The Moth Disturbs the Night - Libre.

[DoB : 12/09/2019]

« Duller as the daylight
Advances, from shrinking violet
To a cornflower blue,
And overthrows the violent night
With quiet heat. »

[ Vallée des Murmures - Extrémité Sud, proche de la rivière délimitant les Champs Mystiques, au crépuscule. ]

Dans l'obscurité qui gagne les terres ils sont d'autant plus visibles que pendant le jour.

Leurs ailes battent sans bruit, leurs pattes se posent sans causer de démangeaison.
Il a fait l'expérience plusieurs fois. Et il a beau se concentrer, encore et encore... Chaque fois qu'ils le frôlent il n'y a rien de plus que l'effet de la plus subtile des brises. C'est déjà quelque chose, mais ce n'est pas ce que ferait un réel papillon qui se prendrait dans ses cheveux.
Il a bien sûr essayé de les attraper, aussi. Il lui arrive encore de le faire de temps en temps, dans un spasme de réflexe quand l'un d'entre eux vole trop près de sa tête ou que d'un air absent il les chasse d'une patte.
Toujours ses doigts traversent et si le papillon se brouille quelques instants, il se reforme quelques secondes plus tard et continue de voleter l'air de rien.

Ils n'étaient pas présents à Arabahos, et pourtant ils semblent liés à lui.

C'est quelque chose qu'il ne comprend pas encore et pour lequel il ne sait trouver d'explication. Lorsqu'il a commencé à les voir lui sont simplement revenus les mots de Kerguelen - que cet endroit était empli de magie.
Il y avait les glowsticks, il y avait l'apparence de certains loups qui n'en étaient presque plus, il y avait des particularités et des dons et une faune et une flore pas communes.
Et puis maintenant il y a ça, qui le touche, lui.

Il doit apprendre à vivre avec.

C'est moins compliqué qu'il ne l'aurait pensé, se dit-il alors que ses yeux demeurent hypnotisés par les lents mouvements de l'un des leurs.

Nymeria

J'aime à changer de cieux, de climat, de lumière.
Oiseau d'une saison, je fuis avec l'été,
Et mon vol inconstant va du rivage austère
Au rivage enchanté.

Iel n'avait jamais vraiment aimé les insectes. Ils vivaient toujours en gros groupes et avaient la manie de piquer lorsqu'on les dérangeait. C'était deux caractéristiques qui obligeaient peu l'affection.

D'une part, piquer était bien désagréable, mais depuis la mort de son père, Ajani, le monde l'était tout autant. Iel ne pouvait dire qu'il avait été un enfant aimant, ni que son père lui manquait tant que ça. Sans doute était iel une mauvaise héritière de ses parents, de caractères doux et bons, prêts à tout pour aider. Cependant, ce qui lae rendait si déplaisant depuis la tragédie, ce n’était pas juste son égo, et sa haine de la proximité. Iel regrettait de ne pas avoir passé plus de temps à discuter, d’avoir compris ce qui avait été la vie de son père, avant de devenir Nakhu. Car à présent, iel se sentait prisonnier, dans ce clan où tout était harmonie, tout était entente, tout était pacifisme : iel désirait la souffrance de ceux qui avait porté atteinte à ce qui était important pour iel. Alors iel se retirait du dédale, pour sombrer dans sa solitude complice, parfois avec Eldunari, qui n’était pas vraiment un intru de sa pensée, mais de plus en plus souvent sans personne.

Iel trainait dans la vallée, parfois près du ruisseau pour boire, parfois haut sur les pentes, assis dans les hautes herbes. Enfant, sa mère Eva lui avait dit que les murmures de la vallée étaient ceux des défunts en paix ; alors iel tendait l’oreille, espérant au fond de iel qu’un murmure serait celui de son père. Iel était descendu au ruisseau et buvait l’eau, lorsqu’un un bien étrange énergumène apparut. Nymeria vit d’abord son reflet, et laissa toute l’eau retomber de sa gueule. C’était un jeune loup -qu’il avait certes entrevu au dédale, pas un intrus donc- autour de qui volaient des glowsticks de Yurai ?

Nymeria redressa la tête, et contempla l’auteur du reflet étrange. C’était bien un jeune qui était récemment arrivé chez les Nakhus, mais il n’était pas parsemé d’une multitude de glowsticks, mais de papillons violets éthérés. Espérant profiter de son pelage sombre, Nymeria ne se redressa pas debout immédiatement, en regardant le jeune, qui semblait lui aussi happé par ces insectes bizarres. Nymeria n’en avait jamais vu de pareils dans toutes les terres Nakhu, est ce que le jeune les avait ramenés de là d’où il venait ? Alors qu’il interagissait avec, Nymeria remarqué qu’ils n’avaient pas une vraie forme physique, ils passaient presque à travers les pattes du loup. Est-ce que c’était son pouvoir ? Faire des insectes non-palpables lumineux ? Quel pouvoir poisseux ! Cela ne lui servirait pas à grand-chose ! Nymeria fit un petit rictus moqueur avant de se rappeler avec une moue qu’iel n’avait pas de glowstick pour sa part. Cela semblait bien injuste que quelqu’un de plus jeune que lui soit plus avancé dans sa carrière de Nakhu que lui. Iel se redressa enfin pour être visible, et s’approcha du nouveau venu :
« Comment tu as fait ça ? » demanda-iel en montrant les papillons d’une patte.

Ils étaient jolis finalement, vus de plus près, avec leurs arabesques sur les ailes et leur couleur yuraiesque. Mais qu’il n’ose pas dire qu’il a eu un glowstick alors que qu’il n’es là que depuis quelques mois, cela lae rendrait verte.

« Tu devrais plutôt les transformer en papillons de jour» proposa-iel, sarcastique, « ils se fondraient mieux dans le paysage ».

[DoB : 12/09/2019]

La présence qu'il perçoit ne l'interpelle pas suffisamment pour détourner son attention de ceux qui l'ont volée en premier. Il a intégré rapidement qu'ici, la sécurité est bien plus acquise que de là où il vient et qu'en restant sur les terres de leur meute rares étaient les signes de vie qui devaient éveiller sa méfiance.
Il sait aussi qu'il n'a pas particulièrement besoin d'accorder de l'attention à l'inconnu qui se terre dans l'ombre - la plupart des Nakhus s'approchent d'eux mêmes, et quand ce n'est pas le cas... Tant pis. Grimalk ne pousse pas la réflexion à se demander s'il passe à côté d'un échange intéressant ou non.
Pour le moment dansent ses papillons qu'il a à peine appris à connaître, et cela lui suffit amplement.

Lorsque le son de pas s'actionne cependant et se rapproche au lieu de s'éloigner, les deux oreilles du mâle sombre se braquent dans leur direction sans que son regard ne se détourne du spectacle d'illusions. Ce n'est qu'à la prise de parole du nouveau venu que ses yeux dorés finissent par se détacher avec une lenteur exagérée pour aller se poser sur la forme canine qui est maintenant présente à ses côtés.
Il le connait.
C'est un autre enfant de l'Oracle qu'il n'eut jamais l'occasion de connaître, parti avant son arrivée et mort avant de pouvoir revenir. L'un des plus jeunes adelphes que possède Cheza et qui sont bien plus sombres que leurs aînés. Autant en pelage qu'en caractère, du peu qu'il a pu en observer depuis les ombres desquelles il s'enveloppe volontiers.
Pendant de longues secondes, Grimalk ne répond rien et se contente de le détailler, désormais absorbé par le loup autant qu'il fut absorbé par les papillons éthérés. De ses cheveux de jais aux bijoux dorés qui le couvrent, des plumes qui naissent en quelques endroits au milieu du poil, des couleurs et des symboles qu'il arbore, tout y passe.
Grimalk ne cherche ni à nier ni à masquer qu'il apprécie ce qu'il voit.

Un clignement d'yeux, et il semble se tirer de sa contemplation silencieuse pour cette fois le regarder véritablement. Comme s'il reconnaissait son existence et pas simplement sa présence dans le paysage.

— Ils se font d'eux-même.

Le temps de répondre à cette remarque-ci, il y avait déjà eu une autre phrase. Grimalk penche la tête sans détacher son regard doré du visage sévère de l'Oracle-rëk. Lui trouve au contraire qu'ils sont mieux ainsi et que le crépuscule qui teinte le ciel s'accorde au violet de leur lueur.
Quand il répond, sa voix à lui est neutre et grave malgré les accents juvéniles qui la marquent.

— Je ne peux pas les changer, Nymeria.

Il y a peu de noms, parmi les réguliers de cette meute et ceux qu'il considère comme importants, qu'il n'a pas appris d'une manière ou d'une autre. Il aime le laisser savoir.
Mais de Nymeria, il ne connait encore que peu de choses alors qu'il s'intrigue de nombreux détails. Déjà cette odeur qui le perturbe, celle d'un mâle tel qu'il le croit être quand pourtant se mêle une effluve opposée et que son apparence même fluctue entre deux eaux.

Grimalk compte bien en apprendre davantage à l'issue de cette entrevue, et le percer de ses yeux dorés qu'il ne cille presque pas en les plongeant dans les orbes à la teinte similaire.

Si l’origine de la curiosité dévisageant due jeune loup un peu plus jeune lui échappe, l’intérêt montré, Nymeria le capte. Avec un sourire malicieux un peu trop étiré et une étincelle dans ses yeux, Nymeria s’approche encore plus, pour porter son sourire devant le visage de l’autre loup aux teintes si similaires aux siennes. Il est peut être plus jeune, mais il paraît plus imposant que iel. Alors que iel est tout en finesse et en hauteur, comme sa mère, Grimalk est plus solide, mais heureusement pas trop grand pourque Nymeria ne puisse se pencher légèrement en mettant sa truffe au niveau de la sienne.

« Dommage, je te croyais plus … intéressant. »

Iel le trouve mignon, aussi sérieux, aussi petit. Iel aussi, avait une touche de cette gravité à cet âge. L’âge de la perte de son père, à quelques mois près. Son sourire se crispe et iel se redresse un peu, pour arrêter de mettre son museau en face du sien.

« Tu n’as pourtant pas de glowstick … d’où est ce qu’ils viennent, tes papillons de lumière ? » lui demanda-iel.
L’inspection de proximité n’avait pas seulement révélé que le jeune savait accessoiriser son physique -en effet, Nymeria était particulièrement fan de la chaine entre les oreilles, lui-même pensait à remplir ses cheveux de petites chaines, ainsi que sa queue beaucoup trop longue pour être pratique- mais aussi que le jeune loup n’avait dans le glowstick pendant à son cou... ou ailleurs sur son anatomie.
Iel pencha un peu la tête, puis commente :

« Les chaines en or te vont très bien, peut être pourrais-tu en rajouter ? Mais ne peux-tu pas faire un effort pour tes cheveux … ils sont … partout »
Iel fait la moue. On dirait que ce jeune à une touffe d’herbe sur la tête.

[DoB : 12/09/2019]

Leur observation sans gêne est mutuelle, même si Nymeria cherche à s'affirmer davantage dans l'attitude qu'il adopte - par ses rictus, par son visage proche du sien, par ses remarques plus acerbes que toutes celles qu'il a pu jusque là entendre de la bouche d'un Nakhu.
Grimalk ne s'en vexe pas, il comprend la manœuvre. Il est plus âgé, d'un rang social plus important que le sien - lui qui n'est qu'un iyïsh- et veut s'assurer sa place. Peut-être parce qu'il ne se sent pas légitime dans celle-ci et compense son manque de confiance par une fausse assurance... Ou peut-être parce qu'il en a simplement le pouvoir. L'adolescent ne cherche pas tant à savoir pourquoi, les yeux toujours rivés sur cet être si différent de ce qu'il lui connait comme famille.
Parce que la réponse ne l'intéresse pas vraiment.
Il a déjà décidé que ça lui plait, d'interagir avec une personnalité qui n'a rien du standard de cette meute.
Alors à sa raillerie pas même voilée, Grimalk répond d'un sourire un peu plus affirmé.

— Si c'est le contrôle d'une aptitude qui rend intéressant, où est la tienne, Nymeria ?

Il fait mine de se pencher et de se tordre un peu pour mieux le regarder et chercher quelque chose de particulier, même si pour cela il doit se faire un peu violence et ne pas s'attarder à chaque éclat brillant, chaque élément pour lui inhabituel qui accroche son regard.
Voilà qu'il n'est pas si inintéressant que cela, puisque l'Oracle-rëk continue de le questionner sur ses papillons. Il n'a aucune raison de lui masquer le peu qu'il sait, alors il répond du même ton.

— Ce sont des morceaux de magie qui se sont réveillés en moi, je crois.

De par son ancêtre qui vécut sur ces terres de très nombreuses sarshanas avant le temps de leur existence, à eux.
Encore vient une autre question, et le bout de la queue de Grimalk s'agite. À la tête qui se penche, la sienne bascule dans le sens contraire.
Il doit bien avouer que malgré l'intérêt non masqué qu'il porte à Nymeria, et sa concentration qu'il s'efforce de maitriser pour la conserver vrillée en un seul point ; toutes ses remarques à sa destination sans que lui ne puisse reprendre contrôle de la discussion font fourmiller quelque chose de désagréable dans ses entrailles et sa poitrine. Mais encore il demeure calme, et la seule différence notoire est l'intensité de son regard quand l'adolescent rapproche sa tête de celle de Nymeria - et l'intonation de sa voix qui se fait plus profonde.

— Ah oui ? Que ferais-tu avec mes cheveux ?

Malgré le léger échauffement provoqué, l'attention encore plus marquée qu'il porte soudain à l'autre loup n'est pas feinte. Car il s'intéresse réellement à la réponse.

Après tout, l'autre est beau et de sang important.

Iel serre les crocs lorsqu'iel sourit faussement pour cacher son agacement.
Ne me réponds pas comme ça, enfant de personne. Adresse moi avec de meilleures manières. Mais iel fait semblant d'ignorer de pique dans cette réplique, repoussant en arrière ses cheveux par dessus son épaule, avec toujours ce sourire étiré inhabituellement loin sur ses babines. Le faux sourire qui intime à son interlocuteur de ne pas recommencer.
Echec et mât. Le roi était fâché.
Alors iel sortit son jeu. Son jeu de charmeur.se.

"Je suis beau, belle voyons ! Et je sais rendre beau!" dit-iel, son sourire un peu moins étiré, plus malicieux.
Toi aussi, je pourrais te rendre beau, n'est ce pas ?

Des morceaux de magie, alors ? Iel écoute, ses oreilles pointés vers le loup brun avec beaucoup d'attention. C'était nouveau ça : un enfant de personne, mais avec un don magique... Iel garderait un oeil sur celui là.

Mais voilà que c'est lui qui se penche vers iel, et iel redresse un peu l'équivalent d'un sourcil. Ohlala, tu prends des avances, maintenant ? Iel plissa un peu ses paupières, surveillant le brun avec ses yeux dorés à travers ses longs cils. Attention a ce que tu ne mettes pas un couteau dans mon joli museau, quand même.

"Hmmm"
Iel réfléchit en détaillant le loup, puis sourit de nouveaux malicieux.se; et commence à faire le tour du loup sombre.

"Tes couteaux te donnent un air d'un adversaire redoutable... et tes belles chaînes d'or une impression de noblesse, d'importance ... je pense ..."
Iel continue à le contourner, passant derrière lui, revenant flanc à flanc pour se remettre devant lui.

"... Que tu devrais miser sur une coiffure qui montre mieux tes jolis yeux, et qui perpétue une impression de .. de danger, de détermination.. quelque chose qui dit que tu finis toujours ce que tu commences." dit-iel.
Iel attrapa ses propres cheveux et agilement les tira en arrière, attrapant sa longue frange au passage, laissant quelques mèches tomber autour de son visage, et rassemblant le reste en un chignon lâche, laissant des mèches en dessous pour faire une coiffure à moitié relevée.

"Tes cheveux ondulent, c'est joli, il ne faudrait pas le cacher... je pense que quelque chose comme ça serait sympa."
Iel pouvait même lui faire, si il voulait. Son regard lui communiqua qu'iel avait fini de parler.

[DoB : 12/09/2019]

Le fils d'Oracle a beau décorer son visage de larges sourires, Grimalk comprend à leur extension irréaliste qu'il frappe juste.
Mais leur duel reste très cordial, fait non pas de crocs et de menaces mais de regards intenses et d'émotions sous-entendues dans les mots comme dans les expressions. L'autre loup sombre parle de lui-même en utilisant les termes qui appartiennent à deux sexes, laissant s'approfondir l'incompréhension du jeune mâle à son sujet qui de ses yeux, recommence à parcourir son corps avec application comme pour en percer les secrets.
Comment pourrait-il être et l'un, et l'autre ? Est-ce un leurre, une particularité magique qu'il feint de ne pas avoir et qu'il dissimule ? Une aptitude spéciale, ou une erreur de la nature ?
Grimalk ne sait pas, ne parvient pas encore à comprendre - et ça bouffe d'un seul coup tout l'espace de ses sentiments intérieurs, ça canalise toute son attention dans ses deux yeux intransigeants qui restent plantés sans ciller sur le visage de Nymeria.
Il finirait par savoir. Il finirait par comprendre.
Quand il reprend conscience de son environnement en sortant de sa phase d'hyperfocus, l'autre est maintenant en train de lui tourner autour, de l'étudier.

Il se laisse faire et attend la sentence, redirigeant ce qui reste de sa montée en pression dans de légers tressautements de sa queue et le mouvement de ses doigts, griffes qu'il fait crisser sur le sol. L'autre parle en marchant, détaille sa pensée, et Grimalk ne peut empêcher un certain orgueil de gonfler en lui au lexique qu'il utilise.
Nymeria a un bon œil.
Et le voilà à faire une démonstration sur sa propre chevelure de jais, captivant le regard du jeune brun toujours muré dans un silence attentif. Il observe le résultat et laisse défiler les pensées qui se bousculent face à la vue qu'il a devant lui.
De là où il vient, apprêter une coiffe est l'apanage des rangs les plus hauts - pour les autres, on vivait avec ou bien l'on coupait ce qui gênait.
On ne l'aurait jamais autorisé, lui, simple Hàrif-rëk, à orner ses mèches ou à prendre le temps de les assembler pour simple esthétique à moins de finir par gravir les échelons au fil des années. Il n'en eut pas l'occasion.

Mais ici... Ici , il peut faire ce qui lui plait. D'un plaisir qui ne serait que décuplé à l'idée de s'autoriser ce qui là-bas ne l'était pas.

— Très bien. J'essaierai.

Il comprend bien que l'autre pourrait lui faire, mais Grimalk n'est pas du genre à s'affranchir des choses qui le concernent. Son regard s'est cependant accroché sur les chaînettes dorées et les différent bijoux qui scintillent dans ses cheveux, infiniment plus délicats et élaborés que les ornements que lui-même possède.
L'une de ses pattes se lève et il vient sans hésitation en effleurer une, désireux de sentir contre son doigt ce métal presque aussi fin qu'un ruban de soie.

— Où les as-tu obtenus ?

S'il veut s'octroyer le noble luxe de travailler ses cheveux... Il s'assurera d'obtenir de raffinées décorations également.

Iel est satisfait.e de cette réponse. Iel avait hâte de le voir joliment coiffé, iel serait certain.e d'aller le chercher pour épier sa progression capillaire. Iel se sentirait presque jaloux.se de ses boucles. Ses cheveux à iel, bien que épais et luisants étaient plats. Toute tentative de leur donner une autre forme avait jusque là était vaine : ils étaient trop lourds et trop déterminés à être lisses. Le volume que prenait les cheveux du loup sombre était tout à fait enviable à iel qui aurait aimé cette jolie esthétique rebondie.

Iel sourit ensuite, lorsqu'il s'intéressa à ses bijoux. Ah, ça !

"Je suis allé.e chercher l'or dans la montagne avec Fergus - le forgeron. Puis c'est lui qui me les a faits."

Iel se sentait d'humeur généreuse, face à l'intérêt que le loup sombre lui montrait. Alors iel proposa même :
"J'en ai d'autres, si tu veux - et je pourrais te montrer la grotte dans les montagnes où il y a de l'or."

C'était du travail physique, mais les résultats en valaient tellement le coup que même Nymeria-prince.sse était prêt.e à aller miner des rochers.

"Tu pourras demander à Fergus sinon... il se fait vieux, mais il a un peut un ou une apprentie." dit-iel, pensif.ve.

Puis iel penche la tête en observant les couteaux sur les côtes du loup sombre - d'ailleurs, iel n'avait toujours pas cerné son prénom, oups. Il fallait un surnom pour compenser.
"Mais alors, joli Sombre, tu m'apprendrais à utiliser de jolis couteaux comme les tiens ?" demanda-iel en se le détaillant avec attention. Ils étaient enveloppés dans du cuir, et Nymeria mourrait d’envie de voir à quoi ressemblaient les lames. Alors, ayant sondé le regard du sombre à l'égard de ses chaînettes dorées, iel en détacha une pour lui la tendre, tout en laissant son regard rejoindre les lames.
Aller, laisse moi les regarder.

[DoB : 12/09/2019]

Derrière l'air revêche que Nymeria a voulu revendiquer au premier abord, fier et railleur, il se dévoile finalement plutôt bavard et passionné quand absorbé dans un sujet qui semble lui plaire. L'intérêt - et la convoitise - que Grimalk démontre pour ses bijoux est à priori l'un de ces sujets : voilà qu'en plus d'une réponse, il obtient même une proposition. Ainsi que des noms et des informations qu'il range avec soin dans l'une des cases de son esprit - en acceptant, d'un hochement de tête, les initiatives qui lui sont suggérées.
C'est sans surprise néanmoins que l'adolescent finit par capter chez le fils de l'Oracle un regard qui louche ailleurs : il ne l'a pas cerné comme étant du genre à simplement offrir temps et explications gracieusement. C'est plutôt un échange qui est proposé, avec des mots flatteurs et des regards qui se comprennent, quand une chaîne est tendue en offrande et qu'en retour est exprimé l'attirance pour ses lames.

Le jeune loup lève lentement une patte pour recueillir entre deux griffes le filament doré sans lâcher Nymeria des yeux.
Sa réponse à lui tarde un peu venir alors que ses pensées se concentrent autour de ses lames et que s'opère l'habituelle levée de boucliers, par réflexe, pour la défense de leur importance. Ce ne serait néanmoins pas la première fois qu'il les montrerait - et des choses qu'il a déjà assimilé ici, il sait qu'il est moins nécessaire de se méfier des moindres intentions des autres par rapport à Arabahos.
Il n'y a pas vraiment de risque, et il ne s'agirait que d'un échange équivalent.

— Je peux te montrer les bases.

Même s'il n'a aucune idée de sa capacité à enseigner, il peut au moins essayer. Cependant...

— Mais pas avec ces lames. Tu devras avoir la tienne.

Son ton est directement ferme pour ne pas laisser de place au doute ou à la négociation. Sur ce point, il sera intransigeant.
Néanmoins, il peut les lui montrer. Grimalk se penche en avant pour tirer du bout des crocs la garde du plus grand de ses côtés, dévoilant dans un léger sifflement du métal la lame gravée de fines inscriptions.

— C'est Týr. L'honneur, la justice, l'autorité.

Le plus important de tous, la septième lame qui couronne les six autres.
Celui qu'il n'a pas le droit d'égarer.

Iel se penche en avant pour observer la lame avec des yeux pleins de curiosité, d'avidité. C'était a la fois beau et dangereux : iel était conquis.e.

"Elle est belle ...." souffle-iel.
Ses yeux passent plusieurs fois sur la lame avant qu'iel ne se recule un peu.

"Ont-elles tous des noms ?" demanda-iel épiant les autres lames attachés sur le flanc du loup brun sombre.
"Décrivent t'elles chacune une de tes qualités ?" demanda-iel ensuite, mi-curieux.se mi-malicieux.se, un sourire fin étirant ses babines.

Iel s'agite un peu. C'est fini : iel ne se voit plus exister dans ce monde sans ces belles lames argentées, qu'iel pourrait pendre à ses cotés, cacher dans ses cheveux ou sa longue queue. Iel les désire traversés de filaments d'or, tels ses cheveux et son pelage. Est ce qu'il y avait des règles pour pouvoir porter de telles lames ? L'histoire de Grimmalk commence à lea rendre curieux.se. D'où vient-il ? Quel est ce endroit où on nomme les lames ? Pourquoi nomme t'on les lames ? Iel veut savoir - alors iel saura. Mais patience, iel n'as pas besoin de tout connaître d'un coup. Cela ruinerait le suspense, mrrr.

"Dans ce cas, lorsque tu iras voir le forgeron pour les fils de métal, je t'accompagnerai pour demander des lames." dit-iel.

[DoB : 12/09/2019]

S'allument dans les yeux de Nymeria des émotions qu'il ne peut que reconnaître pour les ressentir trop souvent.
Une déférence, une certaine convoitise ; qui se murmurent aussi entre ses crocs.
Ses muscles se tendent d'une imperceptible manière et pourtant il ne bouge, concentré à admettre que le loup sombre ne chercherait pas à lui voler. Et il finit en effet par se reculer, confrontant leurs deux regards d'or en même temps que des questions lui sont envoyées.

— Oui, elles ont toutes un nom.

La suite le fait hésiter un bref instant. Comment expliquer cette part de sa culture natale que lui-même aura à peine eu le temps d'explorer et d'assimiler ?
Il ne reste que des souvenirs fidèles mais superficiels, les mots des autres plus que sa propre expérience.

— Ce ne sont pas tant mes propres qualités que les valeurs qu'elles sont censées défendre. Ces lames appartenaient à quelqu'un qui est mort avant moi en honorant leur promesse.

C'est du moins ce qu'on lui a dit, l'héritage qu'il est censé porter.
Posséder un nom, c'est posséder une histoire. Rares étaient les lames nouvellement créées, et jamais celles-ci ne reprenaient le nom d'armes ayant déjà vécu avant d'avoir été perdues, sauf en de rares exceptions.
Ces sept lames avaient servi Tsaâl-Midbar à travers ce qu'elles incarnaient, et lui n'avait été destiné qu'à en être le partenaire plus que le maître.
Avoir pu les emporter loin de leur terre natale avait par ailleurs été un autre miracle qu'il devait principalement à Azar.

Grimalk relève le regard sur le fils de l'Oracle quand il mentionne de l'accompagner, et hoche la tête d'un geste simple pendant que se dessine lentement un sourire sur ses lèvres.
Il est satisfait qu'il n'y ait pas d'insistance vis à vis de ses propres couteaux, plutôt une acceptation directe que de devoir posséder celle qui lui serait propre.

— Alors nous nous retrouverons à ce moment.

L'adolescent garde sur l'autre individu un regard appuyé pendant plusieurs secondes avant de lentement commencer à se détourner, provoquant l'envol d'un papillon dont le violet à peine visible se bat avec le bleu sombre du ciel.
Puisqu'ils étaient amenés à se revoir, autant ne pas s'attarder à ici tout dévoiler.

Sujet: Re: The Moth Disturbs the Night - Libre. Jeu 19 Oct 2023, 18:01

Iel redresse ce qui lui sert de sourcils. Quelqu'un de mort ? Mince alors, on ne charmait pas quelqu'un de la .. famille ? mentor ? était récemment mort - c'était ennuyeux: surtout si il tenait à lui montrer des photos de "mamie" ou "papy" en larmoyant. Cependant, le joli Sombre n'avait pas l'air d'être de ces loups ennuyeux et compliqués. Il allait droit au but, dans ses paroles.

Cependant, iel se sentait de plus en plus curieux.se: qu'est ce que c'était que cette histoire de couteaux ? Cette histoire d'héritage ? Ca avait l'air d'une histoire qu'iel aimerait entendre.
C'était plaisant. Il lui plaisait. Iel n'oublierait pas de sitôt le joli Sombre. Alors lorsqu'il lui propose de se retrouver, il hoche la tête avec un sourire malicieux.

"Très bien - à bientôt alors, joli Sombre !" dit-iel en s'inclinant un peu avant de se détourner avec un petit clin d'oeil.

Iel le retrouverait : que ce soit pour un couteau ou son histoire.

[finito!]

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