

Puis Anita posa sa question, Samaël se figea d'un seul coup, tout son corps tendu. Évidemment qu'elle l'avait entendu hurler comme un fou, elle était apparu bien trop peu de temps après.
Es-Salêh était...
Un con.
Un traître.
Un assassin.
Un prétentieux.
Surtout un con.

« Un roi. »

Ces mots lui auraient brûlé les lèvres si les prononcer l'aurait pu. Samaël attrapa fermement et rageusement une patte du cheval, faisant passer toutes ses frustrations sur ce point de pression, prêt à remonter la proie tout en haut de la montagne, tout seul s'il le fallait.

L'Alpha ne s'attendait à rien de particulier en posant sa question. De là où elle était quand elle l'avait entendu s'exclamer, camouflée par les hautes herbes et dans son dos, Anita n'avait rien vu de l'expression de son visage.
Il y avait bien eu de la véhémence dans ses mots mais cela pouvait facilement être mis sur le compte d'une adrénaline à expier, quand l'excitation de la chasse vibrait encore dans les muscles et pulsait dans les veines en un bouillonnement d'énergie.
Mais quand elle le vit se figer et qu'elle eut l'impression de l'avoir poignardé en reformulant ce nom, elle comprit qu'il ne s'agissait pas que d'un besoin d'extérioriser la victoire ; pas que d'un simple nom de protagoniste secondaire dans son histoire à peine connue.

C'était au contraire un personnage bien important pour lui - sans doute aussi un antagoniste.

Elle eut deux mots en réponse, puis Samaël s'en prit à sa proie dans un nouveau sursaut d'humeur qui ne faisait que trahir davantage le point sensible qu'était ce sujet.
A vrai dire, Anita ne pensait - et ne voulait - pas le perturber autant, mais maintenant qu'elle en était à ce point... Il était peu probable qu'elle fasse marche arrière.
Alors que le Bouclier avait commencé à traîner sa proie par une jambe avec la ferme volonté de passer ses nerfs dans le labeur, quand bien même elle doutait qu'il puisse tenir le rythme jusqu'au Castel, l'hybride prit sa suite à pas lents, cherchant des yeux la prise qui lui serait la plus stratégique à saisir pour l'aider.

—  Pas l'un de ceux dont on se souvient en bien, on dirait.

Sa voix se fit cette fois un peu plus sérieuse, presque compatissante. Elle n'était pas insensible à l'évidente souffrance que trahissaient ses réactions, après tout.

Samaël

La proie est lourde, trop pour le loup fin qu'était Samaël même si pour le moment il la déplaçait avec u rythme acceptable. Cette réflexion cependant n'avait pas atteinte son esprit, trop rempli de souvenirs et de flashbacks remontant un à un dans sa mémoire. Évidemment que ce n'était pas le genre de choses qu'il était aisé de garder sous un tapis mental, ça aurait été cependant essentiel pour réussir à se refaire une place et une vie ici, parmi ce peuple si différent. Mais Samaël avait cette tendance à regarder trop en arrière, parce qu'il aimait son pays natal et qu'il n'avait pas vraiment choisi de le quitter, c'était ce qui l'avait fait revenir la première fois.

« Pas pour ma famille et ses alliés non. Le peuple lui n'avait pas l'air d'exprimer d'avis mais du moment qu'on lui fourni nourriture, sécurité et un peu de m'as-tu-vu hiérarchique, il est content. »

Et du m'as-tu-vu, il en avait eu. Après plusieurs années à pâtir d'une interne qui s'écoulait jusque dans les rues, il lui fallait la démonstration de l'échec cuisant du perdant, qu'importe son camp et son sang, du moment que c'était celui de nobles qui coulait.
Samaël aurait pu décrire chaque détails de cette journée, la marche dans les rues de la ville, au milieu de la foule jusqu'à l'estrade d'exécution, la lame qui faisait tomber les têtes unes à unes,  son regard lorsqu'il prononça pour lui une sentence différente.

Dans l'attente d'une potentielle réponse, Anita avait fini par jeter son dévolu sur une partie du corps à saisir pour s'atteler elle aussi au tractage de la lourde masse. Puisque le mâle tenait une jambe arrière en guise d'extrémité, la louve alla verrouiller sa mâchoire au niveau de la nuque pour soulever légèrement du sol l'avant-main du cheval.
Leur progression s'en voyait facilitée mais le gabarit de la proie demeurait handicapant pour deux canidés de leur stature.
La voix de Samaël s'éleva à nouveau et elle dressa les oreilles, attentive. Chaque mot lui paraissait important désormais pour comprendre un peu mieux le passé nébuleux de ce loup venu de loin à deux reprises.

Le contraste entre ses deux séjours était évident à n'importe qui aurait fréquenté, même quelques instants, le mâle brun. Elle se souvenait de lui lors de sa première arrivée comme d'un individu empli d'une fierté qu'il s'efforçait de taire mais qui transparaissait malgré tout ; et qui portait sur leur meute le regard de ceux qui avaient connu mieux et ne pouvaient pas s'empêcher de comparer.
Maintenant, ces éléments étaient quelque part toujours présents, mais ils avaient perdu l'éclat de leur fringante jeunesse pour s'apparenter davantage au lustre usé d'un bijou que l'on aurait trop frotté et dont la surface serait ternie et rayée par l'âge. Au-delà des flagrantes cicatrices qui dévoraient même l'un de ses yeux, il y avait dans son regard l'écho lointain de regrets et de douleurs.
Alors il n'était pas difficile de déduire que d'un loup éloigné de son pays natal mais déterminé d'y avoir encore sa place, il était passé à un loup qui avait subi la violence en voulant y retourner et avait perdu tout espoir de le revoir un jour.

Le reste des détails était un échafaudage fragile et largement incomplet qu'elle commençait à peine à bâtir.

—  Qu'est-ce qui a mené ta famille à être contre lui ?

Touche par touche, elle avait bon espoir de peindre un tableau davantage abouti de son histoire.
S'il se montrait trop réfractaire, Anita était prête à ralentir la cadence et à réfréner sa curiosité pour procéder avec davantage de prudence - mais quelque chose lui disait que leurs statuts opposés, elle Alpha et lui étranger qui devait à nouveau s'intégrer, seraient en sa faveur et qu'il serait peu enclin à repousser ses percées.
Il se pouvait, peut-être, qu'elle s'amuse à en profiter.

Enfin, si elle sentait trop d'inconfort, sans doute choisirait-elle par elle-même de se montrer plus délicate.
Elle n'était pas versée dans les abus de pouvoir, après tout.

Samaël

La frustration et tout un tas d'autres sentiments refoulés remontaient au fur et à mesure de la conversation, bien plus à cause de ce qu'il avait vécu dans un second temps, à se retour, que pour les raisons initiales qui l'avaient mené à venir jusque sur ces terres lointaines.

« Le trône. »

A nouveau, le mâle brun géra ses émotions en les transmettant dans l'effort, il n'aurait pas été convenable d'en faire autrement. Il souffle un peu, à cause du poids de la proie, parce qu'il n'est pas loup très endurant non plus et qu'il y mettait trop d'énergie malgré le chemin qu'il restait encore à faire jusqu'à la montagne où logeaient les Etelkrus.

« Initialement, c'était à mon père et sa lignée qu'il appartenait. »

Samaël, dernier fils d'une fratrie importante n'aurait même pas dû à défendre son droit pour le dit trône, sa vie aurait dû être beaucoup plus simple, celle d'un prince oubliable. La vie d'un prince tout de même plutôt qu'à devoir traîner un cheval mort au travers de chemins boueux dans une tentative de se faire un nom dans un clan minuscule.

Le déplacement de la proie trouvait son avancement dans les délais qui séparaient chaque prise de parole, quand chaque phrase naissant de la nécessité de prendre une pause de quelques instants pour reprendre son souffle.
Il n'y avait donc que leurs respirations rendues plus bruyantes par l'effort pour ponctuer les silences qui rythmaient avant tout la conversation, puis à chaque réponse elle dressait ses hautes oreilles et forçait son attention à se calibrer sur le mâle.
Alors lui et sa famille s'étaient battus pour la place du pouvoir.
De toute évidence ils avaient perdus face à cet Es-Salêh, devenu roi à leur place. Une petite grimace compatissante tordit les traits de la louve. Si elle-même n'avait que peu d'intérêt envers le pouvoir et n'aurait pas cherché à lutter pour son titre si elle n'y avait pas été désignée, ce petit détail lui permettait là encore de dresser un portrait plus complet du loup au pelage de sable. Tout comme elle pouvait mieux comprendre cette impression qu'il trainait dans son attitude et ses regards d'être profondément inadapté à la place qu'il avait ici chez les Etelkrus.
De prétendant à un statut royal il était devenu un quelqu'un somme toute banale, un Bouclier parmi d'autres qui glanait au mieux des regards méfiants mais sans doute bien peu de marques de respect.

—  Le pouvoir se transmettait par le sang ici aussi, il y a longtemps de cela. De nombreux conflits y ont trouvé leur origine.

C'était une époque qui remontait à plusieurs décennies et qu'elle ne connaissait que peu. La louve appréciait lire mais n'avait eu pour l'histoire qu'un intérêt modéré et elle n'en connaissait que certaines grandes lignes - et ce qu'elle avait pu entendre dans d'autres bouches.
Évidemment, même sans cela des conflits naissaient autrement. Elle avait tout de même l'impression que davantage de contestations avaient pris leur origine dans cette façon de procéder.

— J'imagine que c'est pour récupérer ce trône que tu étais reparti.

J'imagine que l'ennemi de ta famille y est toujours assis si tu as fini par revenir.

Samaël

« L'héritage du sang a un côté plus légitime lorsqu'on règne sur plusieurs milliers d'âmes, il a quelque chose de sacré. Ce ne sont pas les inconnus qui poignardent dans le dos. »

Mais les loups proches, ceux qu'on voyait régulièrement au travers de divers événements.
Samaël pouvait concevoir que la passassion du pouvoir par le sang ne corresponde pas à un clan d'une vingtaine d'individu. Tout le monde se connaissait, tout le monde avait grandi avec et entouré des autres, la distance entre les chef et le reste n'était pas si élevée, la preuve en était cette conversation. Aucun général n'aurait discuté ainsi avec un simple soldat.
Le mâle brun continuait à tirer, fournir l'effort malgré un souffle de plus en plus court et les pattes demandant une pause. Samaël ne voulait pas s'arrêter, craignait que s'il le faisait, il n'y aurait plus rien pour retenir tout un flot d'émotions refoulées durant tant d'année, comme la peau d'une gourde trop tendue qui ne demandait qu'à se déverser. Ce fut une pierre sur laquelle trébucha, lui faisant lâcher sa prise s'il ne voulait par partir en avant vers une chute qui l'incita pourtant un instant à s'arrêter.
Ses pattes sous lui s'affaissèrent, autant à cause de la fatigue physique qu'à cause de cette boule qui nouait l'estomac, l'obligeant à s'asseoir. La tête basse, les oreilles l'étant tout autant et le regard vers le sol, à ce moment là, le prince d'un lointain désert ne parvenait plus à tenir ces apparences qui lui étaient pourtant chères. Il était épuisé, frustré, en avait marre de constater qu'il n'était jamais parvenu à retrouver la moindre chose de ce qui lui avait échappé lors d'une seule nuit.

« Le trône aurait du revenir à un de mes frère, je n'aurais jamais envisager le convoiter un jour mais... plus que tout c'est la vie d'avant que je regrette. Elle était plus simple, je n'était pas promis à un véritable grand destin. Il n'y avait qu'à se pavaner ici et là au fil de festivité pour représenter la famille, un mariage à un moment donné pour sceller une alliance et une vie de  prince de fond au sein du Palais Blanc. C'était pour retrouver un soupçon de cette vie que je suis reparti.. et que je me suis battu des années pour rien. »

Il soupira, ses griffes s'enfonçant dans le sol, le regard toujours rivé vers le bas pour ne pas avoir Anita, pour ne pas réaliser qu'elle était là et qu'elle écoutait. Samaël avait besoin de vider un peu son cœur, n'aurait pas voulu que ça soit à sa supérieur,  ce n'était pas une chose convenable.

« Maintenant, même les choses les plus stupides me manquent. Les brises chaudes qui s'infiltrent par les fenêtres, la vue de la cité avec les dunes du désert en toile de fond qu'on voyait depuis les balcons, les odeurs d'épices dans les couloirs, celle de l'encens dans les chambres ou la couleur chaude des pelages de chacun... »

Tout ça, il ne le retrouverait jamais et ce constat ne fit que serrer un peu plus son cœur. Son regard dévia et lorsqu'il retombe sur la silhouette d'Anita, Samaël se releva vivement comme si un insecte l'avait piqué, nerveux.

« Excusez moi, c'était extrêmement déplacé. »

Le regard d'Anita s'égara un peu à la remarque du mâle. Elle n'était pas sûre d'être d'accord - elle voyait mal en quoi le droit du sang était plus pertinent pour prendre la tête d'un peuple de plusieurs centaines d'âmes plutôt qu'un petit clan. Au contraire, cela signifiait surtout que si l'individu qui se retrouvait sur le trône était inapte, encore plus de loups en souffriraient. Et comment pouvaient s'exprimer toutes les voix dans une civilisation si grande où les dirigeants étaient sacrés et séparés par une barrière idéologique ? Il devait y avoir bien peu de moyens de savoir si les individus étaient satisfaits, de prendre le temps d'écouter leurs doléances.
Peut-être que ça ne les intéressait de toute façon pas.
Pour Anita qui avait à cœur que chacun puisse trouver sa place et une façon d'être heureux, c'était une organisation qui lui paraissait discutable.

La louve n'argumenta cependant pas : à force de s'echiner à tirer sur la proie sans répit, Samaël venait de trébucher. L'Alpha pointa les oreilles dans sa direction et lâcha elle aussi sa prise, profitant des quelques secondes de pause qui venaient de s'improviser... Mais le loup ne reprit pas position. Il demeura prostré, soufflant de fatigue et sans doute d'autres sentiments, et commença à parler avec bien moins de retenue, à sa grande surprise. À priori, elle avait fait céder le barrage.
Sans l'interrompre, Anita fit quelques pas en silence pour s'asseoir non loin de lui et l'écouter, les yeux tantôt sur le mâle tantôt sur le paysage mais les oreilles toujours dans sa direction.
Elle se fit oublier jusqu'à ce qu'il en ait terminé et que de lui-même il se rappelle à l'instant présent, visiblement gêné de s'être ainsi étalé sur ses ressentis.
L'hybride lui offrit un petit sourire, sincère et compatissant.

— Non, ça ne l'était pas.

Elle se leva et s'étira avant de faire quelques pas, le museau levé vers le ciel.

— Nous n'avons peut être pas de somptueux palais, de mets raffinés, de festivités luxueuses. Notre vie est faite d'un confort basique et d'activités banales, c'est vrai.

Elle ne pouvait pas le contredire, même si auparavant elle n'avait jamais mis son mode de vie en perspective avec d'autres : ce qu'elle avait lui convenait, lui avait toujours convenu, et lui conviendrait sans doute toujours.
Nul besoin de fioritures et d'excessives manières avec elle, Anita aimait la sincère simplicité de leur société et ce qu'elle avait d'honnête et de naturel.

L'état actuel du loup sable ne l'amenait qu'à se dire que prétendre à plus, c'était se condamner à ne plus voir la beauté et le réconfort dans les petites choses.

— Mais au moins nous nous écoutons les uns les autres et ici, personne ne t'en voudra de dire ce que tu as sur le cœur. Enfin, moi je ne t'en veux pas, en tout cas.

La louve eut un petit sourire en coin.

— Tu ne retrouveras sans doute jamais ce que tu as perdu et ce n'est pas ici que ces choses qui te manquent te seront apportées. Mais il y a dans ces terres et dans cette vie une autre forme de beauté et des merveilles pour qui veut bien les voir.

Si Samaël acceptait de laisser le passé là où il était, dans le sable des dunes qu'il ne foulerait plus... Peut-être parviendrait-il à devenir sensible au charme de cette vie plus simple pour enfin y trouver un peu de paix et de bonheur que ne sauraient lui apporter les fantômes et les regrets.

Samaël

Sur le moment, Samaël fut un peu prit au dépourvu, à la fois par lui même lorsqu'il s'était rendu compte que toutes ses pensées, ressentiments et regrets avaient fini par franchir ses lèvres, par Anita également dont la bienveillance n'était pas ce à quoi le mâle brun était habitué. Les pensées qui suivirent d'ailleurs furent la mise en doute de la sincérité de la louve, elle avait pourtant l'air de l'être, elle ne se privait pas pour rappeler l'évidence : ici, ce n'était définitivement pas ce qu'avait connu Samaël. Les relations entre les individus aussi étaient différentes, il ne pouvait pas le nier mais le mâle brun avait toujours cette tendance à interférer son jugement avec ses propres expériences. Il s'était montré fragile face à Anita, elle le prendrait forcément en compte dorénavant, ça ne pouvait que lui être désavantageux pour cet objectif de considération qu'il cherchait à atteindre.

Il laissa son regard sur la proie pour chasser toutes ces pensées qui envahissaient l'intérieur de son crâne. Plus que physiquement, c'était mentalement que Samaël était épuisé, le chemin de retour qu'il restait à faire allait être interminables, tous comme les journées à suivre.
Les dernières paroles d'Anita auraient sans doute remonter le morale à beaucoup de loups, elle avait sans aucun doute raison mais ce deuil à faire était encore un peu trop grand pour le brun. Il ne sut pas non plus quoi lui répondre, alors il reprit simplement cette posture droite, à la fois princière et militaire, mettant à terme sa brève parenthèse de relâchement.

« Nous devrions reprendre la route. »

A nouveau il reprit sa prise sur la proie.

Pendant un moment qui s'étira, il n'y eut de la part du loup sable plus aucune réaction à l'exception d'un regard posé autre part que sur elle et d'un visage qui restait fermé. A l'évidence, malgré ses paroles, Samaël n'était pas convaincu - ou ne voulait pas se laisser convaincre. Soit il gardait ce qu'il venait de se passer en souvenir honteux qu'il tentait de laisser couler en se retenant d'ouvrir la gueule à nouveau au risque de se laisser aller de nouveau, soit il n'était pas encore prêt à sourire à la perspective d'avoir bel et bien changé de vie à jamais et de devoir l'accepter.
Et de réaction supplémentaire il n'y eut définitivement pas quand le mâle referma la parenthèse d'une toute autre phrase. Ce ne serait pas aujourd'hui que le prince déchu partagerait un peu plus de ce qu'il gardait résolument prisonnier de son cœur et de ses pensées.

Anita haussa les épaules et n'insista pas : il finirait bien par s'y faire - avait-il vraiment le choix ? - et il y aurait aussi d'autres occasions de revenir sur le sujet.
En revanche, plutôt que de suivre le mouvement du loup pour saisir à nouveau leur fardeau, elle demeura assise et exprima ce qui lui avait paru être une évidence depuis le début.

— Nous n'arriverons pas à le ramener au camp à nous deux à moins d'y passer toute la nuit. Il doit y avoir une patrouille à proximité, ils nous aideront.

L'Alpha rejeta la tête en arrière pour pousser un hurlement bref et l'appel ne tarda pas à trouver oreille réceptive : dans la vaste lande où bien peu d'obstacles s'érigeaient, un groupe de trois loups supplémentaires ne tarda pas à tracer sa trajectoire dans leur direction, prêts à les soutenir dans leur tâche.
Anita les accueillit d'un sourire et d'un signe de la tête en guise de remerciement, puis reprit sa position pour participer à l'effort.

Samaël

A la réflexion d'Anita, Samaël se laissa aller aux siennes plus interne, se remémorant les planning de patrouille qu'il avait entendu plus tôt dans la matinée alors que la louve appela par un long hurlement. Un groupe y répondit avant de les rejoindre, Samaël les saluant également d'un signe de tête mais resta avec cette mine sérieuse et sévère qui contrastait avec l'accueil chaleureux et souriant d'Anita.
Il reprit également position, prêt à fournir à nouveau cet énergie nécessaire pour ramener cette proie au camp.


[on s'arrête sur ça j'pense non?]

Une fois chacun en position, le signe du départ fut donné et le poids de la proie ainsi réparti se trouva bien plus simple à transporter.
Anita jeta un dernier regard en direction de Samaël une fois le cadavre soulevé, puis le reste du trajet jusqu'au Castel fut surtout marqué par un silence qui ne se ponctuait que de quelques sons d'effort et par quelques pauses.

Au moins arriveraient-ils ainsi avant la nuit.

Et ce soir, la meute serait bien nourrie.


[yes :D]